BOLIVIE URUGUAY ARGENTINE

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Janvier Février Mars 2012

Argentine:Mar del Plata,Pucara de Tilcara, La Quiaca;

 Bolivie: Tupiza,Sud Lipez, Salar d'Uyuni

 

Préambule:

Les fêtes de fin d'année se sont déroulées à merveille, Stéphanie Cédric, Thibault et Léa ont visité les chutes d'Iguazu, Mélanie et Lina ont découvert Mar del Plata avec Benjamin qui, lui , connaissait déjà. Tous ont profité des plaisirs de la plage par 30°C, alors qu'en France il pleuvait et faisait froid. Nous avons été ravis d'avoir toute notre petite famille avec nous pour ces fêtes.

 

La Carette Family

Quand les enfants furent repartis vers la vieille Europe, nous avons entrepris la préparation de notre troisième périple. Cà à d'ailleurs plutôt mal commencé: le dimanche 15 janvier, alors que le Land était garé devant l'appartement, la vitre passager vole en éclats...et l'autoradio disparait du même coup...; heureusement dés le lundi nous trouvons un atelier de pose de pare brises qui à la vitre en stock. Le mardi , Ch'tiland reçoit 4 amortisseurs neufs renforcés pour attaquer les pistes boliviennes. Je profite entre temps pour réinstaller mon détendeur de gaz français, et poser les pièces que Benjamin m'a rapporté de France pour la chaudière...et ça marche: plus d'explosions ni de fumée noire, la chaudière Truma refonctionne parfaitement. Je change également les deux anciennes batteries de récupération qui équipaient la cellule et installe 2 batteries Optima de 75Ah chacune ( c'était les dernières disponibles sur Buenos Aires, car le gouvernement a fortement limité les importations ). Nous pensons décoller le samedi 21 vers midi, aussi le vendredi j'en profite pour faire refaire l'alignement et l'équilibrage des 4 roues. Pour finir nous sommes prêts à partir le samedi vers 20h pour une courte étape d'une centaine de kilomètres, histoire de quitter Mar del Plata et de commencer la troisième étape. Au bout de quelques kilomètres sur l'autoroute ( bien grand mot) qui relie Mar del Plata à Buenos Aires, un léger cliquetis attire mon attention; on s'arrête, fait le tour du véhicule: rien d'anormal; on repart, le bruit augmente, nouvel arrêt dans le noir et sous la pluie, on ne voit rien d'anormal...Quelque kilomètres plus loin, le bruit devenant de plus en plus fort, on décide de rebrousser chemin, et passons la nuit dans le Land, dans une rue relativement calme de Mar del Plata. Le lendemain matin, accompagné de Pepe, nous faisons une inspection approfondie du Land...pour finalement découvrir que les boulons d'une des roues sont desserrés, et que 2 d'entre eux sont sur le point de tomber. Le garage qui à fait l'alignement et l'équilibrage des roues à , tout simplement, oublié de rebloquer une des roues!!!!! Frisson rétroactif, car on se dit que si nous avions poursuivi notre route au lieu de faire demi tour, on avait toutes les chances de finir dans le décor....

Du 22 au 26 janvier 2012:C'est le dimanche vers midi que nous prenons la route pour aller rejoindre nos amis Solange et Michel qui nous attendent du côté de Salta. Le soir nous avons passé Buenos Aires et couchons au Camping de l'Hirondelle , sur les bords du Tigre. Le lundi nous traversons la Pampa humide, couverte par les champs de soja, le mardi nous nous arrêtons à Cordoba, car le garage qui à "oublié" de rebloquer notre roue à Mar del Plata à contacté un collègue à Cordoba qui gracieusement redépose les 4 roues pour vérifier que les trous de jantes ne se sont pas ovalisées; on en profite pour permuter les roues avant avec celles de l'arrière. Cette fois çi, le blocage des roues est suivi de très près....Le mercredi , nous entrons presque par hasard dans la petite ville de Simoca, pour échapper un peu à la monotonie de la route, et remontons dans le temps...

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Dans les rues de Simoca

Dans cette petite agglomération rurale où toute la vie économique est basée sur les cours du blé, du soja, du maïs et du sorgho, les personnes d'un certain âge continuent à se déplacer dans des "sulkys" tirés par un cheval....le long des trottoirs on trouve garés côte à côte, pick up, mobylettes et voiture à cheval....ça a un petit air du Far West...Les chevaux attendent patiemment leurs propriétaires, les pattes avant entravés par une cordelette. On attaque la montagne pour rejoindre Tafi del Valle et Cafayate; en 3 heures de temps on passe d'une altitude de quelques centaines de mètre à plus de 3000...C'est le jeudi qu'après avoir traversé Salta et Jujuy, nous retrouvons enfin Solange et Miche, après un parcours de 2250 km. La troisième étape de notre aventure sud américaine va enfin pouvoir commencer.

  Simoca

  De Tafi à Amaicha del Valle

  La Quebrada de las Conchas

 

Vendredi 27 janvier 2012: Après une bonne nuit, nous retournons à Jujuy pour faire quelques provisions et trouver un interrupteur d'éclairage pour le Land, celui d'origine venant de nous lâcher. En début d'après midi nous partons vers Purmamarca.

 

Empilements colorés

Nous garons les véhicules et partons visiter le village et le marché artisanal, mais au retour: mauvaise surprise: on nous a fracturé la portière du Land...et les 2 GPS avec supports et câbles, le téléphone, un étui à lunettes vide et un porte monnaie avec un peu d'argent ont disparu....Les voleurs ont même pris le temps de fouilles dans les papiers qui étaient également enfermés dans la cubby box pour prendre les modes d'emploi des GPS...Bien sur, personne n'a rien vu....On fait une déclaration au poste de police et 2 agents viennent prendre des photos de la serrure forcée....On repart en direction de Tilcara, mais entrons par curiosité dans le village de Maimara, et là, nous nous trouvons bloqués derrière un défilé de gauchos qui se rend sur la place du village pour une célébration. On se gare, sortons nos appareils photo et assistons à la cérémonie: discours, embrassades, remerciements., danses..Ce sont les sociétés "gauchesques" de Maimara et des environs qui organisent cette rencontre qui doit durer 3 jours. Nous posons nos CC dans le camping du village et le soir retournons assister à la soirée entre gauchos dans un hangar : nous sommes les seuls "touristes": danses et chants se succèdent devant un parterre d'hommes et de femmes en ponchos, certains enfants dorment déjà sur des couvertures, au milieu des harnachements des chevaux. C'est une fête authentique, de gens qui vivent et assument pleinement leur statut et leurs traditions.

 

 

Samedi 28 janvier 2012: Nous sommes à 2450m d'altitude, et au réveil, nous avons mal à la tête( non, on a pas trop picolé la veille...) on prépare donc un thé de coca, ( une dizaine de feuilles de coca dans 1 litre d'eau chaude) et le mal passe, mais on se sent quand même un peu oppressés.

 

 

Le Pucara de Tilcara

 

Nous allons jusqu'à Tilcara pour visiter le Pucara ( forteresse d'époque pré incaïque), la restauration du site a été bien faite et on peut imaginer comment vivaient les autochtones il y a plus de 1000 ans. A l'entrée d'Humahuaca nous croisons un Toy avec une cellule Azalaï: Grain de Sel 2, conduit par Alain et Babeth Potelle. On discute de nos circuits, Alain est tenté de se joindre à nous pour la boucle vers le Sud Lipiez, mais Babeth est un peu réticente. On se quitte, et nous allons nous installer au camping Bella Vista ....pour voir arriver 10 minutes plus tard Grain de Sel et ses occupants. On passe une agréable soirée à 6, Alain et Babeth nous parlent de l'Afrique où ils ont passé la plus grande partie de leurs vies professionnelles.

 

Dimanche 29 janvier: Petit passage par la station YPF qui dispose d'un WiFi pour rattraper un peu du retard accumulé sur le site, puis ballade dans les vieilles rues d'Humahuaca . Alain et Babeth nous rejoignent pour nous annoncer qu'ils abandonnent l'idée de faire le sud lipiez avec nous, Babeth supportant mal l'altitude, ils préfèrent redescendre vers l'Argentine de suite. Nous nous mettons en route pour Tres Cruces ( 3780 m)et Abra Pampa; c'est le grand plateau, fermé de chaque côté par des montagnes aux couleurs magnifiques.

 

 

 

On pousse jusqu'à La Quiaca où nous pensons trouver un camping, mais il n'y en a pas, alors on

s'installe sur une des places de la ville et y passons une nuit très tranquille.

 D'Humahuaca à la Quiaca

Lundi 30 janvier: On complète les pleins de gas oil avant de passer la frontière, car il semble qu'il y ait des restrictions pour les touristes étrangers en Bolivie. Nous passons la douane à Villazon, ville contigüe à La Quiaca. Le changement est brutal: les "cholitas" sont partout...ces femmes, emblème de la Bolivie, avec leurs jupes reposant sur plusieurs jupons, leurs tabliers, leurs longues tresses noires et l'incontournable chapeau melon vissé sur la tête....Les formalités durent une heure et demi, et nous entrons en Bolivie. Premier arrêt pour changer de l'argent à un distributeur et aller dans une pharmacie pour acheter des comprimés de Sorojchi Pills, le remède casi souverain contre le mal d'altitude, car dans les jours qui viennent nous allons nous balader entre 3600 et 5000 m...Dix kilomètres après la frontière, on tombe sur notre premier "bloqueo", sport national bolivien qui consiste à bloquer une route pour exprimer son mécontentement. Ici il semblerait que c'est un problème d'urbanisation qui suscite la colère des manifestants. Il attendent l'arrivée du maire de Villazon pour négocier la levée du barrage. On en profite pour déjeuner et regarder passer les taxis de Villazon qui viennent offrir leurs services aux passagers des bus bloqués de l'autre côté du barrage....Le malheur des uns..........Après 2h30 d'attente, le barrage est levé. On s'attendait à une route en mauvais état, mais agréable surprise la route est parfaitement asphaltée jusqu'à Tupiza. Il y a en Bolivie un péage sur la plupart des routes,....mais rien à voir avec ce qui se pratique en France...

Scène de rue à Tupiza

En début d'après midi nous sommes à Tupiza, où, après avoir garé nos véhicules dans la rue principale, nous entreprenons le tour des agences de tourisme qui organisent les circuits vers le salar d'Uyuni et le sud Lipiez ( voir infos dans la rubrique Infos pratiques). Notre choix s'arrête sur Tupiza Tours, et date est prise pour un circuit de 5 jours qui débutera le surlendemain. Sur les conseils de la jeune fille de l'agence nous allons garer nos camions au bord de la rivière, prés d'un poste de police, où nous passons une nuit calme....sous un orage violent qui ne s'arrêtera qu'au petit matin.

 Cholitas

Entrée en Bolivie

Mardi 31 janvier: On passe à l'agence pour faire la connaissance du chauffeur/guide qui va nous emmener pendant 5 jours dans le sud lipiez. Marco est là, avec son Land Cruiser de 1999, en excellent état et parfaitement entretenu. C'est son épouse Maria qui sera notre cuisinière. Marco conduit ce véhicule depuis près d'un an et effectue le circuit de 4 ou 5 jours toutes les semaines...et ce depuis 7 ans. Nous allons garer nos véhicules dans la cour fermée de l'hôtel El Refugio qui appartient à la chaîne propriétaire de l'agence de tourisme. Moyennant la location  d'une chambre ( 70 Bolivianos, soit env 7 euros) pour une nuit, nos véhicules sont à l'abri pendant toute la durée du circuit, avec fourniture d'électricité pour le frigo et l'usage pour nous des sanitaires et douches (en parfait état). Le reste de la journée est consacrée à Internet ( gratuit à l'hôtel Mitru où est hébergé l'agence de tourisme...) et à la préparation de nos sacs.

Mercredi 1 février: Solange ayant du mal à s'acclimater à l'altitude, et ayant été malade toute la nuit nous repoussons notre départ d'une journée. Nettoyage du Land, lessive et mise à jour du site occupent la journée. Tupiza est une petite ville très sympathique , assez animée, où la vie est rythmée par la sirène du dépôt de train qui sonne à 7h15 du matin pour dire aux ouvriers de se dépêcher pour ne pas être en retard..., à 7h30 pour le début du travail, à 12h, à 14 h et à 18 heures pour l'arrêt et pour la reprise du travail..

Jeudi 2 février: A 8h, Marco et Maria sont devant notre "parking/hôtel", on charge nos sacs sur le toit du Land Cruiser dans une bâche étanche. Le toit est déjà occupé par 2 énormes bidons d'essence de 50 l unitaire, la bouteille de gaz , le matériel nécessaire pour la préparation des repas, la pelle et la pioche pour les désensablages et désembourbages possibles....La sortie de la ville est assez homérique car de nombreuses rue sont noyées et coupées à la circulation . Il y a un péage pour quitter la ville par une piste en terre totalement défoncée..On s'engage dans la Quebrada Palala ( 2900m) aux parois rouges et déchiquetées, puis vient la vallée du Rio San Juan del Oro avec ses cultures de maïs.

A 4400m d'altitude..

A 10h nous sommes déjà à 4400m d'altitude, et notre chemin nous fait passer devant différentes mines d'or et de cuivre. Nous passons par les villages de Cerrillos et Polulos aux maisons d'adobe et toitures couvertes de "paja brava".

Murs d'adobe, toitures en "paja brava"

Aux alentours de 17h nous arrivons à San Antonio de Lipez où nous attend notre premier "hospedaje": auberge rustique pour le moins...Maria nous prépare un thé avec des petits gâteaux en attendant l'heure du repas. Les lits n'ont pas de draps, mais disposent de 3 couvertures en laine de lama. Il pleut une bonne partie de la nuit, mais, malgré les portes qui ne ferment pas, nous n'avons pas froid sous nos 15kg de couvertures....

  Quebrada de Palala et Vallée de la lune

  Villages de Cerrillos, Polulos, Rio San Pablo et San Antonio de Lipez

 

Vendredi 3 février: Réveil à 6h15, toilette mini ( vive les lingettes) et départ à 7h30 après un bon petit déjeuner. Une petite heure plus tard nous arrivons aux ruines de l'ancienne ville de San Antonio Viejo ( encore appelée Le Village Fantôme...), fondée par les Espagnols pour exploiter les mines d'or et d'argent des environs, en employant une main d'oeuvre locale réduite en esclavage. Lors de la guerre d'indépendance la ville, qui comptait aux alentours de 5000 habitants, a été abandonnée et les mines ont été envahies par les eaux. Quelques filons ont été exploités jusqu'en 1980 puis abandonnés pour un nouveau site plus rentable. Les ruines sont le terrain de jeux des "vizcachas", genre de lièvres à longue queue, qui prolifèrent ici.

Couple de vizcachas

Le terrain est parsemé de "yareta", genre de mousse vert fluo, qui, parait il peut vivre plus de 3000 ans, et devient un excellent combustible quand elle meurt. Nous atteignons le plateau "el Mestisso" qui est totalement inaccessible par temps de pluie. Nous observons des "Tucu tucu", oiseaux des neiges, dont le chant, parait il, fait venir la pluie....

Parque Eduardo Avaroa Alt: 5000m

En milieu de matinée nous entrons dans le Parc National Eduardo Avaroa à 4950m d'altitude, puis nous redescendons jusqu'à la "Laguna Celeste", au pied du volcan Uturuncu  qui culmine à 6008m. La lagune abrite de nombreux flamands roses, mais ils ne se laissent pas approcher, et s'envolent au moindre bruit. Vers 16 h nous arrivons à Quetena Chico où nous passerons la nuit.

  San Antonio Viejo et les vizcachas

  El Mestizo et Parque Eduardo Avarao (5000m)

 Laguna Celeste

Samedi 4 février: Un petit coup d'eau ( très) froide sur le museau, et nous voila en route jusqu'à Villa Esperanza, où nous nous arrêtons devant un enclos où sont parqués les lamas d'une famille d'éleveurs locaux.

 

Lama sympa...

Dans cette région de la Bolivie, les familles d'éleveurs possèdent généralement de 5 à 600 bêtes et vivent de la vente de la laine et de la viande. Le lait n'est pas commercialisé car la femelle lama n'a de lait que pour nourrir son petit. Nous retrouvons des flamants sur la lagune Hedionda.

Poussez vous, j'décolle!!!!

Sur la lagune Kollpa, on extrait un minéral ( nommé Kollpa, ça parait évident), en fait un carbonate de sodium et de soufre qui sert dans l'industrie des shampoings. Nous n'avons pas été vérifier si les plumes des flamants roses étaient plus douces, mais c'est sur "qu'elles le valent bien..". Sur le salar de Challviri, c'est le borax qui est extrait: il entre dans la composition des céramiques et du verre auquel il apporte de la transparence. La production de ce salar est exportée vers le Chili très proche. Il est surprenant de constater que l'altiplano bolivien qui se situe entre 4 et 5000 m  et qui est d'un abord assez hostile regorge en fait de richesses: or, argent, zinc, antimoine, étain, borax.....et que des camions parcourent cette zone totalement démunie de routes et d'infrastructures ( pas de ponts, encore moins de stations services...). Nous passons devant la lagune Polkes sans nous arrêter pour profiter de ses thermes car la petite piscine où sortent les eaux chaudes est déjà occupée.

 

La Laguna Verde

La laguna Verde, au pied du volcan Licancabur (5960m) n'abrite aucune vie, car elle contient un très fort taux d'arsenic....( "Buvez, Belle Maman, c'est bon pour vos rhumatismes...). Dés que le vent souffle à sa surface, les minéraux qu'elle contient se mettent en suspension, et la lagune sa pare d'un joli manteau vert qui peut la recouvrir entièrement, selon  la force du vent. A l'aller, comme au retour de la laguna Verde, nous traversons le "Désert de Salvador Dali", ainsi nommé car les couleurs et les formes des rochers et montagnes pourraient avoir inspiré "Le Maître".

Aire de repos

C'est dans ce décor magnifique que nous faisons notre halte "casse croûte" Nous montons jusqu'à 4850m pour voir les geysers de Sol de Manana. Les forages ont déjà été effectués et bientôt il devrait y avoir ici une usine géothermique qui produira de l'électricité pour alimenter les villages avoisinants.

 

Geysers Sol de Manana

On passe encore une fois au delà de 5000m avant de redescendre vers  la Laguna Colorada, (de couleur rouge, comme son nom l'indique pour les hispanistes..). Ce sont des algues microscopiques qui sont responsables de la coloration, et les flamants s'en régalent, ils sont donc très nombreux dans les parages. Nous coucherons dans un hospedaje de Villa Mar

  Elevage de lamas et pampa noyée

  Flamants roses, lagunes Hedionda, Kollpa et Polkes

 Laguna Verde

 Le désert de "Salvador Dali"

 Geysers, flamants et Villa Mar

 

Dimanche 5 février: Ce dimanche, c'est le tour des formations rocheuses aux formes tourmentées :d'abord une pseudo "Coupe du Monde" ( rappelez vous 1998...1,2,3....zéro), puis un chameau, à proximité des champs de quinoa ( le blé des Andes, très riche en protéines..).et enfin une soit disante "ville perdue".

Où se cache le chameau ?

On roule dans la pampa noyée, il n'y a plus vraiment de piste; certains se plantent et doivent attendre qu'un véhicule compatissant veuille bien les prendre en remorque pour les sortir de ce mauvais pas.

Evacuation : les femmes d'abord !!!

On double un véhicule abandonné par ses passagers....et 20m plus loin, c'est nous qui sommes plantés sur une touffe d'herbe cachée sous l'eau.. heureusement, un véhicule de la même agence que la notre nous passe une sangle et nous tire d'affaire. Au gué suivant, prudents, on regarde où passent les autres et on suit le même chemin.

 

El Anaconda Dormido

On retrouve de nouvelles formations rocheuses dans la Valle de las Rocas, puis, après avoir ouvert et refermé quelques barrières entre les champs de quinoa, nous arrivons à la  Quebrada de la Serpiente ( encore appelé l'Anaconda Dormido), un promontoire rocheux surplombant le lit tortueux d'une rivière. L'endroit est magnifique, mais il faut faire attention où on met les pieds.....Une forte pluie nous oblige à chercher un abri pour le repas du midi à Villa Alota, puis nous passons en face de la mine d'or et d'argent de San Cristobal, la plus grande et la plus moderne de Bolivie. A l'arrivée à Uyuni, passage obligé par le cimetière des trains...Uyuni a été dans le temps un important noeud ferroviaire, avec un atelier de réparation pour le matériel roulant. L'atelier a fermé et les locos sont restées; elles rouillent doucement sous le soleil des Andes.

Vendeuse de feuilles de coca

Arrivée à l'hôtel (un cran au dessus des Hospedajes et Hostales utilisés les jours précèdents..) et petit tour en ville avant le repas du soir.

   Formes rocheuses étranges..

   Plantage

  El Anaconda Dormido

  Cimetière des trains et Uyuni

 

Lundi 6 février: On embarque à 6:30 sans prendre le petit déjeuner, direction: la salar d'Uyuni, ou tout du moins la petite partie  qui est ouverte aux visiteurs. En cette époque de l'année, à cause des pluies importantes qui tombent sur la région, la plus grande partie du salar est noyée sous plusieurs dizaines de centimètres d'eau, voir en certains endroits sous plus d'un mètre d'eau. Impossible de s'y risquer, même en convoi. Il faudra attendre au mieux la fin mars avant de pouvoir circuler sur les 12500 km2  ( soit à peu près l'équivalent de 2 départements français ) de la plus grande surface plane de la planète, à 3656m d'altitude....

Reflets dans le salar d'Uyuni

Quand on arrive le soleil est encore caché derrière les nuages et le salar est de couleur grisâtre, pas très engageant...Nous passons devant l'ancien Hôtel de sel que l'on visitera au retour et partons nous poser un peu à l'écart de la foule de véhicules qui commencent à arriver. Pendant le petit déjeuner que nous prenons, les pieds trempant dans quelques millimètres de saumure, les nuages laissent enfin passer le soleil et le ciel s'embrase. Nous sommes sur un immense miroir et nuages et montagnes se reflètent dans l'eau; il est presque impossible de distinguer la ligne d'horizon. Rien n'arrête la vue qui va se perdre à l'infini. On se sent infiniment petit sur cet immense désert blanc. Après les traditionnelles photos à effets d'optique qui ne font rire que les grands enfants que nous sommes restés, nous faisons un petit arrêt à l'hôtel de sel  qui continue à fonctionner en toute illégalité, car il n'y a pas d'eau ni de sanitaires possibles en cet endroit. La propriétaire n'est censée vendre que des boissons et de l'artisanat en ce lieu, mais les quelques chambres sont occupées par une bande de jeunes japonais, tous équipés de bottes de caoutchouc en guise de pantoufles....

Murs en blocs de sel

Ici, tout est en sel: les murs, les meubles.., blocs de sel brut ( qui n'absorbe pas l'humidité), cimentés entre eux par un mortier de sel broyé mélangé d'un peu d'eau. Vers 11 heures nous quittons le salar pour reprendre la route vers Tupiza.  Nous pensions que le trajet Uyuni/Tupiza, n'allait être qu'une simple liaison sans grand intérêt....erreur grossière!!! Ca commence par un arrêt "touriste" devant les échoppes d'artisanat du village de Colchani, puis nous retraversons Uyuni avant d'emprunter la piste qui doit nous ramener à Tupiza. La piste est très boueuse, en raison des fortes pluies qui tombent pour ainsi dire toutes les nuits dans cette région. En arrivant devant le Rio Capilla: impossible de passer, le débit est trop important et une voiture est déjà coincée au milieu de la rivière.

 

En fâcheuse position....

Seule chose à faire: attendre que le niveau baisse....Il y a déjà une quinzaine de véhicules qui attendent de notre côté et un bus et 2 camions sur la berge opposée. On en profite pour casser la croûte puis allons nous poster sur la berge. Outre les occupants des véhicules, la casi totalité des habitants du village est là, et chacun explique à l'autre le meilleur endroit pour passer!!!. Après plusieurs tentatives, le chauffeur du véhicule coincé au milieu du rio, réussi à le redémarrer et à se sortir de ce mauvais pas. Une bonne heure et demi plus tard, les remous paraissant perdre un peu de puissance, un véhicule tente le passage , et passe. Marco nous fait signe de remonter en voiture , on tente le coup....On avance sans problèmes jusqu'aux 2/3 de la largeur avec de l'eau au ras de la caisse, puis entrons dans le courant principal, et là, l'eau monte jusqu'à mi portières...suspense...on sent la force du courant qui cherche à nous pousser de côté, mais Marco accélère, et ça passe. On ressort sur la piste du côté opposé et on voit les spectateurs sur l'autre rive nous faire des signes...Il nous aura fallu plus de 3 heures et demi d'attente pour pouvoir passer ce rio; il parait que parfois il faut attendre de 1 à 3 jours.....Nous arrivons au lieu dit "La Cumbre" et découvrons un paysage magnifique de canyons creusés dans l'argile. Nous traversons ensuite le village minier d'Atocha . En passant un petit rio, Marco nous propose un arrêt pour nous dégourdir les jambes...et en profite pour nettoyer à grande eau le Land Cruiser qui en a bien besoin. Il veut rentrer à Tupiza avec un véhicule "nickel" ,  son prestige est en jeu....

Les beautés de la géologie...

Le reste de la route est une succession de points de vue magnifiques, montagnes aux couleurs changeantes entrecoupées par des parcelles de culture de quinoa, maïs, fèves...A 19h Marco et Maria nous redéposent devant notre hôtel. Ce circuit de 5 jours est, à ce jour ,assurément le plus beau que nous ayons jamais fait, tant par la beauté des paysages et des sites, que par leur succession sans aucun temps mort. Nous avons en outre profité d'un guide qui connaissait parfaitement son sujet et a souvent devancé nos questions sur la faune, la flore, la géologie des sites...Si l'envie de venir visiter le sud lipez vous tente, un seul conseil: ne le faites pas avec votre propre véhicule, vous passeriez à côté d'endroit magnifiques qui ne sont indiqués sur aucune carte, ni dans aucun guide Pour info, ce circuit nous a coûté 1500 bolivianos par personne, soit environ 150 euros par personne pour 5 jours ( oui, oui, 30 euros par jour et par personne..), tout compris: véhicule, carburant, repas, logement...et les délicieux "panqueques" de Maria en prime...

  Le salar d'Uyuni

  Hôtel de sel

  Les aléas de la route

  Retour à Tupiza  

7 et 8 février: Nous restons 2 jours avec nos camping cars dans la cour/parking de l'hôtel, à trier nos photos, et à avancer sur la mise à jour des sites...On en profite aussi pour se balader dans Tupiza qui est une petite ville qui nous plait bien: gens chaleureux, pas stressés....Le marché central couvert regroupe une multitude d'échopes, regroupées par spécialités : tout s'empile sur un minimum d'espace et se vend au poids ou à l'unité: vous pouvez acheter 3 clous si vous n'en avez pas besoin de plus....A part 2 ou 3 "parrillas", il semble que la totalité des restaurants soient des pizzerias...., la cuisine bolivienne (tamales, humitas, pique macho....) se consomme uniquement dans la rue: les cuisinières installent leur gaz et leurs marmites sur un coin de trottoir et servent, à la demande les passants qui mangent "sur le pouce".

 

Jeudi 9 février: On devait poursuivre notre route vers Potosi, mais au réveil, Michel nous annonce que Solange a été malade toute la nuit , qu'elle a du mal à respirer et qu'ils décident de rebrousser chemin vers l'Argentine pour perdre de l'altitude. Nous, sans GPS ( et sans possibilité d'en trouver un avant d'arriver à La Paz), et en pleine saison des pluies, décidons également de rebrousser chemin, et de reprendre notre découverte de la Bolivie à notre retour en Octobre. On plonge donc dans les cartes et élaborons un nouveau circuit: redescendre jusqu'à Salta que nous avons by passée à l'aller, car on tient à visiter le musée du MAAM ( Museo Arqueologico de Alta Montana), érigé il y a quelques années pour accueillir les 3 momies congelées d'enfants incas offerts en sacrifice aux divinités, et découverts en 1999 au sommet du Mont Llullaillaco à 6739 m. Nous descendrons ensuite passer quelques jours dans les sierras de Cordoba , avant de piquer à l'est vers l'Uruguay où nous ferons les papiers de sortie du Land, avant de rentrer à nouveau en Argentine pour 240 jours ( il faut bien calculer, car la naissance de notre prochain petit enfant est prévu pour début septembre, et nous tenons à pouvoir pouponner un peu avant de revenir en Amérique du Sud). En milieu de matinée, on quitte Tupiza et sommes avant midi à la frontière que l'on passe beaucoup plus rapidement qu'à l'aller. Nous refaisons en sens inverse la route La Quiaca/Jujuy.

Tranches napolitaines

On s'arrête à tout hasard à Purmamarca , voir si la police aurait mis la main sur nos voleurs!!!!; réponse du policier de service: "Non, on ne nous a rien rapporté....." .  L'avant veille, des pluies se sont abattues sur la région et plusieurs villages, dont Purmamarca ont été envahis par des torrents de boues. Les étals de la place du marché ont été balayés, les rues sont encore remplies de boue rougeâtre, des ouvriers essayent de déboucher à la main et au seau les quelques égouts qui collectent les eaux de pluie du centre du village et qui sont complètement obstrués. Plus loin des gens abattent des pans entiers de murs en adobe dont les bases ont été sapées par l'eau et qui menacent de s'effondrer sur les passants.. Triste spectacle...

  Retour en Argentine

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Vendredi 10 février: Nous quittons Jujuy et allons nous installer au camping de Salta. En route nous n'avons pas pu charger de gas oil, car les stations sont en manque chronique de carburant....alors que l'Argentine exporte du pétrole... Il parait que le parc automobile argentin a très fortement augmenté au cours de ces dernières années, et que les capacités de raffinage n'ont pas été augmentées en temps voulu pour faire face à cette nouvelle demande....

Les Argentins sont très fiers de leurs couleurs nationales

En fin d'après midi un taxi nous dépose au centre ville de Salta, et nous allons diner et assister au spectacle de musique du plus fameux "boliche" de toute l'Argentine: le "boliche" de Balderrama, une institution qui fête cette année ses 59 ans d'existence. Une viande excellente et un spectacle de qualité pendant 5 heures et demi... une superbe soirée.

  Soirée au Boliche Balderrama

 

Samedi 11 février: Vue l'heure matinale de notre coucher, le petit déjeuner vire au "brunch", et une bonne partie de ce qui reste de la journée est consacré à Internet.....Vers 17h , un taxi nous dépose en ville et nous allons visiter le MAAM. Ce petit musée est remarquablement agencé , et présente à tour de rôle l'un des 3 enfants qui y sont "cryopréservés", Les corps ont été placés dans des capsules spéciales en polycarbonate scellées, contenant un air raréfié en oxygène ( comme à 6700m d'altitude), maintenues à -20°C, et traitées pour filtrer les UV et IR....C'est poignant de contempler  ces enfants sacrifiés il y a plus de 500 ans et qui semblent simplement endormis. Nous réagissons avec notre sensibilité d'humains du XXI ème siècle, mais à l'époque ces enfants étaient vénérés à l'égal des divinités, car ils étaient les messagers des vivants auprès des dieux...

La cathédrale de Salta, la linda, de nuit.

Le soir nous décidons d'assister à un deuxième spectacle de musique folklorique à "La Panaderia del Chuna" ; la viande est toujours aussi bonne, mais le spectacle très en dessous de celui que nous avons vu à Balderrama.( ce choix n'engage que notre propre responsabilité..)

 

Dimanche 12 février: Solange et Michel ont décidé de rester une journée de plus à Salta, et j'ai grande envie de refaire la route Salta-Cachi-Seclantas-Molinos, que nous avions fait en Ford F100 ien 2002. C'est une portion mythique de la Ruta 40. On se donne donc rendez vous au camping de Cayafate. Avant de quitter Salta nous faisons le tour des 2 centres commerciaux  de la ville pour trouver un GPS, en remplacement de ceux qui nous ont été volés .  Nous trouvons finalement notre bonheur et prenons la route de Cachi.

 

Une des églises des vallées Calchaqui

D'abord la route 68 jusqu'à El Carril, puis la 33, avec  la Cuesta del Obispo ( la côte de l'évêque) et ses innombrables lacets qui nous font passer de 1200m à 3350m  en peu de temps. Certains croisements sont délicats, mais chacun y met du sien et Ch'ti land fait son petit effet auprès des nombreux chauffeurs croisés. On récupère la RN 40 à Payogasta et arrivons à Cachi en début de soirée. La ville semble toujours figée dans le temps, et sur la place, face au musée et à l'église, on s'attend presque à voir apparaitre un conquistador espagnol avec sa cuirasse et son casque.....Certaines rues sont coupées à la circulation car ce soir est prévu un corso pour le carnaval des enfants, malheureusement, la pluie vient tout gâcher et le corso est annulé....

   La Cuesta del Obispo

 

Lundi 13 février: La matinée est consacrée à une grande balade dans la ville. On a un peu la sensation de vivre à une autre époque..

Le musée archéologique de Cachi

.En sortant de Cachi, la "route" se transforme en piste étroite, sinueuse, défoncée en de multiples endroits, avec des passages à gué de plus en plus fréquents. Depuis les dernières grosses pluies, il y a quelques jours, un rapide passage de bulldozer a rétabli le chemin qui était coupé en de multiples endroits par des effondrements de la route ou des éboulis. Par endroit, le "bull" a directement tracé une déviation en "hors piste" pour contourner des coulées de boues encore infranchissables ou des mares d'eau au fond insondable....

La route nationale 40, la plus longue d'Argentine

Je m'amuse comme un petit fou, et j'ai la sensation que Ch'ti Land prend également un grand plaisir à circuler sur une piste faite à sa mesure...il est dans son élément naturel.....A Molinos nous retrouvons avec plaisir l'ancien hôtel provincial où nous avons déjà séjourné 2 fois lors de nos précédents voyages en 2002 et 2004, ainsi que l'église aux murs d'adobe et charpente en bois de cactus. A notre grand étonnement le confessionnal en bois de cactus n'est plus là, mais Michel nous confira plus tard qu'il était encore à sa place lors de leur passage en décembre...Mystère à éclaircir...En arrivant dans le village d'Angastaco, la rivière est en cru, une partie du débit passe sous le pont existant, mais le reste s'écoule hors du lit et recouvre la route. Un camion de "Vialidad" est là et remorque sur 150m,  les véhicules particuliers qui ne peuvent passer seuls, car l'eau arrive au niveau des portières des voitures et la force du courant risque d'entrainer les véhicules les plus légers. Compte tenu de notre hauteur et de notre poids, nous traversons seuls, les pneus du Land accrochant bien le fond caillouteux de la piste. Ca passe sans problème...mais on se sent quand même soulagés quand on rejoint la terre ferme....

Quebrada "Corte El Canon"

Nous attaquons ensuite la superbe succession des quebradas de roches blanches:le "corte el canon", la quebrada "Las flechas", avec ses plaques rocheuses dressées vers le ciel comme une volée de fléches,le "corte La flecha", la quebrada "El Estanque"...Le paysage est magnifique, désert de roches blanches....la piste grimpe à l'assaut des formations rocheuses, et la pente est telle que plusieurs fois il nous faut passer en "première courte" pour réussir à monter la pente...Nous traversons encore les villages de Santa Rosa, la Merced, San Carlos et arrivons finalement aux abords de Cafayate où gronde l'orage. En traversant Cafayate, nous constatons qu'il a énormément plu il y a peu de temps car il y a de 20 à 40 cm d'eau dans toutes les rues. Les trottoirs sont submergés par endroits et les commerçants essayent d'empêcher l'eau de rentrer dans les magasins....Devant un hôtel qui porte le nom attractif d'Hôtel Asembal, (c'est pas cher...) un bus débarque des touristes qui récupèrent leurs valises avec de l'eau jusqu'à mi chevilles....Par chance le camping est situé un peu en hauteur et il n'est pas envahi par l'eau; il pleuvra une bonne partie de la nuit.

   Cachi

  Tronçon de la Ruta 40

  Quebradas

 

Mardi 14 février: Au réveil on constate que le terrain sablonneux a bien absorbé l'orage d'hier soir, même si il reste encore de nombreuses flaques d'eau. Dans le camping chacun étend où il peut les affaires noyées la veille, heureusement, le soleil est de retour..Petit repas de Saint Valentin dans un restau sympa...qui nous indique que le soir ils font "pena" libre ( musique folklorique sans droit d'entrée ). Courant d'après midi Solange et Michel nous rejoignent, et après le repas du soir nous partons tous les 4,  faire un tour en ville, et assistons à la "pena". De retour au land, profitant d'une bonne connexion internet, on publie sur le site jusqu'à 1h45 du matin.....

 

Mercredi 15 février: La matinée commence par des appels sur Skype avec nos enfants: les nouvelles sont bonnes de tous les côtés, tout va pour le mieux. Voyant que nous sommes connectés, des amis en France nous appellent et nous discutons pendant plus d'une demi heure comme si nous étions à quelques kilomètres les uns des autres, alors que nous sommes à plus de 12000 km...c'est beau la technologie....Nous prenons la route vers les ruines de la cité de Quilmes. Cette ville forteresse a résisté pendant plus de 130 ans à l'occupation espagnole. Quand elle a finalement été prise, les espagnols ont déporté les survivants à Buenos Aires distant de plus de 1000km, à marche forcée. Plusieurs milliers sont partis, seuls quelques centaines ont atteint Buenos Aires où ils ont été parqués dans un faubourg de la ville qui a depuis pris leur nom: le faubourg de Quilmes, célèbre aujourd'hui pour sa bière consommée dans toute l'Argentine.....

Un ami de longue date. ( on le connait depuis septembre 2002 !!!)

Depuis 4 ans un litige oppose les natifs de sang Quilmes aux autorités provinciales, et au concessionnaire du site qui exploitait le superbe hôtel construit à proximité des ruines. Les natifs veulent récupérer les droits pour l'exploitation du site qu'ils considèrent comme un héritage sacré, alors que les autorités provinciales considèrent qu'ils occupent illégalement des terrains dont leurs ancêtres ont été dépossédés il y a maintenant près de 5 siècles...En attendant, l'hôtel conçu et décoré par Hector Cruz, et qui est une merveille d'intégration dans le paysage, et de décoration intérieure, se dégrade  doucement .... Après la visite des ruines parfaitement restaurées, nous reprenons la ruta 40 jusqu'à Hualfin où nous passons la nuit au bord du rio.

   Les ruines de Quilmes, et l'hôtel

 

Jeudi 16 février: Nous commençons la journée par la visite de l'église de Hualfin, qui date de 1770, puis prenons un long tronçon de route en travaux. Alors que je roule tranquillement, le coude à la portière, comme il se doit sur un Land Rover, un bus nous double à vive allure...en passant dans une grande flaque de boue....Le Land est aspergé du haut en bas, et le profil gauche du chauffeur, de même....La boue rougeâtre  macule tout: les cheveux, le visage, les lunettes, le tee shirt, le siège et la moitié du tableau de bord....J'ai beau traiter le chauffeur du bus de tous les noms d'oiseaux ( façon poétique pour dire  que je l'insulte copieusement...), il poursuit sa route, car il ne s'est rendu compte de rien...Dire que certaines...payent pour se faire faire des applications d'argile sur le visage!!!!  La pause pique nique a lieu dans un désert de sable, où il est impossible de rester plus de quelques secondes en plein soleil, le thermomètre indique 41°C....Une route interminable nous emmène jusqu'au Senor de la Pena...Il s'agit, en fait, d'un énorme rocher tombé de la montagne toute proche, et qui, si on le regarde sous un certain angle, laisse apparaitre le profil d'un homme.

Le profil du Senor de la Pena, surprenant, non ?

Inutile de dire que beaucoup y on reconnu le visage du Christ, et depuis plusieurs siècles, ce lieu attire de nombreux pèlerins. Un grand rassemblement à lieu tous les ans lors de la Semaine Sainte, et des travaux sont en cours pour agrandir la dalle couverte où sont célébrées les messes. Nous prenons la route de La Rioja, que l'on évite ( la chaleur est insoutenable, et Ch'ti land ne dispose pas de l'air conditionné..., alors on essaye de se rafraichir en s'aspergeant d'eau avec un pulvérisateur, genre produit à vitres...). On essaye de charger du gas oil à Patqui, mais c'est limité à 100 pesos par véhicule ( soit env 13 litres...). Nous passons la nuit sur la place face au terminal de bus, et dormons très très peu, car, à la chaleur qui ne descend pas en dessous de 25°C en pleine nuit, s'ajoute l'équipée sauvage des jeunes de Patquia en mobylettes équipées de transistors, qui profitent de la "relative" fraîcheur pour se défouler....

   En route vers le Senor de la Pena

 

Vendredi 17 février: En quittant Patquia, on essaye de recharger du gas oil, mais cette fois ci, même pas question de charger 100 pesos, les pompes sont à sec....on nous dit qu'avec un peu de chance on pourra en trouver à Chamical, ou, au pire, à Cordoba...,heureusement que les réservoirs supplémentaires sont pleins.....En arrivant à Chamical, les pompes de la station YPF ont été approvisionnées, et on remplit nos réservoirs...J'en profite pour m'arrêter dans un "lavadero" et faire laver le Land qui porte toujours sa robe de boue...Le lavage dure plus d'une heure, entièrement à la main, avec savonnage, rinçage, essuyage à la lavette, puis lustrage de toute la carrosserie à la "chamoisette"; les pneus ont droit à un coup de cirage, les jantes sont passées au chiffon, l'intérieur de la cabine est méticuleusement nettoyée et aspergée d'un parfum "voiture neuve"..., tout cela pour 80 pesos ( moins de 14 euros); 2 personnes ont travaillé sans arrêt pendant plus d'une heure....Le résultat est spectaculaire: Ch'tiLand brille comme un sou neuf, il est plus rutilant que si il était neuf....On retourne à la station service pour publier un peu du site, le WiFi est de bonne qualité. Après un sandwich avalé sur le pouce, on reprend la route vers les sierras qui bordent Cordoba à l'ouest. La température est toujours aussi élevée...On s'arrête pour la nuit sur l'aire de "fogones" de San Esteban, au bord d'une petite rivière, sur une belle pelouse.

 

Que demander de plus ?

On sent que nous sommes en altitude, car la température a sérieusement baissé et  un vent frais bienfaisant souffle. Quand on arrive, le lieu est encore occupé par les gens qui sont venus y passer la journée, et nos véhicules suscitent des questions....et sont pris plusieurs fois en photo, même par les pompiers qui assurent une vigie feu sur le site....

 

 

Samedi 18 février: La nuit est calme, et au réveil, le lieu est désert....jusqu'à ce qu'un monsieur, vêtu à la mode locale: béret, chemise blanche impeccable, grande ceinture de flanelle rouge sang, bombachas et alpargatas, s'approche et nous pose 100 questions sur nos véhicules...avant de continuer paisiblement sa promenade matinale. Nous nous arrêtons à La Cumbre, petite ville de villégiature paisible. L'ancienne gare a été transformée en Office du Tourisme et salle d'exposition; choix judicieux...Nous attaquons les 34 km de piste en terre et cailloux entre La Cumbre et Ascochinga; ça grimpe dur, le paysage est magnifique, et à plusieurs reprises nous pouvons photographier des condors ou des aigles en vol.....

El Condor Pasa.....

En entrant dans Ascochinga, un homme me fait signe de m'arrêter...c'est le propriétaire d'un restaurant...qui est aussi possesseur d'un Defender, et il veut inspecter Ch'ti Land sous toutes les coutures....On passe un bon 20mn à lui faire visiter notre maison roulante...et on repart vers Salsipuedes et Rio Ceballo où après avoir cherché longtemps, nous finissons  par débusquer le camping de l'UOM ( Union des Ouvriers de la Métallurgie). L'orage menace....un éclair tombe même à proximité, puis ça se calme. Au menu ce soir: asado de chorizo et cuadril, accompagné de carottes rapées et d'épis de maïs grillés ...tout le monde se régale. A peine couchés, l'orage éclate et durera toute la nuit....
   Dans les Sierras de Cordoba

Dimanche 19 février: Réveil sous la pluie; nous avons de la chance car nous dormons bien au sec dans nos camping cars, mais les gens qui sont sous la tente doivent avoir passé une bien mauvaise nuit. Vers 9h la pluie s'arrête et peu après le soleil pointe le bout de son nez...Nous quittons le camping...pour nous arrêter 2km plus loin dans une cafétéria qui a du WiFi, et on y passe le restant de la matinée....Nous appelons grâce à Skype notre petit fils Thibault qui fête aujourd'hui ses 10 ans, et du coup voyons nos enfants et petits enfants réunis chez Stéphanie pour l'occasion. Départ en début d'après midi pour les 20 kilomètres qui nous séparent du camping municipal de Cordoba...que nous avons bien du mal à trouver...Le camping est situé dans une réserve de 140 Ha, à quelques encablures de la ville, un excellent emplacement. Le reste de la journée est consacré au repos...c'est dimanche....

C'est Dimanche, aussi pour les chiens!!!

 

Lundi 20 février: Nous avons prévu d'aller visiter le centre ville de Cordoba. On appelle un taxi et en l'attendant, un gardien du parc nous  montre un petit échassier blessé qu'il est en train de soigner: une "mirasol" . Le taxi nous emmène au travers des rues de Cordoba pour finalement nous déposer Plaza San Martin, face à la Cathédrale. La première impression n'est pas terrible: la ville parait triste, sale; de plus la Présidente de la Nation ( Cristina pour les intimes...) a décrété 2 jours fériés à l'occasion du carnaval....au Brésil, du coup la plupart des magasins et restaurants sont fermés, ainsi que les musées que nous avions prévu de visiter..... La fameuse "Manzana Jesuitica" ( pâté de maison datant de la splendeur  de l'Ordre de la Compagnie de Jésus, et abritant l'église et l'Université) est totalement fermée....

Façade du Colegio National de Monserrat

Dépités nous retournons au camping où nous arrivons à 15:30.....Heureusement, il fait beau, et nous profitons du grand air....
   Cordoba et la Manzana Jesuitica

 

Mardi 21 février: Nous quittons Cordoba qui ne nous aura pas laissé un souvenir impérissable...et prenons la route pour Alta Gracia, ville où Ernesto "Che" Guevara a passé une partie de sa jeunesse.

 

Maison musée Ernesto "Che" Guevara

La maison que ses parents louaient a été transformée en musée et abrite des photos du Che à différentes périodes de sa vie, et des copies d'objets qui lui ont appartenu. C'est bien fait, mais l'escroquerie réside , une fois de plus, dans le prix de l'entrée pour les "Etrangers": 75 pesos par personne ( prés de 15 euros pour une bonne heure de visite), alors que les argentins ne payent, à plein tarif, que 20 pesos... Nous avons payé 40 pesos par personne pour visiter le MAAM à Salta, et ce prix est justifié, compte tenu de l'infrastructure nécessaire à la conservation des corps des 3 enfants ( salles blanches, réfrigération très sophistiquée, surveillance électronique 24h/24...). Ici il n'y a que des photos et des objets achetés dans diverses brocantes pour recréer "le cadre de vie" du jeune Ernesto. Bien malgré lui, le "Che" alimente la pompe à fric.... Nous  reprenons la route des sierras et prenons de l'altitude, pour arriver au Parque National Quebrada El Condorito. Il y a effectivement des condors qui planent dans le ciel, c'est une variété spécifique à la région de Cordoba. Une petite perte de liquide de refroidissement étant apparue sur le Land, nous écourtons notre visite et descendons vers Mina Clavero pour acheter du produit pour colmater la fuite. Nous trouvons le produit et allons nous poser pour la nuit dans un des campings qui bordent la rivière. Comme c'est Carnaval, nous décidons d'aller manger dans un petit resto en ville, et atterrissons dans une "Parrilla" qui fait "Pena", avec un seul chanteur: le patron du restaurant: belle voix et excellent guitariste; nous passons une très bonne soirée que nous poursuivons en déambulant dans les rues animées de Mina Clavero jusqu'à passé 1 heure du matin...

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  Che Guevara et les Condors

Du 22 au 25 février: Nous reprenons la route 15 vers le nord, car Solange et Michel entament leur remontée vers Salta pour récupérer leurs filles début mars , et nous préférons ne pas retraverser Cordoba pour piquer à l'est vers Santa Fé et l'Uruguay. La route entre Mina Clavero et Cruz del Eje est jolie, en bon état. Les palmiers remplacent les cactus....

 

Palmiers

Nous faisons des provisions d'olives et de poivrons confits à Cruz del Eje, c'est la pleine zone de production. Au niveau de Jaime Peter, ce sont les figuiers de barbarie couverts de fruits qui agrémentent le paysage. En arrivant à Dean Funes, nous nous posons sur une petite parcelle herbeuse en retrait de la route, car les parkings des 3 stations services sont pleins de camions, et ça fait un boucan d'enfer. Nuit calme. Le jeudi matin, ce sont les adieux , ou plutôt  les Arvi ,à Solange et Michel; c'est ici que nos routes se séparent pour le moment, mais nous pensons bien nous retrouver en novembre pour faire cette fois la Bolivie, le Pérou et peut être l'Equateur ensemble ( si Solange arrive d'ici là à surmonter ses problèmes de santé liés à l'altitude ). Nous venons de passer un mois ensemble et l'entente a été parfaite, une véritable amitié s'est installée entre nous 4, et on a l'impression que l'on se connait depuis toujours.... Nous entamons notre route à l'est et traversons Villa del Totoral ( de toutes façons, y râle toujours Toto..., oui, je sais, c'est du calembour à 2 balles, mais j'aime bien....). Nous roulons jusqu'à Miramar sur les bords de la Lagune "Mar Chiquita". Nuit au camping Don Osvaldo au bord de la lagune. Le vendredi, parcours de liaison jusqu'à l'entrée de Santa Fé, on navigue toute la journée au milieu des champs de soja; c'est vert partout où porte le regard.....ça devient lassant à la fin. Nous nous arrêtons au Camping Municipal de Santo Tomé ( juste avant d'entrer dans Santa Fé), petit camping très bien tenu, collé à la plage située sur les bords du Rio Parana. ( 20 pesos la nuit pour 2 personnes + le CC, électricité et eau comprise) Juste à côté, il y a une petite épicerie bien pratique pour les courses de première nécessité, et à 3 cuadras Miguelito fait de délicieuses pizzas qu'il vous livre en 15mn à votre porte....Que demander de plus ?

 

Ca ne vous rappelle pas la Côte d'Azur ?

Samedi nous rejoignons Parana ( la ville) en passant sous le Parana ( la rivière), par le tunnel à péage. Ballade sur la jolie "costanera" qui borde le rio, et repas du midi dans un restaurant de poisson: empanadas de surubi, milanesas de surubi, boga grillé et canellonis de surubi, tout cela servi dans le menu "poissons"; avec ça on est bien calés .....Nous poursuivons notre route jusqu'à Villaguay sous une chaleur  étouffante qui ne s'estompera qu'après 21 heures...

  Galerie photo du 22 au 25 février

 

Du 26 au 28 février: Nous quittons le joli camping de Villaguay en direction de San Salvador puis du Parque National "El Palmar". nous avions déjà visité ce parc en 2002, et , à l'époque l'entrée était gratuite; aujourd'hui, c'est 25 pesos pour les argentins, et 40 pour nous..Des pistes en ripio parcourent le parc jusqu'au Rio Uruguay et permettent d'accéder à différents "miradors" pour observer les palmiers Yatay, dont certains ont plus de 800 ans,les oiseaux, et si l'heure s'y prête, le déplacement des carpinchos  ( ou capybara) ....

Palmiers "Yatay" dont certains ont plus de 800 ans..

Alors qu'en 2002, nous avions eu la chance de nous retrouver nez à nez avec une famille de carpinchos remontant de la rivière, cette fois nous n'en apercevrons quelque uns que de très loin, et impossible de les approcher, les taillis qui bordent le rio sont impénétrables..Nous dormons au camping du parc, situé en surplomb d'une immense plage de sable bordant le rio Uruguay, un paradis pour les enfants...Le lundi, après avoir soigneusement vidé notre frigo, nous passons en Uruguay: formalités expédiées en moins de 10 minutes, et le plus frustrant, c'est qu'ils ne nous demandent même pas si nous avons quelque chose à déclarer....Nous nous arrêtons un bon moment dans Paysandu pour passer au distributeur pour retirer des pesos uruguayens, et trouver un petit supermarché pour refaire le plein du frigo...La route jusqu'à Young, notre étape de ce soir est en bon état, bordée de chaque côté de champs de soja...à perte de vue..Nous nous installons en ville, face à l'ancienne voie ferrée qui est aujourd'hui transformée en parc. Alors qu'en Uruguay internet n'est pas présent dans les stations services ni dans les cafés, nous avons la chance de tomber sur un réseau non protégé qui fonctionne parfaitement bien, on en profite pour mettre le site à jour...Vers 22h il commence à pleuvoir, ça durera toute la nuit et une bonne partie de la journée du mardi...La route jusqu'à Durazno sera monotone: pluie, soja, et parfois quelques vaches....Le bon côté de l'Uruguay par rapport à l'Argentine, c'est que les gens sont beaucoup plus respectueux des règlements: beaucoup roulent en mobylettes ou motos, mais ici , tous portent un casque sur la tête...sur les bords des routes nous n'avons pas vu de sacs plastiques ou des cadavres de bouteilles jetées par les fenêtres des véhicules..., les bas côtés sont tondus...on comprend que l'Uruguay soit comparée à la Suisse ...

  Parque "El Palmar" et Uruguay

 

29 février et 1 mars: De Durazno jusqu'à Mendoza Chico la route est toujours aussi peu folichonne que celle de la veille..., mais en bifurquant vers l'est vers Minas, le paysage change brusquement: cela devient très vallonné , les vaches remplacent le soja. On voit même un énorme taureau solidement attaché en train de brouter sur le bas côté de la route.....Les quelques maisons que nous voyons sont peintes en couleurs très "flashy" ( bleu et vert, jaune, rouge...), apparemment les habitants cherchent un échappatoire à leur isolement. Le soir nous nous arrêtons dans le minuscule village de Velasquez, qui dispose d'une place hors de proportion pour un si petit village; à tout hasard on regarde si il n'y aurait pas une petite connexion internet....et tombons sur un Hot Spot libre d'accès et qui débite plein pot...Au réveil nous appelons par Skype notre belle fille qui fête aujourd'hui ses 30 ans...puis nous empruntons une piste en terre bien détrempée par les pluies quotidiennes qui nous mène malgré tout jusqu'à  Castillos  d'où nous gagnons le Parque de Santa Teresa par la grand route.

Ca bidouille...

La particularité du Parque Santa Teresa est qu'il est géré, ainsi que plusieurs autres parcs....par l'armée. Il y a, en Uruguay, une administration des parcs naturels de l'armée....Ceci vient du fait que plusieurs parcs ont été créés dans des sites qui abritaient des anciens forts et ouvrages militaires construits par les portugais puis par les espagnols lors de la colonisation aux 17ème et 18ème siècles. Cela fait longtemps que ces fortifications n'ont plus aucun rôle stratégique, ..mais les militaires ne veulent pas qu'elles passent sous la juridiction d'une autre administration...Le bon côté de la chose, c'est que généralement l'entrée de ces parcs est gratuite....et que voir des militaires s'occuper de protection de la faune et de la flore, c'est quand même plutôt sympa...Le parc abrite une roseraie, des serres pour plantes exotiques, un observatoire installé au bord d'une lagune peuplée d'une multitude d'oiseaux, et fréquentée par les carpinchos..Il héberge aussi le plus grand camping d'Uruguay, réparti sur plusieurs hectares, un refuge présentant les animaux vivant dans la région....

Carpincho : c'est le plus grand des rongeurs...

et enfin la fameuse forteresse de Santa Teresa avec ses 4 batteries de 8 canons.

 

Fortification à l'épreuve des boulets et du temps

Nous passons une excellente journée a visiter tout cela, entre les averses. Nous partons nous installer pour la nuit à Punta del Diablo, jolie petite ville balnéaire, avec beaucoup de "cabanas" construites sous les pins. La saison estivale est bien terminée, il ne reste plus que 4 tentes dans l'immense camping où nous passons la nuit.

   Parque Santa Teresa

   La faune du Parque Santa Teresa

   La forteresse de Santa Teresa

 

2 ,3et 4 mars: Nous allons à Cabo Polonia, car j'avais lu quelque chose sur ce lieu sur un blog, il y a quelques années. L'accès au village et aux plages ne peut se faire désormais que par l'intermédiaire de 4x4 équipés de bancs pour transporter les touristes. Impossible d'y aller avec son propre véhicule, et le parking est à 7km du village...Les touristes présents ce jour, font la queue pendant près d'une heure avant de pouvoir embarquer dans une navette, car il semble que la fréquence des rotations ait été allégée avec la fin de la saison touristique....Nous ne visiterons donc pas la réserve de Cabo Polonio....et poussons jusqu'à La Pedrera, une petite station assez chic ( on voit qu'on se rapproche de Montevideo),

Cabanas grand luxe

puis nous allons tremper nos pieds dans l'océan à La Paloma, au pied du phare. En fin d'après midi nous rallions Punta del Este, "La" station balnéaire de la Jet Set sud américaine, le St Tropez local pour les Argentins et les Uruguayens  La ville est agréable, très propre, beaucoup d'immeubles de standing, on sent qu'il y a de l'argent....Le port est bourré de gros bateaux à moteurs et de grands voiliers....Nous nous garons sur le port et nous baladons dans les rues avoisinantes. Il doit y avoir un défilé ce soir, car les rues principales sont bordées de chaises sur des kilomètres...

Le port de pêche de Punta del Este

Nous sortons de la ville pour la nuit et allons nous installer dans un camping aujourd'hui presque vide, mais qui accueillait plus de 1800 campeurs il y a une semaine.....Le vendredi on profite du WiFi du camping pour mettre le site à jour et publier, puis nous retournons à Punta del Este et déjeunons dans un petit restaurant sur le port, avant de prendre la route vers Piriapolis. A Piriapolis, il y a une immense avenue qui borde la plage sur plusieurs kilomètres; on s'y gare et allons piquer une tête dans l'océan. Ici la mer est vert émeraude, l'eau transparente et chaude, et il n'y a presque pas de vagues; on fait trempette pendant près de 2 heures, un grand moment de relaxation....

Dimanche matin, on lézarde un peu et décidons qu'aujourd'hui, ça sera : repos..Nous repartons donc nous installer le long de la plage et passons une journée de vacancier lambda: baignade, pique nique, repos, rebaignade...que la vie est dure!!!! En fin d'après midi nous partons visiter la ville et le port de plaisance avant de revenir passer la nuit le long de la plage.

  De Punta del Diablo à La Paloma

   Punta del Este et Piriapolis

 

Lundi 5 mars: Route vers Montevideo, que l'on traverse sans s'arrêter: trop de circulation, et pas évident de trouver un parking pour Ch'ti Land.

Sur une des avenues de Montevideo

On pousse donc jusqu'à Colonia del Sacramento où nous avons prévu de prendre le Buquebus mardi à la première heure pour traverser le Rio de la Plata et rejoindre ainsi Buenos Aires.

 

En Uruguay, garçons et filles à l'école primaire portent le tablier et le grand noeud bleu

( une idée pour nos banlieues!!!! )

En nous garant devant l'embarcadère , nous sommes abordés par un couple de français qui va traverser par le prochain bateau pour rejoindre Buenos Aires . Au fil de la discussion, le monsieur me dit qu'il a travaillé de nombreuses années en Argentine...pour une entreprise française de traitement des eaux : Degrémont,.... à qui j'avais acheté en 2001 une grosse installation d'osmose inverse pour l'usine de Balcarce. Il se souvient très bien de l'affaire, mais à l'époque mon interlocuteur était un de ses collègues argentin; quand je lui dit mon nom, il me dit l'avoir souvent entendu prononcé à l'époque....(je ne lui ai pas demandé si c'était en bon ou mauvais termes...). Mauvaise surprise en voulant acheter les billets: nous avions traversé en octobre l'année dernière et avions payé à l'époque 3251 pesos uruguayens; aujourd'hui on nous réclame 6350 pesos..., presque le double.....Explication du préposé à la vente des billets: avant , les camping cars étaient assimilés aux grosses camionnettes, mais depuis peu il a été décidé ( par un c...ard de comptable qui doit s'octroyer le titre ronflant de Directeur Financier...) de les faire payer en fonction de la longueur, à raison de 800 pesos le mètre.... Devant une telle arnaque, nous décidons de reprendre la route et de repasser en Argentine par le pont international de Fray Bentos, que nous rejoignons en fin d'après midi et où nous passons la nuit sur la parking d'une station service....sous des trombes d'eau toute la nuit.

 

6 et 7 mars : Le passage de frontière est une simple formalité, et nous rentrons en Argentine avec pour le Land une autorisation de transit valable jusqu'au 2 novembre 2012. Nous nous arrêtons au supermarché de Gualeguaychu pour recharger le frigo que nous avions consciencieusement vidé avant le passage de frontière ( pour rien d'ailleurs, car les employés de Senasa étaient invisibles au passage en douanes..). En descendant en direction de Buenos Aires nous nous arrêtons pour compléter le plein de gas oil et apprenons par la TV que les accès autoroutiers de la capitale sont complètement bloqués par des manifestants qui réclament plus de service de bus de ramassage scolaire....( des amis nous diront plus tard que de toute évidence les "manifestants" étaient "pilotés" et rétribués par des gens proches de la Présidence, qui est en conflit larvé avec le gouverneur de la Province de Buenos Aires. Ici non plus les chemins de la politique ne sont pas pavés que de bonnes intentions..).  On décide donc de contourner Buenos Aires et prenons la route qui passe par Canuelas, la pire route d'Argentine....C'est une grand route de contournement de Buenos Aires, mais, là encore , rivalités entre Pouvoir Fédéral et Pouvoir Provincial font que personne ne veut prendre en charge les travaux d'entretien, et la route , faite de dalles de béton, est complètement défoncée. Il y a , par endroits, des différences de plus de 30cm entre 2 blocs de béton...Chacun roule comme il peut, passant de droite à gauche, en essayant d'éviter la casse....

Etat du dallage de la RN 6

Pendant près de 2 heures la moyenne ne dépasse pas les 40km/h, et ce n'est pas du à la circulation....On finit par rejoindre la route 2 au niveau de Castelli et passons la nuit dans le vaste parc jouxtant la station ACA de Dolores. Mercredi 7, je passe le cap des 64 ans....et avale d'une traite les 200 derniers kilomètres qui nous séparent de Mar del Plata où nous nous garons à midi. Fin d'un périple de 8325 km qui aura duré 47 jours.

 

Au cours des deux circuits que nous avons faits lors de ce séjour commencé début octobre 2011, nous avons parcouru 19550 km, vu les plus beaux paysages que nous ayons vus à ce jour. La Bolivie, que nous n'avons qu'à peine effleurée, nous a fait grosse impression, par la beauté et la multiplicité des sites visités, par la gentillesse des gens que nous avons côtoyés, et qui , malgré des conditions de vie difficiles , vivent leur vie calmement. Ce pays a été pillé depuis des siècles, d'abord par les "Conquistadores" espagnols qui ont raflé tout l'or et l'argent qu'ils ont pu, puis par les compagnies minières étrangères qui ont exploité à outrance les richesses minières de ce pays: or, argent, antimoine, plomb...sans parler du pétrole et du gaz...Evo Morales, le premier président indigène du pays depuis des siècles s'est attiré de multiples inimitiés en nationalisant les ressources  minières du pays et en renvoyant chez elles les grandes multinationales américaines et canadiennes, mais il a redonné de la fierté à ce peuple habitué depuis longtemps à courber l'échine. Les pressions sont énormes, en particulier en ce qui concerne le lithium, car le salar d'Uyuni est considéré comme le plus grand gisement mondial de ce métalloïde devenu indispensable pour la fabrication des piles et batteries qui équipent aujourd'hui nos ordinateurs, téléphones, et voitures hybrides...Pour asseoir son autonomie économique et pouvoir se développer , la Bolivie doit développer son tourisme...qui en est encore à ses tous premiers balbutiements.

 

En attendant notre retour en France prévu pour le 24 de ce mois, nous profitons pour apporter quelques améliorations à Ch'ti Land: installation sur le toit d'un bac en résine epoxy destiné à recevoir les objets encombrants, mais légers; remplacement de ma belle cubby box en bois par une autre en acier cette fois, et dotée d'une solide serrure de sécurité; installation d'une alarme performante qui couvre la cabine et la cellule, et enfin réparation du radiateur qui continuait à perdre peu à peu son liquide de refroidissement.

A ce jour, nous prévoyons de revenir en Argentine aux alentours du 20 octobre 2012 et d'aller découvrir cette fois la Bolivie, le Pérou  l'Equateur....et si nous en avons le temps, la Colombie et le Vénézuela.

A bientôt donc pour la poursuite de notre vadrouille.....

 

PS: Un grand merci à Michel ( www.arvi.fr ) qui nous a aidés à remanier le site pour que nous puissions tout préparer au jour le jour  et pouvoir publier texte , photos et galeries lors des rares opportunités de connexion à Internet rencontrées. Merci à Solange pour sa patience pendant que Michel nous apprenait les subtilités du maniement de Paint Shop et de FrontPage....