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Canada
La Province de Québec
La Gaspésie et le Bas Saint
Laurent
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Dimanche 27 juillet
Sitôt passé le pont entre le
Nouveau Brunswick et le Québec, nous nous arrêtons au bureau
d'informations touristiques de Pointe à la Croix pour faire le plein
de cartes et guides touristiques. Une première visite s'impose au
musée du site historique de la Bataille de la Ristigouche.. C'est en
effet ici que la maigre flotte envoyée depuis Bordeaux par Louis XV
pour reprendre la ville de Québec occupée par les anglais , s'est
sabordée pour ne pas tomber aux mains de l'ennemi, non sans s'être
vaillamment battue. Ca a été la dernière bataille navale entre
français et anglais pour la suprématie coloniale en
Nouvelle France. Peu après, la France cédait à l'Angleterre la
totalité de ses possessions , à l'exception de St Pierre et Miquelon
.Le musée est construit autour d'une partie de l'épave du Machault,
le principal bateau de la flotte française, remonté des fonds vaseux
de la rivière où il s'est parfaitement conservé durant 210 ans.
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← Vestiges de la coque et d'un sabord du Machault
Quelques kilomètres plus loin, nouvelle visite....à Nouvelle,
village qui abrite le site de Miguasha. Ici, les sédiments qui
constituent les falaises renferment des fossiles des multiples
poissons qui vivaient dans l'océan, il y a environ 380 millions
d'années, au Devonien. La falaise fossilifère, classée au Patrimoine
Mondial de l'Unesco, et connue des paléontologues du monde entier
depuis la fin du XIX ème siècle, à livré en 2013 le premier spécimen
complet de l'Elpistostege watsoni, considéré comme le chaînon
manquant pour expliquer le passage de la vie aquatique à la vie
terrestre. C'est le premier poisson dont les 4 nageoires contenaient
des os...qui peu à peu se sont transformées en pattes, permettant de
se déplacer sur la terre ferme.
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Lundi 28 juillet
A Bonaventure nous allons visiter le Bioparc,
un zoo présentant uniquement des animaux vivant sur le territoire
canadien et qu'il n'est pas facile d'observer pour des touristes
comme nous: cougards, lynxs, loups, coyottes, ratons laveurs, putois
( ici appelés "moufflettes") , loutres , ours noirs, orignaux,
caribous, cerf de virginie sont au rendez vous, sans parler de
multiples oiseaux et insectes. La plupart des animaux présentés ici
ont été recueillis blessés dans diverses parties du Canada et ne
peuvent être remis dans leur milieu naturel, car ils n'y
survivraient pas.
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La vie est dure pour les ratons laveurs....
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Grands enclos bien aménagés, nombreux soigneurs
patrouillant sans cesse, et pas avares d'explications sur les
habitudes et le mode de vie de leurs pensionnaires, tout est fait
pour faire comprendre aux visiteurs l'importance de préserver la
richesse et la diversité de leur faune. Nous prenons ensuite la
route vers Percé et son fameux rocher. Le village se résume à une
unique rue bordée de magasins de souvenirs, de restaurants et de
bureaux de vente des croisières pour aller voir , soit le rocher
percé et l'ile Bonaventure , soit les baleines dans la baie du St
Laurent. Nous nous installons dans un immense camping au 3/4 vide en
plein centre du village Il pleut une bonne partie de la nuit et le
vent souffle fort, ce qui fait que nos projets maritimes du
lendemain tombent à l'eau: toutes les navigations sont suspendues
pour toute la journée. Nous partons donc faire une longue balade à
pied sur le Sentier des Rivières et au Site de la Chute de la
Rivière du Portage. Belle et longue balade, mais manque total
de balisage des pistes et sentiers; on s'en est quand même
sortis.....
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Eh Solange, y'a pas qu'en Savoie qu'il y a des marmottes....
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Le soir, en rentrant au camping: petit moment de bonheur:
une marmotte s'invite sur notre emplacement et se prête
gracieusement à une séance photo.
Mercredi 30 juillet
Le soleil est revenu, et nous prenons le bateau
pour faire le tour du rocher percé et de l'ile Bonaventure, jolie
balade nautique d'une grosse heure qui permet d'approcher sur la
face arrière de l'ile Bonaventure la plus grande colonie de Fous de Bassan des
Amériques: à l'époque de la naissance des poussins, ils
sont plus de 350000 accrochés aux falaises.
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La falaise du Mont Joli, prolongée en mer par le Rocher Percé
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D'autres oiseaux
cohabitent également: cormorans, guillemots, macareux ...C'est
touristique, mais beau et bien organisé. Nous poussons jusqu'à
Gaspé, capitale administrative de la Gaspésie. C'est ici que Jacques
Cartier à débarqué et a planté une croix pour symboliser la prise de
possession de cette terre au nom du roi François 1er. A quelques
kilomètres de Gaspé se trouve le parc national Forillon où nous
passons la nuit. Ce parc, l'un des plus petits du Canada s'attache,
entre autre, à préserver le patrimoine historique lié à la pêche et
au négoce de la morue.
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General Store William Hyman & Sons
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Visite commentée d'une maison de pêcheur à
l'anse Blanchette et du magasin général William Hyman & Sons à
Grande Grave. Les commerçants qui contrôlaient le négoce de la morue
fournissaient à crédit aux pêcheurs locaux ce dont ils avaient
besoin pour faire vivre leurs familles, dans les "general stores",
et se faisaient payer en morue séchée....dont eux même fixaient le
prix....Devinez qui étaient les gagnants..?
Vendredi 1 août: De l'Anse au Griffon, jusqu'à Rimouski,
la route ressemble à une voie sur berges: elle est coincée entre la
mer et les montagnes et suit le bord de mer au plus près. Nous
allons voir le Phare de la Renommée, lieu historique d'où Marconi a
envoyé en direction d'un bateau croisant au large le premier message
en TSF. Le phare en acier à été démonté et transporté à Québec en
1977, mais les gens du coin ont fait un tel esclandre, et ont
tellement secoué leurs politiciens locaux, menaçant de ne pas les
réélire, que leur phare leur a été rendu et réinstallé à son
emplacement d'origine en 1997: exemple à suivre......
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C'est d'ici que
Marconi envoya le premier message par TSF
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En arrivant à
Sainte Anne des Monts ( on se croirait en Vendée...), le premier
camping est plein, et le deuxième se réduit à une mince bande de
terre de 15m de large coincée entre la route et la plage. Il y a une
vingtaine d'emplacements, les uns à côté des autres ...et nous
prenons le dernier. On y passe une excellente soirée à discuter avec
nos voisins, et une nuit calme car la route n'est pas passante de
nuit, et on se réveille, les pieds dans le sable à 10m des
vagues....
Samedi 2 août
On continue à suivre la côte: Cap Chat, les Mechins, Sainte Félicité ( village natal d'Isabelle Boulay, mais
elle n'a pas encore sa statue sur la place du village). A Matane,
nous visitons une échelle à saumons qui permet aux saumons de
remonter le cours de la rivière Matane pour aller frayer, là où ils
sont nés. A la différence des saumons du Pacifique qui rejoignent
leurs frayères pour pondre et y mourir d'épuisement ( quand ils ne
sont pas dévorés par les ours), les saumons de l'Atlantique
rejoignent l'océan après la ponte et reviennent pondre l'année
suivante. Certains spécimens marqués ont été repérés comme ayant
fait le voyage 5 à 6 fois...Après Sainte Flavie, on quitte
officiellement la Gaspésie et entrons dans le Bas Saint Laurent. En
arrivant à Rimouski, nous nous arrêtons pour passer la nuit sur la
marina du port. Au restaurant le la Marina, nous nous partageons un
pantagruélique plateau de spécialités: homard, noix de St Jacques,
moules énormes et délicieuses, saumon, morue, clams grillées... un
régal.
Dimanche 3 août
Nous rebroussons chemin jusqu'au Site
historique maritime du Phare de Pointe au Père. Nous optons pour 2
des 3 visites proposées: la visite du sous marin Onondaga, et le
musée du naufrage de l'Empress of Ireland en 1914. Arrivé en fin de
service actif, le sous marin, initialement basé à Halifax a été
ramené ici, tiré à terre (il pèse plus de 1600 tonnes), et aménagé
pour permettre aux visiteurs de toucher du doigt la vie des sous
mariniers. Ce sous marin a été opérationnel pendant la guerre froide
et surveillait le golf du Saint Laurent où des "chalutiers"
russes venaient faire des excursions de reconnaissance et d'écoute.
Son seul véritable fait d'arme est d'avoir suivi pendant près d'un
mois un cargo transportant de la drogue et de l'avoir arraisonné en
liaison avec des agents de la GRC (Gendarmerie Royale Canadienne).
L'Empress of Ireland était un paquebot faisant la navette
entre Liverpool et Québec , et qui fut éperonné dans le brouillard
par un cargo chargé de charbon. Il coula en 14 minutes, faisant plus
de 1000 morts. Le cargo, lui put continuer sa route et livra sa
cargaison à Montréal. Ce naufrage n'eut pas le même retentissement
que celui du Titanic, 2 ans plus tôt, car quelques semaines après la
tragédie, la Première Guerre Mondiale éclatait.
Dans le courant de l'après midi nous rejoignons Trois Pistoles où
nous prenons nos billets pour le traversier qui va nous passer sur
l'autre rive du Saint Laurent: départ du bateau à 6:30 du matin...
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Saguenay, Lac Saint Jean,
Charlevoix
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Lundi 4 août
La traversée dure 1 heure et demi, elle commence
dans le brouillard, mais il se dissipe en cours de route et en
approchant des Escoumins, nous croisons de nombreux marsouins. Sitôt
accostés nous allons au Centre d'Interprétation et d'Observation du
Cap de Bon Désir, et nous nous installons sur les rochers pour "
voir des baleines". Nous verrons à nouveau des marsouins, un phoque
gris et un petit rorqual ( qui mesure quand même environ 8 mètres et
pèse de 6 à 8 tonnes...) . Nous rejoignons Tadoussac où je passe au
garage pour faire régler un problème d'éclairage sur le Land: je
n'ai plus de feux de route....il s'avère que c'est l'interrupteur de
sélection des lumières qui est hors service. Comme le garagiste n'a
pas la pièce identique, on le remplace par un simple interrupteur
marche/arrêt. Nuit au Camping de Tadoussac.
Le lendemain, nous partons faire une croisière de 3 heures sur le
Saint Laurent pour essayer de voir des baleines de plus près. 2
options: le zodiac qui se déplace plus vite, mais vous assure une
bonne douche, ou le gros bateau qui offre plus de confort pour
prendre des photos....à condition de pouvoir approcher du
bastingage. Nous verrons de loin quelques bélugas, "Blanche Neige",
une baleine à bosse qui vient ici depuis plusieurs années, et ,
grande chance, plusieurs baleines bleues ( 25 à 30m de long, 80 à
130 tonnes)
.
Le souffle de la grande baleine bleue
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Ayant approché de très près les baleines dans la
péninsule de Valdés en Argentine, nous nous sentons un peu frustré
du peu de choses que l'on ne voit ici, que de loin, mais le contexte
est totalement différent. Dans le Saint Laurent, les baleines
viennent pour se nourrir et refaire leur provision de graisse pour
leur prochaine migration, elles passent donc la plupart du temps en
plongée à se nourrir en avalant du krill et des petits poissons,
alors qu'à Valdés, elles viennent pour mettre bas, nourrir leur
progéniture et l'éduquer ; elles passent donc beaucoup plus de temps
près de la surface. Autre facteur: pour assurer la protection des
baleines et éviter qu'elles ne s'accoutument trop à la présence
humaine, les autorités canadiennes imposent aux bateaux de rester à
au moins 400m des bélugas et des rorquals bleus, et à 200m des
autres espèces. Les baleines ignorent les bateaux et ne viennent en
surface que quelques secondes pour respirer avant de replonger pour
parfois 1/2 heure. A Valdés, la baleine franche australe s'approche
spontanément des bateaux à l'arrêt ou évoluant à petite vitesse (
d'où son appellation de "franche"), elle vient voir ce qui se passe,
quel est cet "animal" bizarre.
Mercredi 6 août
Nous quittons Tadoussac et remontons
le fjord du Saguenay . Premier arrêt dans le petit port de
l'Anse de Roche, puis à l'anse Ste Marguerite. Nous entrons dans
le parc national du Fjord du Saguenay et faisons un joli trail
sous les épinettes pour rejoindre le bord de l'eau dans une
petite anse où il y a des bélugas en quasi permanence. Ils sont
bien au rendez vous, mais nagent loin du rivage et passent
l'essentiel du temps en plongée. L'espèce est en danger
d'extinction, car au début du XXème siècle, les pêcheurs les ont
massacrés par milliers, pensant qu'ils leur faisaient
concurrence en mangeant les morues et les saumons....., alors
qu'ils ne se nourrissent que de mollusques, vers , calmars et de
tout petit poissons. Avant de déclencher le massacre, personne
n'avait eu l'idée d'ouvrir l'estomac d'un béluga pour voir ce
qu'il y avait dedans......Pas doués les anciens!!!!!!
Tadoussac et l'entrée du fjord du
Saguenay
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Comme le
camping du parc affiche complet , nous poussons jusqu'à Sainte
Rose du Nord où nous nous calons l'estomac avec une bonne
poutine avant une nuit au grand calme.
Jeudi 7 août
Nous fêtons aujourd'hui nos 43 ans de
mariage.....pourvu que ça dure encore autant.... Nous
rejoignons la ville de Saguenay, qui est en fait le regroupement
de 3 villes voisines: Chicoutimi, Jonquière et La Baie., et
réapprovisionnons le frigo, puis nous roulons jusqu'à St Gédéon,
sur les bords du Lac St Jean. Ce lac immense est une véritable
mer intérieure, et ses rives sablonneuses sont très fréquentées
en cette saison...Nous profitons du dernier emplacement vacant
au camping municipal. Le lendemain matin nous rejoignons à une
trentaine de kilomètres le site de Val Jalbert. Il s'agit d'un
ancien "village de compagnie", nom donné à ces villages sortis
de terre pour l'exploitation, par une société d'une ressource
locale. Ici, c'est l'existence d'une chute d'eau de 72m de
hauteur qui a permis dans les années 1900 , la création d'une
usine de" pâte à papier mécanique": une pulperie. La société
avait acquis les droits de coupe sur un secteur d'environ
400km2, sur le cours de la rivière ouiatchouan et avait
construit un barrage avant les chutes pour récupérer le bois
acheminé par flottage.
La chute de la rivière Ouiatchouan à Val
Jalbert
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On a construit un village , ultra moderne
pour l'époque: chaque ouvrier se voyait logé dans une maison
disposant d'eau courante et d'électricité, ce qui était très
rare pour l'époque; de plus les salaires étaient les plus élevés
de la région. Cette belle histoire n'a duré que 26 ans, car
l'usine a fermé suite à la chute des cours mondiaux de la pâte à papier
"mécanique", remplacée par la pâte "chimique". Le village s'est
peu à peu dépeuplé, mais certaines familles sont encore resté
sur place pendant une quarantaine d'année. La forêt avait repris
ses droits, les maisons abandonnées s'écroulaient sous le poids
de la neige.., c'était devenu un village fantôme, mais il a été
classé site historique et réaménagé. Les maisons les mieux
conservées ont été converties en hébergements 4 étoiles pour
touristes, un téléphérique permet d'accéder en haut de la chute
d'eau, l'ancienne usine abrite une exposition sur la fabrication
de la pâte à papier et un spectacle interactif sur la vie du
village. Des comédiens en costumes font revivre le village:
l'ouvrier et sa pipelette de femme, la postière, et les
religieuses qui assuraient l'éducation des enfants...La vie du
village à l'époque était dirigée par 2 hommes: le surintendant
de la compagnie...et le curé. Très belle et intéressante visite
dans un cadre superbe de forêts, chutes d'eau et rivière....
Nous
retournons à Chicoutimi pour passer la nuit sur l'immense
parking sur les bords de la rivière Saguenay, et assistons phoniquement à un concert donné par Marie Mai,
chanteuse fort célèbre au Canada. Le spectacle se
termine peu avant 23 heures, le parking se vide, mais il reste
quelques personnes aussi bruyantes qu'imbibées, de plus , nous
n'avions pas remarqué en nous installant que nous étions près
d'une boîte de nuit qui maintenant crache ses décibels à fond.
Nous migrons donc vers un endroit plus tranquille et passons
notre première nuit sur un parking Wal Mart....et retrouvons un
couple de canadiens de la région de Montréal avec qui nous
avions longuement discuté lors de notre installation, mais qui
plus prudents que nous, avaient fui dès le début du concert.
Samedi 9 août
Pendant qu'Evelyne s'offre un
passage chez le coiffeur, j'en profite pour
mettre le site à jour, puis nous devons passer par chez Mc Do
pour profiter d'un WiFi performant pour éditer les mises à jour
du site. En début d'après midi, nous remontons jusqu'au petit village de
Saint David de Falardeau, à une vingtaine de km de Chicoutimi
pour assister à un gymkana...
Gymkana de St David de Falardeau
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.ici c'est un fête d'inspiration
western, avec de nombreux concours de chevaux: courses en zig zag entre des poteaux, courses entre 4 poteaux disposés en
carré....Ambiance familiale, mais beaucoup de poussière... En cours d'après midi nous retournons à Chicoutimi
puis continuons notre route jusqu'à La Baie pour passer la nuit
avant de poursuivre notre périple en direction de Québec. Comme
le camping est plein, nous passons la nuit sur l'immense parking
du théâtre où se joue " La fabuleuse histoire d'un Royaume",
spectacle joué par des acteurs amateurs et retraçant l'histoire
du Canada.
Dimanche 10 août
En quittant La Baie, on visite
le site de la "Nouvelle France", c'est un mini, mini " Puy du
Fou". Le site de l'Anse à la Croix, à Saint Félix d'Otis, avait
servi en 1990 au tournage d'un film qui a fait recette au
Canada: Robe Noire, puis à une série télévisée: Shehaweh en
1992. La municipalité a eu l'idée de récupérer les décors
utilisés lors des tournages et a reconstitué ce qu'était la
ville de Québec lors de sa fondation en 1608. On y retrouve le
fort construit par Samuel de Champlain, les cabanes des premiers
colons , fermiers et artisans, le magasin de la Compagnie des
100 Associés qui fournissait aux colons les denrées et
ustensiles de première nécessité, et achetait les peaux de
castors.
Invocation des esprits par une indienne montagnaise
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Les Longues Maisons des Indiens Hurons et Montagnais
qui occupaient le lieu ont également été reconstruites. Quelques
acteurs font revivre le site et vous accueillent comme si vous
étiez des nouveaux colons fraichement débarqués... Une belle
plongée dans l'histoire, avec beaucoup de rigueur historique.
Nous continuons notre remontée du fjord, arrêt à Petit Saguenay
pour profiter d'une belle vue. En rejoignant les
berges du St Laurent, nous entrons dans le Comté de Charlevoix,
et passons la nuit à Saint Siméon, sur les berges du fleuve.
Lundi 11 août
Nous remontons le long de la rive du
Saint Laurent, et passons par Malbaie ( nom donné par Champlain,
car il avait abordé la côte à marée haute...et son bateau s'est
retrouvé posé sur le fond à marée basse ), les Eboulements, Baie
Saint Paul et Sainte Anne de Beaupré qui abrite une immense
basilique. Nous passons la nuit sur la grande esplanade destinée
aux camping cars des pèlerins venant à la basilique, car nous
approchons de Québec et ne voulons pas y arriver sans avoir
trouvé un camping proche de la ville. Le premier camping que
nous appelons n'a plus de place disponible, mais le second en a:
nous réservons donc un emplacement pour 4 nuits. Le lendemain,
nous avalons les 30 derniers kilomètres qui nous séparent de
Québec et prenons nos quartiers au Camping Saint Esprit à
Beauport. Comme j'ai du temps devant moi, j'en profite pour
remplacer la montre du tableau de bord du Land qui n'a pas
grande utilité, par un voltmètre qui me permettra de contrôler
le bon fonctionnement de mon alternateur et du régulateur
de charge. En soirée, nos voisins du camping nous invitent à
passer la soirée sous leur auvent, devant un faux feu de camp
fonctionnant au propane...... Mercredi 13 août
Nous
partons avec le Land nous poser sur un Park-O-Bus et prenons un
bus qui nous dépose dans la vieille ville de Québec. Il se met à
pleuvoir et ça n'arrêtera pas de la journée.
Meubles en acajou et raffinement au mess des officiers de la
Redoute Dauphine
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Nous commençons par
visiter le site patrimonial du Parc de L'Artillerie , puis
descendons, la tête enfoncée dans les épaules, la rue St Jean,
et nous nous réfugions dans le Musée de la Civilisation pour
échapper au déluge qui nous tombe sur la tête. Très belle et
intéressante exposition consacrée aux populations natives, qui
comme dans tous les pays colonisés ont été chassées de leurs
terres, parquées dans des "Réserves" , pendant que les enfants
étaient expédiés dans des "pensionnats" religieux pour
y être
"éduqués" . Le Canada commence peu à peu à prendre conscience
des dommages causés à ces populations, et met sur pied des
actions compensatrices, mais le mal est fait.... Nous récupérons
le Land dans le "marécage" du parking et rentrons au camping où
nous nous réinstallons toujours sous une pluie battante. Il
pleuvra toute la nuit et toute la matinée du lendemain. Le
jeudi nous restons sur place et profitons que le temps
s'améliore légèrement le vendredi pour tenter une nouvelle
expédition vers Québec. Nous commençons par le tour des remparts
de la vieille ville , puis empruntons la Promenade des
Gouverneurs, construite de 1958 à 1960 et qui relie les remparts
à la Terrasse Dufferin, en passant sur l'escarpement situé
devant la Citadelle. Superbe vue sur le Saint Laurent. La
terrasse Dufferin a été construite sur les ordres du Gouverneur
Général anglais Dufferin, qui est tombé amoureux de la ville de
Québec et à, entre autre fait arrêter la démolition des remparts
de la Vieille Ville, et fait reconstruire ce qui avait déjà été
démoli. La terrasse a été construite sur les ruines du Château
Saint Louis, ancienne demeure des gouverneurs français puis
anglais et qui avait été détruit 4 ans auparavant par un
incendie. Elle a protégé les ruines hâtivement remblayées, qui
ont livré aux archéologues, il y a quelques années,
d'intéressants témoignages.
Le Château Frontenac, emblème de Québec, est en fait un hôtel
de luxe....
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De nombreux spectacles de rue
donnent vie aux quartiers touristiques de la ville. Face au
célèbre Château Frontenac, symbole de la ville de Québec ( mais
qui en fait n'est pas un château, mais tout simplement un
immense hôtel de 640 chambres, inauguré en 1893 ) , un
équilibriste mexicain invite Evelyne pour une petite danse avant
d'attaquer son périlleux show.
Un homme me prend ma femme,...mais il finira par me la
rendre......
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Sous un ciel plombé, mais sans
pluie, nous continuons notre balade dans les vieilles rues: rue
Ste Anne, rue du Petit Champlain, Place Royale....beaucoup
d'animation et de bonne humeur. Nous terminons par le Vieux Port
avant de rejoindre en bus le parking où nous attend Ch'ti Land.
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Du 16 au 21 août
Nous quittons Québec par le "Chemin du
Roy" qui suit la berge du St Laurent entre Québec et Trois
Rivières. Nous retrouvons la campagne avec ses champs de maïs (
ici appelé Blé d'Inde) et de très jolies maisons ayant vue sur
le fleuve. A Neuville, nous voyons plusieurs maisons qui
paraissent directement importées de Bretagne. A Batiscan, nous
visitons "l'Office des Signaux" qui, avec 22 autres postes
répartis le long du fleuve, enregistrait le trafic des bateaux
sur le St Laurent ( une trentaine de cargos et bateaux de gros
tonnage par jour, sur un fleuve très dangereux car parsemé de
hauts fonds rocheux). Le jeune étudiant qui fait office de guide
a établi sa présentation en lisant soigneusement les panneaux
explicatifs affichés dans le petit local.....mais n'a pas tout
compris. Sa sincérité et sa spontanéité nous enchantent. Nous
nous dirigeons ensuite vers le Parc National de la Mauricie (je
me sens déjà un peu chez moi...) parsemé de lacs posés sur un
tapis de forêts. Superbes points de vue.
C'est un lieu idéal
pour faire du canoë et se balader en forêt .Notre carte
"Découverte" nous donne accès gratuit au parc, et nous faisons
une belle balade sur le site des "Cascades" à Shewenegan. Route
très agréable, on se sent loin de tout. Nous passons la nuit
dans un camping géré par le parc, en pleine forêt....la
vie de Robinson....
En rejoignant Trois Rivières, nos allons
visiter le site "Boréalis", construit sur les friches
industrielles d'une ancienne usine de pâte à papier: très
intéressante exposition sur le flottage du bois, sur les
"draveurs", ces hommes qui guidaient les trains de "pitounes" (
troncs d'arbres et grosses bûches) jusqu'aux usines à papier, en
courant sur les troncs, usant de leurs gaffes et de la
dynamite..., sur la fabrication du papier journal....et l'arrêt
de cette industrie face à la concurrence mondiale.
Machine à papier de petite taille pour la formation des
ouvriers
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Nous
traversons le St Laurent et partons vers les "Cantons de l'Est".
Ici le paysage change complètement: douces collines, pâturages,
maisons cossues donnant sur les lacs....A Nicolet un couple
d'amateurs de Land Rover nous laisse un message sur le pare
brise, mais repasse peu après et s'en suit une longue
discussion....A Odanak, visite du musée consacré aux indiens
Abénakis: ça mérite le détour. Les Abénakis étaient environ
60000 à l'arrivée des européens....ils sont aujourd'hui, moins
de 4000......L'exposition sur la vie des indiens est
passionnante. Un autre volet de l'expo est consacré aux
horribles pensionnats où le gouvernement canadien envoyait tous
les enfants des "Sauvages" (terme officiellement employé de 1840
à 1996 pour désigner les populations originelles du Canada)
entre 5 et 16 ans, pendant 10 mois de l'année , sans aucun
contact avec leurs familles pour faire disparaitre toute trace
de culture ou d'identité indienne. Nous poursuivons notre route
par Drummondville puis Richmond et Windsor ( les loyalistes
anglophones se sont implantés ici lors de la guerre entre
l'Angleterre et les USA, fuyant les régions de New York et
Boston). On arrive à Sherbrooke, et, avant d'y passer la nuit,
nous faisons la balade qui suit à travers la ville, les gorges
de la rivière St François: une solide passerelle, accrochée a la
parois des gorges permet de découvrir 2 barrages et la plus
ancienne centrale hydroélectrique toujours en activité au Québec.
La centrale électrique des gorges de la rivière St François à
Sherbrooke
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On passe devant plusieurs murs peints en "trompe l'œil",
c'est la spécialité de la ville, sinon, le centre ville n'est
pas bien folichon: nombreux locaux inoccupés, la crise se
ressent aussi ici, et les quelques boutiques en activité
présentent des vitrines d'une tristesse à pleurer ( vous l'aurez
compris, on n'a pas été emballés par cette ville). Le lendemain, nous
empruntons le "Chemin des Cantons" qui dessert les très jolis
villages de Magog, Austin, Mansonville, Sutton, Lac Brome,
Waterloo ( pas celui de la défaite napoléonienne..) et Granby.
C'est une région d'élevage, et en certains endroits bien
exposés, de production viticole. Le long du Lac Brome, le chic
et l'opulence de certaines entrées de propriétés, laissent
présager du standing des maisons qu'elles hébergent....mais
aucune de ces maisons n'est visible depuis la route..... A
Granby, nous nous installons sur le parking du WalMart, mais
Jacqueline et André, dont nous avions fait la connaissance sur
un parking à Chicoutimi, voici une quinzaine de jours, viennent
nous chercher et nous emmènent passer la nuit chez eux, en
pleine nature. Nous passons la fin de soirée à discuter....et
poursuivons le lendemain matin. C'est à regret que nous les
quittons et nous nous promettons de nous revoir lors de leur
prochain voyage en France. Nous rejoignons le Walmart, car il
nous reste quelques achats à faire....et sommes interpellés par
un français vivant au Canada depuis 1957, et qui quelques années
avant nous a parcouru toute l'Amérique du Sud. On passe plus
d'une heure à échanger des souvenirs. Finalement, nous ne
quitterons Granby que vers 17 heures, pour aller nous
poser un peu plus loin, à Rougemont.
Vendredi 22 août
Avant de prendre la route vers Chambly, notre prochaine étape,
nous tournons un peu dans la "Petite Caroline " et la "Grande
Caroline", zones de production fruitières: grandes plantations
de pommiers, poiriers et un peu de vigne. Joli paysage vallonné
sous un beau soleil. En début d'après midi, nous visitons le
Fort Chambly, construit et reconstruit 3 fois en bois par les
français, puis finalement en pierres, avant de passer aux mains
des anglais en 1750.
Il servit d'abord à protéger les colons des
attaques des indiens iroquois, puis des incursions anglaises.
Les britanniques le renforcèrent pendant la guerre de 1812
contre les USA, puis le fort fut abandonné. En nous approchant
de Montréal, nous tombons dans les bouchons du vendredi soir;
nous voulions contourner la ville par le nord, mais des
déviations sur les autoroutes en pleins travaux, nous ramènent
finalement au Pont Jacques Cartier. Le stationnement normalement
utilisé par les RV's étant totalement occupé par des chapiteaux
et des centaines de camping cars et caravanes, nous poussons
jusqu'à Laval où nous passons la nuit.
Du 23 au 26 août
Le samedi matin nous tournons un peu
dans le CentrOpolis de Laval, nouveau quartier "branché" (
excellent WiFi) puis prenons la route 148 vers St Eustache,
Grenville et Montebello où nous passons la nuit sur le parking
de l'église: calme absolu. A 4km de Montebello , nous allons
visiter le Parc Omega, un "Thoiry" canadien, vaste parc
animalier de 800Ha où les visiteurs circulent en voiture sur une
piste au milieu des animaux.
C'est la première fois qu'il voit un Land....
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On y croise des cerfs de Virginie,
des wapitis, des orignaux, des loups gris et des loups arctiques,
des coyotes, des bisons , des ours, des sangliers....En fin de
parcours, un soigneur nous explique en détails l'organisation
hiérarchique dans une meute de loups gris: le couple dominant
décide de tout; ils sont les seuls à pouvoir se reproduire , les
premiers à manger....tout contrevenant se fait , pour le moins
mordre...ou tuer.... Nous rejoignons à proximité de Gatineau un
camping au bord d'un lac et y restons 2 jours: repos, rangement
et lessives au programme.
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