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CANADA : du 16 juin au 6 juillet 2015 Oakville - Waterloo - Midland - Penetanguishene - Parry Sound - Sudbury - Sault Ste Marie - Wawa - Marathon - Thunder Bay
USA :
CANADA ( suite et fin )
La journée du mardi 16 juin va être longue: lever à 4 heures, train de Béthune à Roissy, longue attente pour un décollage initialement prévu à midi, mais qui sera retardé à 13h30, suite à l'arrivée tardive de l'avion en provenance de Toronto. Le vol sur Air Transat se déroule sans aucun problème, et l'on se pose à l'aéroport Pearson à 16h ( heure locale, soit 22h en France). Comme annoncé par les gens d'Elite Custom Car Storage, un chauffeur au volant d'un énorme pick up GMC Denali nous attend et nous conduit directement au stockage d'Oakville où nous retrouvons Ch'ti Land, fraichement lavé, et qui démarre au premier tour de clé...
Il vient de passer 9 mois en compagnie d'autres camping cars et de voitures de collection dans un grand hangar chauffé et sous vidéo surveillance. Il n'a pas eu à souffrir des rudes conditions climatiques de l'hiver canadien; le stockage a coûté cher ( 250 CAD par mois) , mais le service attendu est au rendez vous... Rapide passage par le supermarché situé juste à côté du stockage, et nous rejoignons le Milton Heights Campground, où nous avions préparé l'hivernage du véhicule en septembre dernier. Le temps de se poser, de reconnecter les batteries de service, de rebrancher l'eau et le gaz, et de manger un morceau, il est 5h du matin en France, quand , enfin nous nous couchons....
Nettoyage de l'intérieur de la cellule et rangement pour Evelyne, bricolage pour moi: installation du transfo 110/220V dans le coffre à côté des batteries, pour ne plus avoir à descendre chaque jour le gros boitier plastique qui l'héberge, remplacement d'une charnière de portière du Land qui avait beaucoup de jeu et empêchait de fermer correctement la dite portière. Le vendredi soir , nous retrouvons un ancien collègue avec qui j'avais travaillé en Espagne puis en Argentine. Le samedi matin nous prenons la route vers Sault Ste Marie, mais un bruit anormal en provenance de la roue avant droite me fait penser à un possible problème de roulement. nous nous arrêtons donc dans un campground après Orangeville et y passons un dimanche très relax en attendant le lundi pour aller faire ausculter Ch'ti Land chez un garagiste.
Ontario, lac Huron et lac Supérieur
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Les deux premiers garages ne veulent pas mettre la main sur le Land, car c'est un véhicule qu'ils ne connaissent pas et ont peur d'avoir du mal à trouver des pièces....Le seul renseignement intéressant récupéré, c'est qu'il ne s'agirait pas d'un problème de roulement , mais d'un problème de parallélisme et d'alignement. On m'indique un autre atelier..... Nouvelle inspection qui confirme la précédente: la roue avant droite ripe en permanence, et provoque les vibrations et le bruit, la roue gauche commence à se déformer, et comme mes deux pneus arrière ont déjà 75000 km, on décide donc de changer les 4 pneus ! Il faut les commander, bien-sûr, et leur montage ne pourra avoir lieu que le surlendemain, soit le mercredi 24 après midi.
La société Erskine, et la salle d'attente réservée aux clients
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En rejoignant Waterloo, on retrouve nos amies mennonites
A Waterloo, il faudra attendre le lundi 29 au matin pour que le technicien de chez Land Rover qui était en stage la semaine précédente, puisse enfin détecter l'origine du problème: c'est la vanne d'échappement du turbo qui est bloquée, et la valve à dépression qui l'active est HS. Il n'y a aucun risque pour le moteur, mais ils ne peuvent pas réparer, les pièces ne sont pas disponibles au Canada.
Le 29 à midi, nous prenons enfin réellement la route sans trop de craintes vers Midland, une station balnéaire sur les rives du Lac Huron, dans la baie Géorgienne. C'est assez huppé, il y a de très belles villas, les pieds dans l'eau, cachées sous les grands arbres...Le mardi nous allons visiter le site de " Sainte Marie au pays des Hurons ". C'est la reconstitution fidèle de la mission jésuite érigée ici même de 1639 à 1650, pour évangéliser les indiens Ouendats, que Samuel de Champlain avait affublé du nom de Hurons, par allusion à la hure du sanglier, du fait de leur coupe de cheveux très particulière.
En 10 ans, la population Ouendat a été réduite de 70%, à cause des maladies apportées par les colons, et des guerres très meurtrières contre les Iroquois, fidèles alliés des Anglais. La région de Midland et Penetanguishene reste aujourd'hui encore un bastion francophone dans un Ontario anglophone. Cette année, le Canada célèbre les 400 ans de l'arrivée de Champlain en Nouvelle France.
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Aujourd'hui, c'est Canada Day, la fête nationale canadienne, l'occasion pour les canadiens de se promener et de pique-niquer en famille, en arborant fièrement les couleurs de leur pays: des drapeaux partout, sur les voitures, piqués dans les cheveux des filles, sur les colliers des chiens.....Nous allons faire une ballade sur les bords du lac et nous nous immergeons dans cette foule colorée et bonne enfant. Partout il y a des jeux pour les enfants, des quantités de structures gonflables, des stands de maquillage, des mini cirques en plein air , et bien sûr, une estrade avec des musiciens locaux. Une belle et saine ambiance.
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L'après-midi, nous nous offrons une petite croisière dans la baie qui regroupe, parait-il 30 000 îles, le temps est maussade, mais nous échappons à la pluie. En fin d'après midi, nous poussons jusqu'à Parry Sound où nous passons la nuit.
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Nous prenons la Highway 17, en direction de Sault Ste Marie, où nous envisageons de passer aux USA . En nous rendant au centre d'information touristique, nous manquons de peu de nous engager directement sur le pont international qui mène aux Etats Unis...En regagnant le Land, on tombe sur le gardien du parking, en admiration devant Ch'ti Land; on discute, et quand on lui dit qu'on envisage de passer aux States, il nous dit que ça serait une erreur, et nous conseille ardemment de suivre la berge du Lac Supérieur jusqu'à Thunder Bay. Il nous vante avec une telle conviction la beauté des paysages et la présence quasi certaine d'ours sur le bord de la route, que nous changeons nos plans, et le 4 juillet, au lieu de fêter l'Indépendance Américaine, nous suivons la Trans Canadienne, en passant par Wawa et Marathon. Les promesses de notre agent de sécurité sont au rendez vous: on se retrouve dans l'image typique que l'on se fait du Canada: larges routes filant vers l'horizon, de la forêt partout, des lacs à profusion, et des 4x4 tirant des bateaux à moteur, ou transportant sur le toit des canoës....
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On ne verra pas d'orignaux, car ils ne s'approchent des routes que la nuit, mais en sortant de White River, nous apercevons un jeune ours qui se laisse aimablement photographier quand on s'arrête sur le bas côté, à quelques mètres de lui.
L'inconvénient de la forêt canadienne, ce sont les moustiques, et de minuscules bestioles noires, appelées "brulots", qui vous assaillent, dès que vous présentez le moindre morceau de peau à nu...Heureusement, à l'intérieur du Land, la lampe Berger que nous avons pris soin d'emporter, fait des merveilles. Nous ne regrettons à aucun moment ce détour de près de 600km, même si la brume et parfois la pluie viennent gâcher le spectacle des vues plongeantes sur le lac et ses iles.
C'est avec le soleil, enfin revenu que nous prenons la route 61 qui nous conduit jusqu'à la frontière Canada/USA à Grand Portage. Des informations circulant sur Internet font état que depuis peu, une loi limiterait le séjour des véhicules à 1 an pour l'ensemble des 3 pays: Canada, USA, Mexique...., nous sommes donc un peu soucieux de voir comment les choses vont se passer à la frontière....
USA : Minnesota, South Dakota
Le poste de passage frontière est bardé de caméras et de capteurs qui enregistrent la plaque du véhicule, la hauteur, la longueur.....nous tendons nos passeports à l'homme dans sa guérite, qui nous invite à aller nous garer et à entrer dans les bureaux. Accueil par un officier d'immigration charmant, scan des empreintes digitales des 10 doigts, photo, et nous avons notre visa pour 6 mois ( nous avions fait faire à l'ambassade US à Paris des visas permanents [ en fait valable pour la durée de vie de votre passeport ] , onéreux, mais qui ne nécessitent pas de posséder de billet d'avion de retour pour entrer aux States, et permettent 6 mois de séjour au lieu des 3 mois avec le visa ESTA). Je demande au fonctionnaire si je peux laisser le véhicule dans un "storage" pendant notre retour en France, il va consulter "la chef", et revient en nous disant qu'il n'y a aucun problème pour le laisser le temps qu'on veut, la finalité étant quand même de faire sortir le véhicule des Etats Unis à la fin de notre dernier séjour. Il précise par contre qu'il nous est formellement interdit de vendre le véhicule aux USA. Nous n'avons dû présenter aucun papier pour le Land, ni la carte verte, ni l'attestation d'assurance, et n'avons eu aucun document à présenter à la frontière au sortir du pays. Les seules questions posées étaient de savoir si nous avions plus de 10000 US$ en liquide sur nous et si nous avions des produits frais à bord. On a répondu qu'on avait 15oo $ et quelques fruits et légumes seulement pour les repas de la journée. Aucune fouille du véhicule. Arrivés à midi, nous quittions le poste frontière à midi vingt cinq, en ayant du payer 6 dollars par personne de frais d'immigration. Nous avons quand même dû reculer nos montres d'une heure car nous venons de changer de fuseau horaire.
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On s'arrête immédiatement sur le parking du Visitor Center, récupérons quelques cartes et brochures sur le Minnesota, et allons faire un petit trek jusqu'à la "High Fall" de la "Pigeon River" Jusqu' à Duluth, il n'y a pas de grande ville, seulement quelques bourgades de 1000 à 2000 habitants. On profite donc du premier arrêt à Grand Marais, pour refaire le plein du frigo au mini supermarché du village. Ca nous parait plus cher qu'au Canada, on verra si ça se confirme ou non. La bonne surprise vient quand on fait le plein : ici le diesel est à 2.659 US$ par gallon, soit 0.70$ le litre, soit: 0.62 euro le litre......on comprend pourquoi ils roulent tous avec des gros 4x4.....Nous poussons jusqu'à "Two Harbours" pour passer la nuit au camping municipal, sur les bords du lac Supérieur.
Les 30 miles qui nous séparent de Duluth sont vite avalés et nous allons visiter le "Lake Superior Railroad Museum", superbement installé dans The Depot, l'ancienne gare de la ville.
Des locos rutilantes des années 1870 à l'avènement de la traction électrique, des trains chasse-neige, des grues roulantes et une énorme loco, présentée comme la plus puissante au monde, construite en 1941 pour une société minière. Pesant seule 566 tonnes, elle tirait un train de 18000 tonnes, et consommait 12 tonnes de charbon à l'heure. Compte tenu de sa longueur, cette loco était articulée pour pouvoir prendre les courbes : une plate forme portait l'énorme chaudière et une autre, articulée sur la première, les deux moteurs à vapeur entrainant le train. Du gigantisme et de la technologie à la taille des USA.
Nous descendons tranquillement vers Minneapolis. Les paysages changent du tout au tout, les arbres à feuilles caduques ont remplacé pins et épinettes. La grande forêt canadienne d'un seul tenant a cédé la place a de nombreuses petites forêts entourant de grands champs où l'on cultive le maïs, le soja et un peu de pommes de terre. Nous nous posons pour quelques jours dans un camping, pour faire un peu de lessive et profiter de la piscine, car il fait très chaud et moite.
Nous poursuivons notre traversée du Minnesota: plus on se dirige vers l'ouest, plus les forêts diminuent de taille pour ne devenir que des bosquets, alors que les champs s'agrandissent à perte de vue: le maïs et le soja sont rois. Les quelques villages que nous traversons ne sont en fait que des regroupements de silos de stockage et de marchands de matériel agricole.
En entrant dans le Sud Dakota, la grande plaine plate cède la place à de douces collines: les cultures n'occupent plus que les parties hautes, alors que dans les fonds, ce sont des pâturages où broute le fameux boeuf de race Angus. Chose surprenante: tous les troupeaux que nous voyons restent agglutinés, les bêtes collées les unes contre les autres, même en pleine journée sous un soleil de plomb. Nous traversons Watertown où nous trouvons un magasin "Menards", le "Casto" local; on en profite pour acheter tous les éléments nécessaires à la réalisation d'une porte moustiquaire à installer sur Ch'ti Land, car ici les bestioles volantes sont agressives... Nous traversons ensuite Clark, petit village où j'étais venu en formation un mois en décembre 1980. Je pensais retrouver l'usine où j'avais appris à faire des frites.....mais elle a disparu. J'apprendrais qu'elle a été fermée il y a 12 ans...petit moment de nostalgie...et on poursuit la route. Nuit au State Park de Fisher Grove. La plaine reprend le dessus, et la route jusqu'à Pierre est longue et monotone . Une forte tornade a du traverser la région il y a quelques semaines, car nous voyons de nombreux silos endommagés, voire même totalement détruits.
En arrivant à Rapid City, nous faisons le tour des vendeurs d'accessoires car nous souhaitons installer une climatisation sur la cellule. Les prix sont très intéressants comparés aux prix européens ( moins de la moitié...), mais ils n'ont en stock que des gros modèles adaptés pour la taille des véhicules US. On décide donc de commander sur internet ( c'est encore moins cher) et de faire livrer le climatiseur chez notre ami Bob en Pennsylvanie, chez qui nous avons prévu de passer courant août. Le vendredi 17 après midi, malgré les pluies d'orage, on part faire un tour dans le State Custer Park, situé à une trentaine de miles de Rapid City. Pour y accéder, nous empruntons l'Iron Mountain Road, une route superbe où bien souvent les deux voies de circulation sont séparées, ce qui fait que l'on roule sur une bande d'asphalte de 2.5m de large qui se faufile entre les arbres; on passe des tunnels fort étroits ( 2.5m de large, et 3.6m de haut maximun...), et des ponts qui tournent à 270° ( la route passe sous le pont, puis virage serré en forte pente pour repasser au dessus de la route ). On ne fait que traverser le Custer Park pour rejoindre la ville de Custer pour passer la nuit. Nous allons auparavant visiter le site du Crazy Horse Memorial .
Ce projet, débuté en 1948, et qui devrait durer encore une bonne centaine d'années, consiste à sculpter dans la montagne, la plus gigantesque sculpture au monde, représentant le chef Sioux Crazy Horse. Pour le moment, seule la face de Crazy Horse est terminée, mais les travaux, entièrement financés par les entrées et des fonds privés se poursuivent. C'est à coup d'explosifs, puis de marteaux piqueurs, et finalement de lances thermiques que les sculpteurs taillent la montagne. Ils commencent actuellement le détourage de la tête du cheval.
Le samedi 18 nous attaquons la Wildlife Loop du Custer Park, cette voie fait le tour complet du parc et permet d'approcher la faune sauvage qui vit ici en toute quiétude. Nous commençons par voir de très près des chiens de prairie qui sont en fait des rongeurs, assez proches des écureuils, mais vivant dans des terriers. Suivent des cerfs et des "pronghorns", une antilope locale.
Mais les vedettes du Custer Park, ce sont les bisons. Il y a ici une harde de plus de 1400 têtes, jalousement gardée et protégée par les rangers. Tous les ans, en septembre a lieu une opération de regroupement de toute la harde dans un immense enclos pour compter, vacciner, soigner les bêtes et marquer les nouveaux arrivants. C'est ici qu'a été tournée la scène de charge des bisons du film "Danse avec les Loups".
Nous en croisons un groupe qui divague sur la route; ils sont les maîtres ici et les voitures ne les impressionnent pas. Quand un gros male passe à côté du véhicule en soufflant, c'est très impressionnant.
Dimanche 19, nous partons pour le Mont Rushmore. On a beau avoir déjà vu des photos de cette icone de l'Amérique, l'effet est saisissant. Ce monument glorifie 4 présidents des époques cruciales de la vie du jeune état: Washington qui s'est débarrassé de l'occupation britannique et a crée les Etats Unis, Jefferson qui lui a donné sa constitution, Lincoln qui a évité l'éclatement du pays pendant la Guerre de Sécession, et Théodore Roosevelt qui fut le président du développement économique du pays et le fit entrer sur la scène des grandes puissances mondiales. Le sculpteur Gutzon Borglum, qui avait déjà réalisé l'imposante statue de Lincoln assis qui est au Capitole à Washington, était un ami personnel de Roosevelt.....
Les travaux ont duré 14 ans, en utilisant la dynamite, les foreuses pneumatiques et des marteaux pneumatiques pour la finition. A titre de comparaison, les figures des présidents mesurent 16m de haut, alors que la face de Crazy Horse mesure seule 26.7m de haut.... L'après midi, nous retournons dans le Custer State Park, en refaisant l'Iron Montain Road, cette fois sous un beau soleil; A peine entrés dans le parc, nous sommes pris dans un énorme bouchon qui s'étire sur plus d'un kilomètre et n'avance pas, car une partie de la harde de bisons s'est installée pour paître juste en bordure de la route, et les automobilistes s'arrêtent pour prendre des photos....La encore, le spectacle est impressionnant.
Pendant notre séjour dans les Black Hills, nous avons croisé des centaines de Chevrolet "Corvette", toutes plus rutilantes les unes que les autres, car il y avait un rassemblement des amateurs de cette icone automobile américaine à Spearfish. Equipages BCBG, souvent habillés aux couleurs du véhicule, on est entre "gens de la bonne société ".
Le lundi, nous restons au camping de Rapid City, ça commence par un plantureux petit déjeuner servi sur la terrasse du camping: pancakes recouverts de sirop d'érable, oeufs brouillés, bacon....de quoi affronter les menus travaux de bricolage programmés. Le mardi, au réveil, grosse surprise, on se frotte les yeux et pensons avoir été télétransportés à l'époque de la Conquête de l'Ouest: 2 tipis indiens se sont installés pendant la nuit, juste derrière le Land, et on a rien entendu....
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Nous resterons 2 jours complets à Cody tant il y a de choses intéressantes à voir, à commencer par le splendide " Buffalo Bill Center of the West". Ce musée regroupe en fait 5 musées, nous en visiterons 4. Le Draper Natural History est consacré à la faune et à la flore de la région de Yellowstone. Les animaux superbement naturalisés sont criant de vérité: bisons, ours, loups, loutres marmottes, cerfs, bighorns ( mouflons), martres....Le musée Buffalo Bill est bien-sûr consacré au héros local: William "Bill" Cody qui fut d'abord scout pour l'armée US, puis cavalier du Pony Express, massacreur de bisons, avant de se lancer dans le spectacle et de monter son fameux "Buffalo Bill Wild West Show" qui a parcouru tous les USA et le Canada avant de s'exporter en Europe. Il avait intégré dans sa troupe plusieurs centaines d'indiens, ainsi que des célébrités comme "Wild Bill " Hickok, le chef indien Sitting Bull ( vainqueur de Custer à la bataille de Little Big Horn), Annie Oakley... A la fin de sa vie mouvementée il possédait plusieurs ranchs dans le Wyoming et le Montana, et organisait entre deux des sorties de chasse pour les sommités de l'époque ( dont le Prince Albert Ier de Monaco ) Le Cody Firearms museum regroupe toute la production de fusils et révolvers produits ou utilisés sur le sol américain depuis les origines. Ce sont des milliers d'armes soigneusement alignées et étiquetées , selon les époques ou les fabricants ( Colt, Smith et Wesson, Winchester, Remington, Beretta.....)
Le dernier espace est consacré aux indiens des plaines et montre la culture très avancée, et surtout très adaptée aux conditions de vie et à l'environnement, que ces peuplades avaient développée pendant des millénaires, avant l'arrivée des blancs. Présentation de coiffes, de vêtements en peau de bison, de berceaux d'enfants, de modèles réduits de tipis pour enseigner aux enfants comment monter plus tard leur propre tipi......C'est sur les genoux, mais ravis que nous sortons de ce complexe à la fermeture des portes. Le dimanche matin est consacré à la lessive, aux courses et au bricolage. En début d'après midi, nous allons visiter le Cody Old Trail Town. On a reconstitué ici une rue de l'époque du Far West à partir de 26 cabanes d'époque, récupérées au Sud Dakota, Wyoming, Montana et Utah.
Ces cabanes de planches ou de rondins ont été démontées, restaurées et soigneusement remontées et équipées souvent avec leur mobilier d'origine. Il y a l'épicerie, l'école, l'atelier du forgeron, le saloon, et plusieurs habitations de pionniers; il y a même la cabane où le fameux bandit Butch Cassidy et son complice Sundance Kid préparaient leurs mauvais coups. Le cimetière a même été reconstitué et abrite les corps de plusieurs personnages d'époque, dont celui de Jéremiah Johnson. En sortant nous allons assister à un dîner spectacle au Cody Cattle Company. ( message pour Michel: le steak est toujours excellent...) : c'est la première fois de notre vie que nous mangeons aussi tôt: 17h30, pour un spectacle qui commence à 18h30 et se termine à 19h45...Musique excellente, avec entre autre un guitariste remarquable. Court mais bon moment.
Le lundi en quittant Cody, nous faisons un petit détour pour aller voir le Buffalo Bill Dam, le barrage construit sur la rivière Shoshone au début du XXème siècle pour irriguer la région de Cody. En son temps, ça a été le plus haut barrage au monde...Le lac de retenue couvre des terres ayant appartenu à Buffalo Bill, qui avait été le principal instigateur du projet de mise en valeur du bassin de la rivière Shoshone.
Pour rejoindre Cooke City et la porte d'entrée Nord Est du parc Yellowstone, nous empruntons la "Chef Joseph Scenic Hyway", très belle route, mais hélas en chemin, le temps se dégrade et nous subissons 3 fortes averses de grêles, ce qui rend la route particulièrement glissante ( il y a énormément de lacets et on monte jusqu'à 2800m d'altitude ). Au Visitor Center de Cooke City, on nous indique que tous les campings du Parc sont pleins, nous rebroussons chemin et à 8 miles on trouve le Park Campground de Fox Creek. Ici encore, on remplit un bulletin, on glisse 20 $ dans l'enveloppe que l'on met dans la boîte, et on va s'installer. Sur chaque emplacement il y a un grand coffre solidement ancré au sol et fermé par 2 mousquetons pour stocker la nourriture, car nous sommes en zone "Be Bear Aware". Ces charmants plantigrades ont un odorat très développé et sont attirés par les odeurs de nourriture, de cosmétiques, et en particulier par l'odeur du dentifrice.....
Nuit fraîche, et bien-sûr au matin, le chauffage ne veut pas se mettre en route, la bouteille de gaz est au niveau bas...On recharge la bouteille à Cooke City et entrons dans la Parc de Yellowstone. On achète le Pass, valable pour tous les parcs nationaux US pendant 1 an, au prix de 80 $, valable pour le véhicule et 2 passagers ( le droit d'entrée seul pour Yellowstone et Grand Teton coûte 50$ et n'est valable que pour 7 jours ).
Dès les premiers kilomètres on voit énormément de bisons dans les prairies qui bordent la route. Les rangers sont omni-présents et veillent à ce qu'aucun véhicule ne s'arrête sur la route, il faut impérativement s'arrêter sur les petites aires de stationnement, heureusement nombreuses, pour observer les animaux. A notre arrivée au camping de Mammoth Hot Spring, il y a déjà une queue de véhicules en attente....heureusement , nous obtenons l'antépénultième place...( je ne pensais pas écrire un jour ce mot, fleuron du dictionnaire). L'esprit tranquille, nous partons en direction de Norris, pour visiter le Norris Geyser Basin: une passerelle serpente entre de petits geysers, des fumerolles, des sources d'eau chaude: ça fume de partout....Il est interdit de descendre de la passerelle, car le sol se résume à une fine croûte de sédiments sous laquelle circule de l'eau aux alentours de 100°C....
On a beaucoup écrit et communiqué sur la beauté de Yellowstone, mais la réalité est encore plus belle, ce parc est superbement magnifique. Il s'étend sur une superficie équivalente à celle de la Corse, et aucune activité humaine n'y est permise ( à l'exception du tourisme et de l'hébergement touristique ) . Ici les loups et les ours n'entrent jamais en conflit avec des éleveurs; les animaux sauvages sont ici chez eux, et tolèrent notre présence. Au camping de Canyon Village, il n'y a plus de place, mais nous pouvons réserver la dernière place disponible au camping de Fishing Bridge pour le surlendemain.... Nous poursuivons notre périple sur la "Grand Loop Road" en suivant le Canyon de la rivière Yellowstone ( 32km de long, des à pics de 240 à 360m ) Route très belle, on croise encore des bisons et des elks ( autre nom du wapiti ) , surtout à l'entrée de Mammoth Hot Springs.
Nuit calme au camping, avec en prime au réveil la vue des elks en train de brouter sur les flancs de la colline de l'autre côté de la route. Le mercredi , on décolle de bonne heure, espérant arriver assez tôt dans les campings pour avoir une place ( les campings relevant du parc fonctionnent sur le principe du: premier arrivé, premier servi ) Peine perdue, tous sont pleins, il ne nous reste plus qu'à sortir du parc et à tenter notre chance dans la petite ville de West Yellowstone...située à 800m d'une des entrées du parc.
Peu avant midi nous nous posons au Wagon Wheel Campground, tenu par un personnage charmant et haut en couleurs, fervent admirateur de feu John Wayne: Mr Ken ( on a pas vu Barbie ). On est en plein pays cow boy: bottes et Stetsons pour tous, heureusement les Colts ne se portent plus à la ceinture, mais nombreux sont ceux qui en ont un dans la voiture.... Le jeudi 30, nous entrons à nouveau dans le parc, passons par Madison, le Lower Geyser Basin, et faisons la boucle de Firehole Lake Drive pour voir le Great Fountain Geyser,( il crache généralement à 30m de haut, mais seulement toutes les 12 heures, nous n'attendrons pas la prochaine manifestation ) Le dernier geyser de la boucle, le White Dome Geyser est beaucoup plus sympa avec nous, à peine arrivés depuis 5 minutes, il nous fait son show, ça dure à peine 2 minutes, mais pour la première fois, on voit de près les jets d'eau et le panache de vapeur. On enchaine avec le Midway Geyser Basin et longeons ( toujours sur une passerelle ) la "Grand Prismatic Spring, la deuxième source d'eau chaude au monde, bordée de tapis de bactéries thermophiles de toutes les couleurs.
Le "Upper Geyser Basin" regroupe à lui seul 1/4 des geysers existant au monde, c'est dire si il y a du monde...Tout un réseau de sentiers et passerelles permet d'en faire le tour. La star locale, c'est le mondialement connu "Old Faithful" , le geyser ainsi nommé ( vieux loyal) pour sa régularité: depuis le création du parc en 1870 et le début des relevés, il crache en moyenne toutes les 90 minutes ( à + ou - 10 mn), et ses éruptions durent de 3 à 5 minutes. Nous assistons à un exposé par un ranger juste avant une éruption, c'est époustouflant de puissance et de beauté.
Nous faisons une petite balade sur les passerelles , et revenons à temps pour voir une nouvelle éruption. Contrat rempli.... En arrivant au Fishing Bridge Campground, nous avons le droit une fois de plus aux recommandations concernant la présence d'ours dans les parages. Ce camping n'accepte que des CC "en dur", ni toits relevables, et encore moins de tentes. Il est recommandé d'avoir avec soi une bombe de spray "anti ours" pour aller prendre sa douche..... Le vendredi, nous quittons le camping ( sans avoir rencontré d'ours ) et nous nous dirigeons vers West Thumb pour voir encore quelques geysers ( des fois qu'on serait en manque..) Arrêt au Visitor Center où un ranger est en train de donner avec beaucoup d'humour des conseils sur la conduite à tenir face aux animaux sauvages. Récemment, un touriste qui voulait faire un "selfie" s'est arrêté devant un bison pour se prendre en photo....le bison lui ne s'est pas arrêté et a juste donné un bon coup de tête dans cet obstacle sur son chemin...envoyant la narcissique directement à l'hôpital...Les bisons et les elks sont impliqués dans la plupart des accidents, mais c'est la bêtise humaine qui en est responsable à 100%, on comprend pourquoi les rangers sont intraitables avec ceux qui prennent des risques inconsidérés pour eux ou pour les animaux.
Nous sortons du Parc de Yellowsone pour entrer directement dans le "John D. Rockefeller Jr. Memorial Parkway " qui fait la jonction avec le parc national de Grand Teton.
A la différence de Yellowstone qui est un parc à visiter en y séjournant le moins possible compte tenu de la capacité limitée d'hébergement, Grand Teton est un parc dédié aux vacances en famille avec, à la clé, de nombreuses infrastructures pour la pêche, le trekking, le vélo, les randonnées à cheval, les promenades en bateau sur le lac...Le paysage est là encore magnifique, surplombé par la chaîne des Tetons et le mont Moran. Nous poussons jusqu'à Jackson Hole, la seule "grande" ville du secteur ( 10000 habitants) Au Visitor Center on nous annonce qu'il n'y a plus aucune place disponible dans tous les campings à 100 km à la ronde. On passe pour des extra terrestres en envisageant de trouver à poser nos roues sans avoir réservé au moins 15 jours à l'avance en pleine saison estivale...Un peu abattus on se dirige vers le premier complexe "Motel-Restaurant-Saloon-RV Park" en ville..le panneau annonce: "No Vacancy", on essaye quand même, et découvrons qu'il leur reste 3 emplacements pour des CC de moins de 20 pieds.. la chance sourit aux entêtés.....Le prix est prohibitif....mais le couple à l'accueil me demande si j'ai une carte de réduction :Good Sam, AAA, Automobile Club de France, si je suis un ancien militaire...Je n'ai aucune de ces cartes, mais je leur dit que j'ai fait mon service militaire en Allemagne pendant 1 an en 1970....et je me vois octroyer une remise de 10%.... Nous décidons de nous poser pour 3 nuits, car samedi matin je dois passer récupérer en poste restante le boitier lecteur de pannes pour le Defender, et nous voulons mettre le site à jour avant de poursuivre notre voyage. Coup de chance: la poste est à 500m du camping et l'arrêt de la navette gratuite qui dessert le centre ville à 150m. Samedi après midi nous allons faire un petit tour en centre ville. Ce ne sont que boutiques et restaurants les uns sur les autres, architecture de style western, les prix sont au maximum ( c'est la seule ville proche de Yellowstone et son aéroport accueille les milliers de touristes chinois et japonais en visite sur le parc ).
Le petit jardin public situé en centre ville a ses 4 entrées ornées par des arches composées à partir de milliers de bois d'elks et d'orignaux ramassés dans les environs ( Jackson Hole abrite le National Elk Refuge) Ici, tout est plus cher...mais on a pas le choix....
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Nous poursuivons notre descente vers le sud du Wyoming. En quittant Jackson Hole , nous empruntons d'abord une vallée très encaissée qui serpente entre les montagnes, puis de vastes plaines agrémentées de douces collines, et nous retrouvons enfin du bétail, puis l'herbe verte disparait et nous traversons une pampa sans fin: sable et herbes sèches. Pour ceux qui connaissent, ça ressemble un peu à la Ruta 3 en Patagonie: ruban d'asphalte, profond fossé de chaque côté de la route et barbelés pour délimiter les propriétés....pas un endroit pour s'arrêter. En milieu d'après midi, un énorme orage s'abat sur nous, et nous sommes obligés de nous arrêter un bon 5 minutes, car on ne voit plus le bout du capot de Ch'ti Land . Le soir, arrêt à Rock Springs, où nous nous posons dans un camping coincé entre une highway et un dépôt de produits pétroliers...on a déjà vu mieux... Le mardi, nous délaissons la highway 191, au profit de la route 530 pour passer par l'ouest du Flaming Gorge Recreation Area: très belle route de montagne ( +/- 1850 m ), très peu de trafic , nombreuses occasions de voir des Pronghorns ( un panneau nous informera plus tard qu'il y en a de 40 à 60 000 dans la région et qu'à la fin de l'automne elles font une migration de 350 km vers le sud)
Les montagnes sont très colorées : gris, vert rouge...A plusieurs reprises, nous quittons la route principale pour prendre des chemins qui conduisent vers la gorge transformée en lac de retenue. A chaque fois, il y a une rampe de mise à l'eau et quelques caravanes de pêcheurs disséminées sur des emplacements au confort plus que rustique. Ici, les amoureux de nature et de vie au grand air ne sont pas déçus. Au niveau de Manila, nous entrons dans l'Utah ( Bye bye Wyoming...), descente jusqu'à Vernal, puis nous contournons par l'ouest l'immense réserve indienne Uintah et Ouray. Nous sommes à plus de 2000 m, la route et les points de vue sont magnifiques. Entre Vernal et Duchesne, le trafic routier s'intensifie car c'est la route qui va vers Salt Lake City. A partir de Du/chesne, ça redevient plus calme...mais ça monte toujours ( 2780 m). Nuit à Price. Entre Price et Green River, il n'y a que du désert...et une voie de chemin de fer, le désert se poursuit ainsi jusqu'à Moab où nous nous posons pour 3 nuits. Le jeudi 6 août, nous allons visiter le Parc National des Arches. Ce petit parc est situé à moins de 5 km du centre de Moab, une route de 37 km le parcourt et permet d'accéder aux différents sites de visite ou de départs de treks. Pendant des millions d'années l'endroit a été recouvert par un océan qui a déposé du sable, du carbonate de calcium et du sel..;tout ça s'est amalgamé et s'est transformé en roche: la sandstone. Quand l'océan a disparu, l'érosion a commencé son travail de sculpture, enlevant les roches les plus tendres, dissolvant le sel et le carbonate de calcium. Aujourd'hui il reste des masses rocheuses de couleur rouge, certaines percées de fenêtres, des arches ...mais tout cela continue à se creuser et parfois à s'effondrer.
En été, la température sur le site oscille entre 35 et 45 °C, certains treks requièrent une autorisation préalable des Rangers, et il est conseillé aux visiteurs de boire au moins 4 litres d'eau dans la journée....Nous sommes rentrés de cette visite ravis, mais épuisés par la chaleur et les longues marches pour accéder à certains sites ( nous avons du rebrousser chemin en voulant faire le trek qui rejoint Delicate Arch au départ du Ranch Wolfe: manque de souffle et le coeur qui cogne...). Le vendredi 7 août, jour de notre 44ième anniversaire de mariage, nous sommes restés sagement au camping, nous octroyant tout de même un excellent repas au restaurant pour célébrer l'événement comme il se doit......
Le samedi 8, nous partons visiter en premier lieu le "Dead Horse Point State Park" . Ce petit parc d'état mérite qu'on s'y arrête, une courte route mène à un promontoire auquel on accède par un étranglement d'à peine 50m de large....et là, on se trouve sur un balcon dominant de plusieurs centaines de mètres les canyons de la vallée du Colorado et des rivières qui s'y jettent. Spectacle impressionnant, la vue porte à l'infini, et on a l'impression de planer au dessus de l'immensité. Deux immenses tâches bleues tranchent sur le sol rouge: ce sont des bassins d'évaporation d'une mine de potasse qui sert pour la production d'engrais.
La confluence entre la Green River et le Colorado a divisé la zone en 3 secteurs isolés les uns des autres par les canyons infranchissables de ces deux rivières. Nous allons sur le secteur "Island In The Sky", là encore la route passe par un étranglement avant de rejoindre "l'Ile". La route permet d'accéder à 3 points de vue remarquables: le "Green River Overlook" permet de surplomber le canyon de la Green river, "l'Upheaval Dome" permet d'accéder à un grand cratère à l'origine contestée: soit l'impact d'une météorite, soit l'effondrement du sous sol . Enfin, le "Grand View Point Overlook" permet d'embrasser toute l'étendue des canyons à perte de vue, Spectacle impressionnant.
Ce n'est pas la beauté individuelle des différents composants qui fait la beauté de ces sites, mais leur immensité et surtout l'éclairage dont ils bénéficient: ciel couvert ou brume de chaleur, ça reste impressionnant, mais sans plus, par contre, par grand soleil, ça devient éblouissant. Retour pour une nuit de plus à Moab.
Dimanche 9, nous partons en direction des "Needles", un autre secteur du parc "Canyonlands". Sur le route 191, nous passons à côté de la "Wilson Arch". Pour rejoindre le "Needle Overlook", il faut emprunter une route de 30km (aller) au milieu d'une steppe couverte de genévriers nains et de rares touffes d'herbe. C'est sensé être une zone d'élevage, mais nous ne verrons par le moindre bovin. A l'arrivée, encore une vue fantastique sur les canyons et les barres rocheuses qui entourent le paysage, les "Needles" sont à peine perceptibles dans le lointain, drapées dans la brume de chaleur.
Très peu de touristes sur ce site éloigné...sauf des français avec qui nous discutons un bon moment, avant de rejoindre la 191 en direction de Monticello puis Cortez ( dans le Colorado) où nous arrivons 5 minutes avant la fermeture du Tourist Information Center, juste à temps pour récupérer la documentation nécessaire à la visite du parc de Mesa Verde.
L'entrée du parc de Mesa Verde est située à quelques kilomètres de Cortez. Des populations indiennes de cultivateurs-cueilleurs se sont installées ici vers 500 après JC et ont cultivé le maïs et des courges sur le plateau, en vivant dans des habitations souterraines. Au fil du temps, l'habitat a évolué et les indiens se sont installés sous les vastes arches en surplomb du canyon, y construisant des "kivas", petites salles rondes, enterrées, des silos et des habitations.. L'apogée de cette civilisation, désormais appelée " Ancient Pueblos", et qui maîtrisait parfaitement l'art de la vannerie, a duré de 1150 à 1300, puis a brutalement disparu. Les scientifiques ont pu déterminer grâce à l'étude des stries de croissance des arbres qu'une forte sécheresse avait sévi pendant plus de 10 ans à cette époque, obligeant vraisemblablement les populations à migrer vers des terres moins hostiles. Les centaines de sites abandonnés n'ont été redécouverts qu'en décembre 1888, quand 2 cow-boys, partis à la recherche de bétail égaré se sont aventurés dans le canyon qui abritait le site de "Cliff Palace".
Pour visiter les deux sites majeurs, Cliff Palace et Balcony House, il faut s'inscrire auprès des Rangers pour une visite guidée, pas question de s'aventurer seul . Les sites ont été pillés et dégradés après leur redécouverte, et l'Administration des Parcs est désormais intransigeante: tout prélèvement d'objets, ou la simple intrusion dans un site protégé vous vaut de 3 à 6000 dollars d'amende et/ou 6 mois de prison...... La visite est assez sportive: à cause des conditions climatique, altitude et forte chaleur, et du relief: il faut descendre le long de la falaise par des escaliers métalliques ou des marches taillées dans la roche, puis pour accéder aux différents niveaux il faut grimper sur des échelles casi verticales constituées de gros poteaux de bois reliés par des sections de grosses branches....
La visite demande quelques efforts
Pour sortir de Balcony House, il faut même marcher à 4 pattes dans un étroit tunnel , ce qui était un moyen extrêmement efficace pour se prémunir contre toute attaque extérieure. Par moments, on se prendrait presque pour Indiana Jones....La visite de chaque site dure une heure, et les Guides Rangers connaissent bien leur sujet, ce qui ne les empêchent pas d'être très vigilants sur les règles de sécurité ( vous devez obligatoirement avoir une bouteille d'eau avec vous, et il est interdit de marcher ou de s'assoir sur les murets...) Ce fut une superbe visite. En quittant le site, nous faisons route jusqu'à Durango...pour apprendre que la rivière Animas vient d'être polluée par des employés de l'agence de l'environnement, chargés d'évacuer des déchets toxiques d'une ancienne mine d'or abandonnée..... Y'a pas qu'en France qu'on sait faire des conneries....
Ici s'arrête notre circuit dans les grands parcs, et nous allons maintenant obliquer vers l'est pour rejoindre la région de New York. Nous quittons Durango et empruntons la "Skyline",la route 550, pour rejoindre Silverton. C'est une route de montagne magnifique, qui pénètre dans les "Rocky Mountains", les fameuses Montagnes Rocheuses. Ca grimpe dur...., et un peu avant d'arriver à Silverton, on passe la "Molas Pass", un col à 10910 pieds ( 3050 m).
Superbes paysages de montagnes, de sapins, de cascades; une femelle wapiti accompagnée de 2 jeunes, nous coupe brusquement la route....., à peine le temps de prendre une photo à la volée. La petite ville de Silverton, nichée au creux d'une vallée, et entourée de hautes montagnes, est née de la ruée vers l'or en 1870. Aujourd'hui, bien restaurée, elle attire les touristes qui viennent pour la plupart depuis Durando par un vieux train à vapeur. On y cultive soigneusement le charme typique des petites bourgades du Wild West de la fin du XIX ème siècle: rues secondaires en terre, vieilles façades peintes, et quelques comédiens costumés pour recréer l'ambiance. Nous redescendons, toujours par la 550 jusqu'à Montrose où nous décrochons la dernière place dispo du camping.
Le lendemain notre route vers l'est nous conduit à Gunnison, petite ville, où nous passons devant un magasin qui attire notre regard: une façade devant laquelle s'empile des montagnes de bois de cerf, wapitis, orignaux.....On fait demi tour et allons voir ça de plus près. C'est un magasin étonnant, sûrement un des seuls de ce type au monde: il se dédie au commerce des bois d'animaux sauvages, mais surtout, à celui des animaux naturalisés. Dès qu'on passe la porte, on se trouve face à face avec 2 demis wapitis, sous le regard d'un immense grizzli dont le sommet du crâne touche le plafond.....
A l'intérieur il y a plusieurs centaines de trophées de cervidés: wapitis, daims, orignaux, des pumas, des renards, des bisons, des loups, et même pour plaire à Jacques Prévert, des ratons laveurs, tous d'une excellente qualité. Une petite salle, remplie jusqu'au plafond regroupe des animaux exotiques: lion; zèbre, koudou....Il y a même des Jackalopes,.....ne cherchez pas, cet animal n'existe pas, bien que nous en ayons déjà vu de nombreux massacres dans des magasins de souvenirs. Il s'agit en fait d'une facétie de taxidermistes qui greffent des bois d' antilope sur une tête de lièvre, le résultat, bien que surprenant est assez convainquant ,...et ça se vend quand même 150 dollars pièce. En sortant de ce lieu surprenant, nous passons par le garage situé juste à côté qui accepte de faire la vidange de Ch'ti Land immédiatement...Bonne chose de faite. Nous poursuivons notre route de montagne, avec des sapins à perte de vue, et passons la "Monarch Pass" à 11306 pieds ( 3450m), avant de redescendre passer la nuit à Woodland Park.
Le vendredi, nous décidons de visiter un peu les environs en allant faire un tour à Cripple Creek, une petite ville fondée, elle aussi, lors de la ruée vers l'or. Lorsque les gisements se sont épuisés, les commerçants locaux se sont reconvertis en tenanciers d'établissements de jeu, ce qui a assuré la pérennité de la ville. Sa voisine, Victor ( Hé oui, la ville voisine s'appelle Victor...), qui n'a pas su s'adapter est devenue une ville fantôme.....Là encore, la route qui mène à Cripple Creek est superbe, et grimpe à flancs de montagne. |
En arrivant, nous trouvons la rue principale barrée par la voiture du shériff...car pendant 3 jours il va y avoir un grand rassemblement de motards, qui viennent rendre hommage aux "Veterans", les soldats de toutes les guerres menées par les USA. Il n'y a plus beaucoup de "bikers" ayant fait la 2ème guerre mondiale, ni la guerre de Corée, mais il y a déjà quelques participants des guerres du Vietnam, d'Iraq, Afghanistan.... C'est surprenant comme ce pays a une profonde admiration et un immense respect pour ses forces armées. Un petit tour en ville parmi les stands qui se montent...et nous poursuivons notre virée vers le "Royal Gorge Bridge": le plus haut pont suspendu des USA, enjambant les gorges de la rivière Arkansas, aujourd'hui hors service. La route que nous prenons pour accéder au parc où se situe ce pont, s'étire sur 50 miles....pour arriver sur une grille fermée avec un panneau indiquant qu'il faut emprunter l'autre entrée située de l'autre côté de la rivière....On renonce et mettons cap sur Colorado Springs, la grande ville de la région. Là encore la chance n'est pas avec nous, car les 5 campings où nous nous arrêtons sont pleins ( il y a une grande course à pied le lendemain) , ce qui fait que nous passons une nuit fort calme sur le parking d'un Walmart tout proche.....
Le samedi, avant d'entreprendre notre longue remontée vers New York, nous allons visiter un musée de l'aviation qui regroupe des avions de la 2ème guerre mondiale. Je pensais y trouver une collection importante, car la ville de Colorado Springs abrite l'académie militaire de l'US Air Force, mais en fait, ce petit musée restaure et expose uniquement des avions américains appartenant à des collectionneurs privés ( le guide nous apprendra que le marché de l'avion militaire de collection se porte très bien, des amateurs très fortunés s'arrachent à prix d'or tout ce qui a volé...).
Une équipe de bénévoles passionnés est capable de recréer et de faire voler des épaves récupérées aux 4 coins du monde: dernier en date, un Lightning P 38 qui s'était écrasé en 1944 dans la jungle de Nouvelle Guinée, et qu'un collectionneur a fait récupérer, transporter jusqu'à Colorado Springs, pour le confier aux membres du musée qui viennent de passer 7 ans à le reconstruire. Quand on voit les photos de l'épave disloquée, immergée dans la boue , et que l'on voit l'appareil flambant neuf recréé , on reste incrédule. Toute la carlingue en aluminium a été refaçonnée au marteau par les bénévoles en partant de tôles planes. Il reste quelques travaux de finition à terminer...et le premier vol est prévu avant Noël.
En sortant du musée, une longue route nous attend pour rejoindre New York......
En quittant Colorado Springs, une route rectiligne nous emmène vers l'horizon: des pâturages à perte de vue, et pas âme qui vive. Quelques villages ne dépassant pas les 10 maisons ( mais toujours 2 ou 3 églises...), et il faut un oeil affuté pour débusquer la pompe à essence cachée derrière la minuscule épicerie. Pendant une semaine nous allons progresser plein est et allons traverser plusieurs états: le Kansas, le Missouri, l'Illinois ( où l'on pénètre en passant le fleuve Mississippi..), l'Indiana, l'Ohio....., nous avons retrouvé les régions de grandes cultures céréalières: maïs, sorgho, soja, les habitations se sont regroupées autour des silos gigantesques, dont la plupart appartiennent au groupe Cargill. Dans le passé, pas mal de trappeurs et aventuriers français ont du passer dans cette partie des USA, car nous trouvons souvent des noms de lieux d'origine bien de chez nous: Béthune, Macon, Paris.....Notre ami Bob chez qui nous avions prévu de passer avant New York, ayant un contre temps, nous changeons nos plans et décidons de finalement passer en premier lieu par Washington, avant de remonter vers New York , puis vers la Pennsylvanie. Nous traversons encore le West Virginia, puis le Maryland où nous nous posons au Cherry Hill Park à College Park, le camping le plus proche de Washington DC. Camping superbement aménagé et d'une propreté irréprochable, mais pratiquant un tarif très élevé, car il a l'avantage d'abriter un terminal de ligne d'autobus qui dessert une station de métro permettant de rejoindre directement Washington. Le trajet bus+métro prend quand même entre 1 heure et 1:30h en fonction de la fréquence des bus.
Etant arrivés tôt au camping , nous entamons notre visite de Washington, le jour même, en commençant bien évidemment par la Maison Blanche et les bâtiments officiels qui l'entourent : Département du Trésor, et les Bureaux Exécutifs du Dwight Eisenhower Building, puis nous descendons le Mall dans la partie située entre le Washington Monument ( l'Obélisque) et le Lincoln Memorial.
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Cet immense espace vert s'étend en fait de la colline du Capitol , jusqu'aux rives du Potomac, et c'est un architecte français: Pierre Charles L'Enfant qui fut chargé par Georges Washington de dresser les plans de la ville et des principaux édifices destinés à abriter les grands corps de l'état. Ce secteur du Mall compris entre le Washington Monument et le Lincoln Memorial regroupe les mémoriaux des différents conflits extérieurs auxquels les USA ont participé: Deuxième Guerre Mondiale, Guerre de Corée et Guerre du Vietnam. Le World War II Memorial est constitué de 2 arches symbolisant les deux théâtres d'opérations: Atlantique et Pacifique, reliées par des colonnes représentant les états ou territoires américains ayant participé au conflit. Ce mémorial est récent, il a été inauguré en 2004. Le Vietnam Veterans Memorial est un long mur en angle, fait de plaques de granit noir où sont gravés , dans l'ordre chronologique, les noms des 58226 américains tués ou portés disparus entre 1959 et 1975. Des photos, des dessins et des messages sont régulièrement déposés au pied de ce mur par les familles des disparus: ce conflit est encore très présent dans l'esprit de ceux qui l'ont vécu. Le Korean War Veterans Memorial se cache presque sous les arbres et est constitué de 19 statues de GI's, en patrouille sous la pluie, on s'attend à tous moments à les voir se remettre en marche.
Le Lincoln Memorial a la forme d'un temple grec et derrière les colonnades se dresse l'imposante statue du 16ème président. Du haut des marches ( encombrées par les visiteurs assis sur les dites marches), la vue du Washington Monument qui se reflète dans le plan d'eau du Reflecting Pool, est superbe. Comme aucune station de métro ne dessert ce secteur du Mall, il faut refaire à pied tout le chemin jusqu'à rejoindre la station du Smithsonian Museum...nous rentrons au camping lessivés...., mais enchantés par cette première demi journée de visite.
Le lendemain, après une récupération difficile, et toujours sous une chaleur accablante, nous partons en direction de la colline du Capitole..... hélas, c'est aujourd'hui dimanche et le site est fermé; de plus, le Capitole est en travaux, et est emprisonné par de gigantesques échafaudages.
Nous nous contentons d'en faire le tour, avant d'aller visiter le Musée des Indiens d'Amérique. Tous les musées de Washington sont regroupés sous l'égide du Smithsonian , le plus grand musée mondial, avec plus de 137 millions d'objets exposés ou stockés dans ses réserves. Particularité intéressante: tous les musées dépendant du Smithsonian sont gratuits....L'exposition phare en ce moment au Musée des Indiens d'Amérique concerne......le Chemin de l'Inca, le Qhapak Nan, ces milliers de kilomètres de chemins empierrés et entretenus qui quadrillaient le Tahuantinsuyu: l'empire des Incas...;du coup, nous nous trouvons en pays de connaissance. Nous visitons ensuite le Musée de l'Air et de l'Espace: des avions et des fusées par dizaines: le Spirit of St Louis de Charles Lindbergh, le Bell X1 de Chuck Yaeger qui le premier passa le mur du son en 1947, , la capsule Gemini IV, le module de commande Colombia de la mission Apollo 11 qui déposa sur la lune Armstrong et Aldrin le 20 juillet 1969, une copie du télescope Hubble.
Plusieurs avions mythiques de la seconde guerre mondiale sont également exposés: le Super Marine Spitfire VII, le Messerschmitt 109, le Jap Zero...Le musée étant trop exigüe, d'autres pièces majeures de l'histoire de l'aviation et de la conquête de l'espace sont exposées dans le deuxième musée situé près des pistes de l'aéroport de Washington Dulles...que nous irons bientôt visiter. Je suis comme un enfant dans un magasin de jouets.....dommage que je n'habite pas Washington...... Nous terminons par un rapide passage par le Musée de l'Histoire de l'Amérique, juste le temps de voir le premier drapeau qui flotta sur le Fort Henry...avant la fermeture du musée. Nous rentrons au camping épuisés....
Nous rejoignons New York, après 360 km d'autoroutes, heureusement sans bouchons, en contournant Baltimore et Philadelphie. Nous sommes tout surpris de la facilité avec laquelle nous rejoignons le Liberty Harbour Marina Campground, situé a quelques centaines de mètres de la rocade de sortie de l'autoroute. Bon!.. en fait de Campground, il s'agit d'un bout de parking entièrement asphalté, sans un poil d'ombre, coincé entre des immeubles en construction et la marina. Eau et électricité sur chaque emplacement, et des sanitaires plus que correctes. Le tarif, par contre, est prohibitif: 91 US $ la nuit......mais on a une vue directe sur la statue de la Liberté, et une station de métro située à 500 mètres vous dépose en moins de 5 minutes au World Trade Center....difficile de trouver mieux à New York......
Le Path, métro qui relie Jersey City à Manhattan en passant sous l'Hudson River nous dépose au World Trade Center. En 1980, j'étais monté en haut d'une des tours jumelles....aujourd'hui, à l'endroit où s'élevaient les Twins, deux bassins profonds où l'eau s'écoule en cascade le long des parois symbolisent l'absence des êtres disparus et le temps qui passe.
Des plaques de bronze où sont gravés les noms des 2973 victimes entourent chaque bassin, et des proches ou des anonymes y déposent une fleur ou un petit drapeau américain. Le site est en pleins travaux pour la construction des 6 tours qui s'érigeront à l'emplacement de Ground Zero. Certaines sont achevées, d'autres en cours de travaux. Le secteur est une fourmilière frénétique, on se croirait dans un film passant en accéléré, mais la sécurité est omni présente: police, armée et vigiles qui contrôlent l'accès à tous les bâtiments. Nous descendons vers Battery Park, tout au sud de Manhattan pour prendre le bateau qui nous dépose aux pieds de Miss Liberty.
La statue réalisée par Bartholdi et offerte par la France aux Etats Unis à l'occasion du centenaire de leur indépendance est superbe, il s'en dégage un sentiment de force et de volonté d'aller toujours de l'avant, et l'on comprend le choc émotionnel que les immigrants débarquant aux USA ont du ressentir en la voyant avant de débarquer à Ellis Island.
De retour sur Manhattan, nous parcourons les rues du quartier de la finance: Wall Street et le New York Stock Exchange, avant de rejoindre le Pont de Brooklyn que nous parcourons sur la passerelle aménagée au dessus des voies de circulation des voitures. Une fois de plus, nous regagnons nos pénates totalement lessivés.
Le lendemain, le Path nous dépose sur la 33ème rue, au niveau de la 6ème Avenue: des gratte-ciels de tous les côtés, on marche la tête en l'air. New York est vraiment une ville où votre appareil photo est plus souvent tenu à la verticale plutôt qu'à l'horizontale.....A côté du Rockefeller Center, il y a un immense magasin Lego à faire rêver tous les enfants....et dire qu'ici, se sont des adultes qui sont payés pour réaliser des dinosaures, des gratte-ciels ou des monuments historiques avec les fameuses petites briques....Y'a pas de justice......
Rapide incursion dans Central Park, puis nous redescendons par la 7 ième avenue en direction de Time Square et ses panneaux lumineux qui scintillent jours et nuits...C'est noir de monde, et le trafic auto est infernal: cela traduit bien la folie new yorkaise. Le jeudi, nous partons faire un tour dans Soho, devenu le quartier des boutiques de luxe, le long de quelques rues les grandes marques sont collées les unes aux autres: Prada, Versache, Chanel, Vuitton, Dior.....c'est peut être "in", mais ça a quand même moins de "gueule" qu' Avenue Montaigne.....
. On traverse quelques rues où s'entassent les restaurants chinois, avant de rejoindre Little Italy....où s'entassent les restaurants italiens....On termine notre virée par Greenwich Village, avant de regagner notre parking camping.
Le vendredi 28, nous quittons New York et rejoignons Lock Haven en Pennsylvanie où réside notre ami Bob et son épouse Judy. Bob travaille à Détroit...et fait donc 690 km, 2 fois par semaine pour aller bosser et revenir chez lui pour le week end: c'est beau, mais c'est grand l'Amérique.....Bob et Judy pratiquent la course à pieds dans les montagnes de Pennsylvanie, et ce samedi ils font partie de l'équipe qui organise une course de 50km, avec 1100 participants sur la ligne de départ.......Nous les rejoindrons en cours d'après midi, quand le gros des participants sera arrivé...Nous passons donc le début de la matinée du samedi à préparer l'installation de la climatisation que nous avons acheté sur internet et qui a été livrée chez Bob ce vendredi. Le colis est arrivé en parfait état, en provenance du Texas, sans aucune trace de coup, mais en enlevant le capot plastique qui couvre la clim, nous découvrons que le faisceau tubulaire du condenseur est écrasé et présente des traces de perforations..... Bien-sûr, on est samedi et le vendeur ne répond pas au téléphone. J'envoie de suite des photos montrant le carton intact, le capot intact et le condenseur écrasé, et le lundi à la première heure ( en tenant compte de la différence d'horaire entre la côte est et le Texas) l'entreprise nous appelle pour nous informer qu'ils expédient de suite une nouvelle clim, mais qu'elle n'arrivera que le vendredi...Ne pouvant abuser de l'hospitalité de nos hôtes, nous décidons de retourner passer quelques jours à Washington, et de revenir le week end prochain, en priant pour que la nouvelle clim arrive bien le vendredi, car le lundi est férié, c'est le Labor Day ( le 1 mai américain)
Du 31 août au 4 septembre 2015 Après une étape à Gettysburg où le général Lee déposa les armes, mettant ainsi fin à la Guerre de Sécession, nous rejoignons le mardi le camping de Cherry Hill Park, à proximité de Washington. Le mercredi , nous partons visiter le musée de l'Holocauste. Ce lieu de mémoire est dédié aux millions d'êtres humains assassinés par le régime nazi dans ses camps d'extermination: juifs, tziganes, handicapés, opposants politiques, résistants, soldats soviétiques, et même quelques soldats de confession juive de l'US Army faits prisonniers......Malgré la foule qui se presse, il règne un profond silence et un recueillement palpable, dans les 3 étages du musée. La devise du musée: " Ce musée n'est pas une réponse, c'est une question" , traduit bien le sentiment d'incompréhension qui entoure cette tragédie: comment des êtres humains, même fanatisés ont ils pu mettre en oeuvre, de façon si méthodique et si bureaucratique, l'élimination de près de 8 millions d'autres humains, qui bien souvent étaient leurs voisins ? Le métro nous dépose ensuite au Cimetière d'Arlington. C'était autrefois la propriété du général Lee qui dut l'abandonner quand éclata la guerre de Sécession, et devant le nombre de soldats des deux camps enterrés sur la propriété, elle fut déclarée cimetière national en 1888.
Au pied de la demeure de Lee repose JFK et son épouse Jacky, et un peu plus loin son frère Robert, également assassiné. En rejoignant la tombe du Soldat Inconnu, nous assistons à la relève de la garde d'honneur: c'est chronométré, millimétré, la précision dans tous les gestes et les déplacements.....du grand art.
Jeudi 3: en route pour Chantilly.....non pas pour une course de trot, mais c'est dans cette localité que se trouve le Steven F. Udvar Hazy Center, l'immense annexe du musée de l'air et de l'espace, à proximité des pistes de l'aéroport de Washington Dulles. Ici, le clou de la présentation, c'est la navette spatiale Discovery qui effectua près de 30 vols au cours de sa carrière.
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Un monstre de technologie, qui pour son dernier voyage, fixée sur le dos d'un Boeing a eu le droit de survoler Washington à basse altitude. Pour les amateurs de puzzles, sachez que son bouclier thermique est composé de plus de 23 000 tuiles réfractaires, fabriquées individuellement....La section espace regroupe également des capsules Mercury, Gemini et Apollo, le caisson mobile de confinement qui fut utilisé pour la quarantaine des astronautes de retour des 3 premiers voyages sur la lune.
Plusieurs superstars dans le hall aviation: le Concorde occupe toute la largeur du bâtiment, l'avion espion Lockheed Blackbird qui volait à 3200km/h pour échapper aux missiles communistes, et qui fut retiré du service quand les satellites prirent le relais de l'espionnage photographique. Il faut dire également que l'heure de vol de ce coucou revenait à 85000 US $...Le Boeing Superforteresse B 29 Enola Gay qui largua la première bombe atomique sur Hiroshima est là également.
Le samedi 5 au matin nous sommes de retour à Lock Haven: la clim est bien arrivée et est en parfait état; le soir même elle est posée...et fonctionne à la perfection; on va pouvoir affronter les fortes chaleurs de la Louisiane, de la Floride et de l'Amérique Centrale. Nous passons le dimanche à nous promener avec nos amis et à nous reposer.
Nous redescendons au sud de Washington pour rejoindre le Triangle Historique: cette région, située à l'embouchure de la baie de Chesapeake regroupe 3 villes qui ont joué un rôle essentiel dans l'histoire américaine: Jamestown, Williamsburg et Yorktown.
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Jamestown fut le premier peuplement anglais en Virginie, 104 colons arrivés sur 3 bateaux en 1607 s'installèrent sur une ile de la rivière James et grâce a l'aide de Pocahontas ( eh oui, ça n'est pas seulement un personnage de dessins animés...) purent se lancer dans la culture du tabac. Williamsburg, ancienne capitale de l'état de Virginie fut un des principaux foyers de la lutte pour l'indépendance de l'Amérique.
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C'est John D Rockefeller Jr qui en 1926 finança la restauration de la ville, dont aujourd'hui le vieux centre historique revit comme au 18ème siècle grâce à une armée de comédiens et figurants qui tout au long de l'année vivent à la manière de leurs ancêtres, au milieu des milliers de touristes qui viennent prendre un bain d'histoire.
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Yorktown enfin est la ville où le général anglais Charles Cornwallis rendit les armes à Georges Washington, scellant ainsi l'Indépendance de l'Amérique. Cette victoire ne fut possible que grâce aux troupes françaises commandées par La Fayette et le général Montcalm, et grâce à la flotte de l'amiral De Grasse qui empêcha la flotte anglaise de venir secourir Cornwallis. Lors de la bataille de Yorktown, il y avait plus de soldats français que de soldats et patriotes américains.... L'Indépendance de l'Amérique, c'est donc en partie grâce à Louis XVI...." Combien c'est beau, combien c'est grand, combien c'est généreux La France.." ( Charles de Gaulle, discours du Forum d'Alger 4 juin 1958 )
En quittant Yorktown, nous traversons Norfolk, la ville qui abrite la flotte américaine de l'atlantique , et nous nous posons à la plage, à Virginia Beach : plages de sable fin à perte de vue, surfeurs et sauveteurs assis sur leurs chaises hautes. Le front de mer est une succession d'hôtels et de résidences de vacances, mais les voitures circulent uniquement dans les rues derrière les bâtiments; l'espace entre les bâtiments et la plage est occupé par une large promenade doublée d'une piste cyclable.
Du 14 au 22 septembre Nous nous engageons sur l'Outer Banks, cette fine bande de sable qui longe la côte sur plus de 300 km, et allons nous poser à Rodhante, un petit village de vacances, composé de maisons de bois juchées sur pilotis, car ici parfois l'océan se met en colère et recouvre toute la zone pendant plusieurs jours....
Nous pensions rester 2 ou 3 jours, mais notre camping est situé en bord de plage, et la mise à jour du site nous prend beaucoup de temps. Nous resterons finalement 9 jours à jouer les vacanciers du bord de mer.....On profite également pour organiser notre retour en France, car la belle saison tire à sa fin, et les premières turbulences arrivent sur la Floride.
Le mercredi 23, nous arrivons à Charlotte en Caroline du Nord et nous préparons le Land pour son hivernage. Après la visite de plusieurs lieux de stockage en extérieur qui ne nous inspirent que peu confiance, nous finissons par trouver à Concord un stockage en intérieur qui correspond parfaitement à nos critères. Le dimanche 27 , nous déposons Ch'ti Land dans son stockage et Thomas, le propriétaire nous dépose à l'hôtel, juste à côté de l'aéroport de Charlotte; il viendra nous récupérer à notre retour en mai prochain. Voyage de retour sans problème : d'abord un vol entre Charlotte et New York La Guardia, suivi d'un autre vol entre NY et Toronto, puis vol transatlantique avec Air Transat entre Toronto et Paris CDG où notre beau fils vient nous récupérer.
En 3 mois et demi, nous avons parcouru 15350 kilomètres et traversé , outre l'Ontario au Canada, 19 des 50 états composant les Etats Unis d'Amérique. Nous poursuivrons notre périple à compter de la mi mai 2016 en descendant vers la Floride puis la Louisiane, le Texas et ensuite le Mexique...avec les cultures Mayas, Toltéques, Olméques, Chichimèques......
A bientôt pour la suite de nos "aventures".....et un grand merci à tous ceux qui nous font l'amitié de suivre nos pérégrinations.
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