COLOMBIE

   
   
   
   

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25 Octobre 2017 - mars 2018

 

  

Préambule:

     Mercredi 25 octobre 2017: Le taxi vient nous chercher à 14:30 h comme convenu. Le temps de boucler la maison, et on prend la route de l'aéroport de Bruxelles . Enregistrement ultra rapide; on nous confirme que nous récupérerons nos bagages directement à l'arrivée à Cartagène, malgré les escales à Londres et Bogota. Pendant la route, la banque nous a appelé: le transfert pour le paiement du fret maritime effectué la veille n'a pas abouti: les ennuis commencent....Vol rapide jusqu'à Londres par British Airways, changement de terminal en bus. Lors de l'enregistrement au comptoir d'Avianca on nous dit que nous ne pouvons pas embarquer car nous n'avons pas de billets de retour.....on nous dit qu'il faut acheter un billet de retour ou tout au moins un ticket de bus entre la Colombie et l'Equateur pour prouver qu'on va bien quitter la Colombie....On refuse, et après de longues discussions, la préposée imprime quand même les cartes d'embarquement, sous réserve de les faire valider par "la chef" au niveau de la porte d'embarquement

 Ce qui l'a décidée à les imprimer, c'est qu'entre son guichet  et la porte d'embarquement, il y a un petit 15 minutes de marche.... On essaye d'embarquer sans passer par la case "chef", mais on se fait refouler....On va donc voir la responsable à qui on explique qu'on récupère notre véhicule à Cartagène pour visiter la Colombie et qu'ensuite on poursuit vers l'Equateur et le Pérou et qu'on a pas du tout envie d'émigrer clandestinement en Colombie. Notre façon de voyager la fait rêver, et elle valide sans aucun problème nos cartes d'embarquement. Ce sont les compagnies aériennes qui exigent le billet de retour, car, en cas d'émigration clandestine, le gouvernement du pays concerné peut leur infliger une amende... Excellent vol sur Avianca entre Londres et Bogota: avion en parfait état, personnel avenant, et restauration de qualité (aussi bien, sinon mieux que sur Air France...pour le tiers du prix, cherchez l'erreur...) Vol également parfait, toujours sur Avianca entre Bogota et Cartagène où nous atterrissons à 9:40h, heure locale, le jeudi 26

 

 

Bienvenue en Colombie

 

      On se pose à l'hôtel Bellavista, dont on parle beaucoup sur les blogs de voyageurs: chambre vieillotte mais correcte et propre, petit déjeuner très bon, cuisine très limitée en choix mais bonne, mais l'hôtel est envahi de chats et de chiens...qui font leurs besoins partout, on aura d'ailleurs droit au cadeau odorant d'un gros chien devant notre porte de chambre.....Le parking est complètement défoncé, miné d'excréments, et les sanitaires font reculer même le plus courageux et le plus anosmique des aventuriers....On y passe 2 nuits, et sur les conseils d'un voyageur brésilien rencontré dans les bureaux d'Enlace Caribe, on rejoint l'hôtel Isla de Capri, situé à 50m du Bellavista: hôtel très récent, propreté impeccable, équipe jeune et très attentionnée, excellente cuisine tant au restaurant que pour le petit déjeuner....et pour ne rien gâcher, moins cher que le Bellavista. Il dispose d'un parking fermé, plan, en gros gravier blanc, et inaccessible aux chiens.... Le Bellavista a probablement eu ses belles heures, mais il est maintenant totalement dépassé. Ces hôtels présentent l'avantage d'être situés à moins de 300m des bureaux d'Enlace Caribe.

     Le vendredi nous allons chez Enlace pour préparer le dossier: copie des passeports, de la carte grise....., le samedi une personne d'Enlace nous emmène à la DIAN ( préparation du dossier douane et importation temporaire du véhicule ) et le lundi nous allons au port de Contecar ( Containers and Cars) pour passer l'inspection de la douane: simple formalité, le douanier ne monte même pas à bord de notre véhicule. Nous pensions pouvoir sortir le Land le lundi après midi, mais comme notre banque a fait une erreur dans le "routing" de notre virement, le BL ne sera libéré que le mardi matin.

 

Bastion de la Vieille Ville de Cartagène Rue de l 'Eglise
Façades et balcons sur la Plaza del Reloj Vieille Ville et quartiers contemporains

    

En arrivant à Cartagène, nous avons retrouvé nos amis Pat et Isabel Padovani ( des landistes...) qui attendent leur véhicule. Entre deux rendez vous au port, on commence à visiter la superbe ville de Cartagena de las Indias. La ville est entourée par 13 km de remparts massifs, et protégée par une imposante forteresse et de nombreux forts; il faut dire que de nombreux pirates ont attaqué , et parfois détruit une bonne partie de la ville pour s'emparer des richesses que les colonisateurs espagnoles pillaient sans vergogne dans tout le Nouveau Monde. Certains bâtiments datent des XVI ème et XVII ème siècles , et l'on fait un sacré bon en arrière dans le temps !

 

 

      La sortie du Land du port le mardi nous prend toute l'après midi: passage par les bureaux de la compagnie de navigation pour récupérer l'original du BL, transfert aux bureaux de la DIAN pour récupérer le permis d'importation temporaire, valable pour 90 jours, puis trajet en voiture dans les embouteillages pour rejoindre Contecar. Nouvelles paperasseries avec la société de logistique...., et je sors au volant de Ch'ti Land à 18h, il faut encore une heure pour rejoindre l'hôtel.

 

 

      Il nous faut une semaine pour remettre le véhicule en état de route: lavage de fonds en combles, remplacement du condenseur de la clim véhicule qui est fissuré en plusieurs endroits. Le frigo ne fonctionne plus, et ici, personne ne connait le fonctionnement des réfrigérateurs à adsorption....heureusement, il y a internet, et j'apprends que lors d'une longue période sans fonctionnement, l'ammoniac peut se cristalliser dans les serpentins. Il faut alors déposer le frigo, le retourner tête en bas et avec un manche de tournevis taper sur toutes les tuyauteries pour détacher les amas de cristaux...., et ça fonctionne, Electrolux reprend vie... Mardi 7 novembre au soir, nous sommes prêts à prendre la route.                                                                                               

 

     Mercredi 8 novembre 2017: Nous commençons notre périple par la tournée des entreprises de gaz dans la zone industrielle de Mamonal, mais la législation interdit maintenant aux entreprises de laisser entrer les bouteilles des particuliers dans les usines de remplissage.... Sur iOverlander, on découvre qu'un revendeur situé à Barranquilla accepte de faire du remplissage de bouteille à bouteille. Nous rejoignons donc notre première étape: Barranquilla, ville industrielle sans grand intérêt. Lors d'un premier essai infructueux, je me rends compte que le robinet pour bouteilles ayant une sortie de 20mm, acheté en France est pourvu d'un clapet anti retour...empêchant le gaz de rentrer dans la bouteille. Après mûre réflexion, et devant la seule alternative restante, à savoir abandonner mes bouteilles et acheter une bouteille colombienne, je décide de sortir la perceuse et perce un trou dans le clapet anti retour....et ça fonctionne.

Centre de vente de gaz, version colombienne Ch'ti Land au parquadero de Santa Marta

 

     Le jeudi matin, une fois nos 2 bouteilles enfin remplies, nous rejoignons Santa Marta où nous nous installons dans un petit parking installé en centre ville, face à un grand supermarché Jumbo. Une partie du parking a été reconvertie en zone de restauration rapide et abrite une vingtaine de kiosques: pizzerias, parrillas, cevicherias.... il y en a pour tous les goûts. Nous avons droit à un emplacement sur une dalle béton, avec raccordement à l'électricité, possibilité de se réapprovisionner en eau et de vidanger les toilettes , le tout pour 20 000 COP par jour ( un peu moins de 7 euros ) . Nous y resterons 2 nuits.    

 

 

     Samedi 11 novembre: En matinée, on tourne dans les embouteillages de Santa Marta pour effectuer quelques achats techniques...sans grand succès. En fin de matinée, on rejoint à quelques kilomètres de Santa Marta le petit village de pêcheurs de Taganga, et nous nous arrêtons devant l'hôtel/auberge de jeunesse SierrAventura. A peine le moteur arrêté, Nicolas , le propriétaire jaillit et nous fait garer de l'autre côté de la rue, car le petit parking est déjà occupé par 2 CC. En quelques minutes ma rallonge électrique est tendue au dessus de la route , entre un balcon de l'hôtel et un manche à balai fixé sur le haut de l'échelle arrière du Land, les bus peuvent passer tranquillement, nous sommes alimentés en courant pour le frigo et la clim. Nico( pour les intimes ) nous fait visiter son hôtel. Nous pouvons accéder aux commodités de l'hôtel: toilettes, douche, piscine, et dormir dans notre CC.

 

Hôtel SierrAventura et ses véhicules d'overlanders Un poisson dans la piscine

Acheteurs de poissons attendant le retour des pêcheurs

Soleil couchant sur la baie de Taganga

 

     Nico fête ce soir ses 40 ans, et a invité des amis, et tous les clients présents à la fête: ça commence vers 18h....et les derniers irréductibles quitteront les lieux vers 6h du matin....mémorable soirée, dans la joie et la bonne humeur: boissons à volonté et substantiel barbecue. Nicolas est d'origine belge et vit depuis 5 ans en Colombie, sa maman est venue de Gand pour l'anniversaire de son fils; il y a à la fête plusieurs français venus tenter leur chance en Colombie dans les domaines de l'hôtellerie et de la restauration, nous rencontrons également des anglais, sud africains , et un charmant jeune couple australien qui vient de racheter un morceau de plage et se lance dans la construction de "cabanas" haut de gamme

 La Colombie semble être devenue un eldorado pour les entrepreneurs.

La plage de Taganga occupe le fond d'une petite baie bien protégée, et accueille outre des bateaux de pêche, des barques à moteur qui emmènent les habitants de Santa Marta et des environs sur les plages de sable blanc du Parc  de Tayrona, accessibles uniquement par mer, ou au prix d'une très longue marche. Il y a également plusieurs bateaux pour les clubs de plongée, et Taganga accueille à partir de ce dimanche les épreuves de course en ligne des jeux bolivariens panaméricains: 10 nations sont présentes avec leurs skiffs, skulls, 2 barrés et 4 barrés....    

 

 

 Taganga

 

 

     Mardi 14 novembre, après 3 jours de détente, nous reprenons la route en direction du Parque National Tayrona et  allons nous installer dans un petit camping de bord de mer à Casa Grande. Image de brochure touristique: longue plage bordée de cocotiers, paillotes, surfeurs.... mais aujourd'hui pas de surf, la mer n'est pas bonne et il y a de très forts courants qui interdisent la baignade....même le paradis a ses limites.....

Surf à vos risques et périls Sous le charme des Caraïbes

 

     Comme nous ne sommes pas très "plage", on ne reste qu'une nuit puis nous regagnons Santa Marta avant d'attaquer la descente vers le sud.

 

 

      Jeudi 16 novembre: Nous avons décidé d'aller visiter la petite ville coloniale de Mompox qui est parait-il  restée pratiquement inchangée depuis près de 300 ans. La ville est nichée dans les zones marécageuses du Rio Magdalena et est d'accès difficile, les routes qui y mènent sont en  mauvais état et la pluie n'arrange rien... Nous optons pour la route qui passe par Barranquilla, Carmen de Bolivar et Magangué et qui est en relativement bon état ( selon les standards colombiens ). Nous faisons halte à San Juan Nepomuceno où un petit hôtel accepte  sur son parking les CC et permet de se raccorder à l'électricité et de profiter de la connexion internet. Cela fait plusieurs jours que mes batteries de la cellule ont du mal à se recharger, et j'ai remarqué que le voltmètre du tableau de bord du Land ne dépasse plus les 12 V, alors qu'auparavant il flirtait régulièrement avec les 13.5 V. Comme il est tôt quand nous arrivons à l'hôtel, je demande au propriétaire si il connait un électricien auto, il prend son téléphone, et moins de 5 minutes après, arrive une moto avec un électricien et son apprenti. En 3 heures de temps l'alternateur est tombé, les charbons sont changés et le collecteur nettoyé au fin papier de verre pour éliminer les résidus de carbone des charbons. Après remontage le voltmètre remonte allègrement à 13.5 V. Le lendemain nous rejoignons Magangué puis Yati pour embarquer sur une barge qui permet de traverser le fleuve Magdalena en 45 minutes.

 

Embarquement au port de Yati Navigation sur le Rio Magdalena
Land Rover Santana, modèle 1960... Débarquement au port de Bodega

 

     Dans la file d'attente nous engageons la conversation avec le propriétaire d'un Land Rover Santana ( construit en Espagne ) modèle 1960, en parfait état. Cela fait 35 ans qu'il l'a acheté d'occasion et s'en sert tous les jours, le précédent propriétaire ne l'avait gardé que 22 ans..... L'embarquement se fait en marche arrière, directement depuis la rive, par une rampe en terre, idem pour de débarquement à Bodega. Entre Bodega et Santa Ana , la route est totalement défoncée, constellée de nids de poules  et de mares remplies d'eau, et pour ne rien arranger il tombe des cordes, on roule à moins de 30km/h... A Santa Ana, on retrouve l'asphalte, mais en arrivant à Mompox on découvre des rues transformées en piscines dans lesquelles se baignent les enfants!!!  La circulation est pour le moins folklorique dans des rues étroites où chacun s'arrête où bon lui semble, et où les motos et autres vélo-taxis se faufilent à grand renfort de coups de klaxons.

 

Entrée à Mompox Maison quadricentenaire

Colori pastel ocre

ou à dominante rose

Eglise de Santa Barbara Les bords du Rio Magdalena

 

     Le centre historique se serre le long des rives du Rio Magdalena, mais nous n'en profitons pas le premier soir, car le temps de trouver un endroit pour se garer, il fait déjà noir et il pleut sans arrêt. Il pleuvra toute la nuit et en début de matinée le lendemain. On comprend aisément pourquoi ici les trottoirs font un bon 50 cm de haut, le système d'égouts est quasiment inexistant et toute l'eau de pluie doit rejoindre la rivière en écoulement gravitationnel. Profitant d'un pâle rayon de soleil nous allons découvrir des vieilles rues de Mompox, et en revenant au Land, on découvre, garé derrière nous le Land de nos amis Pat et Isa, qui l'ont enfin récupéré à Carthagène après une longue attente.

 

   

Mompoz

 

 

     Du 18 au 20 novembre 2017: Pour s'extirper de Mompox, il y a 2 routes: la plus courte, en rejoignant El Burro, mais les policiers que nous interrogeons, nous la déconseillent, il y aurait plusieurs passages en mauvais état; nous optons donc pour la "version longue " qui passe par Santa Ana, El Dificil et Bosconia. Cela nous fait remonter vers le nord, mais la route est en très bon état, et on passe le rio Magdalena sur un pont récemment construit. Peu après El Dificil, on crève!!! A peine le temps de descendre la roue de secours et de commencer à débloquer les écrous, qu'une camionnette s'arrête et que 3 employés d'une entreprise d'environnement  viennent nous prêter main forte. Je dois leur laisser la place, et ce sont eux qui installent le cric, déposent la roue crevée et installent la roue de secours....Pendant ce temps, un petit camion atelier de la société qui a la concession de la route est également arrivé et charge notre roue crevée. Nos "dépanneurs" refusent  toute gratification, ils demandent juste à pouvoir se prendre en photo devant le Land...., et on se quitte après force accolades et poignées de mains, juste avant que n'éclate un gros orage.

 

Entraide colombienne Vidange en plein air

 

     Nous avions déjà constaté la gentillesse des Colombiens, et une nouvelle preuve nous en est donnée. Nous suivons le camion atelier jusqu'au plus proche garage sous une pluie battante, et là, le pneu est réparé et remonté en moins d'une heure....pour la modique somme de 20000 COP ( soit 6 euros...). Le lendemain on roule jusqu'à San Alberto, au sud d' Aguachica, et on profite pour faire la vidange de Ch'ti Land dans une station Mobil. Là encore, rien à voir avec ce qu'on connait en France: l'atelier qui fait les vidanges n'a pas de 5W30 ( peu vendue en Colombie, car chère ), le gérant essaye donc de me convaincre de prendre de la 10W30 qu'il a en stock; devant mon refus, et pour ne pas voir partir un client, il passe un coup de fil au village voisin, et trouve de la 5W30. Il saute sur sa moto et une demi heure plus tard, il est de retour avec 8 l d'huile...Les bidons sont soigneusement alignés devant le Land, et il prend plusieurs photos pour mettre sur Facebook et montrer que chez lui on utilise des huiles de haut de gamme...La surprise vient au moment de payer la facture: 8 litres à 33000COP/l = 266000 COP ( 80 euro ) auxquels il faut ajouter 10000COP de main d'oeuvre , eh oui, la main d'oeuvre ne coûte que 3 euros...et en prime le gérant m'offre un contrôleur pour la pression des pneus..., après avoir passé un coup d'eau sur le moteur pour éliminer les quelques traces d'huile résultant du démontage de l'ancien filtre à huile. 

 

On passe de la plaine marécageuse à la Cordillère Route taillée dans la roche
Même sous la pluie battante, on double sans visibilité Pour doubler , il faut jouer à " saute camions "

    

     On reprend la route en direction de Bucaramanga et San Gil. Peu après San Alberto, on attaque la montagne, et la route devient magnifique: parois rocheuses abruptes, vue plongeante sur de profondes vallées, tout est vert, couvert d'arbres...les virages s'enchainent...et la vitesse chute du fait des innombrables camions qui roulent "cul à cul" et sont prêts à prendre tous les risques pour passer celui qui est devant: franchissement  permanent de ligne continue, déboitement juste avant un virage , ou en haut de côte; les plus dangereux sont les bus car ils veulent assurer leurs horaires.

 

Entre Mompoz et San Gil

 

     Mardi 21 novembre: Arrivée à San Gil en début de matinée. Cette ancienne petite ville coloniale est réputée chez les amateurs de sports "extrêmes" car son environnement se prête à la pratique du rafting, de la spéléologie, de la varappe, du VTT....Pour nous, ça sera d'abord réapprovisionnement du frigo qui en avait grand besoin, puis visite du centre historique, avec la jolie place principale et la Cathédrale de la Santa Cruz. On déambule dans le marché couvert qui regorge de fruits et légumes, on y achète un superbe ananas odorant  dont on se régalera pendant 2 jours . Repas dans un excellent restaurant de poissons que nous a recommandé un passant dans la rue.

 

Place de San Gil Baies de caféier avant décortiquage

 

     On rejoint ensuite le camping hostal La Pacha, situé entre San Gil et Barichara. L'accès est un peu chaotique, surtout qu'on se trompe de chemin et devons faire un bon 700m en marche arrière dans un chemin totalement défoncé, coincé entre les murs de pierre qui délimitent les champs. L'hostal se situe au beau milieu des collines, et abrite une petite plantation de café. C'est du style baba cool, écolo-végétarien, mais les hôtes et les occupants de passage sont très sympathiques, et nous y resterons 3 jours.

 

San Gil

Hostal La Pacha

 

     Le mercredi, nous gagnons en bus Barichara, un superbe village colonial aux maisons blanchies à la chaux et couvertes de tuiles romaines rouges, il ne manque que des chevaux à la place des motos et autos pour se croire au XVI ème siècle.

 

Maisons de Barichara A Barichara, rien n'est plat...
Fin du Camino Real à Guane Eglise Santa Lucia à Guane, avec son campanile fort dégarni...

 

      Après un rapide repas dans une petite auberge,  on entame le trek de 9 km qui relie Barichara à Guane. Ce trek porte le nom de Camino Real et commence par une descente à flanc de montagne par un chemin fait de grosses pierres. On profite peu du paysage car il faut impérativement regarder où l'on pose les pieds...donc on multiplie les arrêts ( à l'ombre ). La balade est superbe, mais fatigante car à aucun moment on est à plat, ça monte et ça descend sans arrêt. On arrive à temps à Guane pour monter dans le bus qui nous déposera à proximité de notre camping, fourbus, mais enchantés par cette balade.

 

Barichara

 

Le Camino Real

 

 

     24 et 25 novembre 2017:  On rejoint Villa de Leyva, village considéré comme l'un des plus jolis villages coloniaux de Colombie. Fondé en 1572, c'était initialement un lieu de villégiature et de repos pour les militaires de haut rang, le clergé et la noblesse. Ce village s'enorgueillit de posséder l'une des plus grandes Plaza Mayor du continent américain: 120m x 120m, entièrement pavée, et qui possède une fontaine communale qui a été pendant 400 ans la seule source d'approvisionnement en eau du village.

 

Plaza Mayor, avec l'église Entièrement pavée, interdite à la circulation
Plaza Mayor Restau du marché

 

      La Plaza Mayor est ceinturée par des bâtiments d'époque et par une église communale. Tous les bâtiments d'époque ont été restaurés, et abritent aujourd'hui: commerces, restaurants et hôtels. On  retrouve Pat et Isa, et faisons ensemble le tour du marché, où nous déjeunons, puis Pat et Isa reprennent la route vers Medellin, tandis que nous regagnons notre bivouac à l'Hostal Renacer Colombian Highlands.

 

Villa de Leyva

 

 

     Dimanche 26 novembre 2017: Nous partons en direction de Chinquinquira, petite ville qui fut au XVI ème siècle le lieu du miracle de la Vierge du Rosaire: une peinture représentant la Vierge berçant l'Enfant Jésus, peinte en 1555, et qui s'était détériorée avec le temps et les mauvaises conditions d'entreposage aurait soudain retrouvé tout son éclat sous les yeux d'une paroissienne en prière le 26 décembre 1586. Le pape Pie VII ( celui qui a fait éclater de rire des générations d'anciens enfants de choeur ) a déclaré en 1829 la Vierge de Chinquinquira: Sainte Patronne de la Colombie. Nous pensions aller visiter la Basilique qui abrite la relique, mais la rue qui mène à la Plaza de Bolivar est coupée juste avant de déboucher sur la plaza, et la seule façon de s'en sortir, c'est au prix d'une longue marche arrière; les voitures particulières peuvent se garer dans les parquaderos qui bordent la rue, mais nous, nous sommes trop hauts pour pouvoir entrer. Nous poursuivons donc notre route jusqu'à Zipaquira où se trouve la Cathédrale de Sel, le site touristique le plus visité de Colombie. Peu avant de rejoindre Zipaquira, Ch'ti Land passe le cap des 200 000 km sans faiblir. On se gare sur un parquadero en plein centre ville où nous pourrons passer la nuit, puis empruntons le petit train qui monte jusqu'au Parque de Sal. Une première cathédrale avait été creusée dans les parois de la mine de sel en 1954, mais trop proche de la surface, des infiltrations d'eau la rendait dangereuse.

 

Cathédrale de Sel de Zipaquira Le Doigt de Dieu

 

     Entre 1991 et 1995, 200 mineurs creusèrent une nouvelle cathédrale dans des galeries plus profondes. Atmosphère un peu surréaliste: on suit un couloir qui s'enfonce sous terre, on passe par 12 petites chapelles qui retracent le Chemin de Croix , avant d'arriver dans la nef principale qui abrite le choeur. Tout est taillé dans la pierre de sel, une roche composée de sel, de carbone et de soufre. L'imposante croix située derrière l'autel est creusée dans la paroi, mais on a l'impression que c'est une croix massive; alors le petit jeu des guides consiste à vous demander d'estimer le poids de la dite croix....

 

Cathédrale de sel de Zipaquira

 

 

 

     Lundi 27 novembre: Route vers Bogota....avec arrêt au garage Land Rover pour faire réviser les paramètres de carburation, car , par moments, le turbo a du mal à se lancer. Comme les Defender ne sont pas légion en Colombie, ils n'ont pas les programmes de diagnostique, mais mon petit terminal IcarSoft fera l'affaire. Bien qu'arrivant à l'improviste, un mécano est immédiatement libéré pour s'occuper de nous!!! Il nettoie le filtre à air, le débitmètre, la sonde de température, et en se penchant au dessus du moteur en marche, il détecte des gaz chauds qui s'échappent au niveau du joint entre le bloc moteur et le collecteur d'échappement...ceci pourrait bien être l'origine des défauts annoncés: température trop basse et débit d'air insuffisant... Le mécano me donne la référence du joint, qui, selon lui n'est pas disponible en Colombie. Quand je demande combien je dois, la réponse est simple: rien, service Land Rover..... Un grand merci......

Nous ne voulons par rouler dans Bogota avec Ch'ti Land, nous partons donc nous poser dans un petit hôtel près de l'aéroport et qui fait face à un parquadero gardé qui accueille les overlanders. Quand on arrive, le parking est déjà bien rempli, mais Alejandro, le propriétaire qui vit sur place, bouge plusieurs voitures et nous installe dans l'angle des hauts murs qui ceinturent le parking...puis il remet en place plusieurs petits camions...ce qui fait que notre véhicule est totalement inaccessible....mais il n'a jamais été aussi bien protégé...La chambre de l'hôtel situé juste en face est minuscule, mais impeccable; nous y dormirons 2 nuits, juste le temps d'aller visiter le Musée de l'or et le centre ville.

 

Masque en or représentant un cacique avec ses tatouages Nariguera  articulée couvrant le visage, et boucles d'oreilles
Pectoral finement ciselé Le Radeau Muisca, découvert en 1969, dans une grotte près de Pasca

 

     Le mardi matin , un taxi nous emmène au Musée de l'or; 45mn à travers les embouteillages déments de Bogota ( 18000 COP = 5.5 euro ). J'avais visité le musée de l'or en 1995, mais , à l'époque il était hébergé dans un bâtiment privé avec le musée des armes, et moins d'objets étaient présentés, faute de place.  Aujourd'hui, il est installé en plein centre ville dans un bâtiment appartenant à la Banque Nationale de Colombie. Superbe visite qui nous prendra un peu moins de 3 heures, grâce aux explications claires et concises données par un audio guide en français. Un moment inoubliable. C'est la plus grande collection d'objets préhispaniques au monde. L' après-midi, nous allons déambuler dans le centre historique, et finissons par la plaza de Bolivar, la place centrale de Bogota qui abrite, entre autre la cathédrale et le Congrés.

 

Plaza de Bolivar avec en fond, la cathédrale Mokka ours et mokka lion, un moment éphémère

 

     Avant de regagner notre hôtel, nous allons déguster un mokka dans un café tout proche, et un jeune serveur dessine habilement une tête d'ours et une tête de lion dans la mousse qui surnage dans nos deux tasses....joli, mais malheureusement éphémère....

 

Musée de l'or de Bogota

Ville de Bogota

 

 

     29 et 30 novembre 2017: La sortie de Bogota est pénible, il nous faut 3 heures pour parcourir les 100 premiers kilomètres, ensuite ça s'améliore.  En route vers Medellin, on passe la première nuit au camping Agua Vivas à Doradal: une petite piste étroite, mais en état praticable conduit à un petit hostal équipé d'une belle piscine, niché au milieu des collines. Nuit au grand calme, mais pluie toute la nuit. ...

Les 150 derniers kilomètres avant d'arriver à Medellin se font par une route de montagne en bon état, mais trafic de camions et bus intense...

 

Route nationale entre Bogota et Medellin Le jeu de "saute camions"

 

RRoute Bogota Medellin

 

     On arrive à Santa Elena en milieu d'après midi et allons nous installer  à El Bosque Hostal Y Glamping ( non, non, il n'y a pas de faute de frappe: le glamping, c'est du camping "glamour"; vous disposez d'une grande tente installée de façon permanente et équipée du confort moderne: électricité, table et chaises en bois, literie, vaisselle....) . Superbe endroit, et personnel très avenant; un emplacement de choix pour visiter la zone de Medellin. Le bus passe au bout de la rue et vous amène en 45mn à 1 h au centre de Medellin ( sacs à vomir dispos dans le bus, car on ne compte pas les virages, négociés " à fond la caisse". On peut également rejoindre Medellin par le téléphérique qui part du Parque Arvi jouxtant le camping.

 

Hostal Glamping El Bosque à Santa Elena (Medellin) Tente de glamping et funambule sur la sangle

 

 

     Du 1 au 7 décembre 2017: Notre voisin d'emplacement est un colombien qui possède un Land Rover Discovery, et fait partie du Club Land Rover local. En 1 coup de fil, il nous dégote à Bogota un vendeur de pièces qui possède en stock le joint qui nous fait défaut; commande le vendredi, livraison par service d' "encomienda" le mardi à Medellin....C'est lui même qui va déposer le montant de la commande et du transport à l'agence locale du Banco de Colombia. ( quand je vous disais que les colombiens sont des gens charmants et serviables )

 

Le dimanche le camping accueille un groupe d'adeptes du cannabis...au programme: conférences, stands de vente de produits dérivés: crèmes glacées, whisky et rhum parfumés...et bien sur "fumette" entre amateurs.

On ne fumera pas, mais on profitera bien des fumées!! Tout se passe dans le plus grand calme et la bonne humeur. Un garde filtre les entrées, et à 18h30 tout est remballé, et le site aussi propre qu'avant. En Colombie la vente de marijuana est sévèrement réprimée, mais la consommation personnelle est autorisée, et chaque habitation est autorisée à cultiver 20 plants.

Sapin de Noël colombien

Docte conférence sur le cannabis

 

     Le lundi nous partons faire quelque emplettes à Medellin: ampoules à LED pour remplacer les H4 faiblardes qui équipent mes phares, un autoradio car le notre a rendu l'âme il y a quelques temps....et nous visitons le centre ville, avant de rejoindre nos "hauteurs". Les transports en commun de Medellin sont parfaitement organisés: Tranvia = tramway, métro ultra moderne et bus articulés en 3 sections; tout est impeccable.

 

Medellin côté culture: statues de Botero

 , Femme avec un fruit et Sphinx

Medellin côté populaire: ventes sur le capot

 , chaussures , T-shirts et jeans...

 

     Ayant récupéré le joint du collecteur d'échappement, je demande à David, le gérant du camping, si il connait un garage proche où je peux le faire installer; il sort le téléphone ....et m'informe qu'un mécano sera sur site le jeudi matin à 8h.....pas besoin d'aller au garage, c'est le mécano qui vient à vous!!!

 

Mise en place d'ampoules LED sur les phares Mécanicien auto intervenant à domicile

 

     Le jeudi, à l'heure dite, le mécano est là et commence à déposer les éléments gênant l'accès au collecteur, malheureusement, lors du remontage, 2 goujons de liaison entre la culasse et le collecteur cassent. En essayant de les extraire, c'est l'extracteur qui casse également dans la culasse......Le mécano remonte donc le collecteur sur les goujons restant, et nous partons avec lui jusqu'à Medellin, dans le quartier où se regroupent les divers garages, ateliers et vendeurs d'équipements automobiles....Un premier atelier de rectification veut déposer le moteur pour percer et réaléser l'emplacement des goujons; je refuse!!! Notre mécano part à la recherche d'une autre solution et revient avec un homme d'aspect assez peu engageant qui jette un coup d'oeil sur le moteur et dit qu'il peut faire la réparation de suite. On le suit jusqu'à son "atelier"...qui se résume à 2 petits établis sur roulettes installés à un coin de rue, directement sur la chaussée....Pas besoin de local, il travaille au grand air... Notre mécano tombe la chemise et redémonte ce qu'il avait déjà déposé le matin. En moins de 45 mn, le "mécano de rue", qui possède des forets au tungstène et des broches coniques, extrait de main de maître les goujons cassés...., on voit que c'est une technique qu'il domine parfaitement; de plus il se révèle très sympathique et nous offre même une bière!!  Notre mécano remonte le reste du moteur, et en moins de 2 heures tout est fini.....et, merveille, mon turbo retrouve toute sa puissance. Le diagnostic du mécano de chez Land Rover Bogota était le bon. 

      Nous pensions rester 2 ou 3 jours à El Bosque, finalement nous y sommes restés une semaine, mais ça n'a pas été du temps perdu. Pendant notre séjour nous avons vu arriver Phil et Jo, le couple anglais déjà rencontré à Taganga et à La Pacha, ainsi que le jeune couple américain de Running for Monday rencontré en début d'année au Bélize.

 

El Bosque Santa Elena

Medellin

 

 

     Vendredi 8 décembre: Le changement de joint terminé, nous avions décidé de sortir de Medellin et de prendre la route vers la zone du café. Nous avons passé la nuit à Caldas sur le parquadero d'une station service dotée d'un petit restaurant. Le vendredi étant férié, les camions n'ont pas le droit de circuler avant midi...et de nombreux cyclistes mettent leurs mollets à rude épreuve sur la route à forte pente  et qui  comporte de nombreux virages. On roule sans problème..et le turbo répond à la moindre sollicitation de l'accélérateur, un vrai plaisir. A La Pintada, on s'arrête devant un  Subway pour acheter un sandwich pour le midi....et Pat et Isa viennent se garer derrière nous!! On discute un moment, puis chacun reprend sa route, eux vers La Virginia à l'ouest de Pereira, nous vers Manizales. La route est magnifique, très verdoyante le long du Rio Cauca, et à l'approche de la zona cafetera le paysage devient encore plus beau: collines couvertes de caféiers plantés en lignes, plantations de bananiers, et bosquets de guadua, le bambou colombien.

 

Tige de guadua en cours de croissance, recouverte de poils très piquants Difficile de se frayer un chemin, même à la machette

 

     Ce bambou de grosse section est appelé "l'acier végétal" à cause de sa résistance mécanique et de sa flexibilité. Il sert beaucoup pour la construction locale, mais le gouvernement interdit son exploitation industrielle pour l'exportation. Sage décision, car il stabilise les sols en zone sismique, protège les cours d'eau auprès desquels il pousse, ainsi que la faune et la flore, car ses bosquets sont difficilement pénétrables à cause des lianes bardée d'épines dures et pointues qui se développent entre ses tiges. Pour mémoire, le bambou n'est pas un arbre ni un arbuste..., c'est une herbe. En milieu d' après midi, nous nous garons dans le quartier de Chipre à Manizales, dans une rue calme et à peu près plate, juste à côté d'un poste de police. Après un violent orage qui transforme la rue en rivière, nous sortons explorer le quartier et découvrons qu'à moins de 100m s'étirent les illuminations de Noël de la ville.

 

Illuminations de Manizales, le tango est à l'honneur De même que l'incontournable Jeep Willis

 

     Ca grouille de badauds venus en famille profiter de la  température clémente et du spectacle. Les villes de Colombie se livrent tous les ans pour Noël à une compétition d'illuminations, et c'est souvent Medellin qui gagne.

 

GGuadua

Illuminations de Manizales

 

 

     Samedi 9 décembre: Après une nuit hyper calme ,nous partons visiter le centre ville de Manizales: on commence par le monument aux "Colonisateurs", 50 tonnes de bronze pour célébrer, non pas les conquistadors espagnols, mais les paysans venus s'installer dans ces collines alors hostiles pour les mettre en valeur. On descend ensuite en taxi jusqu'à la cathédrale, plusieurs fois détruite par des tremblements de terre.

 

Monument aux " Colonializadores" Cathédrale de Manizales et monument Bolivar Condor
Eglise de l'Inmaculada Concepcion Mise en scène d'une Jeep Willis pour photos...

 

     C'est aujourd'hui la seule cathédrale d'Amérique du Sud, construite totalement en béton. En arrivant, nous assistons à une prise d'armes sur le parvis pour célébrer la bataille d'Ayacucho, suivie par une remise de décorations . En début d'après midi, nous couvrons les 30 km qui nous séparent de Chichina et allons nous installer  à l'hacienda Guayabal, une plantation de café de taille moyenne.

 

Manizales

 

 

     Dimanche10 décembre 2017: A 9h nous nous équipons: chapeau de paille contre le soleil, parapluie  "au  cas où" , petit panier , et nous partons faire le tour de la plantation et nous essayer à la cueillette du café. Santiago, notre guide nous montre d'abord l'obtention des plants de café, tous de la variété Colombia sur l'exploitation. Les arbustes vivent en moyenne 25 ans, et sont recoupés à la base tous les 7 ans, pour redynamiser la productivité, mais aussi pour que les branches restent à hauteur des cueilleurs ( les colombiens ne sont pas très grands...) Une fois recoupés, il faut attendre 2 ans avant que les pieds ne produisent à nouveau des baies. L'exploitation emploie de 30 à 150 cueilleurs selon la période, le caféier produisant des fruits tout le long de l'année, mais avec une pointe significative en été. On ne cueille que les baies rouges ou jaunes, les vertes donnent un café de mauvais goût. En 5 minutes, nous ne cueillons chacun que de quoi faire une tasse de café....., soit une cinquantaine de baies. En haute saison, un bon cueilleur peut ramasser jusqu'à 200kg par jour; il va falloir qu'on s'entraine sérieusement si on veut faire carrière....

 

Hacienda Guayabal Jeunes pieds de café récemment plantés
Branches chargées de baies pas encore mûres Maigre récolte

 

     Une fois récoltés, les baies passent par une machine rudimentaire qui éclate la peau et libère les 2 cotylédons, ressemblant à s'y méprendre à des cacahuètes. Un transport dans l'eau permet d'éliminer les peaux flottantes et le sucre qui entoure les graines. Après séchage de 24 heures dans un four à basse température, les grains sont mis en sacs et sont livrés à la coopérative. Nous bénéficions ensuite d'une dégustation qui met en évidence les différents goûts libérés par le café en fonction du degré de torréfaction, puis de la température et du temps d'infusion. L' hacienda Guayabal est un endroit superbe, niché au creux des collines, un havre de calme et de paix, on profite à fond de notre séjour .

 

Culture du café

 

 

Lundi 11 décembre 2017: En quittant l'hacienda, on traverse Pereira et partons en direction de Salento, un joli petit village entouré de montagnes. Façades très colorées, place  centrale abondamment décorée pour les fêtes de Noël, une fois de plus, Ch'ti Land est l'objet d'une multitude de questions de la part des autochtones...

 

Centre artisanal de Salento La Willis règne en maître dans la zone caféière

 

     L'église est grande ouverte, baignée de lumière et entièrement décorée pour les fêtes. Ce village respire la tranquillité et le bonheur simple.

 

     Nous mettons ensuite cap sur la vallée de Cocora toute proche, jouxtant le Parque Nacional Los Nevados,  et qui abrite l'arbre devenu en 1985  l'emblème de la Colombie: le palmier à cire, le plus grand des palmiers puisque certains troncs atteignent les 60 m de haut.....

 

Les palmiers à cire ont souvent la tête dans les nuages La vallée de Cocora

 

     Abattu autrefois pour la fête des Rameaux et pour la fabrication des chandelles, il est aujourd'hui en voie d'extinction, et donc heureusement très protégé . Malheureusement , le temps est couvert et la beauté du lieu n'est pas à son maximum, dommage.

 

Salento

Vallée de Cocora

 

 

     Mardi 12 décembre 2017: Nous quittons le glamping El Rancho où nous avons passé une nuit au grand calme pour rejoindre Armenia où nous visitons le  musée de l'or Quimbaya. Ce petit musée ne comporte que 2 salles, mais est très bien aménagé et dispense des informations claires sur les tribus Quimbaya qui ont autrefois occupé la région.

 

Reproduction de four pour fondre l'or Colibri sur un abrevoire
Dans la fôret du Jardin Botanico del Quindio Papillon Morphe bleu

 

     A Calarca, nous nous garons au Jardin Botanique du Quindio, jardin géré par une association. C'est le plus grand jardin botanique privé de Colombie ( 15 Ha ), et regroupe, entre autre, d'importantes collections de palmiers, d'orchidées, de fougères, de plantes carnivores...; il abrite également une grande serre où volent des centaines de papillons. Belle visite guidée qui dure 2h30. Comme il est encore tôt, nous partons en direction de Cali, et passons la nuit au Parador Rojo à Uribe, grande halte routière pour les voitures particulières. Très bien.

 

Musée de l'or Quimbaya

Jardin Botanique du Quindio

Serre à Papillons

 

     Mercredi 13 décembre 2017: A partir d'Uribe, le paysage change, on perd de l'altitude, les routes deviennent plus ou moins droites, souvent à 2 voies, mais avec toujours autant de péages. On se plaint du coût des péages en France, mais en Colombie, c'est nettement pire. Tous les 20 à 40 km, il y en a un, avec des tarifs variant de 8000 à 12000 Cop ( 3 à 4 euro ), et très souvent pour des tronçons routiers totalement défoncés....Rien que sur la route  directe entre Cali et Carthagène, il y en a 27 pour un trajet de 1047 km  !!!

 Nous entrons dans la zone de culture de la canne à sucre et croisons d'énormes " trenes caneros" composés d' un camion benne tractant de 3 à 5 remorques.....difficile à doubler....

 

Petit "tren canero", certains tirent 2 remorques de plus.... Bus desservant les villages de montagne
Ch'ti Land à l'Eco Parque " Rayos del Sol " A..a..a...la queue leu leu......

 

     Comme nous ne sommes pas de très bons danseurs de salsa, nous avons décidé d'éviter Cali, et nous nous arrêtons à une dizaine de kilomètres avant Popayan, à l'Ecoparque Rayos del Sol, situé 700m en retrait de la grand route, il offre une belle vue sur la Cordillère. Terrain plat, herbeux, toutes les commodités à disposition . On y fait la connaissance d'un couple d'autrichiens en MAN 4x4, et de 3 australiens qui ont acheté au Chili un Toyota Land Cruiser d'occasion, l'ont équipé avec une tente de toit et des rayonnages dans le coffre; ils commencent à redescendre vers le Chili pour revendre leur véhicule, avant de rentrer au pays des kangourous..

 

En route vers Popayan

 

 

     Jeudi 14 décembre 2017: Nous rejoignons Popayan, et commençons par un arrêt supermarché pour remplir le frigo...On laisse notre véhicule sur le parking surveillé  et rejoignons en taxi le centre historique de Popayan distant de 3km. La vieille ville présente une grande homogénéité, car tous les bâtiments sont peints à la chaux. Rues étroites, excessivement propres. Chose surprenante, ici, les portes de toutes les églises sont fermées...donc, pas de visite possible. On déambule sur la jolie place Caldas, puis rejoignons le parking où nous attend notre véhicule. On part en direction de Pasto, mais avons prévu de nous arrêter à El Bordo.

 

Plaza Caldas à Popayan, la ville blanche Eglise San Francisco
Parador Turistico Patia C'est dur, les vacances...surtout pour les retraités....

 

     On pensait faire les 100km en 1h30....il nous faudra en réalité plus de 3 heures, car la route à une seule voie dans chaque sens traverse une zone géologique instable avec de nombreux affaissements de chaussée...et une circulation dingue...longues montées en première.... en respirant les gazs d'échappements des camions collés les uns aux autres qui nous précédent. A El Bordo, nous allons au Parador Turistico Patia ( 6 euro la nuit, piscine comprise ), qui possède une grande piscine bien entretenue. On s'installe sous un arbre et y passons 2 jours dans une ambiance sympa, bercés par la musique ....

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Popayan

Parador Patia à El Bordo

 

 

     Samedi 16 décembre 2017: Nous reprenons la route en direction de Pasto; la chaussée est toujours aussi mauvaise, mais les paysages sont sublimes: très profondes vallées plongeant presqu'à pic, route accrochée à la paroi, taillée dans la roche. Tout est vert, couvert d'arbres., pas d'animaux domestiques en vue, les pentes sont trop raides, certaines dépassent les 60 degrés...

 

Mosaïque de cultures jusqu'en haut des montagnes Les vallées sont très profondes

 

     Peu avant Pasto, nous empruntons un nouveau tunnel de 1,7 km de long, bien éclairé, et qui débouche au dessus de la ville, ce qui permet de la contourner facilement. Les sommets s'adoucissent et les profondes vallées ont disparu.

 

Route del Bordo à Ipiales

 

     Peu avant  Ipiales, nous obliquons en direction du site de Las Lajas et passons la nuit sur le parking du nouveau téléphérique. Au XVIIIème siècle, une image de la Vierge serait apparue sur une paroi d'une grotte des gorges escarpées du Rio Guaitara, d'où construction d'une basilique dédiée à la Virgen del Rosario, en un lieu pour le moins improbable, mais superbe.

      Le téléphérique construit en 2013 permet de rejoindre la basilique au fond des gorges, sans passer par la route. Comme il est encore tôt, nous descendons jusqu'au sanctuaire par ce téléphérique, soit dit en passant, le plus lent que nous n'ayons jamais emprunté : 20 minutes pour parcourir moins de 2 km....

 

Basilique Virgen del Rosario de Las Lajas Mur d'ex-votos

 

     Enorme basilique grise et blanche, ornée d'une multitude de tours, flèches, clochetons...dont le parvis repose sur 2 énormes arches qui enjambent les gorges du rio. Les parois des gorges qui mènent à la basilique sont recouvertes d'ex-votos déposés par les pèlerins. Une messe est en cours et la basilique est pleine, essentiellement des indiens  Otavalo en costumes traditionnels.

 

Basilique de Las Lajas

 

     Après une nuit calme, nous parcourons les 8 derniers kilomètres en territoire colombien, avant de rejoindre le poste frontière sur le pont international de Rumichaca.

 

 

     En arrivant au poste colombien, il y a une immense queue devant les bureaux de la police aux frontières....mais, compte tenu de notre grand âge, nous sommes prioritaires...pour le guichet réservé aux personnes âgées, aux femmes enceintes, et aux familles avec des enfants de moins de 10 ans.... Une fois le passeport tamponné, le passage à la DIAN pour le véhicule dure moins d'une minute, on rend le papier d'importation temporaire, et c'est tout.  On traverse ensuite le pont pour rejoindre les bureaux équatoriens: passage prioritaire au guichet "vieux", et le permis d'importation temporaire est réglé en moins de 10 minutes par un préposé souriant et avenant...Malgré la foule des deux côtés, nous aurons passé la frontière en un peu moins d'une heure et demi.....Le passage aux deux postes frontières est totalement gratuit, et aucune photocopie n'est requise, de plus, en Equateur le Soat n'est pas obligatoire.

 

     La Colombie , qui pâtit  malheureusement toujours d'une réputation de pays dangereux, est, en réalité un pays magnifique ( sauf la partie caraïbe dont nous ne garderons pas un souvenir impérissable, à l'exception de Cartagena...), avec des gens charmants, avenants, souriants, toujours prêts à rendre service..., et des paysages à couper le souffle.  L'insécurité liée aux Farc et autres mouvements terroristo-communistes a disparu, sauf dans quelques zones reculées,  inaccessibles aux touristes, où ils assurent la protection des narco trafiquants, et obligent les populations locales à produire de la coca. J'étais venu en Colombie en 1995, époque où le pays était en plein chaos...., l' ambiance a totalement changé, les colombiens ont rejeté les Farcs et veulent tourner la page. Venez en Colombie, vous ne le regretterez pas.

 

     Nous allons maintenant poursuivre notre périple dans des pays que nous avons déjà visités en 2013, et allons poursuivre ce site de façon plus concise....( gain de temps appréciable pour le narrateur et l'assistante chargée du tri des photos.....)

 

 

EQUATEUR: du 17 au 29 décembre 2017

 

     Nous rejoignons Otavalo et refaisons un tour dans les marchés artisanaux...de jour et de nuit qui en cette période de fêtes s'enchainent sur la Plaza de los Ponchos.

 

Costumes traditionnels des indiens Otavalo

 

Otavalo

 

     Nous "by passons" Quito et le site d'Ingapirka, et rejoignons le 18 en milieu d'après midi l'Hacienda San Joaquim, aux pieds du volcan Cotopaxi. En 2013, nous n'avions pour ainsi dire, pas vu les volcans de l'Allée des Volcans, car ils étaient tous noyés dans la brume. Cette fois ci encore, ça ne s'annonce pas mieux, le sommet du Cotopaxi est caché par les nuages....Le mardi 19, en discutant avec la propriétaire de l'hacienda, nous décidons d'entrer dans le parc du volcan pour aller voir de plus près si il a toujours la tête dans les nuages.... Elle contacte une guide officielle du parc qu'elle connait....et 1/2 heure plus tard, la guide "Nancy" arrive avec son 4x4. L'accès au parc du volcan ne peut se faire qu'accompagné d'un guide, non seulement pour protéger la faune et la flore, mais aussi parce que le Cotopaxi est toujours en activité, et est considéré comme le volcan le plus dangereux d'Equateur; c'est aussi le plus haut volcan en activité au monde... ( tour complet: 60 US$,   certains guides ne vont que jusqu'à la laguna Limpiopungo et au parking menant au refuge, pour 40 US$ ) . Nous embarquons un grand thermo de "thé de coca" pour lutter contre le mal des montagnes, et , en route vers les sommets.... Plus on avance dans le parc, plus l'état de la route se dégrade.....Arrêt à la lagune pour observer le paysage de "paramo" où vivent des chevaux et des bovidés retournés à l'état "sauvage", en effet, tous les animaux vivant dans l'enceinte du parc sont considérés comme n'appartenant à personne.....heureusement, même sauvages, les vaches restent placides....On laisse la voiture sur le parking à 4500m et attaquons la montée en zig zag vers le refuge situé à 4864m .

 

Le Paramo du Cotopaxi Contents d'y être arrivés
Le Cotopaxi , vu depuis le refuge Gros plan sur le sommet à 5897m

 

      Souffle court, coeur qui cogne, mais pas à pas, on monte....Un autre groupe se joint à nous, il nous faut environ 2 heures pour atteindre notre but....mais, quel spectacle!!!, en regardant vers le bas on découvre tout le paramo qui entoure le volcan, si on regarde devant nous on embrasse tous les sommets jusqu'à l'horizon, et quand on lève les yeux vers le haut on admire le sommet du Cotopaxi  couvert de neiges et de glaces et qui joue à cache cache avec les nuages, mais on le voit....enfin!..Repos bien mérité au refuge, il nous faut une bonne demi heure pour reprendre notre souffle, se restaurer un peu et boire un chocolat chaud ( mais assez léger..)...avant d'attaquer la descente...par la voie directe, une coulée de cendres volcaniques, beaucoup plus pentue que le chemin de montée. En 20 minutes nous avons rejoint le parking... c'est beau la gravité, surtout quand ça descend. A chaque ascension les guides montent des provisions pour le refuge, et redescendent les déchets... Nous rejoignons notre Ch'ti Land, fourbus, mais heureux de cette superbe balade.

 

Cotopaxi

 

    

     Nous rejoignons ensuite Cuenca que nous connaissons déjà, et où nous avons décidé de passer Noël. Nous nous installons de nouveau aux Cabanas Yanuncay, et Humberto et Maria nous accueillent à bras ouverts. Le dimanche 24 nous descendons au centre ville pour assister au "Paseo del Nino" Il s'agit d'un immense défilé qui parcourt les grandes artères de Cuenca et qui regroupe toutes les associations, religieuses ou non, les paroisses, les villages des alentours, les pompiers, la police, les fanfares....et les particuliers, surtout ceux qui ont de jeunes enfants. Les participants et tous les enfants sont costumés et défilent en poussettes, en fauteuil roulant, à pied, à cheval, sur des voitures décorées, sur des camions....

 

Des gens heureux de participer à la fête Des oeufs et du poulet frit pour nourrir les participants
Un bout de chou qui tient à peine en équilibre sur son cheval Certains dansent pendant près de 8 heures d'affilée

 

     Le défilé avait commencé vers 10h du matin, et à 16h, ça n'était toujours pas fini.... A noter que ce défilé se répète tous les dimanches jusque fin janvier.... Les participants économisent toute l'année pour participer à cette fête, les villages et les associations organisent des fêtes, des bals..pour financer leur participation, car certains costumes sont magnifiques et valent une fortune. Ici, on voit des Rois Mages ou des Pères Noël pousser la voiture d'enfant d'un nourrisson vêtu de blanc avec 2 grandes ailes dans le dos!!!! Les gens ont l'air heureux, tout se passe dans l'allégresse...mais avec une forte présence policière et militaire qui s'intègre elle aussi à la fête.

 

Paseo del Nino à Cuenca

 

 

     L'Equateur est un pays très accueillant, étonnamment propre comparé à ses voisins du sud, pas ou peu de décharges sauvages le long des routes. Routes en bon, voir très bon état....sauf dans certaines zones géologiquement instables où parfois la moitié de la route est partie dans le ravin...Peu de péages ( 1US$ maxi ), mais pour des tronçons récents et sûrs. Cerise sur le gâteau: gas oil à env 0.24 euro le litre....on n'oublie pas de faire le plein à ras bord avant de passer au Pérou, où il est à 0.71 euro le litre.!!!

 

     Passage de la frontière Equatoriano-Péruvienne: Nous la passons le vendredi 29 décembre, et comme ce jour est férié, et que des locaux nous ont prévenu qu'il risquait d'y avoir beaucoup de monde, nous nous y présentons un peu avant 7 heures du matin. Bonne surprise, à cette heure là, il n'y a presque personne. Côté équatorien, il ne faut pas oublier de s'arrêter au container qui sert de bureau au service de "Migraciones" pour faire tamponner le passeport, puis on passe au container juste à côté pour le véhicule, on rend le papier de transit temporaire, mais il faut amener le véhicule juste en face du bureau pour que le préposé puisse vérifier la plaque d'immatriculation sans avoir trop à marcher....En arrivant du côté péruvien, on remplit la fiche d'immigration, mais la jeune préposée nous indique qu'il y a coupure de courant, et qu'il faut donc attendre....on attend donc un bon quart d'heure, mais heureusement le "chef" des douanes qui ne comprend pas pourquoi nous ne nous sommes pas encore présentés à ses services vient aux nouvelles, et nous allons déposer nos passeports au bureau de la police nationale qui elle a du courant.....Pendant que le policier vérifie nos passeports, nous allons souscrire un Soat dans une "épicerie" située à 20m de là. Soat en main, nous retournons à la douane qui  récupère notre carte grise et le permis de conduire et fait le dossier d'importation temporaire pendant que nous repassons à l'immigration pour faire tamponner nos passeports. Après la "cérémonie des couleurs" à 8 heures, on récupère nos papiers à la douane....Là ,on comprend pourquoi le chef est chef!!!!, sans lui, nous y serions encore... Nous avons passé la frontière en à peine une heure, sans rien débourser ( sauf le Soat: 21 US$ pour un mois ), ni devoir fournir de photocopie.

 

 

 

PEROU

 

Nous passons les fêtes de fin d'année, près de Chiclayo, dans un "Center Park" local: Las Pirkas. Grande piscine, location de bungalows, mini zoo, et nombreuses activités sportives, bars et restaurants...On s'installe sur le parking, près de l'entrée pour nous raccorder sur l'électricité du poste de garde. Le samedi, une entreprise locale a invité ses 3500 employés pour fêter la fin de l'année...sono à fond, et consommation de bière idem..., mais sans anicroche. Le dimanche 31, le repas de réveillon est pour le moins surprenant: "chancho al palo", normalement cochon grillé, en réalité, un morceau d'os recouvert de sa peau et de sa graisse et hébergeant 2 minuscules morceaux de viande de la taille d'une phalange..., servi avec des haricots ayant l'aspect et la consistance de pois chiches....., mais là ne s'arrête pas la surprise, car la même assiette comporte également une "empanada", pâte soufflée recouverte de sucre, et un gros morceau de "panetone", gâteau italien aux fruits confits. Le tout est arrosé par un petit verre de vin sucré, et d'un bol de chocolat chaud servi dès le début du repas... Tout se mange et se boit en même temps.... heureusement qu'on avait anticipé le coup en dégustant avec l'apéro un petit foie gras ramené de France....

 

Piscine et installations du

 Complexe Touristique Las Pirkas à Jayanca
La zone des bungalows La Parihuela, une soupe de poissons garnie d'un poisson entier, de pattes de crabes et de langoustines....

 

     Peu avant minuit débute une soirée "salsa", sur les bords de la piscine...qui se terminera vers 8h du matin....au moment où commencent à arriver les visiteurs qui viennent passer le jour de l'An au parc... Pendant les 4 jours que nous avons passés là, le propriétaire, très chaleureux et constamment présent, est venu par 3 fois nous demander si tout se passait bien pour nous, si nous avions besoin de quoi que ce soit, quel était notre ressenti....

Les jours suivants nous sommes retournés visiter des sites archéologiques et musées qui nous avaient beaucoup plu lors de notre précédent passage: musée de la Huaca  Rajada sur le site de Sipan, musée de la civilisation Sican à Ferrenafe, et, bien sûr, le sublime musée des Tombes Royales de Sipan à Lambayeque qui abrite les contenus des 3 premières tombes découvertes à Sipan entre 1987 et 1989.

 

Musée du site de la Huaca Rajada à Sipan Les chouettes représentaient le pouvoir des prêtres
Le Sacerdote-Guerrero et une figurine qui lui ressemble étrangement Céramiques retrouvées dans les tombes

 

Pour clarifier un peu les choses: en 1987 la police de Lambayeque arrête des pilleurs de tombes en possession d'objets en or d'origine pré inca; elle se renseigne donc auprès du directeur d'un petit musée privé de la ville, le Dr Walter Alva qui va mettre à jour sur le site de la Huaca Rajada dans le village de Sipan, à une trentaine de km de Lambayeque, 16 tombes inviolées de dignitaires de la civilisation mochica!!! C'est la plus importante découverte archéologique depuis Toutankamon. Le contenu des 3 premières tombes sera transféré à Lambayeque où un nouveau musée sera érigé, mais les découvertes se poursuivant, on construira un autre musée sur place à Sipan pour accueillir les "nouveaux venus " . Faute de crédits les fouilles ont été interrompues en 2010, et ne reprendront vraisemblablement jamais, le gouvernement péruvien n'apportant aucun financement.

 

Le 4 janvier, nous partons en direction de la cordillère centrale pour rejoindre Chachapoyas et de là, aller visiter le site archéologique de Kuelap. Route superbe dans les gorges du Rio Utcubamba qui se jette dans le Maranon, lui même affluent de l'Amazone....On se sent tout petit quand on circule entre les impressionnantes montagnes, particulièrement quand on est au fond d'une profonde vallée.... Nous passons par une agence pour la visite: à 9h un bus passe nous chercher, puis une heure de route jusqu'au village de Nuevo Tingo. Jusqu'à  il y a encore peu, il fallait compter 4 à 5 heures de marche pour rejoindre le site depuis Tingo ( 1200m de dénivelé...), mais depuis maintenant 10 mois, un superbe téléphérique construit conjointement par l'entreprise Poma de Grenoble et une société péruvienne a été mis en service ( c'est le premier téléphérique installé au Pérou ), et en 20 minutes nous fait rejoindre la base du site. Il faut encore une petite demi heure de grimpette avant d'entrer dans la cité. Perchée à 3000m d'altitude, Kuelap  a longtemps été considérée comme une forteresse, car elle est ceinturée par de hauts murs, qui font à certains endroits 20m de haut, et ne comporte que 3 portes très étroites, interdisant toute entrée en force.

 

La ligne blanche, c'est la route accrochée à flanc de montagne Les remparts de Kuelap
Maison décorée d'un dignitaire La maison blanche avait été reconstituée, mais l'UNESCO l'a fait démonté

 

      Les recherches archéologiques ont maintenant permis de déterminer qu'il s'agissait en fait d'une cité à vocation politique et religieuse, construite par les indiens Chachapoyas entre le X ème et le XVème siècle, avant de passer sous contrôle inca, seulement une cinquantaine d'année avant l'arrivée des conquistadores espagnoles. Cette ville, toute en pierre ,comportait environ 500 habitations rondes avec des murs de 4m de haut et un toit conique. Les archéologues estiment que le volume de pierres taillées et assemblées sur le site pour construire la ville et ses remparts, représente environ 3 fois le volume de la pyramide de Khéops....Ce site magnifique reste encore d'accès  difficile car les routes qui y mènent sont dans un état lamentable, et les infrastructures hôtelières et touristiques à peu près inexistantes... Profitez en, c'est le moment de venir visiter ce superbe endroit...avant que ne débarquent des hordes de touristes américains et chinois....

 

Kuelap

 

     Comme il a plu une bonne partie de la nuit, et qu'au matin la brume est omni présente, nous préférons  ne pas nous aventurer sur la route Kuelap Cajamarca, à voie unique,  accrochée à flanc de montagne et bordée de précipices. Nous repartons par Bagua Grande, et même là, la route est criblée de pierres et d'éboulements...qui ne seront évacués que le lundi....

 

Même les portions à 2 voies n'échappent pas aux éboulements....  parfois accompagnés de coulées de boue
C'est une route par laquelle passent de nombreux bus et camions.... Ici, on vous demande de ne pas utiliser d'explosifs pour aller à la pêche..

 

    

     Pour poursuivre notre descente vers le sud, nous allons nous poser pendant 2 jours à Huanchaco, près de Trujillo. Le village de Huanchaco est en ébullition, car les 19 et 20 janvier, le Pape François vient y célébrer une messe sur la plage lors de son voyage au Pérou.

 

"Caballitos de totora" sur la plage de Huanchaco Affiche pour la venue du Pape au Pérou

 

     Ca travaille de jour comme de nuit: montage de structures métalliques, tirage de câbles, travaux de voirie, peinture des murs habituellement recouverts de slogans politiques, aménagement des rond-points....Que restera t'il de tout cela dans quelques temps ?

     

Huanchaco

 

 

      Nous allons visiter le site del Brujo ( le sorcier ), près du village côtier de Magdalena de Cao. En 2006, les archéologues y ont découvert le tombeau d'une femme gouverneur, morte entre 300 et 400 de notre ère, enterrée avec tous les attributs de sa fonction. C'était un petit bout de femme de 1.48m, âgée de 25 et 30 ans , décédée, apparemment , de complications suite à un accouchement. Elle avait les bras et les jambes tatouées de représentations d'araignées et de serpents, et était ensevelie avec ses couronnes de cuivre doré, 18 colliers d'or , d'argent et de pierres précieuses, ainsi que de 30 boucles de nez...

 

Site de la Huaca de Cao Viejo La Dame de Cao, gouvernante Moche vers 300 après JC

 

     Cette découverte est venue confirmer ce que les scientifiques pressentaient déjà, mais sans en avoir de preuve irréfutable: dans les civilisations Moche, les femmes  jouissaient des même prérogatives et droits que les hommes....   Les fouilles étant financées par une fondation privée...il est interdit de prendre des photos dans le musée.... le site est gardé jour et nuit par des vigiles en armes car les huaqueros ne baissent jamais les bras....Un peu plus loin, à Chan Chan, de nouvelles fouilles dans un deuxième palais sur les 8 que compte le site, ont amené de nouvelles découvertes; le site a été immédiatement envahi par les huaqueros, et il a fallu faire appel à la police et à l'armée pour les chasser du lieu.....

 

La Dame de Cao

 

     Le lendemain, après avoir traversé Trujillo, nous nous arrêtons au village de Moche pour visiter  de nouveau les Huacas del Sol y de la Luna. Je tenais à revoir les 3 magnifiques vases à tête humaine, retrouvés dans la tombe d'une "potière".....surprise énorme: elles ont disparu !!!! Je me renseigne auprès d'un gardien....qui m'informe qu'elles sont actuellement exposées au musée du Quai Branly à Paris...jusque fin mars 2018 pour l'exposition "Avant les Incas". D'autres pièces provenant de tous les musées de la zone sont également exposées à Paris , dont des pièces des Tombes Royales de Sipan....

 

Intérieur de la pyramide de la Lune Façade de la cinquième et dernière pyramide

 

     Depuis notre passage en 2013, les fouilles se sont poursuivies sur la Huaca de la Luna, et dans ce qui était le village, mais sont arrêtées depuis 2 ans faute de crédits.....

 

Huaca de la Luna

 

 

     Le 11 janvier nous partons en direction de la Cordillère Blanche, et remontons le cours du Rio Santa, en traversant des cultures de coton, de piments, de mais sec...La route est bonne jusqu'à Chuquicara; à partir de Huallanca, elle passe à une seule voie pour les deux sens de circulation, puis on attaque le "Canon del Pato", une gorge du rio Santa, très étroite, avec des parois à pic.

 

Séchage des piments dans la région de Santa Passage en surplomb
Route du Canon del Pato C'est vraiment très étroit, et sinueux
C'est une voie censée être à 2 sens de circulation  Alors, on se serre au maximum pour pouvoir se croiser

 

     C'est la route dite " des 35 tunnels" La piste très étroite et bien défoncée par endroits, s'accroche à la paroi rocheuse, avec un à pic de 200m sur le rio tumultueux qui coule en bas pour alimenter une centrale hydroélectrique...Par chance, sur les 15 km du parcours, on ne croise "que" 2 camions..on replie les rétros pour serrer au maximum la paroi..., et ça passe, mais il vaut mieux savoir où on met ses roues.... Depuis Huallanca nous avons comptabilisé 52 passages sous roches et tunnels; certains ne font que quelques dizaines de mètres, mais au moins 3 en font plusieurs centaines. Bien sûr, pas d'éclairage et impossible de se croiser. Même en klaxonnant dès l'entrée dans un tunnel, on se dit que si un plus gros arrive en face, il faudra faire marche arrière... Dès la sortie du "canon", la route redevient impeccable pour rejoindre Caraz. 

 

Route entre Santa et Caraz

 

     En 1970, toute la vallée du Callejon de Huaylas a été ravagée par un terrible tremblement de terre qui a fait plus de 80000 victimes  , et complètement aplati la ville de Huaraz et de nombreux villages des environs. Caraz n'a été que partiellement détruite et a pu préserver quelques rues anciennes. Le pire se produisit à Yungay qui, suite au tremblement  de terre fut recouverte par une énorme coulée de boue, de neige et de rochers, on dénombra 26000 tués, soit la totalité de la population de cette petite ville...

 

Cathédrale de Caraz Dans le marché couvert De la productrice au consommateur
Ca met l'oeuf à 0.057 euro !!! Ne me quitte pas.....

 

     Nous passons 2 nuits dans le meilleur camping que nous ayons vu en amérique du sud: le Guadalupe Jaime Veliz Caraz ( à la sortie de la ville en direction de Huaraz ): toilettes et douches impeccables, carrelées de marbre, eau chaude ( pour de vrai ), papier toilette, machine à laver à disposition, eau potable, 20 prises de courant qui fonctionnent sur l'épaisse pelouse qui accueille les véhicules, un WiFi performant, un propriétaire aux petits soins, et sa chienne, une crème nommée Turka.. et tout cela pour 30 soles la nuit. On ne pensait pas que ça pouvait exister sur ce continent...Jaime, le propriétaire n'accepte que des overlanders et refuse l'accès à  ses concitoyens péruviens par crainte des vols et dégradations...... Avant de partir, on est prié de laisser un petit mot sur le livre d'or....

 

Caraz

    

     Nous rejoignons ensuite Huaraz, ville active mais absolument sans aucun charme, reconstruite sur le même site après le tremblement de terre, et de là nous partirons visiter le site de Chavin de Huantar situé à 110km. Jusqu'au récentes découvertes faites sur le site de Caral-Supe, près de Lima datées de 2000 avant JC,, la civilisation de Chavin était considérée comme la plus ancienne de tout le continent sud américain car datée de 1200 avant JC. Les Chavin ont construit tout un réseau de canaux de drainage enterrés, et un gigantesque temple où ils vénéraient leur dieu Lanzon.

 

La laguna de Querococha, et ses pice enneigés L'esplanade centrale, face au temple de Chavin de Huantar
Canal de drainage, autrefois enterré Escalier latéral du temple Détail de la stèle du dieu Lanzon
Une des "cabezas clavas "exposées au musée Conque marine gravée servant d'instrument de musique

 

     On a retrouvé plusieurs galeries sous et dans le temple, mais on  ignore à quel usage elles étaient destinées. Là encore, en raison de la techtonique des plaques, le site a été presque entièrement recouvert, et en partie détruit, par un énorme glissement de terrains en 1948...que les archéologues ont dû dégager avant d'entreprendre les fouilles.

 

Chavin de Huantar

 

 

     Le lundi 15 au matin, juste avant de reprendre la route, on détecte une petite flaque d'huile sous le boitier de direction assistée...heureusement, il y a un garage Bosch à moins de 2km. On diagnostique tout d'abord un flexible mal serré, puis après plusieurs démontages et remontages du boitier de direction puis de la pompe hydraulique, on finit par diagnostiquer une fuite au niveau d'un joint du corps de pompe. Pas de pompe de rechange disponible au Pérou......, le garagiste est un peu réticent à l'ouvrir, car c'est de la mécanique de précision, mais comme il n'y a pas d'autre solution, il y consent...

 

Le Huazcaran, 6768m, caché dans la brume La pompe hydraulique fuyarde
Le boitier de direction sera également révisé Au garage à Huaraz

 

     On entrouvre seulement le corps de pompe pour extraire le joint défectueux, et il refait un joint au silicone....qui ne tiendra que quelques minutes. On réouvre complètement la pompe, et on découpe un joint dans un papier assez fin..dont on enduit chaque face avec du silicone....et cette fois ci, ça tient....On profite d'être dans un garage bien équipé pour changer 2 plaquettes de freins, remplacer un amortisseur cassé, régler les phares... Au moment du passage en caisse: surprise, le montant s'élève à 580 soles, fourniture de l'amortisseur compris...( soit +/- 150 euro.) pour environ 40 heures de travail!!!  En France, pour ce prix là, vous avez juste le droit de dire bonjour au garagiste....De plus nous avons été hébergés gracieusement dans le garage pendant 3 jours....toilettes, WiFi et électricité inclus....

     Amis voyageurs, si vous avez des travaux a effectuer sur votre véhicule, venez les faire faire au Pérou, en prenant soin d'amener avec vous les pièces spécifiques à votre monture.

 

Le cuy grillé

 

       Pendant notre séjour forcé à Huaraz, et non sans quelques réticences, nous nous sommes laissé convaincre de tester le met le plus réputé de la cuisine péruvienne: le cuy grillé  ( autrement dit: du  cochon d'Inde ), et avons du reconnaitre que c'est délicieux. Chaque pays a ses interdits ou ses préjugés, ainsi les péruviens ne mangent pas de lapin...allez savoir pourquoi?

 

     Le vendredi 19 janvier, en remontant la vallée du Rio Supe à partir de Barranca par une route bien défoncée, nous rejoignons le site de Caral-Supe. On pensait traverser à gué la rivière pour rejoindre le seul camping du coin, mais le niveau est trop haut, et le courant trop fort...on se replie donc sur le parking en bordure du village, juste à côté du pont piétonnier qui enjambe le rio. L'année dernière, de fortes crues liées à El Nino ont ravagé la région, emportant au passage une partie du petit complexe touristique installé à proximité, et interdisant l'accès au site pendant 2 mois. Alors que l'on se gare, une moto arrive....on se dit qu'on va se faire virer, mais nous faisons ainsi la connaissance de Juan Salinas, le chargé de la communication du site avec les communautés avoisinantes. On commence à discuter...et il nous autorise à coucher sur place, en nous précisant qu'il repassera dans la soirée pour continuer la conversation.... A 20h, il arrive avec son fils . On parle un peu de nos voyages, puis Juan sort de sa poche 2 petits morceaux de bois, genre brochette, et du fil de coton natif de la région de couleur marron, et m' inicie à la confection de l'Ojo de Dios, une figure retrouvée sur les murs des temples de Caral, puis il nous offre une flûte de sa fabrication, réplique des 32 flûtes trouvées sur le site. Superbe soirée, riche en convivialité, que nous garderons dans nos mémoires. Le lendemain matin, nous passons le pont et marchons une bonne demi-heure pour rejoindre l'entrée du site de Caral. Les récentes datations au carbone 14 des fragments de roseaux retrouvés dans les fondations des temples, font remonter la construction de ce site à 2000 ans avant JC....soit 800 ans avant Chavin de Huantar...

 

2 des 6 pyramides dégagées sur le site de Caral Lors d'une fouille archéologique, tout est photographié , puis mesuré et dessiné
Juan Salinas nous joue de la flûte traverse Statuettes en terre crue, qui ont près de 4000 ans...

 

     Cela fait 23 ans que le site est inventorié et fouillé, mais les travaux avancent très lentement par manque de crédits...Ce site remonte à l'époque "pré céramique ", avant que ces hommes qui connaissaient déjà le feu, n'aient l'idée de cuire leurs poteries en argile pour les rendre plus résistantes. A la différence des Huacas du nord du pays, faites d'adobe, ici les pyramides et tous les édifices importants, ont été construits en pierres, pierres des montagnes environnantes taillées pour les parties visibles, et galets du rio pour les remblais, puis le sable du désert a tout recouvert. 6 pyramides ont été dégagées , ainsi qu'un amphithéatre dans lequel on a retrouvé 32 flûtes en os de pélican et 33 conques marines, ce qui laisse à penser qu'ici se sont déroulés les premiers concerts en Amérique du Sud... Les Caral devaient être un peuple pacifique, car aucune arme, ni système de fortification n'a été découvert à ce jour..., ils ne pratiquaient pas non plus de sacrifices humains.  Les gens du peuple vivaient dans des huttes construites de bambous et roseaux entrecroisés recouverts de boue séchée dont il reste peu de trace. Par contre, pour les bâtiments en pierre, les Caral utilisaient déjà des techniques de construction anti-sismique: les édifices reposaient sur des empilements de roseaux tressés, et les espaces entre les murs étaient remplis de pierres retenues dans des filets. La population vivait  de l'agriculture dans une vallée fertile , avec une eau abondante, et échangeaient beaucoup avec les pêcheurs de la côte toute proche, la source principale de protéine étant l'anchois qu'ils faisaient sécher au soleil. Un superbe site, encore peu connu des touristes, car en dehors des circuits des" tours operators", et d'un accès pas évident.... Pour nous, un vrai coup de coeur....

 

Site de Caral Supe

 

     Le dimanche 21 janvier, nous traversons Lima, mais des déviations nous amènent en plein sur les voies d'accès qui conduisent à l'endroit où le Pape célébrera sa dernière messe au Pérou....heureusement, il est encore tôt , et on arrive à s'en extraire relativement facilement..., le soir même nous coucherons dans la réserve de Paracas, au sud de Pisco.

 

Bus, voitures et piétons en route pour assister à la messe du Pape  D'autres ont préféré aller à la plage
Lagunillas et la playa Roja au PN Paracas Maintenant effondrée, il y avait autrefois une arche comme à Etretat
Flamands roses dans le lac Otuma Files de camions venant charger du sel aux Salinas de Otuma

 

      Depuis notre passage en 2013, les 75 km de plages au sud de Lima se sont couverts de résidences avec piscines, cours de tennis, et même parfois de golfs ( dans une zone où l'eau est rare...), où les habitants de Lima viennent passer le week-end à bronzer et pratiquer un peu de surf, car la baignade est dangereuse en raison des forts rouleaux...et de l'eau qui n'est par chaude ( courant de Humboldt ).  Le lendemain matin nous irons martyriser les suspensions de Ch'ti Land sur une piste totalement défoncée qui fait le tour des plages du Parc Naturel et d'une lagune où s'ébrouent des flamands roses. Le soir , nous rejoignons Nasca .

 

Route Lima Paracas

 

      Le jeudi 25, nous allons visiter le cimetière de Chauchilla. Pendant longtemps, ce vaste espace funéraire a été retourné dans tous les sens par les huaqueros qui cherchaient des céramiques à revendre aux collectionneurs et aux musées, jonchant le sol de restes humains, de tessons de poteries cassées, et de lambeaux des magnifiques tissages nascas.

 

Momie sur le site de Chauchilla ( Nasca ) On papotte à 3, mais à la fin, ça devient rengaine....
La magie des mains du potier Copie d'une céramique Nasca de plus pour décorer notre maison

 

     Aujourd'hui, un circuit balisé permet de voir quelques tombes qui ont échappé au pillage , et qui contiennent toujours des momies, toutes tournées vers l'est , et qui attendent chaque jour le lever du soleil....

     Au retour, nous nous arrêtons dans l'atelier d'un céramiste qui fait de belles reproductions de poteries anciennes, mais au moment de repartir, Ch'ti Land refuse de démarrer....La vengeance de la momie a fait son oeuvre!!!!!  Un "garagiste" local vient nous remorquer jusqu'à son "atelier", mais n'arrive pas à trouver la cause de la panne. Pendant qu'il cherchait, j'ai pris contact ( merci Whats App ) avec le membre du club Land Rover de Colombie rencontré à Carthagène, et avec le responsable du club Land Rover Lover du Pérou. Réaction  instantanée de mes deux interlocuteurs: " ne laisse personne toucher au boitier de contrôle électronique ", " met ton véhicule sur un camion, et viens au garage Land Rover de Lima ". Nous demandons donc  au garagiste de Nasca de nous trouver un camion plateau.....mais c'est une denrée inconnue dans la ville...par contre, il nous trouve en un temps record un camion à ridelles qui remonte à vide vers Lima. Comment charger ?  Le camion nous remorque tout d'abord dans un terrain vague où existe un "quai de chargement ", en réalité un remblai terminé par un muret. Quand le camion se met en place, son plateau se situe 60cm  plus bas que le sol du quai....qu'à cela ne tienne, on empile  des cailloux pour créer 2 rampes pour les pneus arrières du camion.... Je me mets au volant de Ch'ti Land, et l'équipe de "pousseurs" rameutée par le garagiste pousse notre véhicule vers le camion...

 

Quai de chargement "artisanal" Les roues avant sont passées....
Ca y est, il est sur le camion.... Déchargement au chariot élévateur au garage à Lima

 

     Le plancher du camion est encore un bon 30cm en contre bas, mais des morceaux de bois empilés réduisent un peu le dénivelé.., les roues avant passent, mais on se rend compte que la partie arrière de la cellule va toucher le sol de la rampe. La bâche du camion, roulée, vient s'ajouter aux bois existants....et ça passe, de justesse. Ch'ti Land est sur le camion !!!! Grand moment de frayeur quand le camion fait demi tour et remonte la pente, on a l'impression que Ch'ti Land va reculer et tomber du camion, mais le frein à main est bien serré.... Une fois en zone stabilisée, on dégonfle les pneus du Land pour lui donner plus de stabilité,  et on l'amarre avec des tendeurs à chaînes au plateau du camion. A 14:30 h, on prend la route de Lima, distant de 450 km. Notre chauffeur est prudent et roule doucement, car, avec sa hauteur et sa suspension, notre véhicule gigotte énormément. On roule à moins de 50km/h et nous nous arrêterons vers 23 h à 80 km de Lima pour dormir quelques heures. On reprend la route à 5:30 h, et arrivons, après quelques péripéties et détours au garage Salazar à San Luis, un quartier au sud de Lima, à 8:30 h. La garage a été prévenu de notre arrivée par le club de Lima. A peine les ridelles du camion baissées, un gros chariot élévateur d'une entreprise voisine arrive , et en 5 mn, Ch'ti Land retrouve la plancher "des Lands", après s'être "envoyé en l'air " à bout de fourches.... On respire!!!!

     Une équipe de 3 mécanos commence immédiatement la dépose du réservoir pour changer la pompe à gas-oil, qui selon les dires du chef de garage risque fortement d'être la responsable de notre problème. A 13h, la pompe a été changée et le réservoir remonté....mais Ch'ti Land refuse toujours de démarrer.....On verra la suite lundi. Nous sommes garés sur la rue, car la garage ne dispose que d'une porte de 2.5 m de haut, mais sommes raccordés à l'électricité, et disposons d''un excellent WiFi.

 

Chargement sur camion

 

      Le dimanche, un taxi nous dépose sur la Plaza de Armas de Lima, et nous assistons à la relève de la garde au palais présidentiel. Spectacle haut en couleur, parfaitement rodé, exécuté par un régiment de hussards à cheval, la "Garde Républicaine " péruvienne.

 

Plaza de Armas de Lima et palais présidentiel La Cathédrale de Lima
Officier de Hussards de la Garde Cirages de toutes les couleurs

 

    Lima, Plaza de Armas

     

 Les premières vérifications  le lundi matin nous orientent vers un défaut de l' ECU, la carte électronique de gestion de la carburation. On échange notre carte avec celle d'un TD5 présent dans le garage, et ça redémarre immédiatement. Problème: le garage ne dispose par de carte de rechange, car depuis l'arrêt de la production des Defender début 2016, les cartes ne sont plus fabriquées.... Là encore, le club Land de Lima m'a mis en contact dès le vendredi après midi avec un de leurs membres qui connait par coeur le fonctionnement des TD5, et dispose d'une carte d'occasion. Il arrive au garage vers 15:30 h, le temps d'installer la carte, de l'apairer avec le boitier de sécurité du véhicule, de la reprogrammer pour lui assigner les codes des 5 injecteurs, et au premier coup de clé, ça démarre.... Nous sommes sauvés. 

     Un immense merci à Carlos Beltran Diaz du club Land de Colombie, à Anibal du Land Rover Lover de Lima, et à Augusto Pancorvo landiste émérite qui a accepté de me vendre sa carte ECU de rechange.. ainsi qu'à toute l'équipe du garage Salazar, pour son professionnalisme et sa gentillesse.

 

     Il est important de savoir et de faire savoir que presque tous les landistes péruviens se sont regroupés dans une association pour mettre leurs véhicules 4x4 à disposition des autorités en cas de catastrophes naturelles: tremblements de terre, glissements de terrains, inondations.... phénomènes fréquents dans cette partie du monde. Ils apportent de l'assistance et des vivres aux villages isolés, évacuent les personnes valides... Ils interviennent même dans les pays limitrophes en cas de séismes ou d'inondations importants. L'entraide aux voyageurs en difficulté, fait également partie des activités de ce rassemblement: nous en avons été des bénéficiaires reconnaissants.

NB: ils ne sont pas sectaires, et accueillent également quelques possesseurs de Toyotas dans leurs rangs....

 

 

     Du 30 janvier au 4 février:  nous regagnons d'abord Nasca où nous passerons 2 jours avant de reprendre la longue route désertique vers Yauca. L'irrigation est en plein développement au Pérou, et nous constaterons l'apparition d'immenses rizières dans des zones autrefois désertiques.

 

Route dans le désert entre Nasca et Arequipa Rizières
La Cordillère des Andes se jette directement dans le Pacifique Volcans Mitsi et Ampato, aux portes d'Arequipa

 

     Belle route, mais très sinueuse entre Arica et Arequipa, montagnes arides et sable à perte de vue. A Arequipa, on refait le plein des 2 bouteilles de gaz chez Limagas avec notre raccord, c'est fait en moins de 10 minutes....La brume omni-présente nous laisse à peine entrevoir les volcans Misti et Ampato. Sortie de la ville difficile du fait des travaux routiers, on tourne en rond, jusqu'à ce qu'un taxi très sympa nous guide  dans un dédale de rues, dont plusieurs à  contre sens... jusqu'à la voie "rapide". A nouveau route dans le désert pour rejoindre Tacna, la dernière ville péruvienne avant la frontière avec le Chili.

 

  Route entre Nasca et Arequipa

 

 

     Passage de la frontière Péruano Chilienne à Chacalluta: on traverse sans s'arrêter tout l'ancien complexe frontalier situé du côté péruvien, car tout se fait maintenant du côté chilien. Pour les voyageurs comme nous qui circulons avec notre véhicule, il faut d'abord grimper au 1er étage, dans le restaurant Casino pour acheter un formulaire ( 5 soles, ou 500 pesos chiliens ) reprenant les spécifications du véhicule et les noms des chauffeurs et passagers. Ensuite on fait la queue face à l'un des 2 ilots , en remplissant le formulaire de déclaration en douane..., et là, c'est rapide: le policier péruvien qui tamponne votre passeport pour la sortie le passe directement à son collègue chilien qui vous valide votre entrée au Chili; Idem pour le permis d'importation temporaire, on rend le papier péruvien, et on récupère le papier chilien  à la fenêtre voisine. Contrôle de la douane et du SAG: ils récupèrent les 2 vieux citrons du bac à légumes et la charcuterie considérée comme crue, à savoir une barquette de " jamon serrano" et celle de salami; par contre ils nous laissent le jambon cuit et la mortadelle. Le passage total à la frontière aura duré à peine une heure, mais on a bien fait de passer un dimanche soir car il parait qu'il y a plus de monde en semaine.

NB: si vous voulez retirer des pesos chiliens au distributeur situé à la frontière, il faut absolument valider la touche "extranjeros" sur l'écran, sinon votre demande est rejetée.

 

 

CHILI

 

     Nous restons 2 jours à Arica, ville très agréable . Arica abrite 3 bâtiments construits par Gustave Eiffel: la cathédrale, l'ancienne Douane et le palais du gouvernement provincial. Dans cette région soumise à de fréquents tremblements de terre, les charpentes métalliques de Gustave ont fait merveilles.

 

Port de pêche d'Arica sous la haute surveillance des pélicans Sortie de l'eau pour carénage, ce soir il y aura des moules au menu
Cathédrale d'Arica, sortie des ateliers de Gustave Eiffel Casa Bolognesi

 

     Nous complèterons notre tour de la ville par une visite du port de pêche et du Musée "in sitio" du cimetière "Chincheros" Le dernier jour, de retour au camping nous faisons la connaissance d'un couple d'overlanders français, Valérie et Alain Maetz ( tyva.over-blog.com ) qui ont rencontré nos amis Dominique et Isa en Patagonie. Rencontre très sympa!!, on se reverra.... On rencontre également un couple allemand vivant en Autriche et qui voyage avec un véhicule du même gabarit que le notre, là encore échange d'informations sur les sites archéologiques à visiter au Pérou.

 

  Arica

 

      A nouveau, du désert pour rejoindre Iquique, la grande ville du nord-chili ( c'est là que le sinistre Pinochet, descendant d'immigrant français, a passé la plus grande partie de sa carrière militaire, avant de devenir dictateur.. )  Un camping car argentin ( un jeune couple avec un enfant de 4 ans ) arrive de nuit dans le camping où nous nous sommes installés à la sortie de la ville; ils étaient installés dans une rue tranquille du centre,  quand vers 2 h du matin, ils ont été attaqués à coup de pierres par une bande de voleurs, ils n'ont eu que le temps de sauter du lit et de démarrer.... Le sud du Pérou et le nord du Chili ne sont pas des zones totalement sûres, de nombreuses agressions visant des touristes et des voyageurs sont mentionnées sur i-Overlanders, et en 3 jours de temps, nous avons rencontré 4 couples ayant été agressés.  La dame allemande rencontrée à Arica s'est fait arraché son sac en descendant de son véhicule à l'entrée d'un camping;  un couple argentin rencontré à Calama s'est fait "braqué" à Cotopilla, alors qu'ils cherchaient un endroit pour passer la nuit: un jeune avec une arme à feu ( vraie ou fausse, on ne sait pas ) s'est mis face au véhicule, tandis qu'un autre ouvrait la portière de la passagère pour la faire descendre de force...heureusement, le chauffeur a accéléré un grand coup et a obligé le braqueur à faire un saut de côté pour éviter de se faire écraser.... Sans tomber dans la paranoïa, depuis Barranca au Pérou, nous avons toujours traversé les villes et villages, portières verrouillées, et avec à portée de main la bombe de répulsif "anti ours" achetée au Canada... Plusieurs cas de CC pillés sur des parkings de supermarchés pendant que les propriétaires faisaient leurs courses ont également été signalés, tant au Pérou qu'au Chili...Prudence....., mais ça reste des endroits magnifiques à visiter.

 

     La route côtière entre Iquique et Cotopilla est très belle: succession de petites plages nichées dans des anses rocheuses, où de nombreux chiliens viennent planter en toute liberté leurs tentes pour passer quelques jours de vacances au bord de l'océan. La vie au grand air...ou plutôt, au grand vent.....

 

Plage de Rio Seco, entre Iquique et Cotopilla Caravane rehaussée  pour famille nombreuse
Camping sauvage en bord de mer Embryon de station balnéaire

 

     Nuit calme sur un parking jouxtant une station Shell à Cotopilla...alors que le couple argentin se faisait braquer à quelques centaines de mètres....( ils viendront dormir sur le petit parking de la  station, et reconnaitront notre véhicule quand on les rencontrera le lendemain à Calama ).  A 70km de Cotopilla, visite du musée municipal de Maria Elena, village où fonctionne encore la dernière mine de "salitre" du pays. Visite très instructive sur l'épopée du "salpêtre" . Le  "caliche" est une pierre sédimentaire présente sur 4 sites au nord du Chili, composée d'un mélange de sulfates, nitrates et carbonate de calcium et de sodium, plus de l'iode...L'extraction du nitrate, exporté vers l'Europe comme engrais aux débuts du XIX ème siècle a favorisé le développement de l'agriculture européenne , et fait la fortune des quelques sociétés ( la plus connue, étant la société Guggenheim )qui avaient obtenu les droits d'extraction auprès des gouvernements péruvien, puis chilien ( avant la guerre du Pacifique entre le Pérou , la Bolivie et le Chili, cette région était péruvienne...mais ce sont les chiliens qui ont gagné la guerre...et la Bolivie a perdu son accès à l'océan, et le Pérou ,un morceau de territoire riche en minerais de toutes sortes....) 

 

Eglise du village de Maria Elena Au musée: ramassage du "caliche" à l'ancienne
Pelles pour remuer le minerai dans l'eau Pubs en faveur du nitrate chilien

 

     Pour exploiter cette richesse en plein désert, on a fait venir des travailleurs du sud du Chili qui ont du s'acclimater aux dures exigences climatiques, et ont formé une entité respectée au Chili:  les "Pampinos" dont la devise était: " Somos la Vida en el Desierto " ( "Nous sommes la Vie dans le Désert"). Les conditions de vie et de travail étant extrêmes, les sociétés minières ont dû développer un système social attractif pour garder leurs ouvriers: campements avec écoles, hôpitaux, théâtres, logements équipés d'eau courante et d'électricité, sociétés philarmoniques...., un système assez semblable à celui développé en France par les Houillières.

     En approchant de Calama, on passe à proximité de la mine de Chinquicamata, la plus grande mine de cuivre à ciel ouvert au monde. On se renseigne sur la visite organisée par la société qui exploite la mine...il y a 12 jours de liste d'attente...dommage. Pour info, 10% de la production de cuivre du Chili, premier producteur mondial, part directement dans les caisses de l'armée chilienne..., ce qui en fait l'armée la mieux équipée et la mieux payée de toute l'Amérique du Sud: un état dans l'état.....

 

     En quittant Calama, nous faisons un petit détour jusqu'au village de Chiu Chiu où se trouve la plus ancienne église du Chili, puisque construite en 1540, puis nous rejoignons San Pedro de Atacama.

 

L'église de Chiu Chiu, telle que construite en 1540 Le petit cimetière qui entoure l'église
Porte principale en bois de cactus Vierge Noire Le toit est également en bois de cactus

 

 

     Le désert d'Atacama est le plus aride au monde, et la vie n'y existe que grâce à quelques rivières descendues de la cordillère. Un village proche de San Pedro n'a pas reçu une goutte d'eau de pluie au cours des 35 dernières années, et la pluviosité sur la région est de l'ordre du mm d'eau par m2.... par contre, en cette période de l'année, des pluies très localisées ont obligé les autorités à fermer l'accès à tous les parcs naturels pendant plusieurs jours...

 

Lagune et volcan Miscanti

 

Volcan Miniques Zorro culpeo
Flamants roses Rue de San Pedro de Atacama

   

      Le lundi 12 février, l'accès aux parcs venant d'être ouvert, nous partons pour une virée vers les villages de Toconao, Socaire, puis nous montons à 4200m pour voir les lagunes et les volcans Miscanti et Miniques. C'est superbe!!! Ciel dégagé, le soleil tape fort, un paysage d'une rare beauté, on revit les moments passés dans le sud Lipez en Bolivie. Au retour, nous irons visiter la lagune Chayxa  qui héberge des populations de flamants roses, et passerons près des bâtiments du radio télescope ALMA qui , avec ses 66 antennes et ses 2 super ordinateurs étudie les signaux émis par les astres. On peut visiter ce site en réservant 3 à 4 mois à l'avance, et il est fermé généralement en février, à cause de la nébulosité qui recouvre la région.

    Nous avons beaucoup aimé San Pedro de Atacama, gros village aux nombreux hôtels en adobe, aux rues en terre battue, aux innombrables agences de tourisme qui proposent des dizaines de destinations "aventure" dans les environs, et à sa foule de touristes venant des 4 coins de la terre. Dans Caracoles, la rue principale ,on entend parler des dizaines de langues différentes, le français n'étant pas la moins pratiquée, bien au contraire. Nous resterons 3 jours dans ce petit coin, loin de tout, qui attire les amoureux de nature et de dépaysement.

 

  San Pedro de Atacama

 

     Le 14 février, au matin, nous prenons la route vers le Paso de Jama, qui permet de passer du Chili en Argentine.... Ca commence par monter très dur durant les 50 premiers kilomètres, pour atteindre 4823m d'altitude. Longues montées en première ou seconde, ...et il y a beaucoup de camions, collés les uns aux autres, les dépassements ne sont pas faciles. Puis vient un immense plateau à 4600m, où ça roule mieux. Le paysage est superbe, vue sur des volcans enneigés, sur des petites lagunes...En arrivant au niveau du poste frontière, on essuie un "granizo": pluie de grelons...

 

Volcan Licancabur 5916m La haut, sur la montagne......
Transport de voitures entre le Chili et le Paraguay Lagunes sur l'altiplano

 

  Paso de Jama

 

Passage de frontière au Paso de Jama, entre Chili et Argentine: .Ici encore les formalités sont rapides: guichet 1 = passeport pour sortie Chili, guichet 2 = passeport entrée Argentine, guichet 3 = rendre le permis d'importation temporaire du véhicule au Chili, guichet 4 = permis d'importation en Argentine ( 3 mois ) Le tout nous a pris moins d'un quart d'heure. Les douaniers argentins sont dehors, au niveau de la barrière, mais comme il pleut, le contrôle est plus que succin: un coup d'oeil à l'intérieur de la cellule, sans même monter à bord, et c'est bon...

NB: il n'y a pas de vente de SOAT au poste frontière, bien que cette assurance soit obligatoire en Argentine. Nous avions essayé d'en souscrire une par internet, mais les logiciels d'inscription en ligne n'acceptent que 6 digits pour la plaque minéralogique, la notre en comporte 7... Nous en avons donc souscrit une en arrivant à Jujuy ( 860 pesos argentins, soit 36 euros pour 2 mois ) Au poste du Paso de Jama, personne ne nous a demandé si nous avions une assurance. Concernant la durée de validité du certificat d'importation temporaire, c'est le "bor..l" le plus complet: ça dépend du poste où vous passez.!!!  A Jama, c'est 3 mois, au Cristo Redentor ou au Paso Samore, c'est 8 mois....ne cherchez pas à comprendre, c'est l'administration argentine....

 

 

Poste fontière du Paso de Jama

 

 

 Argentina, estamos de vuelta !!!

 

 

     Longue descente jusqu'à Susques, la première halte possible en Argentine. Peu avant l'entrée du village, la route nationale est coupée: les fortes pluies ont emporté la moitié de la route.....Les camions ne peuvent plus passer, mais les voitures qui le désirent peuvent tenter une descente "tout terrains" vers le lit d'une petite rivière et la traverser à gué , pour rejoindre la route principale  après l'effondrement. On se lance, et ça passe....nous dormirons  face à l'aire de jeu de Susques. Il pleuvra toute la soirée et une partie de la nuit....

 

La route est coupée par un effondrement Un petit peu de tous terrains pour contourner l'effondrement

 

     Le jeudi 15, nous prenons la route pour rejoindre Jujuy et Salta. Le soleil est revenu, et le paysage est superbe. De plus, nous sommes presque seuls sur la route, car les camions qui descendent vers Jujuy sont toujours bloqués par l'effondrement, et la police a bloqué à Purmamarca tous les camions en direction du Paso de Jama. Là encore, la route est superbe, mais on atteint le summum de beauté en abordant la descente de la Quebrada de Humahuaca, entre l'abra  de Lipan et la puerta de Lipan...Sucession de virages  offrant des vues plongeantes sur les versants escarpés des montagnes, sur une mer de nuages, sur les cactus candélabres qui tapissent les parois...Heureusement, la voie est large et en bon état, ce qui permet de multiples les arrêts photo. C'est, sans aucun doute, le plus beau tronçon de route de haute montagne que nous ayons vus jusqu'à présent. Beaux paysages également en traversant la zone de Salar Grande.

 

Salar de Salinas Grandes Abris de "paludiers"
Circuit test pour la "Nautamine " On aura bientôt la tête dans les nuages...
Descente dans la Quebrada de Humahuaca Rencontre avec des "Landroveros" argentins

 

     Nous ne nous arrêtons pas à Purmamarca dont nous avons gardé un mauvais souvenir depuis  le pillage de la cabine du Land en 2013... A Jujuy, nous souscrivons en à peine 10 minutes un Soat  qui nous couvre pour l'Argentine, le Chili, l'Uruguay, le Paraguay et le Brésil, puis partons vers Salta. Un peu par erreur, nous prenons la route nationale 9, dite  Route des Yungas, ou Route de la Corniza, qui mène au plus court vers Salta....mais en passant par une zone montagneuse au climat sub tropical. Route très étroite, mais en bon état, avec en moyenne, un virage tous les 50 mètres, une visibilité souvent réduite à moins de 10 mètres...dans une végétation luxuriante qui par moments "étouffe" la route. C'est superbe;, mais fatiguant pour le chauffeur....

 

  Route vers Salta

 

 

 

 

 

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