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Juin-Octobre 2014  

 

 

Préambule - Montréal - Nouvelle Ecosse - Halifax - Peggy's Cove - Lunenburg - Shelburne - Pubnico - Village Historique Acadien de la Nouvelle Ecosse - Fort-Anne - Grand Pré - Phare de Noel dans la baie de Cobequid - Truro - Baie de Fundy - Forteresse de Louisbourg - Baddeck - Musée Alexander Graham Bell - Cabot Trail - Parc National des Hautes Terres du Cap Breton - Green Cove - Neils Harbour et Bay St Lawrence - Côte Est de l'Ile de Cape Breton - Lone Shieling - Skyline Trail - Chéticamp -  Vallée de Margaree - Celtic Music Center - Gulf Shore - Ile du Prince Edouard - Charlottetown Le Nouveau Brunswick - Moncton - Hartland - Florenceville - Shippagan, les iles Laméque et Miscou, Caraquet - Bonaventure - Gaspé - Chasse photographique à la baleine - Nouvelle France - site patrimonial du Parc de L'Artillerie - Château Frontenac - Québec à Ottawa - Fort Chambly - Parc Omega - L'Ontario - Ottawa - Toronto - Mennonites - Niagara Falls

 

 

Promenade dans Montréal

 

 

Préambule   

Nous sommes rentrés de notre périple sud américain fin mars 2013 et avons récupéré Ch'tiland à Anvers fin avril..avec le lanterneau de toit explosé par un voleur qui avait cherché à s'introduire à bord, heureusement sans succès, car la plaque de contreplaqué fixée sous la lanterneau avait tenu bon. Nous avons profité de ce long séjour à la maison pour offrir à notre monture un "revamping" complet, comprenant, entre autre, la pose de cadres en alu autour de chaque ouverture , dans lesquels viennent s'emboiter des tôles d'alu larmé, solidement boulonnées.

   

 

Ch'tiland en armure pour sa traversée vers le Canada

  

 

  Après moult réflexions ( et quelques changements d'idées...), nous avons finalement opté pour le circuit de notre nouvelle virée: l'est de Canada, avec le Québec, les Provinces Maritimes, puis descente vers les Grands Lacs, cap vers l'Ouest pour rejoindre les USA au niveau du Nord Dakota, puis route vers la côte est des USA, et nous laisserons Ch'tiland hiverner dans un "storage" en Pennsylvanie. Lors du prochain voyage nous descendrons la côte est des USA, en route vers le Mexique....et les civilisations mayas.......ensuite viendra l'Amérique Centrale...et le retour vers l'Amérique du Sud où il nous reste encore beaucoup à découvrir...

 

 Lundi 2 juin 2014   

Nous déposons notre véhicule au port d'Anvers, et sur le chemin du retour nous nous arrêtons chez nos amis Loup et Rat à Tournai, qui viennent de rentrer d'un séjour de 9 mois au Brésil...et y repartent en octobre. Superbe soirée, bien trop courte pour évoquer tous nos souvenirs respectifs...

 

 Le Canada   

 

  

   

Le plus grand pays du monde ( en superficie)

  

 

 Mercredi 11 juin   

Décollage de Roissy pour un vol sans problème avec Air Transat jusqu'à Montréal  où c'est la pluie qui nous accueille et restera omniprésente jusqu'au samedi matin. On en profite pour visiter les centres commerciaux souterrains quand il pleut, et le centre ville et le Vieux Montréal pendant les rares éclaircies.

    

     

Les buildings de Montréal

             

 

 Dans la rue Sainte Catherine, des dizaines de scènes sont dressées car les "Francofolies de Montréal" viennent de commencer,..et de nombreux concerts seront perturbés par les brusques averses. Ambiance agréable, les canadiens sont très avenants, et les automobilistes respectent à la lettre le code de la route ( ça nous change de l'Amérique du Sud).  Première mauvaise nouvelle: l'Atlantic Cartier qui devait arriver à Halifax avec Ch'tiland à son bord le 15 juin, est annoncé pour n'arriver que le 21 juin.

     

 

 

Nouvelle Ecosse   

 

 

    

 

 Dimanche 15 juin   

Nous prenons l'avion pour Halifax . Nous pensions rester 2 nuits, mais avec le retard du bateau, nous sommes ici pour 8 jours. Notre hôtel étant situé assez loin du centre ville, nous nous transférons, sur les conseils de l'office de tourisme, de l'autre côté de la rade, à Dartmouth. Une traversée en ferry de 7 minutes nous amène en plein centre ville d'Halifax.

 

                   

Le traversier entre Halifax et Dartmouth

   

 

 Nous allons visiter le musée maritime qui retrace entre autre les 3 principaux événements qui ont marqué l'histoire de la ville. D'abord, Le Titanic a coulé à environ 750 miles nautiques, et c'est ici qu'ont été rapatrié les 705 corps repêchés des passagers de première classe (les corps des passagers moins fortunés ont été inhumés en mer, car la place manquait sur les bateaux qui ont procédé aux opérations de sauvetage). Les survivants, quand à eux avaient été débarqués à New York . Puis, en 1917, une gigantesque explosion a rasé la ville, faisant 1600 morts et plus de 9000 blessés: c'est un bateau français " Le Mont Blanc " qui avait chargé 2946 tonnes d'explosifs pour les champs de bataille européens, qui a été éperonné par un autre bateau dans le port, a pris feu et a explosé. Ca a été la plus grosse explosion occasionnée par l'homme avant les bombes nucléaires....

    

    

L'Acadia, navire hydrographique construit en 1913

     

 

 

 

Enfin Halifax a été, pendant la deuxième guerre mondiale, le point de départ d'un grand nombre des convois de bateaux qui alimentaient l'Angleterre en nourriture, matières premières , puis en troupes et en matériels en vue du débarquement. L'immense rade d'Halifax permettait aux convois  de se mettre en ordre de marche  avant la haute mer...où les attendaient les meutes de U-boats  allemands.

 

Halifax possède également la plus puissante citadelle construite par les anglais pour protéger leur flotte, lors des guerres contre les français, puis contre les américains. Elle est intacte et est le principal lieu touristique d'Halifax. Elle est aujourd'hui démilitarisée et est gérée par l'office des Parcs du Canada. Tous les jours à midi, vieille tradition britannique, on tire un coup de canon, et des volontaires ( souvent des étudiants) en costume d'époque font revivre pour les visiteurs la vie des soldats durant la guerre de 1812 contre les Etats Unis qui voulaient accéder à leur Indépendance.

 

← Relève de la garde

 

 

 La citadelle abrite également le Musée de l'Armée Canadienne dont la majeur partie est consacrée à la Première Guerre Mondiale et plus particulièrement à la bataille de Vimy du 14 au 17 avril 1917 qui est devenue un des éléments fondateurs de la future nation canadienne qui ne deviendra indépendante qu'en 1931....

   

 

 Lundi 23 juin   

L'Atlantic Cartier est arrivé vendredi à Halifax, mais, week end oblige, nous ne pouvons récupérer Ch'tiland qu'à partir de lundi matin. On passe aux bureaux des douanes et en quelques minutes nous avons les bordereaux dument signés et tamponnés. Passage chez le transitaire pour régler les frais ( 130 CAD) et obtenir le papier pour la compagnie de navigation. En arrivant au quai où est stationné notre véhicule, on se fait un peu houspiller car les préposés de la compagnie de navigation ne sont présents que jusqu'à 10h du matin, et sont déjà repartis vers leurs bureaux en ville,....et les services portuaires ferment à midi....Heureusement, un courtier présent passe un coup de téléphone, reçoit un mail en retour et à 11:30 h, nous ressortons du port au volant de notre bolide...Direction : l'hôtel pour récupérer nos valises, puis cap sur l'incontournable Wal Mart de Bayers Lake pour les premiers achats indispensables. La bouteille de gaz la plus courante au Canada est celle de 8kg, facilement interchangeable au Canada et USA, mais pour la suite de notre périple, je souhaite une bouteille de 10kg que je ferais recharger en route. On nous envoie donc chez Canadian Tire où nous trouvons notre bonheur, seul Hic, les bouteilles neuves sont vendues vides..., nous allons dans une station de remplissage, où l'on nous dit qu'avant de remplir une bouteille neuve, il faut la purger..., mais la station de remplissage ne fait pas la purge....

 

   

Ch'tiland au Wayside Park de Glen Margaret

    

 

 

 

L'heure avançant, nous décidons de prendre la route jusqu'au camping de Glen Margaret distant d'une quarantaine de kilomètres où nous envisageons de rester 1 ou 2 jours pour remettre Ch'tiland en état ( démontage des tôles de protection des ouvertures, remontage du coffre arrière, rangement du contenu des valises..) 

 

En route nous trouvons une entreprise qui effectue la purge des bouteilles et le remplissage, mais le sort s'acharne sur nous: le robinet de la bouteille est défaillant, le réservoir se remplit trop doucement, et surtout, il se couvre de givre dans toute sa partie basse.....

 

Ce soir nous mangerons froid...Mardi , en tout début d'après midi , nous retournons chez Canadian Tire à Halifax où nous échangeons la bombonne défectueuse. Retour à la station de purge, et là, miracle, en moins de 5 minutes la bouteille est purgée et remplie.

 

Retour au camping pour installation et mise en service. Mercredi matin nous apprécions de pouvoir  prendre un bon café et de nous laver à l'eau chaude....

 

 

← Peggy's Cove Lighthouse

 

 

 Nous finissons nos rangements et en début d'après midi nous partons visiter Peggy's Cove, petit village de pêcheurs, célèbre pour son phare, qui est, parait il , le plus photographié de tout le Canada.

 

 

 Vendredi 27   

Nous attaquons véritablement notre périple en empruntant la route des phares qui suit au plus près le rivage de la côte sud de la Nouvelle Ecosse, paysages magnifiques, superbes maisons de bois posées sur des pelouses impeccables, avec, pour certaines d'entre elles, accès direct à la mer et au bateau amarré au ponton...la vie doit être dure ici...Nous gagnons la vieille ville de Lunenburg fondée en 1753 par les anglais  pour accueillir des colons protestants allemands, suisses et français de la région de Montbéliard, tous favorables à la couronne britannique. Maisons de bois de couleurs différentes, calèches promenant les touristes à travers les vieilles rues, plusieurs galeries d'art, tout est fait pour attirer le touriste, mais avec bon goût.

     

  

Lunenburg vu des quais

   

  

Nuit sur place et samedi matin nous visitons le très instructif Fisheries Museum of the Atlantic, on y apprend ( à peu près) tout sur la vie des homards, sur  la pêche à la morue sur les Grands Bancs de Terre Neuve et sur la contrebande d''alcool avec les USA du temps de la prohibition. Dimanche 29, en route vers Yarmouth, nous faisons escale à Shelburne et visitons le petit musée consacré aux doris , ces petites embarcations utilisées pour la pêche à la morue.

  

 

Les hommes parlent souvent de leur "petite femme", ici ils ont enfin raison...

  

 

   Plusieurs chantiers s'étaient spécialisés dans la construction des doris, mais ceux de Shelburne avaient acquis une réputation internationale, et il parait que bon nombre des bateaux européens partant pour la Grande Pêche sur les Bancs de Terre Neuve venaient compléter ici leurs flottilles de doris. Nous arrivons au village acadien de Pubnico une heure avant la fermeture du site et préférons attendre le lendemain pour faire la visite dans de bonnes conditions. Nous allons donc visiter le port de pêche à Dennis Point distant de 3km, , c'est le plus important  sur la côte atlantique , plus de 100 bateaux , des casayeurs pour le homard et des chalutiers qui vont pêcher le thon, le loup, l'églefin, le hareng et le maquereau.... On profite de l'unique bar restaurant du port pour déguster notre premier homard ( à un prix inenvisageable en France), pas de doute, nous sommes bien au Canada....

 

 

Après une nuit au grand calme sur le parking du site, nous allons visiter le Village Historique Acadien de la Nouvelle Ecosse. D'anciennes maisons du village datant pour la plupart de la deuxième moitié du 19ème siècle ont été démontées et remontées sur un terrain surplombant le havre de Pubnico.

 

 

Comment installer une cuisinière dans une maison toute en bois

  

  

Elles sont meublées et décorées comme au début du 20ème siècle et des volontaires du village ( souvent des descendants des anciens propriétaires), en costumes d'époque font revivre ce mini village, non pas en jouant les figurants, mais en y vivant et travaillant réellement comme le faisait leurs ancêtres ( non stop de 9h du matin à 5h de l'après midi). Les femmes cuisinent ( sans surgelés ni micro-onde), font la lessive à la main comme la Mère Denis ( c'est bien vrai ça), les hommes à la forge, à la fabrication de filets de pêche , ou de bateaux dans le petit chantier naval. On plonge vraiment dans la réalité de la vie de nos grands ou arrières grands-parents .

   

 

Les acadiens sont fiers de leurs racines et de leur culture, ils sont très attachés à leur langue, à la religion catholique romaine. Les anglais ont déporté leurs ancêtres en 1755 pour se débarrasser d'une population peu favorable à la couronne britannique, beaucoup sont revenus , même si entre temps leurs terres et maisons avaient été redistribuées à des immigrants pro-britanniques.

 

 Mardi 1 juillet 2014   

Aujourd'hui c'est le Canada Day, la fête nationale canadienne...presque un jour comme les autres, à part certains magasins fermés. Les sites touristiques sont ouverts ( et gratuits), pas de défilés , pas de bals ni de feux d'artifices, juste des rencontres entre voisins autour d'un gâteau ( ou plus si affinités). Nous prenons la route ( l'Evangeline Trail) vers Annapolis Royal, ancien bastion français fondé en 1635, et définitivement tombé aux mains des anglais en 1710.

 

 

Cour intérieure de l'Habitation de Port Royal

    

 

  Nous visitons le Fort-Anne , puis passons de l'autre côté de la rivière Annapolis pour rejoindre l'Habitation de Port Royal, premier comptoir de traite des fourrures installé au Nouveau Monde. Très belle reconstitution des bâtiments construits en 1605...et brulés en 1613 par les anglais. Là encore une petite équipe de volontaires, en costumes d'époque fait revivre ce site.

 

 

 Les jours qui suivent, nous faisons des sauts de puce de village en village , le long de la côte, nous sommes en vacances, après tout..... On en profite pour compléter l'équipement manquant: un tuyau souple de plusieurs mètres pour raccorder le réservoir à eaux grises aux écoulements prévus dans les "campgrounds", et un transfo 110/220V pour assurer le bon fonctionnement des équipements électriques embarqués, prévus en 220V et qui fonctionnent moins bien ( ou pas du tout) en 110V ( voir explications détaillées dans la rubrique Infos Pratiques).

     

     

Assemblage sur place d'un transformateur élévateur 110/220 volts

   

 

  Notre remontée le long de la baie de Fundy nous amène à Grand Pré, lieu de mémoire majeur pour tous les Acadiens. C'est en effet à Grand Pré qu'a commencé en 1755 le "Grand Dérangement", la déportation, vers les colonies britanniques des futurs USA, des acadiens qui refusaient de prêter allégeance à la couronne britannique. 16000 acadiens ont ainsi été expulsés de leurs terres. C'est un poète anglais, Henry Longfellow qui en 1847 a fait découvrir à ses concitoyens la tragédie vécue par les acadiens, sous la forme d'un poème de 1400 vers racontant les péripéties de la séparation forcée entre Evangéline Bellefontaine et son fiancé Gabriel Lajeunesse. Depuis, le personnage d'Evangéline est l'incarnation de la volonté et du courage du peuple acadien.

 Au camping de Kempt Shore , qui se prépare à accueillir un festival de musique dans 2 semaines, la propriétaire vient nous chercher dans Ch'tiland pour nous inviter à passer la soirée sur sa terrasse à écouter de la musique folk, jouée par des campeurs musiciens..Une excellente soirée.

 

 Vendredi 4 juillet   

Nous allons visiter le phare de Noel, situé dans la baie de Cobequid; c'est ici que sont enregistrées les plus fortes amplitudes de marées au monde: plus de 17m entre haute et basse mer , aux grandes marées d'équinoxe ( aujourd'hui, nous n'aurons droit qu'à une amplitude de 10.8m...). A marée basse, tout le fond de la baie est à découvert et dévoile ses fonds de vase rouge.

 

    

A marée haute, ça devient une île

     

 

  En arrivant à Truro, nous allons faire quelques courses et prenons rendez vous pour le lendemain chez Canadian Tire, pour faire compléter la charge de gaz dans le circuit d'air conditionné du Land qui depuis notre arrivée ne refroidit plus beaucoup...et maintenant, il commence à faire vraiment très chaud ( 35°C).  Nous allons ensuite nous mettre à l'abri dans un camping, car l'ouragan Arthur est annoncé et doit toucher la Nouvelle Ecosse et Terre Neuve; il est fortement conseillé de s'éloigner du bord de mer et des rivières....

     

 

 

  Ca souffle très fort toute la journée de samedi, ainsi que toute la nuit, mais aucun dégât à déplorer. Le vent se calme enfin dimanche matin vers 10h et le soleil refait son apparition dans un ciel sans nuage; la température est redevenue supportable. Avant de quitter Truro, nous allons visiter le centre Glooscap Heritage, consacré aux premiers occupants de cette région, les indiens Mi'Kmaw ( l'orthographe du mot varie selon les sites visités) Très belle présentation sur cette éthnie qui vivait déjà là 10000 ans avant JC.

 

Glooscap, personnage de la mythologie Mi'Kmaw

 

  Les excellentes relations nouées entre Champlain, Dugua  du côté français et le grand chef Membentou, en ont fait des alliés très fidèles des français pendant toutes les guerres entre français et anglais. Malheureusement, ici encore, c'est le contact avec les maladies importées par les premiers colons qui est responsable de la mort de plus de 75% des Mi'Kmaw. Ensuite, lors de la colonisation du Canada par les immigrants venant d'Europe, ils ont été spoliés de leurs terres; les enfants élevés dans les écoles religieuses se sont vus interdire de parler leur langue....Aujourd'hui les Mi'Kmaw sont regroupés dans quelques " réserves" sub urbaines où ils essayent de survivre , même si depuis plusieurs décennies les divers gouvernements canadiens les ont rétablis dans leurs droits et leur culture Toutes les décisions prises maintenant concernant les diverses communautés se font sous l'égide  des représentants des dites communautés.

Dimanche après midi, nous suivons la côte nord de la Nouvelle Ecosse: Stellarton, puis incursion en terre acadienne à Pomquet, avant de passer le pont sur le détroit de Canso qui sépare la Nouvelle Ecosse de l'Ile du Cap Breton. Arrêt à l'office du tourisme de Port Hasting qui nous indique, à proximité un excellent emplacement pour passer la nuit: le parking du petit port de Port Hawkesbury

 

 

Canot de sauvetage du Centre Canadien de Sécurité Maritime

    

 

. Un concert de musique pop rock est prévu en soirée à quelques centaines de mètres. Nous y allons, ça commence très bien, mais la pluie se met de la partie et gâche la soirée...Grand calme sur notre parking, face à la mer et aux quelques voiliers du club nautique local.

 

  Lundi 7 juillet   

Nous empruntons maintenant la "Fleur de Lis " trail jusqu'à Dundee, puis bifurquons sur la "Bras d'or lake scenic drive" qui suit les berges de l'immense lac du Bras d'Or (ainsi nommé en raison des reflets du soleil couchant dans les eaux du lac). C'est une vraie mer intérieure

  

             

 Sam Suffit.....

                   

    

 Belles maisons posées sur des pelouses parfaitement entretenues, avec vue plongeante sur le lac et les forêts....un coin de paradis. Arrêt à St Peters où a été creusé un canal dans la colline, long de quelques centaines de mètres, qui séparait le lac de l'océan. Des écluses à flot de marée permettent le passage des bateaux, que la marée soit haute ou basse, alors que le niveau du lac est constant.

 

 

  Mardi 8 juillet   

Aujourd'hui, visite de la Forteresse de Louisbourg, malheureusement, il y a du brouillard, nous ne verrons pas le soleil de la journée. La forteresse, en réalité, une ville fortifiée, a été construite et habitée par les français de 1713 à 1754, date à laquelle elle fut prise par les anglais aux termes d'un siège de 40 jours. En 1760 elle fut complètement rasée et le site fut abandonné. C'est à partir de 1961 que le gouvernement canadien décida de reconstruire la ville à l'identique, un projet colossal, destiné à donner vie au passé historique du Canada et également à procurer des emplois aux mineurs des mines de charbon, durement touchés par le chômage. Il a fallu des années de préparation pour étudier les 750 000 pages de documents et plans d'époque gardés pour certains à Québec, mais en grande majorité aux Archives de la Marine en France. Tout a été reconstruit sur place par des anciens mineurs reconvertis en charpentiers, tailleurs de pierre, forgerons....On a rebâti 1/5ème de la ville originelle, c'est criant de vérité.

 

        

Canonniers du Roi Louis XV

 

 

 

 Grâce aux dizaines de figurants et animateurs en costumes d'époque, on s'immerge complètement dans la vie de la ville en 1744: les soldats font l'exercice et tirent au mousquet et au canon, les enfants jouent dans les rues, les femmes cuisinent et "jasent" sur le pas des portes. C'est une superbe machine à remonter le temps; pendant une journée complète on vit au XVIII ème siècle.

 

  Mercredi, notre route nous conduit jusqu'à Baddeck, un très joli village sur les berges du lac du Bras d'Or. C'est ici que Alexander Graham Bell a inventé le téléphone, ça, tout le monde le sait, mais peu savent qu'il a également construit le premier avion ayant volé au Canada: le Silver Dart, qu'il a développé des hydroptères, et s'est beaucoup investi dans l'apprentissage aux sourds du langage parlé.

 

    

Le musée Alexander Graham Bell à Baddeck

   

 

 

Au musée qui lui est consacré, nous optons pour une visite guidée en français....notre guide a un débit de parole effarant, un français "made in Canada", c'est "fun" , mais nous n'avons pas saisi toutes les explications; plus d'une fois, j'ai eu envie de lui dire: "Hein" (référence: Dany Boon). Nous passons la nuit sur le parking du port de plaisance.

 

Musée Alexander Graham Bell

   

Jeudi 10 juillet 2014   

Nous nous engageons sur le célèbre "Cabot Trail", la route considérée comme la plus belle de toutes les provinces maritimes du Canada. Arrêt pour le repas de midi au Cape Smokey, qui , pour bien justifier son nom est complètement enveloppé dans le brouillard...Au niveau d'Ingonish, nous pénétrons dans le Parc National des Hautes Terres du Cap Breton. La bande de terre de Middle Head qui coupe la baie d'Ingonish en deux abrite l'un des plus réputés terrains de golf au monde. A Lakies Head, une garde du Parc nous explique que la population des tortues Luth est particulièrement menacée d'extinction à cause des sachets en plastique qui flottent dans l'océan et qu'elles confondent avec les méduses dont elles se nourrissent. La côte est bordée de points de vue superbes, entre autre à Green Cove qui a des petits airs de la cote de granite rose en Bretagne.

   

  

Anse de Green Cove

   

 

 Les ports de Neils Harbour et Bay St Lawrence sont spécialisés dans la pêche au homard et au crabe des neiges. Nous pensions passer la nuit au camping de Bay St Lawrence, mais en guise de camping, c'est une pâture très pentue, sans eau ni électricité, battue par le vent du large...et au même tarif que les sites équipés. Nous nous replions donc vers le campground de South Harbour où nous faisons notre premier barbecue: steack de thon et épis de maïs grillés.

  

Côte Est de l'Ile de Cape Breton

 

Vendredi 11 juillet   

Peu après Cape North, nous voyons enfin notre premier orignal. C'est une femelle ( elle ne porte pas de bois) qui est tranquillement en train de brouter en lisière de forêt, à une trentaine de mètres de la route. Elle est cachée derrière les premiers sapins, mais en reculant doucement avec le Land, on arrive à la voir à peu prés correctement. Elle se prête à la séance photos, sans paraitre pour le moins effarouchée, puis au bout de quelques minutes, elle s'éloigne au petit trot.

  

  

Notre premier orignal....

 

 

 La route est parsemée de points de vue aménagés.  La rivière Aspy coule au fond d'une faille tectonique qui se poursuit jusqu'à Terre Neuve. Arrêt à Lone Shieling pour voir des érables à sucre âgés de plus de 350 ans , et la réplique d'un abri de berger écossais. Plus loin , nous découvrons la vie cachée dans une tourbière, grâce aux explications d'une animatrice du parc. A Pleasant Bay, nous visitons un intéressant musée dédié aux baleines. Le responsable du centre nous indique qu'il y a déjà des baleines de Mink dans la zone, mais relativement peu, et que nous en verrons beaucoup plus en Gaspésie.

En milieu d'après midi nous attaquons le réputé Skyline Trail, un chemin de randonnée à travers la forêt et les prairies naturelles qui couvrent les collines en bord de mer. Au bout d'une heure de marche nous arrivons au point de vue qui figure sur tous les dépliants touristiques de l'ile du Cap Breton: une série d'escaliers et plate formes en bois d'où on peut admirer une superbe vue sur l'océan et sur la route côtière qui serpente à flanc de collines.

  

  

Les terrasses en fin du Skyline Trail

  

 

 Malheureusement, le temps est couvert et la visibilité pas exceptionnelle...Sur le chemin du retour nous croisons une couleuvre qui se laisse photographier avant de disparaitre dans les hautes herbes. Des panneaux nous avertissent de la présence d'ours noirs dans le secteur, mais nous n'en verrons pas. Nous allons passer la nuit à Chéticamp.

 

Orignal et Skyline Trail

 

 

Samedi 12 juillet   

 Chéticamp est le point d'ancrage d'une forte communauté acadienne, drapeaux tricolores frappés de la Stella Marris devant de nombreuses portes.

 

Nous voulons aller au marché des fermiers qui se tient le samedi matin....mais la saison touristique n'a pas encore vraiment commencé....et il n'y a pas un seul fermier sur le marché, juste quelques étals de " cochonneries "; les vendeurs sont d'ailleurs plus nombreux que les éventuels clients...

 

← La côte à Cap Le Moine

 

 Nous traversons plusieurs villages de la vallée de Margaree, et nous nous arrêtons au Celtic Music Interpretive Center à Judique. C'est un centre communautaire qui fait office de restaurant, mais qui abrite une salle consacrée à la musique celtique. Panneaux explicatifs sur l'implantation des écossais, irlandais et  gallois dans la région, exposition de bag pipes et cours interactifs pour apprendre à danser comme les danseurs de Lord of the Dance.... Evelyne s'y essaye, et au bout de quelques minutes commence à maitriser le "Jig step" et le "Reel step". Plus loin, des violons sont accrochés au mur, et en suivant les instructions diffusées par une vidéo, on arrive à sortir quelques notes d'un violon....sans faire grincer les dents des voisins. Nous quittons l'ile du Cap Breton et allons jusqu'à Antigonish où se termine demain le 151 ème  " Antigonish Highland Games".

 

Celtic Music Center

 

 Dimanche 13 juillet   

Depuis 151 ans maintenant, la ville d'Antigonish organise le plus important tournoi de jeux celtiques au Canada.  Pendant 3 jours les différentes épreuves se succèdent: danse pour les filles selon catégories d'âge, bag pipe en solo , bag pipe et tambours en solo, puis en formations, présentation de chiens de bergers...

  

← Entrainement en solitaire avant de passer devant les juges

 

Les épreuves plus "viriles" rassemblent quelques beaux spécimens de musculature , car on ne fait pas dans la dentelle: lancer de tronc d'arbres, de pierres de 10 à 20kg, de marteaux...L'épreuve dite de la marche des fermiers, implique de prendre dans chaque main un poids de 202 livres ( 91.5kg x 2 ) et de parcourir 30 mètres le plus vite possible, sans bien sûr ne jamais poser son fardeau....

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

N'essayez pas de l'inviter pour une valse, il pèse 135 kg et balance une pierre de 10 kg à plus de 30 mètres

   

 

L'épreuve du tir à la corde, le Tug Of War, est une véritable épreuve de souffrance pour les participants: 2 équipes de 10 tireurs ( ou tireuses car les filles ne sont pas en reste) s'affrontent pendant 15 minutes ( plus 5 minutes de prolongations si nécessaire). Dans une bande de terre fraichement labourée, chacun façonne à grands coups de pieds ses ancrages, puis chaque équipe s'arcboute et tente de tirer l'autre équipe de son côté. Au bout de quelques minutes apparaissent les crampes dans les bras, les mains et les cuisses. Dans chaque équipe une personne est chargée d'hydrater les concurrents , et à la fin, les deux équipes s'effondrent dans la poussière et il faut plusieurs dizaines de secondes avant que les joueurs ne se relèvent...Pas question  de fausser le jeu en mettant quelques gros "balaizes" dans votre équipe, le poids total de l'équipe ne doit pas dépasser 770 kilos. Les épreuves que nous avons vu se sont déroulées par une température avoisinant les 35°C... En fin d'après midi nous poussons jusqu'à Pictou...où se termine la fête du homard...., je me sens donc obligé de participer à la fête....

   

  

Les jeux celtiques:

     - Tug of War

     - Pipes et danses

     - lancer de poids et marteaux

     - caber toss

 

 

 Le jour suivant est consacré à la mise à jour du site, et à un parcours de liaison jusqu'à Gulf Shore où nous passons la nuit. Seule visite en cours de route: une cabane à sucre où l'on nous donne toutes les explications sur la fabrication du sirop d'érable.

  

 

Ma cabane ( à sucre ) au Canada

 

 

Ile du Prince Edouard

   

  

 

 

 Le mardi, nous quittons la Nouvelle Ecosse et passons ( dans le brouillard) le pont de la Confédération ( 13 km de long ) qui relie le continent à l'ile du Prince Edouard ( PEI).  Arrêt au Visitor Information Center pour renouveler notre stock de cartes routières et guides sur le Nouveau Brunswick et PEI. Avant de rejoindre Charlottetown, la capitale de PEI, nous passons par le site historique de Port La Joye/ Fort Hamerst, dont il ne reste que quelques ruines engazonnées. C'est d'ici que les anglais déportèrent  plus de 4600 acadiens dont plus de la moitié périra durant  le voyage....Dans PEI, le paysage est totalement différent de ce que nous avons vu jusqu'à présent: plus de collines ni de grandes forêts, mais une terre rouge couverte à perte de vue par des champs de pommes de terre....PEI produit le 1/3 des P de T cultivées au Canada.

 Charlottetown fête cette année le 150 ème anniversaire de la réunion des 23 délégués des 4 provinces maritimes qui se sont réunis ici pour mettre sur pied l'union qui allait donner naissance au Canada.

    

  

Dans les rues de Charlottetown en 1864

   

 

 Mercredi 16 juillet   

Le " Founder's Hall" où est situé le Centre d'Information des Visiteurs, abrite également un parcours qui retrace l'histoire du Canada. Ca commence bien-sûr par cette réunion de 1864, puis par l'officialisation du "Dominion britannique" en 1867; suivent ensuite l'intégration des différentes provinces, au fur et à mesure de leur création: Manitoba, Saskatchewan, Yukon....Terre Neuve ne deviendra canadienne qu'en 1949, et le territoire inuit du Nunavut, en 1999.

   

Charlottetown

 

 En début d'après midi nous mettons cap à l'est pour voir la côte et les plages de sable. L'eau est encore très froide et il n'y a pas de baigneurs.

  

  

Plage de Basin Head

 

 

 Le temps est très changeant, passant du grand soleil à une brusque averse qui génère une lourdeur et une moiteur pesantes. Nous passons par le gros bourg de Souris, d'où partent les ferries pour les iles de La Madeleine, suivent toute une série de petits ports de pêche dont celui au nom peu engageant de Naufrage.....Nous passons la nuit à St Peters, après avoir dégusté une des spécialités locales: les moules bleues....

 

Est de l'ile du Prince-Edouard

 

 Jeudi 17 juillet   

A quelques kilomètres de St Peters se trouve le parc national de l'ile du Prince-Edouard à Greenwich. Le centre d'interprétation présente une exposition sur le système dunaire, sa formation, sa colonisation par les végétaux et les animaux, son extrême fragilité...on y passe plus d'une heure sans voir le temps passer. Suit une longue balade d'un peu moins de 2 heures pour rejoindre la plage et voir les cordons de dunes et les étangs d'eau douce situés en arrière des dunes. Là encore, comme le site est fragile, on ne circule que sur des trottoirs en bois.; on traverse un étang sur une passerelle flottante, c'est superbe.

    

 

Passerelle flottante pour traverser un étang

  

 

 Seules ombres au tableau: le manque de soleil et des moustiques agressifs....En suivant la route côtière on entre à nouveau dans le parc pour rejoindre Cavendish...et nous tombons sur un magnifique renard roux qui prend le soleil ( revenu entre temps..) sur le bord d'une piste cyclable....Le bruit du Land ne l'effraye pas et il se laisse photographier sans problème...

  

  

Maître Renard dans toute sa splendeur...

   

 

Ce soir nous nous arrêtons dans un camping à Cavendish, car il faut refaire les pleins...et vider ce qui doit l'être....

   

Chemin des dunes de Greenwich et rencontre avec un renard roux

  

Le Nouveau Brunswick   

       

  

  

 

Vendredi 18 juillet   

Nous partons vers Summerside où se déroule le Carnaval du Homard, mais il n'y a rien , à part quelques stands qui vendent des cochonneries "made in China", rien en relation avec le crustacé ou la pêche. Pour me venger, j'en mange un!!!! nous faisons un tour dans les quelques boutiques d'artisanat de "Spinnaker Landing", mais là encore, rien de bien intéressant. Cap sur Borden-Carleton, et nous repassons, cette fois sous le soleil, le pont de la Confédération qui nous ramène au Nouveau Brunswick. Nous pensions finir la journée à Cap Pelé, station balnéaire réputée..mais les campings sont pleins, les camping cars-autobus et les caravanes semi remorques, collés les uns aux autres. Comme il est interdit de passer la nuit sur les parkings, et que la police patrouille sans cesse, nous poussons jusqu'à Shédiac....où nous trouvons la même situation.

    

 

La Police Montée Royale Canadienne patrouille dans les campings

    

 

 Après maintes circonvolutions dans la station, on finit par trouver, grâce à la taille restreinte de Ch'tiland, une place en zone "tentes" dans le camping du parc provincial " Plage Parlee Beach" ( c'est quand même 35 CAD pour un emplacement sans électricité, ni eau, ni vidange..en été tout est cher partout...)

Samedi 19 juillet   

En arrivant à Moncton, petite ville à majorité anglophone, mais qui possède la deuxième université francophone du Canada avec plus de 4000 étudiants, nous étudions la table des marées...et découvrons que le mascaret, lié à la marée haute, n'est prévu que vers 16:45 h,  Ca nous laisse largement le temps de faire les 40km qui nous séparent de Hopewell Cape pour aller voir les "pots de fleurs". Ca y est, vous vous dites:" il déraille complètement..." et bien non: les falaises qui bordent la baie de Fundy au niveau de Hopewell Cape, sont constituées de dépôts de roches amalgamées entre elles par des matériaux plus ou moins durs.

  

 

Hopewell Rocks

  

 

 Les marées de la baie de Fundy, les plus importantes au monde, attaquent la falaise et sculptent des formes stupéfiantes, souvent fines à la base et allant en s'élargissant vers le haut.. où persistent des arbres et de la végétation, d'où la comparaison simpliste, avec des pots de fleurs.... A marée basse, on descend sur le fond de la mer et marche entre ces formations de plusieurs dizaines de mètres de haut. Comme c'est samedi et qu'il fait beau, il y a un monde fou. De retour à Moncton, on assiste à la vague du mascaret qui remonte la rivière Petitcodiac. Malgré la faible amplitude, due au faible coefficient de marée, c'est spectaculaire, et assez bruyant. Nous reprenons la route vers Fredericton, mais nous arrêtons dans un camping à Youngs Cove Road. Le camping possède son propre terrain de golf 9 trous, c'est donc plein de gros CC et de petites voitures de golf...

Quelques remarques concernant le camping et les CC au Canada: Comme déjà dit, ici les camping cars sont énormes, de la taille d'un grand bus, et en plus ils tractent la voiture des propriétaires, ou une grande remorque pour les quads, scooters de mer et autres motos... Nous pensions donc passer pour des "minables" avec notre Land de 6m de long...erreur, Ch'tiland n'a jamais autant photographié, et nous sommes sans cesse interrogés sur le véhicule et le type de voyage que nous faisons. ici ils voyagent beaucoup, mais uniquement au Canada et USA. Les campings sont d'une tranquillité exceptionnelle, à partir de 22 heures, plus un bruit, chacun chez soi ou devant son feu de camp, et à 23 heures, tout le monde dort.....pas de soirées bruyantes et conviviales comme en France  où on discute, boit et rions ensemble. Les canadiens ont gardé une âme "scout": sur chaque emplacement une jante de pneu de camion est posée ou enterrée, et tous les soirs, après le repas, les gens font un feu ( avec du bois vendu par le camping); Extinction des feux impérative à 23 heures....

  

    

Shediac

Hopewell Rocks et mascaret

 

 

 Dimanche 20 juillet   

Matinée passée au camping à mettre à jour le site et à le publier. On prend la route vers midi, en direction de Fredericton. On évite la highway et empruntons la route qui suit le lac puis le fleuve St Jean. A Oromocto, nous nous arrêtons pour casser la croûte sur un parking où se déroule une présentation de voitures anciennes: capots grands ouverts pour admirer les chromes qui brillent, moteurs ronflants et pétaradants...

 

 

Une belle américaine des années 50..

   

 

.Dans les 5 minutes qui suivent la proclamation des résultats, toutes les voitures ont disparu et le parking a retrouvé son calme....A Fredericton nous faisons un tour dans les quelques rues du quartier historique de la garnison et assistons à une petite prise d'armes par les soldats du  Royal Canadian Regiment, en costume époque 1883. Fin de journée à Woodstock ( pas celui du festival), sur un parking tranquille, face à la rivière.

 

 Lundi 21 juillet   

Nous passons par Hartland et comme tout bon touriste photographions ce qui fait la fierté et la renommée du bourg: le plus long pont couvert au monde. Lors de la construction des chemins de fer à la fin du 19ème siècle, les ponts pour traverser les rivières étaient en bois, et souffraient beaucoup des dures conditions climatiques.

  

  

Le pont couvert d'Hartland

   

 

  Ils ont donc pour la plupart été protégés par une toiture, bien plus facile à entretenir et à réparer que le tablier du pont. Cette technique a été également appliquée aux ponts routiers. Nous arrivons ensuite à Florenceville: capitale mondiale de la frite surgelée!! Je connais bien ce village, pour y avoir fait plusieurs séjours pendant ma vie professionnelle.

  

 

 Peut être qu'un jour moi aussi j'aurais une rue à mon nom.....

  

 

 C'est en effet à partir de ce petit village que les frères Harrisson et Wallace Mc Cain ont monté en 1957 leur entreprise de surgélation et sont devenus en quelques dizaines d'années les leaders mondiaux de la frite surgelée. Je profite de mon passage pour aller saluer quelques anciens collègues.

Le lendemain , nous poussons jusqu'à Grand Sault, puis prenons la route 108. Pendant les 135 km entre Plaster Rock et Renous, pas une maison, pas une station service: rien que la route entre les immenses parcelles de forêt exploitées par des sociétés pour le bois d'oeuvre et pour la pâte à papier. En traversant Miramichi nous allons faire quelques courses chez Sobey's et allons nous poser pour 3 nuits au camping Sunrise Campground à Lower Newcastle.

 

  

Repos après un mois de route

   

 

  Cela fait un mois que nous roulons et quelques jours de repos nous feront le plus grand bien. En fait de repos, nous passons 2 jours complets  entre lessives, mise à jour du site, petits bricolages sur le Land...Le camp est superbe, nous sommes installés dans un sous bois, au grand calme.

  

    

Fredericton

Florenceville

Grand Sault

 

 

 Vendredi 25 juillet   

Reposés, nous prenons la route pour attaquer la côte acadienne. Premier arrêt à Tracadie Sheila, puis à Shippagan, gros port de pêche au bout de la péninsule acadienne. Beaucoup de chalutiers dans le port , et encore plus posés sur bers sur les quais pour carénage et entretien.

 

  

Tracadie Sheila ( rien à voir avec Annie Chancel)

 

 

 Un pont relie l'ile de Lamèque au continent. Sur l'ile nous parcourons une très intéressante passerelle pédagogique posée sur une tourbière: panneaux expliquant la formation des tourbières, la flore et la faune qui y vivent, l'exploitation industrielle de la sphaigne qui compose la tourbe... De nombreux artisans pêcheurs sont installés sur l'ile à en juger par la quantité de gros bateaux de pêche posés dans les jardins, à côté des maisons.

  

  

Certains mettent des nains de jardin,.....d'autres des bateaux....

    

 

 Un autre pont relie Lamèque à l'ile de Miscou; Nous poussons jusqu'au bout de l'ile pour voir le phare , puis retournons à Shippagan pour reprendre la route de la côte et rejoindre Caraquet, grand fief acadien de la région. Ici, on parle français, et les drapeaux bleu blanc rouge , frappés de  la stella maris flottent devant les maisons et dans les jardins. En sortant du supermarché où nous nous sommes réapprovisionnés, un monsieur qui a vu Ch'tiland et en a fait le tour, nous aborde et nous invite à passer la nuit sur un terrain lui appartenant, en haut de la falaise, juste en face du port de Caraquet....C'est un ancien marin allemand, marié à une acadienne , et qui a navigué plusieurs fois jusqu'à Puerto Deseado en Patagonie pour livrer du matériel pour forages pétroliers. La vue du petit drapeau argentin sur notre véhicule a du lui rappeler de bons souvenirs...Nuit au grand calme...et au bon air. Le lendemain matin nous regardons de notre promontoire les manoeuvres des bateaux dans le port au soleil levant. En quittant notre stationnement, nous passons devant chez nos hôtes qui nous font signe de nous arrêter " 5 minutes, pour prendre une tasse de café"....et la discussion dure une bonne heure et demi. Un grand merci à Peter et Rosalda ( dite Stéphanie) qui incarnent à la perfection les valeurs d'accueil et d'hospitalité chères aux acadiens. Dans l'après midi nous suivons la côte en remontant vers le nord et faisons escale à Campbellton, porte de sortie du Nouveau Brunswick; demain nous serons au Québec......

 

Shippagan, les iles Laméque et Miscou, Caraquet

 

La Province de Québec

 

La Gaspésie et le Bas Saint Laurent

 

 

  Dimanche 27 juillet   

Sitôt passé le pont entre le Nouveau Brunswick et le Québec, nous nous arrêtons au bureau d'informations touristiques de Pointe à la Croix pour faire le plein de cartes et guides touristiques. Une première visite s'impose au musée du site historique de la Bataille de la Ristigouche.. C'est en effet ici que la maigre flotte envoyée depuis Bordeaux par Louis XV pour reprendre la ville de Québec occupée par les anglais , s'est sabordée pour ne pas tomber aux mains de l'ennemi, non sans s'être vaillamment battue. Ca a été la dernière bataille navale entre français et anglais pour la suprématie coloniale en   Nouvelle France. Peu après, la France cédait à l'Angleterre la totalité de ses possessions , à l'exception de St Pierre et Miquelon .Le musée est construit autour d'une partie de l'épave du Machault, le principal bateau de la flotte française, remonté des fonds vaseux de la rivière où il s'est parfaitement conservé durant 210 ans.

 

 

 

 

 

 

← Vestiges de la coque et d'un sabord du Machault

 

  Quelques kilomètres plus loin, nouvelle visite....à Nouvelle, village qui abrite le site de Miguasha. Ici, les sédiments qui constituent les falaises renferment des fossiles des multiples poissons qui vivaient dans l'océan, il y a environ 380 millions d'années, au Devonien. La falaise fossilifère, classée au Patrimoine Mondial de l'Unesco, et connue des paléontologues du monde entier depuis la fin du XIX ème siècle, à livré en 2013 le premier spécimen complet de l'Elpistostege watsoni, considéré comme le chaînon manquant pour expliquer le passage de la vie aquatique à la vie terrestre. C'est le premier poisson dont les 4 nageoires contenaient des os...qui peu à peu se sont transformées en pattes, permettant de se déplacer sur la terre ferme.

 

 

 

 

 

 

 

 Bataille de la Ristigouche

 

 

Lundi 28 juillet   

A Bonaventure nous allons visiter le Bioparc, un zoo présentant uniquement des animaux vivant sur le territoire canadien et qu'il n'est pas facile d'observer pour des touristes comme nous: cougards, lynxs, loups, coyottes, ratons laveurs, putois ( ici appelés "moufflettes") , loutres , ours noirs, orignaux, caribous, cerf de virginie sont au rendez vous, sans parler de multiples oiseaux et insectes. La plupart des animaux présentés ici ont été recueillis blessés dans diverses parties du Canada et ne peuvent être remis dans leur milieu naturel, car ils n'y survivraient pas.

  

 

La vie est dure pour les ratons laveurs....

 

 

 Grands enclos bien aménagés, nombreux soigneurs patrouillant sans cesse, et pas avares d'explications sur les habitudes et le mode de vie de leurs pensionnaires, tout est fait pour faire comprendre aux visiteurs l'importance de préserver la richesse et la diversité de leur faune. Nous prenons ensuite la route vers Percé et son fameux rocher. Le village se résume à une unique rue bordée de magasins de souvenirs, de restaurants et de bureaux de vente des croisières pour aller voir , soit le rocher percé et l'ile Bonaventure , soit les baleines dans la baie du St Laurent. Nous nous installons dans un immense camping au 3/4 vide en plein centre du village Il pleut une bonne partie de la nuit et le vent souffle fort, ce qui fait que nos projets maritimes du lendemain tombent à l'eau: toutes les navigations sont suspendues pour toute la journée. Nous partons donc faire une longue balade à pied sur le Sentier des Rivières et au Site de la Chute de la Rivière du Portage.  Belle et longue balade, mais manque total de balisage des pistes et sentiers; on s'en est quand même sortis.....

 

 

Eh Solange, y'a pas qu'en Savoie qu'il y a des marmottes....

  

 

Le soir, en rentrant au camping: petit moment de bonheur: une marmotte s'invite sur notre emplacement et se prête gracieusement à une séance photo.

 

Bioparc de Bonaventure

 

 

Mercredi 30 juillet   

Le soleil est revenu, et nous prenons le bateau pour faire le tour du rocher percé et de l'ile Bonaventure, jolie balade nautique d'une grosse heure qui permet d'approcher sur la face arrière de l'ile Bonaventure la plus grande colonie de Fous de Bassan des Amériques: à l'époque de la naissance des poussins, ils sont plus de 350000 accrochés aux falaises.

 

  

La falaise du Mont Joli, prolongée en mer par le Rocher Percé

  

 

 D'autres oiseaux cohabitent  également: cormorans, guillemots, macareux ...C'est touristique, mais beau et bien organisé. Nous poussons jusqu'à Gaspé, capitale administrative de la Gaspésie. C'est ici que Jacques Cartier à débarqué et a planté une croix pour symboliser la prise de possession de cette terre au nom du roi François 1er. A quelques kilomètres de Gaspé se trouve le parc national Forillon où nous passons la nuit. Ce parc, l'un des plus petits du Canada s'attache, entre autre, à préserver le patrimoine historique lié à la pêche et au négoce de la morue.

 

 

General Store William Hyman & Sons

  

 

 

 Visite commentée d'une maison de pêcheur à l'anse Blanchette et du magasin général William Hyman & Sons à Grande Grave. Les commerçants qui contrôlaient le négoce de la morue fournissaient à crédit aux pêcheurs locaux ce dont ils avaient besoin pour faire vivre leurs familles, dans les "general stores", et se faisaient payer en morue séchée....dont eux même fixaient le prix....Devinez qui étaient les gagnants..?

 

    

Le Rocher Percé

Parc Forillon

 

 

  Vendredi 1 août: De l'Anse au Griffon, jusqu'à Rimouski, la route ressemble à une voie sur berges: elle est coincée entre la mer et les montagnes et suit le bord de mer au plus près. Nous allons voir le Phare de la Renommée, lieu historique d'où Marconi a envoyé en direction d'un bateau croisant au large le premier message en TSF. Le phare en acier à été démonté et transporté à Québec en 1977, mais les gens du coin ont fait un tel esclandre, et ont tellement secoué leurs politiciens locaux, menaçant de ne pas les réélire, que leur phare leur a été rendu et réinstallé à son emplacement d'origine en 1997: exemple à suivre......

 

C'est d'ici que Marconi envoya le premier message par TSF

 

 

 

 En arrivant à Sainte Anne des Monts ( on se croirait en Vendée...), le premier camping est plein, et le deuxième se réduit à une mince bande de terre de 15m de large coincée entre la route et la plage. Il y a une vingtaine d'emplacements, les uns à côté des autres ...et nous prenons le dernier. On y passe une excellente soirée à discuter avec nos voisins, et une nuit calme car la route n'est pas passante de nuit, et on se réveille, les pieds dans le sable à 10m des vagues....

 

 Côte de la Gaspésie

 

  Samedi 2 août   

On continue à suivre la côte: Cap Chat, les Mechins, Sainte Félicité ( village natal d'Isabelle Boulay, mais elle n'a pas encore sa statue sur la place du village). A Matane, nous visitons une échelle à saumons qui permet aux saumons de remonter le cours de la rivière Matane pour aller frayer, là où ils sont nés. A la différence des saumons du Pacifique qui rejoignent leurs frayères pour pondre et y mourir d'épuisement ( quand ils ne sont pas dévorés par les ours), les saumons de l'Atlantique rejoignent l'océan après la ponte et reviennent pondre l'année suivante. Certains spécimens marqués ont été repérés comme ayant fait le voyage 5 à 6 fois...Après Sainte Flavie, on quitte officiellement la Gaspésie et entrons dans le Bas Saint Laurent. En arrivant à Rimouski, nous nous arrêtons pour passer la nuit sur la marina du port. Au restaurant le la Marina, nous nous partageons un pantagruélique plateau de spécialités: homard, noix de St Jacques, moules énormes et délicieuses, saumon, morue, clams grillées... un régal.

 

  Dimanche 3 août   

Nous rebroussons chemin jusqu'au Site historique maritime du Phare de Pointe au Père. Nous optons pour 2 des 3 visites proposées: la visite du sous marin Onondaga, et le musée du naufrage de l'Empress of Ireland en 1914. Arrivé en fin de service actif, le sous marin, initialement basé à Halifax a été ramené ici, tiré à terre (il pèse plus de 1600 tonnes), et aménagé pour permettre aux visiteurs de toucher du doigt la vie des sous mariniers. Ce sous marin a été opérationnel pendant la guerre froide et surveillait le golf du Saint Laurent où des  "chalutiers" russes venaient faire des excursions de reconnaissance et d'écoute. Son seul véritable fait d'arme est d'avoir suivi pendant près d'un mois un cargo transportant de la drogue et de l'avoir arraisonné en liaison avec des agents de la GRC (Gendarmerie Royale Canadienne).

 

 

 Le sous marin Onondaga

 

 

 L'Empress of Ireland était un paquebot faisant la navette entre Liverpool et Québec , et qui fut éperonné dans le brouillard par un cargo chargé de charbon. Il coula en 14 minutes, faisant plus de 1000 morts. Le cargo, lui put continuer sa route et livra sa cargaison à Montréal. Ce naufrage n'eut pas le même retentissement que celui du Titanic, 2 ans plus tôt, car quelques semaines après la tragédie, la Première Guerre Mondiale éclatait.

 

Musée maritime de Pointe au Père

 

Dans le courant de l'après midi nous rejoignons Trois Pistoles où nous prenons nos billets pour le traversier qui va nous passer sur l'autre rive du Saint Laurent: départ du bateau à 6:30 du matin...

 

 

Saguenay, Lac Saint Jean, Charlevoix

 

 

 

 

  Lundi 4 août   

La traversée dure 1 heure et demi, elle commence dans le brouillard, mais il se dissipe en cours de route et en approchant des Escoumins, nous croisons de nombreux marsouins. Sitôt accostés nous allons au Centre d'Interprétation et d'Observation du Cap de Bon Désir, et nous nous installons sur les rochers pour " voir des baleines". Nous verrons à nouveau des marsouins, un phoque gris et un petit rorqual ( qui mesure quand même environ 8 mètres et pèse de 6 à 8 tonnes...) . Nous rejoignons Tadoussac où je passe au garage pour faire régler un problème d'éclairage sur le Land: je n'ai plus de feux de route....il s'avère que c'est l'interrupteur de sélection des lumières qui est hors service. Comme le garagiste n'a pas la pièce identique, on le remplace par un simple interrupteur marche/arrêt. Nuit au Camping de Tadoussac.

Le lendemain, nous partons faire une croisière de 3 heures sur le Saint Laurent pour essayer de voir des baleines de plus près. 2 options: le zodiac qui se déplace plus vite, mais vous assure une bonne douche, ou le gros bateau qui offre plus de confort pour prendre des photos....à condition de pouvoir approcher du bastingage. Nous verrons de loin quelques bélugas, "Blanche Neige", une baleine à bosse qui vient ici depuis plusieurs années, et , grande chance, plusieurs baleines bleues ( 25 à 30m de long, 80 à 130 tonnes)

 .

 

Le souffle de la grande baleine bleue

  

 

 Ayant approché de très  près les baleines dans la péninsule de Valdés en Argentine, nous nous sentons un peu frustré du peu de choses que l'on ne voit ici, que de loin, mais le contexte est totalement différent.  Dans le Saint Laurent, les baleines viennent pour se nourrir et refaire leur provision de graisse pour leur prochaine migration, elles passent donc la plupart du temps en plongée à se nourrir en avalant du krill et des petits poissons, alors qu'à Valdés, elles viennent pour mettre bas, nourrir leur progéniture et l'éduquer ; elles passent donc beaucoup plus de temps près de la surface. Autre facteur: pour assurer la protection des baleines et éviter qu'elles ne s'accoutument trop à la présence humaine, les autorités canadiennes imposent aux bateaux de rester à au moins 400m des bélugas et des rorquals bleus, et à 200m des autres espèces. Les baleines ignorent les bateaux et ne viennent en surface que quelques secondes pour respirer avant de replonger pour parfois 1/2 heure. A Valdés, la baleine franche australe s'approche spontanément des bateaux à l'arrêt ou évoluant à petite vitesse ( d'où son appellation de "franche"), elle vient voir ce qui se passe, quel est cet "animal" bizarre. 

 

Chasse photographique à la baleine

 

 

  Mercredi 6 août   

Nous quittons Tadoussac et remontons le fjord du Saguenay . Premier arrêt dans le petit port de l'Anse de Roche, puis à l'anse Ste Marguerite. Nous entrons dans le parc national du Fjord du Saguenay et faisons un joli trail sous les épinettes pour rejoindre le bord de l'eau dans une petite anse où il y a des bélugas en quasi permanence. Ils sont bien au rendez vous, mais nagent loin du rivage et passent l'essentiel du temps en plongée. L'espèce est en danger d'extinction, car au début du XXème siècle, les pêcheurs les ont massacrés par milliers, pensant qu'ils leur faisaient concurrence en mangeant les morues et les saumons....., alors qu'ils ne se nourrissent que de mollusques, vers , calmars et de tout petit poissons. Avant de déclencher le massacre, personne n'avait eu l'idée d'ouvrir l'estomac d'un béluga pour voir ce qu'il y avait dedans......Pas doués les anciens!!!!!!

 

 

Tadoussac et l'entrée du  fjord du Saguenay

 

 

  Comme le camping du parc affiche complet , nous poussons jusqu'à Sainte Rose du Nord où nous nous calons l'estomac avec une bonne poutine avant une nuit au grand calme.

 

  Jeudi 7 août   

Nous fêtons aujourd'hui nos 43 ans de mariage.....pourvu  que ça dure encore autant.... Nous rejoignons la ville de Saguenay, qui est en fait le regroupement de 3 villes voisines: Chicoutimi, Jonquière et La Baie., et réapprovisionnons le frigo, puis nous roulons jusqu'à St Gédéon, sur les bords du Lac St Jean. Ce lac immense est une véritable mer intérieure, et ses rives sablonneuses sont très fréquentées en cette saison...Nous profitons du dernier emplacement vacant au camping municipal. Le lendemain matin nous rejoignons à une trentaine de kilomètres le site de Val Jalbert. Il s'agit d'un ancien "village de compagnie", nom donné à ces villages sortis de terre pour l'exploitation, par une société d'une ressource locale. Ici, c'est l'existence d'une chute d'eau de 72m de hauteur qui a permis dans les années 1900 , la création d'une usine de" pâte à papier mécanique": une pulperie. La société avait acquis les droits de coupe sur un secteur d'environ 400km2, sur le cours de la rivière ouiatchouan et avait construit un barrage avant les chutes pour récupérer le bois acheminé par flottage.

 

  

La chute de la rivière Ouiatchouan à Val Jalbert

 

   

On a construit un village , ultra moderne pour l'époque: chaque ouvrier se voyait logé dans une maison disposant d'eau courante et d'électricité, ce qui était très rare pour l'époque; de plus les salaires étaient les plus élevés de la région. Cette belle histoire n'a duré que 26 ans, car l'usine a fermé suite à la chute des cours mondiaux de la pâte à papier "mécanique", remplacée par la pâte "chimique". Le village s'est peu à peu dépeuplé, mais certaines familles sont encore resté sur place pendant une quarantaine d'année. La forêt avait repris ses droits, les maisons abandonnées s'écroulaient sous le poids de la neige.., c'était devenu un village fantôme, mais il a été classé site historique et réaménagé. Les maisons les mieux conservées ont été converties en hébergements 4 étoiles pour touristes, un téléphérique permet d'accéder en haut de la chute d'eau, l'ancienne usine abrite une exposition sur la fabrication de la pâte à papier et un spectacle interactif sur la vie du village. Des comédiens en costumes font revivre le village: l'ouvrier et sa pipelette de femme, la postière, et les religieuses qui assuraient l'éducation des enfants...La vie du village à l'époque était dirigée par 2 hommes: le surintendant de la compagnie...et le curé. Très belle et intéressante visite dans un cadre superbe de forêts, chutes d'eau et rivière....

 

Nous retournons à Chicoutimi pour passer la nuit sur l'immense parking sur les bords de la rivière Saguenay, et assistons phoniquement à un concert donné par Marie Mai, chanteuse fort célèbre au Canada. Le spectacle se termine peu avant 23 heures, le parking se vide, mais il reste quelques personnes aussi bruyantes qu'imbibées, de plus , nous n'avions pas remarqué en nous installant que nous étions près d'une boîte de nuit qui maintenant crache ses décibels à fond. Nous migrons donc vers un endroit plus tranquille et passons notre première nuit sur un parking Wal Mart....et retrouvons un couple de canadiens de la région de Montréal avec qui nous avions longuement discuté lors de notre installation, mais qui plus prudents que nous, avaient fui dès le début du concert.

 

  Samedi 9 août   

Pendant qu'Evelyne s'offre un passage chez le coiffeur, j'en profite pour mettre le site à jour, puis nous devons passer par chez Mc Do pour profiter d'un WiFi performant pour éditer les mises à jour du site.  En début d'après midi, nous remontons jusqu'au petit village de Saint David de Falardeau, à une vingtaine de km de Chicoutimi pour assister à un gymkana... 

 

 

Gymkana de St David de Falardeau

 

 

.ici c'est un fête d'inspiration western, avec de nombreux concours de chevaux: courses en zig zag entre des poteaux, courses entre 4 poteaux disposés en carré....Ambiance familiale, mais beaucoup de poussière... En cours d'après midi nous retournons à Chicoutimi puis continuons notre route jusqu'à La Baie pour passer la nuit avant de poursuivre notre périple en direction de Québec. Comme le camping est plein, nous passons la nuit sur l'immense parking du théâtre où se joue " La fabuleuse histoire d'un Royaume", spectacle joué par des acteurs amateurs et retraçant l'histoire du Canada.

 

 

Dans le fjord du Saguenay

Val Jalbert

Gymkana de St David de Falardeau

 

 

Dimanche 10 août   

En quittant La Baie, on visite le site de la "Nouvelle France", c'est un mini, mini " Puy du Fou". Le site de l'Anse à la Croix, à Saint Félix d'Otis, avait servi en 1990 au tournage d'un film qui a fait recette au Canada: Robe Noire, puis à une série télévisée: Shehaweh en 1992. La municipalité a eu l'idée de récupérer les décors utilisés lors des tournages et a reconstitué ce qu'était la ville de Québec lors de sa fondation en 1608. On y retrouve le fort construit par Samuel de Champlain, les cabanes des premiers colons , fermiers et artisans, le magasin de la Compagnie des 100 Associés qui fournissait aux colons les denrées et ustensiles de première nécessité, et achetait les peaux de castors.

 

  

Invocation des esprits par une indienne montagnaise

 

  

  Les Longues Maisons des Indiens Hurons et Montagnais qui occupaient le lieu ont également été reconstruites. Quelques acteurs font revivre le site et vous accueillent comme si vous étiez des nouveaux colons fraichement débarqués... Une belle plongée dans l'histoire, avec beaucoup de rigueur historique. Nous continuons notre remontée du fjord, arrêt à Petit Saguenay pour profiter d'une belle vue. En rejoignant les berges du St Laurent, nous entrons dans le Comté de Charlevoix, et passons la nuit à Saint Siméon, sur les berges du fleuve.

    

Site de la Nouvelle France à St Félix d'Otis

 

 

  Lundi 11 août   

Nous remontons le long de la rive du Saint Laurent, et passons par Malbaie ( nom donné par Champlain, car il avait abordé la côte à marée haute...et son bateau s'est retrouvé posé sur le fond à marée basse ), les Eboulements, Baie Saint Paul et Sainte Anne de Beaupré qui abrite une immense basilique. Nous passons la nuit sur la grande esplanade destinée aux camping cars des pèlerins venant à la basilique, car nous approchons de Québec et ne voulons pas y arriver sans avoir trouvé un camping proche de la ville. Le premier camping que nous appelons n'a plus de place disponible, mais le second en a: nous réservons donc un emplacement pour 4 nuits. Le lendemain, nous avalons les 30 derniers kilomètres qui nous séparent de Québec et prenons nos quartiers au Camping Saint Esprit à Beauport. Comme j'ai du temps devant moi, j'en profite pour remplacer la montre du tableau de bord du Land qui n'a pas grande utilité, par un voltmètre qui me permettra de contrôler le bon fonctionnement de mon alternateur et  du régulateur de charge. En soirée, nos voisins du camping nous invitent à passer la soirée sous leur auvent, devant un faux feu de camp fonctionnant au propane......

 

  Mercredi 13 août   

Nous partons avec le Land nous poser sur un Park-O-Bus et prenons un bus qui nous dépose dans la vieille ville de Québec. Il se met à pleuvoir et ça n'arrêtera pas de la journée.

 

   

Meubles en acajou et raffinement au mess des officiers de la Redoute Dauphine

  

 

 Nous commençons par visiter le site patrimonial du Parc de L'Artillerie , puis descendons, la tête enfoncée dans les épaules, la rue St Jean, et nous nous réfugions dans le Musée de la Civilisation pour échapper au déluge qui nous tombe sur la tête. Très belle et intéressante exposition consacrée aux populations natives, qui comme dans tous les pays colonisés ont été chassées de leurs terres, parquées dans des "Réserves" , pendant que les enfants étaient expédiés dans des "pensionnats" religieux pour y être "éduqués" . Le Canada commence peu à peu à prendre conscience des dommages causés à ces populations, et met sur pied des actions compensatrices, mais le mal est fait.... Nous récupérons le Land dans le "marécage" du parking et rentrons au camping où nous nous réinstallons toujours sous une pluie battante. Il pleuvra toute la nuit et toute la matinée du lendemain.

Le jeudi nous restons sur place et profitons que le temps s'améliore légèrement le vendredi pour tenter une nouvelle expédition vers Québec. Nous commençons par le tour des remparts de la vieille ville , puis empruntons la Promenade des Gouverneurs, construite de 1958 à 1960 et qui relie les remparts à la Terrasse Dufferin, en passant sur l'escarpement situé devant la Citadelle. Superbe vue sur le Saint Laurent. La terrasse Dufferin a été construite sur les ordres du Gouverneur Général anglais Dufferin, qui est tombé amoureux de la ville de Québec et à, entre autre fait arrêter la démolition des remparts de la Vieille Ville, et fait reconstruire ce qui avait déjà été démoli. La terrasse a été construite sur les ruines du Château Saint Louis, ancienne demeure des gouverneurs français puis anglais et qui avait été détruit 4 ans auparavant par un incendie. Elle a protégé les ruines hâtivement remblayées, qui ont livré aux archéologues, il y a quelques années, d'intéressants témoignages.

  

  

Le Château Frontenac, emblème de Québec, est en fait un hôtel de luxe....

  

    

De nombreux spectacles de rue donnent vie aux quartiers touristiques de la ville. Face au célèbre Château Frontenac, symbole de la ville de Québec ( mais qui en fait n'est pas un château, mais tout simplement un immense hôtel de 640 chambres, inauguré en 1893 ) , un équilibriste mexicain invite Evelyne pour une petite danse avant d'attaquer son périlleux show.

 

  

Un homme me prend ma femme,...mais il  finira par me la rendre......

  

 

Sous un ciel plombé, mais sans pluie, nous continuons notre balade dans les vieilles rues: rue Ste Anne, rue du Petit Champlain, Place Royale....beaucoup d'animation et de bonne humeur. Nous terminons par le Vieux Port avant de rejoindre en bus le parking où nous attend Ch'ti Land.

 

Québec

 

 

   

De Québec à Ottawa

 

 

   Du 16 au 21 août   

Nous quittons Québec par le "Chemin du Roy" qui suit la berge du St Laurent entre Québec et Trois Rivières. Nous retrouvons la campagne avec ses champs de maïs ( ici appelé Blé d'Inde) et de très jolies maisons ayant vue sur le fleuve. A Neuville, nous voyons plusieurs maisons qui paraissent directement importées de Bretagne. A Batiscan, nous visitons "l'Office des Signaux" qui, avec 22 autres postes répartis le long du fleuve, enregistrait le trafic des bateaux sur le St Laurent ( une trentaine de cargos et bateaux de gros tonnage par jour, sur un fleuve très dangereux car parsemé de hauts fonds rocheux). Le jeune étudiant qui fait office de guide a établi sa présentation en lisant soigneusement les panneaux explicatifs affichés dans le petit local.....mais n'a pas tout compris. Sa sincérité et sa spontanéité nous enchantent. Nous nous dirigeons ensuite vers le Parc National de la Mauricie (je me sens déjà un peu chez moi...) parsemé de lacs posés sur un tapis de forêts. Superbes points de vue.

 

  

Parc de la Mauricie

   

 

   C'est un lieu idéal  pour faire du canoë et se balader en forêt .Notre carte "Découverte" nous donne accès gratuit au parc, et nous faisons une belle balade sur le site des "Cascades" à Shewenegan. Route très agréable, on se sent loin de tout. Nous passons la nuit dans un camping  géré par le parc, en pleine forêt....la vie de Robinson....

 

Le Parc de la Mauricie

 

  En rejoignant Trois Rivières, nos allons visiter le site "Boréalis", construit  sur les friches industrielles d'une ancienne usine de pâte à papier: très intéressante exposition sur le flottage du bois, sur les "draveurs", ces hommes qui guidaient les trains de "pitounes" ( troncs d'arbres et grosses bûches) jusqu'aux usines à papier, en courant sur les troncs, usant de leurs gaffes et  de la dynamite..., sur la fabrication du papier journal....et l'arrêt de cette industrie face à la concurrence mondiale.

 

 

Machine à papier de petite taille pour la formation des ouvriers

 

 

 Nous traversons le St Laurent et partons vers les "Cantons de l'Est". Ici le paysage change complètement: douces collines, pâturages, maisons cossues donnant sur les lacs....A Nicolet un couple d'amateurs de Land Rover nous laisse un message sur le pare brise, mais repasse peu après et s'en suit une longue discussion....A Odanak, visite du musée consacré aux indiens Abénakis: ça mérite le détour. Les Abénakis étaient environ 60000 à l'arrivée des européens....ils sont aujourd'hui, moins de 4000......L'exposition sur la vie des indiens est passionnante. Un autre volet de l'expo est consacré aux horribles pensionnats où le gouvernement canadien envoyait tous les enfants des "Sauvages" (terme officiellement employé de 1840 à 1996 pour désigner les populations originelles du Canada) entre 5 et 16 ans, pendant 10 mois de l'année , sans aucun contact avec leurs familles pour faire disparaitre toute trace de culture ou d'identité indienne. Nous poursuivons notre route par Drummondville puis Richmond et Windsor ( les loyalistes anglophones se sont implantés ici lors de la guerre entre l'Angleterre et les USA, fuyant les régions de New York et Boston). On arrive à Sherbrooke, et, avant d'y passer la nuit, nous faisons la balade qui suit à travers la ville, les gorges de la rivière St François: une solide passerelle, accrochée a la parois des gorges permet de découvrir 2 barrages et la plus ancienne centrale hydroélectrique toujours en activité au Québec.

 

  

La centrale électrique des gorges de la rivière St François à Sherbrooke

   

 

 On passe devant plusieurs murs peints en "trompe l'œil", c'est la spécialité de la ville, sinon, le centre ville n'est pas bien folichon: nombreux locaux inoccupés, la crise se ressent aussi ici, et les quelques boutiques en activité présentent des vitrines d'une tristesse à pleurer ( vous l'aurez compris, on n'a pas été emballés par cette ville). Le lendemain, nous empruntons le "Chemin des Cantons" qui dessert les très jolis villages de Magog, Austin, Mansonville, Sutton, Lac Brome, Waterloo ( pas celui de la défaite napoléonienne..) et Granby. C'est une région d'élevage, et en certains endroits bien exposés, de production viticole. Le long du Lac Brome, le chic et l'opulence de certaines entrées de propriétés, laissent présager du standing des maisons qu'elles hébergent....mais aucune de ces maisons n'est visible depuis la route..... A Granby, nous nous installons sur le parking du WalMart, mais Jacqueline et André, dont nous avions fait la connaissance sur un parking à Chicoutimi, voici une quinzaine de jours, viennent nous chercher et nous emmènent passer la nuit chez eux, en pleine nature. Nous passons la fin de soirée à discuter....et poursuivons le lendemain matin. C'est à regret que nous les quittons et nous nous promettons de nous revoir lors de leur prochain voyage en France. Nous rejoignons le Walmart, car il nous reste quelques achats à faire....et sommes interpellés par un français vivant au Canada depuis 1957, et qui quelques années avant nous a parcouru toute l'Amérique du Sud. On passe plus d'une heure à échanger des souvenirs. Finalement, nous ne quitterons Granby  que vers 17 heures, pour aller nous poser un peu plus loin, à Rougemont.

 

 

  Vendredi 22 août   

Avant de prendre la route vers Chambly, notre prochaine étape, nous tournons un peu dans la "Petite Caroline " et la "Grande Caroline", zones de production fruitières: grandes plantations de pommiers, poiriers et un peu de vigne. Joli paysage vallonné sous un beau soleil. En début d'après midi, nous visitons le Fort Chambly, construit et reconstruit 3 fois en bois par les français, puis finalement en pierres, avant de passer aux mains des anglais en 1750.

 

  

Le Fort Chambly

 

   

Il servit d'abord à protéger les colons des attaques des indiens iroquois, puis des incursions anglaises. Les britanniques le renforcèrent pendant la guerre de 1812 contre les USA, puis le fort fut abandonné. En nous approchant de Montréal, nous tombons dans les bouchons du vendredi soir; nous voulions contourner la ville par le nord, mais des déviations sur les autoroutes en pleins travaux, nous ramènent finalement au Pont Jacques Cartier. Le stationnement normalement utilisé par les RV's étant totalement occupé par des chapiteaux et des centaines de camping cars et caravanes, nous poussons jusqu'à Laval où nous passons la nuit.

 

Le Fort de Chambly

 

 

  Du 23 au 26 août   

Le samedi matin nous tournons un peu dans le CentrOpolis de Laval, nouveau quartier "branché" ( excellent WiFi) puis prenons la route 148 vers St Eustache, Grenville et Montebello où nous passons la nuit sur le parking de l'église: calme absolu. A 4km de Montebello , nous allons visiter le Parc Omega, un "Thoiry" canadien, vaste parc animalier de 800Ha où les visiteurs circulent en voiture sur une piste au milieu des animaux.

 

 

C'est la première fois qu'il voit un Land....

 

   

On y croise des cerfs de Virginie, des wapitis, des orignaux, des loups gris et des loups arctiques, des coyotes, des bisons , des ours, des sangliers....En fin de parcours, un soigneur nous explique en détails l'organisation hiérarchique dans une meute de loups gris: le couple dominant décide de tout; ils sont les seuls à pouvoir se reproduire , les premiers à manger....tout contrevenant se fait , pour le moins mordre...ou tuer.... Nous rejoignons à proximité de Gatineau un camping au bord d'un lac et y restons 2 jours: repos, rangement et lessives au programme.

 

Le Parc Omega

 

 

L' Ontario

 

  

L'Ontario

 

 

  La ville de Gatineau est séparée d'Ottawa par la rivière des Outaouais. Au centre d'information touristique on nous remet une carte de stationnement gratuite, valable 2 jours: excellente initiative touristique. Nous garons donc Ch'tiland à proximité de l'Office de tourisme et traversons à pieds le pont Alexandra qui rejoint directement  la Colline du Parlement, siège du pouvoir canadien. C'est la Reine Victoria qui décida d'établir le siège du pouvoir du "Dominion du Canada" dans la petite ville de Bytown, au détriment des 3 villes postulantes: Québec, Montréal et Toronto. Choix politique judicieux, car la ville se trouve à la frontière linguistique entre le Québec francophone et l'Ontario anglophone. Il fut facile de trouver les terrains pour y construire les bâtiments qui allaient abriter les organes du pouvoir: le Parlement, la Chambre des Députés, le Sénat, la Haute Cour de Justice, les Archives Nationales....

 

 

Parlement canadien: l'Edifice du Centre

  

 

  Aujourd'hui, Bytown, rebaptisée Ottawa est une ville agréable, offrant de nombreux espaces verts et de belles vues sur le St Laurent ou sur le célèbre Canal Rideau. Nous déambulons toute la matinée dans le quartier du Parlement, et en début d'après midi allons visiter le Musée de la Guerre, consacré à l'histoire militaire du Canada....depuis les incursions vikings jusqu'à nos jours. très beau musée, conçu comme le Mémorial de Caen, qui met en valeur le courage et le dévouement des nombreux canadiens qui ont combattu et sont morts pour leur patrie naissante ou pour la liberté dans le monde. Après les vikings repoussés par les peuples natifs vers 1000 après JC, vinrent les colons français, anglais et hollandais, les guerres contre les tribus iroquoises, les batailles entre français et anglais, puis, quand le pays passa totalement aux mains des anglais, la guerre de 1812 contre les Etats Unis naissants.

 

 

Canon de 12 livres, utilisé pendant la bataille d'Ypres

    

 

 C'est durant la Première Guerre Mondiale que le Canada, intervenant aux côtés de l'Angleterre en tant que "dominion" ( en réalité: colonie), pris conscience de sa capacité d'être une nation à part entière , et reconnue comme telle, après la bataille de la Crête de Vimy. Le musée est tellement grand, que le temps nous manque pour tout visiter, dommage!!!

 

Ottawa

 

  Mercredi 27 août   

Nous allons rejoindre Kingston en suivant la "Rideau Heritage road".La canalisation de la rivière Rideau avait été décidée dans le contexte d'une guerre entre les USA et l'Angleterre, pour pouvoir ravitailler les troupes , depuis Montréal, sans passer par le St Laurent. La guerre n'a pas eu lieu, et le canal nous est parvenu intact, avec ses 48 écluses, encore manœuvrées à la main .

  

  

Les écluses du canal Rideau à Ottawa

 

    

 Il a beaucoup servi au développement de la région, puis a été supplanté par le rail puis par les transports routiers. Aujourd'hui, c'est une agréable voie d'eau où se croisent des centaines de bateaux de plaisanciers. Quelques kilomètres avant d'arriver à Kingston, alors que nous roulons tranquillement au milieu de la circulation, nous ressentons un violent choc à l'arrière du Land: une voiture vient de nous percuter. C'est un gardien de prison qui conduisait trop vite et devait penser à autre chose qu'à sa conduite.....résultat: panier de la roue de secours enfoncé, je vais devoir jouer du marteau dans les prochains jours. Nuit sur un parking  Walmart à Kingston. Le lendemain, le WiFi étant excellent, nous passons un bon moment à appeler la famille et les amis , nous souhaitons un "Feliz Cumple à notre ami Pepe de Mar del Plata ( désolés, mais nous ne pourrons pas être à temps en Argentine pour partager les "tallarines con mariscos" prévus pour samedi soir...) Nous partons ensuite visiter le Fort Henry à Kingston, forteresse britannique de l'époque de la guerre de 1812.

 

 

Maniement d'armes comme en 1812

 

 

  Un coin de la cour de la citadelle est occupé par une équipe de tournage qui filme un "peplum": combats de gladiateurs et crucifixion au programme....sur fond d'exercices et de maniement d'armes par des soldats en costume 1812....c'est un peu anachronique....Le circuit de la visite est mal fléché, et l'on tourne en rond pour trouver son chemin. En bref: si vous avez visité la citadelle d'Halifax, ça ne vaut pas la peine de visiter celle de Kingston.

 

Fort Henry à Kingston

 

   Nous reprenons la route pour rejoindre les rives du lac Ontario, et avant Picton, on prend un ferry pour une traversée de 10 minutes, et rejoignons l'office du tourisme de Trenton pour récupérer de la documentation sur l'Ontario. Nous allons nous poser pour 2 nuits dans un camping superbement situé sur les rives du lac Ontario, dans la baie de Weller . 

  

 

Le penseur du lac ?

 

 

Samedi 30 août: Nous allons rallier Toronto en passant par Brighton, Cobourg, Bowmanville, et Oshawa en suivant la route 2. Début de parcours très agréable, route de campagne, tout se passe pour le mieux. Malheureusement à une cinquantaine de kilomètres de Toronto, il nous faut prendre l'autoroute, et là, commence l'horreur....On a beau être un samedi après midi, l'autoroute à 8 voies est bondé, et les chauffeurs, d'habitude très respectueux du code de la route, avec qui nous avons cohabité depuis près de 3 mois, ne vivent pas à Toronto....Ici, on a à faire aux abrutis des grandes villes: ils roulent pied au plancher, doublent aussi bien par la gauche que par la droite, et si vous mettez votre clignotant pour changer de voie, ils forcent le passage. Je passe une heure, les yeux passant sans cesse du rétro de gauche à celui de droite, tandis qu'Evelyne essaye de me guider sur la bonne file, car les sorties ne sont pas indiquées à l'avance. La seule indication disponible sur les panneaux indicateurs est: Prochain Echangeur dans X km, sans indication de localité ni d'embranchement de route.  De temps en temps: une indication: Avenue Untel...., mais le panneau est posté sur la bretelle de sortie; si vous n'êtes pas sur la bonne voie, tant pis pour vous, il faut continuer....Conduire dans Santiago, Lima ou La Paz, à côté de Toronto, c'est de la rigolade. On finit tout de même par trouver la bonne sortie pour rejoindre la camping Indian Line à Brampton, nous sommes tous les deux complètement lessivés....

  

 

Le Royal Ontario Muséum

 

 

Après une nuit de repos, nous décidons d'aller visiter Toronto. On attend le bus à l'arrêt situé tout près du camping....mais pas de bus à l'horizon...Il a beau figurer comme fonctionnant le dimanche...pas de bus. Nous arrêtons  donc un taxi qui passe, mais la note est plutôt salée car nous sommes à 30km du centre ville, et en plus il y a des embouteillages. Nous nous faisons déposer devant le ROM ( Royal Ontario Museum), un des plus grands musée du Canada. Il abrite entre autre 4 totems sculptés par les populations indiennes de la côte ouest; le plus grand mesure 24 m de haut, et l'escalier qui le ceinture, ainsi que le hall qui l'héberge ont été construits après que le totem eu été érigé. Magnifique galerie sur les populations natives du Canada, des indiens des Grandes Plaines aux Eskimo du grand Nord.

L' Oviraptorosaurus, et le Chasmosaurus belli vivaient il y a respectivement 66 et 76 millions d'années....

 

 La section des dinosaures est fabuleuse, les collections sur la Chine, la Corée, la Rome Antique et l'Egypte des Pharaons, de même. Nous sortons à regrets de ce musée à la fermeture des portes. Retour à notre camp de base en prenant le métro puis un bus ( c'est aussi long qu'en taxi, mais nettement moins cher)

 

Le ROM, Royal Ontario Muséum

 

  Le mardi nous quittons la région de Toronto ( en évitant soigneusement les autoroutes) et partons par la route 10 en direction de la Baie Georgienne, qui fait partie du Lac Huron, mais en est partiellement séparée par une large bande de terre. C'est une région magnifique alternant les zones de cultures (soja, maïs, fourrage) et les forêts de caduques dont l'incontournable érable à sucre. C'est paisible et accueillant, on comprend que les Indiens Hurons se soient installés dans cette région il y a plusieurs milliers d'années. Nous remontons la péninsule en suivant l'escarpement du Niagara, longue arête rocheuse qui délimite la côte est de la péninsule. Nous profitons de l'excellent WiFi ( payant) du camping de Hope Bay pour lancer nos recherches de passage aérien pour le retour en France. Nous pensions laisser le Land en Pennsylvanie et reprendre l'avion depuis Philadelphie, mais nous ne trouvons pas de stockage à l'abri disponible, et j'ai peur de laisser Ch'tiland pendant 6 ou 7 mois soumis aux rigueurs de l'hiver dans cette région. De plus les tarifs aériens entre les USA et l'Europe sont prohibitifs. Nous optons finalement pour un stockage du Land dans un RV store à Oakville, à côté de Toronto ( stockage en bâtiment clos et chauffé) et un vol Toronto Paris CDG par Air Transat, avec qui nous avons déjà fait le vol aller à notre plus grande satisfaction. Décollage: dimanche 14 septembre au soir. L'esprit calme, nous allons visiter le Centre d'Interprétation de Tobermory, à l'extrême pointe de la péninsule. Visite très éducative qui met en évidence les richesses insoupçonnées de cette région: les écureuils volants qui peuplent les forêts ( une peau unit les pattes avant aux pattes arrières et leur permet de planer pendant leurs sauts d'un arbre à l'autre; les serpents à sonnettes, craintifs, les grosses tortues serpentines qui peuvent vous arracher un doigt d'un coup de bec.....Une seule grande route dessert la péninsule: la Highway 6, mais sur le chemin du retour Evelyne, comme toujours, le nez plongé dans les cartes, déniche des petits chemins de terre qui longent la côte sur la rive ouest: du pur bonheur. On roule doucement sous les arbres, sur des pistes en excellent état, desservant de belles maisons cachées, posées au bord du lac Huron.

 N'ayant plus à aller aux USA pour faire hiverner notre véhicule, nous nous baladons doucement dans cette belle région et en rejoignant Waterloo et Kitchener, nous retrouvons les communautés mennonites que nous avions déjà côtoyées au Paraguay et en Bolivie. Ici encore, ils vivent comme dans les années 1900, ne se déplaçant que dans des carrioles à cheval, n'utilisant pas l'électricité....

 

 

 Les mennonites conduisent "pied au plancher"

  

 

Ce sont les descendants d'immigrants allemands persécutés pour leurs croyances religieuses, et qui, en s'installant ici avaient nommé leur village Berlin.....jusqu'à la déclaration de guerre de 1914, où les autorités canadiennes ont rebaptisé le village du nom de Kitchener....moins polémique. Excellents cultivateurs et travailleurs acharnés, ils sont devenus de grands propriétaires terriens. Nous en verrons plusieurs au marché des fermiers de St Jacobs, où ils vendent une partie des produits de leurs fermes. Pour rejoindre la région des Chutes du Niagara nous allons traverser plusieurs villages aux noms à consonances très germaniques: Wallenstein, New Hamburg, Baden, Breslau, Bismark...

 

 

Des poivrons de toutes les couleurs au St Jacobs Farmers Market

  

 

 

 

Sur les bords du Lac Huron

Le St Jacobs Farmers Market

 

 

  Nous rejoignons Niagara Falls le 6 septembre en fin d'après midi et nous nous installons dans un des campings de la ville. Le lendemain nous prenons le bus juste à la porte du camping et il nous dépose à Table Rocks, juste en face des chutes d'eau. Tout est "clean", tiré au cordeau. Le soleil resplendissant  ajoute à la beauté des lieux. La tumultueuse rivière Niagara se divise en deux bras à cause de l'ile de Goat Island et donne naissance aux 2 chutes d'eau, une du côté américain, et la plus grande, la Horse Shoe fall du côté canadien.

 

 

                                                                                                                                                                                                                                                       La Horseshoe Fall

 

 

La longue promenade qui borde la chute permet de pleinement apprécier le spectacle. C'est beau, mais excessivement touristique, car la ville veut se donner des airs d'un petit Las Vegas: casinos, salons de massages ( non remboursés par la Sécurité Sociale..), et les nombreuses attractions du genre: Maison de Frankenstein, Maison Hantée, .....

 

  Chutes du Niagara    

 

  Ayant du temps devant nous pour rejoindre Toronto , nous longeons la rive du Lac Erie, mais elle est beaucoup moins abordable que celle du Lac Huron: beaucoup de propriétés privées. Par contre la campagne est très agréable et aux traditionnelles cultures de soja, maïs , blé et fourrage pour les animaux, s'ajoutent les champs de tabac et d'immenses champs d'asperges ( mais ça n'est pas la saison). Le mardi , en remontant vers Toronto, nous traversons Paris...., mais ici, pas de périph, ni d'embouteillages, allez savoir pourquoi. Nous passons la nuit dans un camping aménagé dans un parc  de Conservation de la Nature: immense et superbe, au milieu des lacs et des bois, des écureuils gambadant dans tous les coins...un petit paradis. Le plus surprenant, c'est qu'à l'entrée du parc il n'y a personne: devant la guérite, une boite en bois renferme des enveloppes et le tarif d'accès au parc et/ou au camping, et chacun dépose scrupuleusement le montant de son séjour dans une enveloppe qu'il glisse dans une petite boite métallique, déjà pleine à ras bord....Sans être mauvaise langue, je ne pense pas que ce système fonctionnerait en France.....

 

  En passant par Oakville, nous allons visiter l'entrepôt où Ch'tiland va passer 6 ou 7 mois. Arrivés à l'adresse communiquée par la société de gardiennage, il y a bien des commerces, mais aucun panneau indiquant la société ECCS...., au numéro indiqué, il y a les bureaux d'une entreprise de modules en PVC.....on se renseigne et apprenons que ECCS a bien un dépôt là, mais n'en fait pas mention. On frappe à la porte, un jeune homme nous ouvre, et quand nous voyons les véhicules garés dans l'entrepôt, on comprend qu'ils ne veuillent pas attirer l'attention de quelconques voleurs. Il y a bien quelques camping cars, mais aussi une Bentley, une Porsche et 5 vieilles voitures de collection, cachées sous des protections en toile qui épousent parfaitement les courbes des belles qu'elles protègent. Le site est sécurisé, alarmes sur toutes les ouvertures et vidéo surveillance. En hiver, le local est chauffé et on nous garantit une température minimum de +10°C.

 

 

 

Nous déposerons donc Ch'tiland ici dimanche à 19h, et le jeune homme qui nous a ouvert, viendra nous déposer directement à l'aéroport. Le service est à la hauteur du tarif, rien à redire. Nous repartons en direction de Milton où nous allons passer les 4 dernières nuits de notre séjour canadien, en nettoyant et préparant le Land et en faisant nos valises....

 

 

 

 

 

 

 

 

 

En 3 mois de promenade tranquille nous avons parcouru 10000 kilomètres, et juste visité un tout petit bout d'un immense pays qui nous a conquis par la beauté des sites que nous avons vus, et par la gentillesse de ses habitants.  Nous prévoyons de poursuivre notre virée canadienne à compter de Juin l'an prochain....si l'hiver est bien fini....

  

   

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