Lundi_6_février_2017:_                MEXIQUE

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6 Février au ......2017  

 

 

 

Préambule   

 

     Lundi 6 février 2017: Après un vol très confortable entre La Havane et Mexico, puis un vol Mexico Veracruz, nous rejoignons en fin de soirée notre hôtel en plein centre ville, à 100m de la cathédrale. Le changement avec Cuba est frappant, nous revenons dans le XXIème siècle: circulation incessante, grosses voitures , foule dans les rues....et des groupes de musiciens qui jouent jusqu'à 2 heures du matin devant les terrasses des innombrables restaurants et cafés, ainsi que sur la place du Zocalo.

 

Notre hôtel donne sur le Zocalo Tous les soirs, spectacle de danse Bâtiments du Zocalo éclairés en soirée

 

     Le lendemain, première rencontre avec notre transitaire dont les bureaux sont à peine à 500m de notre hôtel. Ch'ti Land est arrivé au port l'avant veille, nous pensons donc que nous allons pouvoir le sortir le jour même ou le lendemain....Désillusion: Victor nous annonce qu'il faut au moins 3 jours pour les formalités de douane. On embraye de suite en allant faire la queue pendant 5 heures au Banjercito: la banque qui dépend de l'armée mexicaine ( y sont pas cons les militaires, la banque c'est moins risqué et plus lucratif que la guerre...), et qui gère les importations temporaires . Comme notre carte grise indique "plateau", notre véhicule n'est pas considéré comme camping car, mais comme voiture, nous n'aurons donc droit qu'à un séjour de 6 mois, et devons payer une caution de 200 dollars. Pourquoi cela prend-il 5 heures me direz vous ? c'est simple: l'employée doit d'abord demander que l'on sorte du coffre fort le document portant hologramme qui devra être collé sur le pare brise...ça prend du temps. Ensuite, en remplissant sur son ordinateur les informations qui seront imprimées sur le fameux document, le numéro de série du Land ne rentre pas dans la case prévue à cet effet.....et ça bloque tout le système. Il faut plus d'une heure et une maintenance téléphonique en ligne pour pouvoir réinitialiser l'imprimante.....Quand vient enfin le moment de payer les 200 dollars + frais ( avant 14 h, on peut payer en liquide, mais après 14h, c'est obligatoirement par carte ) , nouvelle surprise: le seul terminal de paiement habilité pour ce type de paiement est déchargé...( si, si, je vous jure que c'est vrai...), et il faut attendre 1/2 heure pour que ce foutu terminal retrouve un peu de vigueur. Le jour même on dépose le dossier pour la douane, et le mercredi matin la douane nous informe que l'inspection du véhicule aura lieu le jeudi,....puis, quelques heures plus tard, contre ordre, ça sera vendredi matin... L'inspection se passe bien: d'abord un douanier fait ouvrir tous les coffres, et prend une bonne centaine de photos  , puis on attend une bonne heure qu'arrive le chien anti drogue ( plus très motivé le chien, car c'est déjà son quinzième contrôle de la journée....) :tout est OK. On pensait pouvoir sortir dans la foulée, mais non, il faut que "la chef" signe le bordereau de sortie.....et ça sera pour le lendemain: le samedi à 9:30 h.

 

     Le samedi matin , notre transitaire téléphone à la douane pour réclamer le bon de sortie, et "la chef" pique une crise, disant qu'elle a beaucoup de travail plus important, et qu'au final, c'est elle qui décide d'autoriser la sortie quand bon lui semble..... L'Internationale des Cons est bien une réalité... Cette " charmante" personne informera le transitaire que le papier est signé...à 14h, heure de fermeture du port .....nous devrons donc attendre le lundi pour espérer sortir notre véhicule du port.    Une fois de plus le dicton: "La connerie humaine est ce qui décrit le mieux la notion de l'infini " s'avère juste....                                                           Bienvenue au Mexique!!!!

 

 

 

     Lundi 13 février 2017:  A 10:30h , je me présente au port;  il faut une bonne heure pour enfin récupérer le Land, se présenter au scanner, et passer les deux derniers postes de contrôle.....Ch'ti Land est enfin sorti du port......Retour à l'hôtel pour récupérer Evelyne et les bagages, puis arrêt dans un supermarché pour remplir le frigo, et nous nous rendons au camping Coco Aventura, situé à une trentaine de kilomètres pour remettre le Land en ordre de route.  Camping dans une cocoteraie, en bordure d'océan. Nous sommes les seuls clients, 2 véhicules, un canadien et un français ont quitté le camping il y a quelques heures. Nous passons 2 jours à défaire les valises et installer chaque chose à sa place, à remonter les coffres de toit et arrière, à réparer un lève vitre dont un des câbles électrique s'était cassé...Le mardi ont profite de la piscine, rien que pour nous deux....mais dans la nuit, le vent se lève, et le mercredi nous avons une alternance de vent très fort et de quelques ondées. Avant de remonter vers le nord, nous faisons une petite escapade jusqu'à Tlacotalpan, une petite ville aux maisons multicolores, où les chaînes de TV mexicaines viennent tourner de nombreuses "telenovelas".

 

Bienvenue à Tlacotalpan Plafond rose de l'église Eglise de la Candelaria
Dans une rue de Tlacotalpan Camping Coco Aventura Dans la cocoteraie

 

      En arrivant sur le parking, face à la lagune, on remarque immédiatement un Def 130 double cabine pourvu d'une cellule AzalaÏ; c'est celui d'Anita et Bernard Lonné, un couple de retraités bordelais que nous retrouvons attablés dans un petit restaurant tout proche. On s'attable et commandons la même chose qu'eux: un cocktail de crevettes ( délicieux, avec une sauce très légèrement épicée ) et un énorme poisson (genre brochet ) cuit au four; On se régale et discutons agréablement pendant 2 petites heures, avant que chacun ne reprenne sa route..  Un des aspects agréable du Mexique pour les touristes européens, c'est le bas coût de la vie: notre plantureux repas du midi nous est revenu à moins de 15 euros pour deux, et les péages d'autoroutes oscillent entre 2 et 3 euros.... Avis aux dirigeants de SANEF et APRR....

     Vendredi 17 février 2017: Après une dernière nuit passée au Coco Aventura, nous prenons la route vers Xalapa, une grosse ville universitaire qui fut quelques temps capitale de la Province de Veracruz, et qui abrite le deuxième musée d'anthropologie du Mexique, après celui de Mexico. Ce musée recèle les trésors archéologiques de la civilisation Olmèque qui s'épanouit dans la région du golfe du Mexique de 1600 avant JC, jusqu'à 1200 après JC. Ce musée est vraiment superbe, très aéré, et s'échelonne sur plusieurs niveaux en enfilade. Clou de l'exposition: les gigantesques têtes en pierre volcanique dont certaines pèsent plus de 20 T.

 

Senor de las Limas Dieu du Feu Statuette souriante Tlaloc, dieu de la pluie

 

Têtes colossales Olmèques Trilogie de dieux: papa Soleil, maman Lune et bébé Vénus Une demoiselle sur une balançoire
Tête d'adolescente La joie de vivre Taloches en pierre pour lisser les enduits

 

     Les Olmèques , et plus tard leurs descendants Huastèques maitrisaient parfaitement les techniques de la sculpture sur pierre, mais également la poterie, la peinture et la céramique. L'expression des visages des poteries est époustouflant de réalisme. Ce peuple devait être d'un naturel joyeux, car de nombreuses pièces présentées arborent de magnifiques sourires. Nous ressortons éblouis de ce musée.  Nuit à l'Hôtel Hacienda Xico Inn; on s'installe dans le parc de l'hôtel qui nous met à disposition une chambre pour profiter de la douche chaude et des toilettes....

 

     Samedi 18 février 2017: Nous visitons le centre de la petite ville de Coatepec, gros centre de production de café d'altitude (vous vous souvenez,  celui que le "Gringo" de chez Jacques Fabre fait pousser à l'ombre des bananiers...); ça sent bon le café torréfié en passant devant certaines boutiques.

 

Entrée de l'Hacienda Xico Inn Ch'ti Land à l'ombre des bananiers Eglise de Coatepec
Patio de ventes Façades colorées en centre ville Sortie de Coatepec, c'est moins riche...

 

     Vers 13h, on reprend la route en direction du site archéologique de El Tajin, distant d'un peu moins de 200km, et découvrons sur le GPS, que celui-ci nous annonce un délai de route de près de 7 heures....on pense qu'il ya erreur....Ca commence par un tronçon d'autoroute en parfait état sur 30km,....mais , quand on reprend la route ordinaire, ça change du tout au tout...On avait déjà, au cours des jours précédents, goûté aux routes mexicaines avec 'topes" et asphalte défoncé par endroits....mais là, on atteint des sommets...Entre les villages, on zig-zag entre les trous, mais dans les villages, les 'topes" se succèdent, parfois à moins de 10m les uns des autres...( on en a compté jusqu'à 12 dans le même bled..), la seule façon de les passer sans casse: venir mourir à vitesse proche de zéro sur le tope et le passer en seconde ( voir parfois en première..) Pour tout arranger, plus de la moitié des topes n'est pas signalé, et compte tenu de l'état général de la route, ils sont difficiles à distinguer, mais quand on en passe un un peu trop vite ( ça vous est déjà arrivé: Zut, j' l'ai pas vu celui là....), la sanction est immédiate, le véhicule décolle...et retombe bien-sûr dans le trou qui suit le dos d'âne.....La Bolivie est réputée pour être un pays "cassant" pour les véhicules, mais ici, c'est Bolivie puissance 10. Quand le soleil se couche, il nous reste encore plus de 50km à faire....on en fait 20 tant bien que mal, avant de jeter l'éponge et de se réfugier sur le parking d'une station Pemex.  Lors d'un "décollage" impromptu, une des béquilles de stabilisation de la cellule s'est décrochée et s'est cassée, heureusement sans causer de dommage ni au véhicule, ni à la cellule. Nuit calme, car sur ces routes de montagne, les gens ne circulent pas de nuit.

     Le lendemain, nous rejoignons enfin Papantla, et en voyant l'état de la route au grand jour, on se dit qu'on a bien fait de s'arrêter la veille.

     Dimanche 19 février: Papantla est un gros bourg de montagne accroché aux collines; rues étroites, toutes plus pentues les unes que les autres. Ne cherchez pas une place de stationnement à plat, il n'y en a pas.... on se gare près de l'église, traversons le marché couvert, occupé essentiellement par les étals des bouchers, et arrivons devant l'église où s'achève la messe dominicale.

Anciens "voladores" ayant mal terminé Stand de primeurs Rayon boucherie
Fresque sur la base totonaque de l'église Marchande de rue Les "Voladores de Patantla"

 

 Devant l'église se dresse le mat de 30m de haut d'où s'élancent les "voladores" de Papantla. Ce rite traditionnel de l'ethnie Totonaque remonte à l'époque préhispanique. Un chef de danse et 4 "voladores" , vêtus d'un pantalon rouge à franges, d'une chemise blanche et d'un gilet richement brodé, et coiffés d'un chapeau conique agrémenté de petits miroirs et de rubans, grimpent en haut du mat et s'installent sur le tourniquet placé en tête de mat. Le chef de danse se met debout sur une minuscule plateforme, et joue de la flute et du tambourin pour rendre hommage aux 4 points cardinaux, au soleil, au vent, à la fertilité... pendant que les voladores s'attachent à la ceinture  par une corde reliée au cabestan installé sur le mat.

 

Enroulement des cordes sur le tambour Le chef de danse à rejoint le groupe Début du vol, à 30m de hauteur
Chaque "volador" fera 13 tours On s'approche du sol Le chef de danse redescend par les échelons

 

 

 Puis vient le moment magique: pendant que le chef de danse continue à jouer pour les divinités, les voladores basculent en arrière et commencent à tourbillonner dans le ciel, pendus tête en bas, en cercles de plus en plus larges au fur et à mesure que se déroulent les cordes et qu'ils s'approchent du sol. Ce vol a une signification ( que je ne saurais expliquer ) sur la concordance entre plusieurs cycles calendaires qui se resynchronisent tous les 52 ans ( ne m'en demandez pas plus...). Chaque volador fait 13 tours avant de toucher le sol ( 13 x 4 = 52...cqfd ) . Ce rituel a, certes, perdu de sa motivation religieuse , mais ici, à Papantla, ce dimanche, nous étions les seuls touristes à assister à la prestation , et la quête auprès de l'assistance locale fut bien maigre. Sur le site d'El Tajin, où officie un deuxième groupe de "voladores", c'est devenu un "business" beaucoup plus commercial: c'est tarifé: 20 pesos ( moins de 1 euro ) par famille, et les prestations s'enchainent tant qu'il y a des visiteurs.

La cité d'El Tajin a connu son apogée entre le IX et le XIII ème siècle après JC, puis a décliné, a été abandonnée par ses occupants.....et la végétation tropicale a tout recouvert. Les conquistadores espagnols n'ont jamais eu connaissance de son existence ( sinon ils se seraient empressés de tout détruire dans l'espoir de trouver de l'or ), et c'est finalement un fonctionnaire du fisc qui recherchait des plantations illégales de tabac qui a redécouvert le site en 1785.

 

Façade principale: 365 niches pour l'ensemble Façade latérale de la Pyramide des Niches Vue générale du site de El Tajin
Un des terrains de "Pelota" El Tajin Chico, lieu de résidence de l'élite 2 pyramides fermant un côté de la plaza del Arroyo

     A peine 10% du site a été dégagé et étudié, ( tant mieux pour les générations futures...), et aucune nouvelle campagne de fouille n'est prévue par manque de crédits. Le bâtiment le plus emblématique est la Pyramide des Niches, en fait, encore un calendrier qui régissait les périodes de plantation, de récoltes, les dates des solstices....cette énorme pyramide comporte 365 niches qui devaient être garnies d'offrandes. Autre indice de l'importance religieuse et politique du lieu: on a dénombré pas moins de 17 terrains de pelote, le jeu sacré en pratique dans toutes les cultures préhispaniques. Visite très agréable, on a l'impression de se promener dans un parc.

 

     Mardi 21 février 2017: Après avoir mis à jour le site, nous quittons Poza Rica pour rejoindre Teotihuacan où nous nous installons au Teotihuacan Trailer Park, en plein centre ville. Peu de monde en cette saison: un CC allemand, 2 canadiens, 1 suisse , 1 américain et nous, mais la propriétaire attend pour vendredi un groupe de 18 CC canadiens; on va se sauver avant....

     Le  site de Teotihuacan est mondialement connu pour ses pyramides du Soleil et de la Lune, et pour sa grande " Chaussée des Morts" ..., c'est tout faux !!!!!!

 

La pyramide de la Lune sur le site de Teotihuacan

    

     On ne connait pas le nom  que les fondateurs puis les occupants de cette énorme centre économique et religieux, ont donné à leur ville; ce sont les Aztèques, originaires du Yucatan, qui , lorsqu'ils occupèrent la ville, alors sur le déclin, la nommèrent ainsi.  Ils furent tellement impressionnés par la taille gigantesque des pyramides, qu'ils en conclurent que seuls des dieux pouvaient les avoir construites. Teotihuacan signifie en nahuatl ( la langue parlée par les Aztèques): "endroit où les hommes en mourant deviennent des dieux".

 

Pyramide du Soleil, vue depuis la Lune Pyramide du Soleil, vue de face
Conjunto de los Jaguaretes Début de l'escalade

 

     Les pyramides ( qui ne sont pas des pyramides, mais des troncs pyramidaux, car aucune ne possède de dôme pointu ) n'ont rien à voir avec la vénération du Soleil et de la Lune, mais là encore, les Aztèques, qui eux vénéraient ces astres, ne pouvaient que penser que de tels monuments étaient dédiés à leurs divinités suprêmes. Les fouilles archéologiques ont mis à jour des sculptures et des peintures représentant l'eau; les deux "pyramides" auraient donc été dédiées au dieu et à la déesse de l'eau, de la pluie, l'eau étant l'élément indispensable à l'agriculture et donc à la vie dans une région extrêmement sèche.

 

Bases des temples annexes de la pyramide de la Lune Mur du Puma ( peinture d'origine )
Nopal, cactus dont la sève servait à imperméabiliser les enduits Vue depuis la Pyramide du Soleil

 

     Ce que les Aztèques ont pris pour des tombes bordant la chaussée qui mène aux pyramides, sont en fait des bases  qui supportaient des petits temples, rapidement disparus après l'abandon de la ville. Aucune niche funéraire, aucun reste humain découverts dans ou près de ces édifices, qui par ailleurs ne présentent aucune cavité ou chambre funéraire, ce sont simplement des piedestals supportant des temples annexes.

      Les conquistadors et les chroniqueurs qui les accompagnaient, ont pris pour argent comptant ce que leur ont dit les Aztèques, et c'est comme ça que Teotihuacan, la pyramide du Soleil, celle de la Lune, et la Chaussée des Morts sont passés à la postérité: véritables réalisations humaines, mais affublées de noms erronés.

     Déjà à l'époque les journalistes écrivaient n'importe quoi et ne vérifiaient pas leurs sources......

 

     Jeudi 23 février: Nous nous transférons de Teotihuacan à Tepotzotlan, plus proche de Mexico. Nous laissons Ch'ti Land au Pepe's RV park, et partons passer 4 jours à Mexico pour visiter cette immense ville qui abrite près de 20 millions d'habitants. Il nous faut un peu plus de 2h et demi pour parcourir en taxi les 37km qui nous séparent de notre hôtel : ça bouchonne de partout. Très bel hôtel en centre ville, moderne, très propre et calme..à 40 euro la nuit. A peine arrivés, nous partons à pied en direction du Zocalo, l'immense place centrale de Mexico qui abrite, entre autre, la Cathédrale et le Palais Présidentiel.

 

Rue Madero La Cathédrale de Mexico
Palais présidentiel, mais le président n'y réside pas Mariage BCBG dans la rue Madero

 

     Cà grouille de monde. Dans la rue Madero, on croise un mariage "huppé", qui se rend à pied à l'église: musiciens, danseuses, les futurs mariés, suivis par la cohorte des invités: hommes en costume ou smoking, dames en robe du soir et talons aiguilles. Tout ce joli monde tente de se frayer un chemin entre les artistes de rue, les badots, les stands de nourriture, et les personnages habillés en Superman, Batman ou Pikatchou....C'est vraiment la mixité sociale dans toute sa splendeur. Visite de l'imposante cathédrale qui continue lentement à s'enfoncer dans le sol, puis balade sur la place , avant de regagner notre hôtel fourbus .

 

Exhibition colorée sur le Zocalo Concert de la Police Auxiliaire

 

    

Le samedi matin , nous prenons le métro, direction le Musée National d'Anthropologie. Depuis que j'ai commencé à apprendre l'espagnol au lycée, en 1964, je rêve de visiter ce musée, tout cela à cause d'une prof farouchement anti-franquiste qui se refusait à faire son cours en nous parlant de l'Espagne, et qui nous a enseigné les civilisations pré-colombiennes.....L'attente n'aura été que de 53 ans...., le rêve devient réalité. 

     Sublissime musée, qui présente dans les 11 immenses salles du rez-de-chaussée, les merveilles laissées pendant près de 4000 ans par les peuples qui ont vécu sur le sol de l'actuel Mexique: têtes olmèques, atlantes toltèques, calendrier aztèque,  et toutes les représentations des divers dieux dont Quetzalcoatl, le dieu de la vie, Tlaloc, le dieu de l'eau et de la pluie, Huitzilopochtli, le dieu de la guerre......

 

Masque en roche volcanique recouvert de turquoise L'Acrobate contorsionniste trouvé à Tlatilco Dieu Chauve-souris composé de 25 plaques de jade
Quetzalcoatl, le Serpent à Plumes Masque funéraire de Pakal trouvé à Palenque
Pierre du Soleil, découvert sous la Plaza Mayor de Mexico en 1790 ( 24 tonnes) Chac Mool, on déposait sur son ventre les coeurs des sacrifiés

 

     On a du mal à comprendre comment de très grosses pièces de poterie comme des représentations de dieux ou de guerriers, des braseros qui illuminaient la nuit les temples, ont pu parvenir presque intactes à notre époque. Nous ne ferons que traverser les 11 salles de l'étage qui présentent l'aspect ethnologique des descendants actuels de ces peuplades. On passe 5 heures dans le musée et en ressortons éblouis...mais crevés!! Sur le Paseo Reforma qui longe l'enceinte du musée sont exposés une trentaine de bronzes de Salvador Dali; ici , l'art est dans la rue....

 

     Dimanche 26 février: Comme tous les dimanches matin, certaines grandes avenues de Mexico sont interdites à la circulation automobile, et des milliers de personnes s'adonnent au vélo, à la trottinette, au skate, au roller ou au jogging....

 

Sport dominical près du Monument de la Révolution Mexicaine

 

     Nous rejoignons ( sans courir  ) le Zocalo et allons visiter le Templo Mayor, le grand centre religieux de l'ancienne Tenochtitlan, rasé par Cortes après la prise de la ville en 1521. On a longtemps cru que le Templo Mayor était enseveli sous la cathédrale, ce qui fait qu'en 1900 on a creusé un égout qui a traversé les fondations du temple sans que personne n'y prête attention. C'est seulement en 1978 qu'au cours de travaux à une centaine de mètres de la cathédrale qu'on a enfin redécouvert les ruines du temple, ou plutôt des temples, car il y a en fait,  7 temples superposés, comme des poupées russes. Là encore, tous les 52 ans on construisait un nouveau temple par dessus l'ancien. Le dimanche la visite est gratuite pour tous....sauf pour les touristes....

On circule sur des passerelles installées au dessus des ruines dégagées et on accède au musée qui regroupe les plus belles pièces récupérées lors des fouilles. Là encore on est stupéfait par la maitrise technique et artistique des Aztèques.

 

Xipe Totec, dieu du Maïs Mictlantecuhtli, dieu de la Mort Guerrier Aigle

   

Ruines du Templo Mayor à Mexico

Masque en jade
Vase à l'éfigie de Tatloc, dieu de l'eau, de la pluie et des ouragans Tzompantli: mur aux crânes

 

    

     Lundi, nous plongeons dans les entrailles du métro pour rejoindre en périphérie de Mexico les jardins flottants de Xochimilco. Pour alimenter en légumes mais aussi en fleurs la grande cité de Tenochtitlan, les Aztèques avaient construit dans une zone marécageuse de grands radeaux de bois et roseaux , recouverts de terre pour créer des ilots propices au maraichage. Avec le temps et les apports successifs de terre, les radeaux se sont enfoncés jusqu'à toucher le fond du marécage où ils se sont définitivement ancrés.

 

Jardins flottants de Xochimilco; parfois ça bouchonne un peu Les Mariachis viennent donner l'aubade

Le restaurant flottant

  livre à domicile

 

     Aujourd'hui des centaines de barques décorées de couleurs vives sillonnent les canaux, chargées de citadins  et de touristes. D'autres barques se faufilent entre les barques des visiteurs et proposent de la nourriture, des boissons, des produits d'artisanat, mais aussi des groupes de Mariachis qui vous jouent les airs de leur répertoire  moyennant finance. Il parait qu'en fin de semaine il y a foule, qu'il y a des embouteillages de bateaux, et que plus de 40 groupes de Mariachis donnent la sérénade; heureusement, nous sommes un lundi , hors saison, et il n'y a pas trop de monde.

      Retour vers Mexico pour rejoindre dans le nord de la ville la Basilique de la Guadalupe, haut lieu de la ferveur religieuse des Mexicains. Il y a 2 basiliques sur le même site: l'Insigne, qui date de l'époque coloniale et qui abrite la statue de la Vierge de Guadalupe, et la moderne Basilica Nacional, en verre et béton qui elle, abrite le Suaire Sacré .

                                             Insigne Basilique de Notre Dame de Guadalupe

Statue de la Vierge Noire

 

Suaire Sacré de 1531

                                                            Basilique Nationale de Guadalupe

 

     Ce tissu portant l'image de la Vierge de Guadalupe date, parait il, de 1531, et ne se serait jamais dégradé avec le temps; on ne connaitrait pas non plus l'origine ni la composition des pigments qui composent l'image.....C'est pour les Mexicains un objet de profonde dévotion, et ils sont, tous les ans plusieurs millions à faire le pèlerinage le 12 décembre. Pour éviter les attroupement devant la relique, celle ci est présentée dans un cadre accroché en hauteur sur un mur,...et les croyants passent devant elle sur des tapis roulants..Religion et gestion des flux.....

 

     De retour à Tepotzotlan, nous retrouvons notre Land et prenons la route en direction d' Angangueo, dans l'état du Michoacan. C'est de ce village que partent les excursions vers les sites où viennent hiberner les papillons Monarques. Belle portion d'autoroute entre Tepotzotlan et Atlacomulco, mais ensuite on attaque à nouveau des petites routes de montagne....De nombreuses sections viennent d'être récemment remises à neuf, mais sont déjà pourvues de topes....et les autres sections sont en travaux....ce qui fait que la moyenne ne dépasse pas les 25km/h. On monte jusqu'à 3150m d'altitude, avant de redescendre un peu. Pendant un long moment nous sommes suivis par 2 pick-up de la police : 4 hommes armés sur le plateau du premier, et 2 servants d'une mitrailleuse sur le second....on n'a jamais été aussi bien escortés. Le bureau d'informations touristiques  d'Angangueo étant fermé, nous poussons jusqu'à Ocampo où nous passons la nuit.

 

     Jeudi 2 mars 2017: Nous rejoignons le site de El Rosario, un des deux sites ouverts au public pour approcher les Monarques. S'ensuit une montée d'une heure un quart comportant  620 marches et beaucoup de chemins de terre; ( les jeunes montent en 45 minutes, mais la raison nous a conduit à appliquer le principe du "qui va doucement, va longtemps...); il faut dire qu'on se balade entre 3000 et 3300m d'altitude. Chaque groupe de visiteurs est obligatoirement accompagné par un guide local . On s'arrête au niveau des premiers arbres qui portent des grappes de papillons: interdiction d'aller plus loin, on regarde en silence, et le temps de séjour sur place est limité à 18 minutes.... tout est fait pour perturber le moins possible la vie des lépidoptères.

 

Papillon Monarque Mathusalem, envergure: 11cm, poids: 1g Rassemblés sur les branches de pins Oyamel
Les grappes peuvent mesurer jusqu'à 3m de haut Le soleil chauffe; les papillons déploient leurs ailes

    

     Le papillon Monarque qui vit au Canada et dans le nord des USA a normalement une durée de vie de 4 à 5 semaines, mais, on ne sait pourquoi, dans une même lignée familiale ( parents, grands parents, arrière grands parents...) apparaissent soudain des "mutants", les Monarques Mathusalem, qui eux, ont une durée de vie de 7 à 9 mois....ce sont les seuls qui peuvent entreprendre le voyage de plus de 4500km pour venir hiberner et ensuite se reproduire dans les montagnes mexicaines. Mystère de la Nature.  Les Monarques arrivent donc en octobre/novembre, se rassemblent en immenses grappes sur les branches des pins oyamel et des cèdres. Quand il fait froid, ils restent agglutinés, mais dès que le soleil réchauffe l'atmosphère, c'est l'envol pour aller butiner le nectar des fleurs...et trouver l'âme soeur pour continuer la lignée....Courant mars, c'est le retour vers le nord pour ceux qui ont survécu, et pour les jeunes nés sur le sol mexicain.....les seuls mexicains illégaux contre lesquels Donald Trump ne peut rien faire !!!!, à moins qu'il ne fasse construire un immense filet à papillons au dessus du mur, à la frontière....

 

Le vendredi, il nous faut près de 8 heures pour parcourir les 300 km de la route entre Ocampo et Queretaro; d'abord de la route de montagne, des villages aux innombrables "topes", et ensuite un tronçon d'autoroute complètement surchargé en cette fin de semaine, et d' innombrables bouchons de camions.... En arrivant au camping, nous faisons connaissance avec nos seuls voisins: Wendy et Gordon, un couple de canadiens en caravane " taille européenne", ce qui n'est pas courant....Ils ont bourlingué pendant 5 ans en bateau dans les Caraïbes, avant d'attaquer la phase "terrestre". Ils remontent vers le Canada et viendront récupérer en mai prochain leur bateau qui les attend....à Gand, pas loin de chez nous.

Queretaro fait partie des " Villes Coloniales", villes qui se sont développées pendant la colonisation espagnole, et qui ont gardé bon nombre des bâtiments d'époque. Le centre historique de Queretaro est vivant, mais calme, propre ; beaucoup de vieux édifices bien entretenus, peints en couleurs pastels, de vieilles églises , de petites places dont le centre est occupé par une fontaine, ou un kiosque à musique.

 

Façades coloniales Dôme d'église orné d'azuleros
Rue tranquille Vente dans la rue
Hummer XXL pour les mariages et noubas diverses Bon pain français au Café Breton

 

 

     La petite ville provinciale du XVII ème siècle a bien grandi ( 2 millions d'habitants aujourd'hui ) et les faubourgs et quartiers entourant le centre ville sont envahis par les immeubles  modernes , les zones commerciales et industrielles et surtout une circulation débridée. Il est temps de le dire: les mexicains conduisent comme des fous: dépassement n'importe où, n'importe comment, on stationne là où l'on veut s'arrêter, que ce soit en double position, ou au beau milieu de la chaussée pour discuter avec une connaissance; l'état des routes n'arrange rien, et la police laisse faire. Si vous conduisez en France comme on conduit au Mexique, l'espérance de vie de votre permis ne dépassera pas la demi-heure!!!

     Agréable balade dans Queretaro, avec pause déjeuner devant une délicieuse quiche lorraine, dans un bistrot "Breton".....

 

     Le lendemain, nous rejoignons une autre ville coloniale: Guanajuato.....et retrouvons nos canadiens, installés dans le même camping que nous; il faut dire qu'il n'y a vraiment pas beaucoup de choix pour stationner.

     A la différence de Queretaro, Guanajuato n'a pas pu s'agrandir, car elle est enchâssée dans de hautes collines; elle est donc restée "dans son jus", comme à l'époque de la Vice Royauté Espagnole. Impossible de se rendre en ville avec notre véhicule, nous optons donc pour la solution bus; heureusement, il passe au bout de notre camping. Trajet d'une demi-heure, ballotés dans tous les sens par les accélérations du chauffeur, suivies de grands coups de freins, ça nous rappelle les Cerros de Valparaiso....

 

Rues pittoresques et colorées
Un bus plonge dans une rue souterraine Etal de fruits et légumes dans le marché Hidalgo

 

     A l'entrée de la ville, plusieurs tunnels....si étroits que les bus doivent rouler au milieu de la chaussée à 2 voies pour ne pas toucher le plafond des tunnels. Dans la ville, c'est pire: rues très étroites, et qui parfois plongent sous terre...., non pas à la façon d'un tunnel routier qui descend régulièrement, mais à la façon "entrée de parking souterrain parisien": pente à 30%, boyau très étroit, et bien sûr pas éclairées....stress garanti, car, bien évidemment, on ne ralentit pas. Sinon, la ville est un enchantement, où que l'on porte les yeux, on est dans l'Histoire. La plupart des bâtiments a, au moins 300 ans d'âge. On commence par la visite du marché couvert Hidalgo, vaste hall occupé par les échoppes des bouchers, maraîchers, poissonniers, vendeurs de jus de fruits, "cantines" où l'on mange sur le pouce, épiceries d'un autre âge, où les boites de conserves s'empilent sur des étagères surchargées, du sol au plafond. Entre deux, quelques marchands de vêtements, d'articles religieux, et bien sûr de "cochonneries" made in China....

     La balade dans le centre historique est un vrai régal, c'est beau, et on se sent bien...que demander de plus. Après un arrêt "Tacos  al Pastor" ( petites crêpes que l'on garnit de viande grillée, d'oignon, de cerfeuil, de guacamole, et d'un mélange relevé de cubes d'ananas assaisonnés de piment moreno et de jus d'orange, le tout étant  nappé d'une sauce rouge qui réveillerait un mort....) . Nous prenons le funiculaire qui permet de grimper 76m plus haut, pour admirer la ville, vue d'en haut. Spectacle magnifique.

Placette bucolique L'Université de Guanajuato
Pastel de couleurs Guanajuato, vue d'en haut du funiculaire

   

      Nous terminons notre tour de ville et remontons dans le bus.....qui plonge très vite dans une des rues souterraines longue d'environ 200 m; sans mentir, il y a moins de 50cm de chaque côté entre le bus et les parois rocheuses de la galerie...et tout ça à plus de 60km/h, sans aucune lumière... Instinctivement on rentre la tête entre les épaules, mais je ne suis pas sûr que ça serve à grand chose...Guanajuato est à jamais gravée dans nos mémoires.

 

     Le mardi 7 mars ( jour de mes 69 bougies ) nous quittons Guanajuato et repartons en direction du sud, vers Morelia puis Taxco, le jour suivant nous nous arrêtons à Cacahuamilpa pour visiter les grottes qui sont parmi les plus grandes du Mexique: des salles immenses de 15 à 81m de haut que l'on parcourt sur plus de 2 km, mais nombreux bémols: a) du début à la fin, le sol a été bétonné pour créer une voie de circulation de plusieurs mètres de large, avec, cerise sur le gâteau, à mi chemin: des toilettes tenues par un Monsieur Pipi ( on ne sait pas où s'en va l'eau des chasses d'eau, mais en aucun cas vers la surface....) b) la visite guidée est navrante de médiocrité: la seule prérogative du guide est de faire découvrir aux visiteurs des figures ou animaux cachés dans les concrétions: des amoureux qui s'embrassent , un gorille, un guerrier indien, une grenouille, une représentation de la Vierge....; aucune explication sur la formation des grottes, sur les concrétions.....c) bien qu'étant un site classé, les grottes sont utilisées pour des concerts, mais vous pouvez aussi les louer pour organiser un mariage, un fête des 15 ans, ou une surprise party....d) une fois arrivés à la fin de la partie visitable, le guide vous demande gentiment son pourboire...et vous laisse faire seuls les 2km du chemin de retour; ça a beau être relativement bien éclairé, le sol est par endroits très glissant, et les risques de chutes non négligeables.

 

Salle de "la botella de champagne"; 81 m sous plafond Draperies et concrétions

 

     En conclusion: site remarquable gâché par une exploitation nulle. Nuit calme sur le parking du site.

 

     Le jeudi 9 février , nous rejoignons le site de Xochicalco par une belle route en bon état qui serpente entre les montagnes et nous fait entrevoir de profondes vallées. Xochicalco fait partie de ces Villes Etat qui se sont constituées à l'époque du déclin de Teotihuacan. Ne profitant plus de la protection de la grande cité, les populations ont cherché des sites faciles à défendre, où se réfugier. Elles se sont installées sur de hautes collines, et ont bâti des villes forteresses, protégées par des murs escarpés, des terrasses en gradins difficiles à escalader, mais faciles à défendre, des entrées de ville étroites, avec de nombreuses chicanes.

 

Serpent articulé Croissant posé sur le linteau des habitations des prêtres
Senor de las serpientes Gliphe d'inspiration Maya Statue de puma, symbole de fertilité

 

     Une fois établies, ces villes ont étendu leur emprise sur les alentours et sont devenues peu à peu de petits états, nouant entre eux des alliances commerciales et culturelles....ou se faisant la guerre pour agrandir leur zone d'influence. Xochicalco a connu son  apogée entre les VIIème et IX ème siècle , et comptait environ 30 000 habitants; Le musée du site, bâti un peu à l'écart, abrite de belles pièces. Nous sommes presque seuls sur le site ce jour là; on déambule tranquillement entre le jeu de pelote, le temple des Serpents à Plumes, et l'observatoire.

 

Place de la Stèle des 2 gliphes et la grande pyramide Détails de sculptures
Pyramide des Serpents à Plumes Vente de fleurs en bord de route

 

     L'astronomie réglait le cycle de vie des populations amérindiennes: dates des plantations et des récoltes, fêtes religieuses....Ici l'observatoire consiste en une salle enterrée au plus profond  d'un tumulus, la lumière ne pénètre que par une petite cheminée au sommet de la salle; à l'époque, les parois et le sol étaient recouverts de stuc blanc qui réfléchissait la lumière. Lors des solstices la lumière du soleil au zénith éclairait toute la pièce. La nuit les prêtres et les astronomes observaient les étoiles et la lune dans un plat rempli d'eau, posé à l'aplomb de la cheminée. Un souterrain de plus de 300m reliait cette salle sacrée au quartier où vivaient les hauts dignitaires; le commun des mortels n'y avait bien évidemment pas accès.

 

     En route vers Puebla, nous passons à proximité du volcan Popocatepetl, mais on en voit que la base, le sommet étant caché dans des nuages de chaleur. Puebla est une grande ville et la circulation sur les périphériques est démente....Nous allons nous poser au camping "Las Americas"  à Cholula. Ce camping présente l'avantage d'être situé dans une zone très calme, mais en plein centre ville, à moins de 20 mn de marche de la grande pyramide de Cholula. Le site de Cholula est occupé depuis plus de 3000 ans et abrite la plus grande pyramide au monde, loin devant Khéops. Elle est beaucoup moins haute, mais sa base est beaucoup plus large, ce qui fait que son volume est presque le double de celui de la grande pyramide d'Egypte.

 

Base restaurée de la pyramide de Cholula Patio à la base de la pyramide
Patio à la base de la pyramide Ce n'est pas un artichaud mexicain, mais de la joubarbe

 

     Quand Cortès est arrivé dans la région en 1531, il n'a pas remarqué la pyramide qui était déjà enfouie sous une épaisse couche de terre et recouverte d'arbres et de cactus; il a pensé qu'il s'agissait d'une colline naturelle, avec un petit temple à son sommet; il a fait raser le temple et fait construire en lieu et place une église: Nuestra Senora de los Remedios.

 

Eglise Nuestra Senora de los Remedios et sa coupole recouverte d'azulejos
Fresque des buveurs ( copie) Une rue de Cholula

 

      Seuls quelques édifices ont été dégagés à la base de la pyramide, et à ce jour, il n'est pas prévu de dégager tout ou partie du monument de sa gangue de terre.

 

     Samedi 11 mars:  Liaison Puebla Oaxaca, d'abord un tronçon d'autopista, puis une très belle route; pas le moindre tope en vue!!!!Alternance entre paysages verdoyants quand il y a de l'eau, et passages désertiques en montagne.

Route entre Puebla et Oaxaca Artisanat local: camions en bois

 

 On traverse Oaxaca et son flot de circulation pour rejoindre l'Oaxaca Campground à la sortie de la ville. Pour une fois, nous ne serons pas seuls, on y retrouve Bettina et Rolf, un couple allemand que nous avions rencontré à Tepotzotlan, et nous faisons la connaissance d' Odette et Dominique Tissot ( http://tissot.over-blog.com )....des "presque voisins", car ils habitent à Mons en Pévèle, à une trentaine de km de chez nous....( j'avais vu leur blog sur internet avant notre départ de France) . Le courant passe de suite, et le soir nous célébrons cette rencontre nordiste avec une boisson marseillaise ( on est pas chauvins dans le Nooord ).

Le lendemain dimanche, nous prenons un taxi pour rejoindre le centre ville d'Oaxaca; il nous dépose devant le marché couvert Juarez; balade dans le marché, puis nous cassons la croûte dans un de ces petits restaurants de marché où tout le monde partage la même table. Nous essayons la Tlayuda, la "pizza mexicaine:" une large crêpe fine et cassante, nappée de purée de haricots rouges et parsemée de salade, avocat, morceaux de poulet ou de viande selon le choix, le tout recouvert de fromage fondant, et quelques petites sauces locales ( bien piquantes) pour assaisonner le tout. C'est très bon.

 

Au marché Juarez: des piments pour tous les goûts Etal de boucherie
Ce que vous cherchez se trouve dans nos rayonnages...mais où ? Tlayuda con quesillo y tasajo

 

     Nous remontons à pied vers le Zocalo et assistons à un concert en plein air, donné par un grand orchestre: au programme: Carmen de Georges Bizet.

 

Cathédrale de Oaxaca Marchand de ballons
Une galerie d'art Templo Santo Domingo de Guzman

 

     Nous allons ensuite visiter le Centro Cultural Santo Domingo; c'est le musée des Cultures d'Oaxaca. Installé dans un ancien couvent dominicain attenant à l'église, c'est un des plus grand bâtiments de la Vice Royauté espagnole; une splendeur architecturale.  Les cellules des moines abritent aujourd'hui les salles du musée, et l'une d'elles recèle le trésor de la tombe n° 7 de Monte Alban. Ce "trésor "a été découvert en 1932, lors de fouilles archéologiques, de manière un peu fortuite: une vache se serait pris une patte dans un petit trou dans le sol, en la dégageant, le vacher a vu qu'il y avait une excavation en dessous, il a prévenu les archéologues....qui ont endossé le prestige de la découverte.....

 

La fontaine du cloitre Santo Domingo Galerie du cloitre
Bibliothèque Burgoa: plus de 20 000 ouvrages Crâne incrusté de turquoise provenant de la tombe n° 7

 

     La ville de Monte Alban a connu son apogée entre 300 et 750 après JC; à l'époque les Zapotèques avaient coutume d'enterrer leurs morts à l'intérieur des maisons, ou juste à côté. La tombe a d'abord servi de sépulture à des nobles seigneurs zapotèques; la ville a décliné puis a été abandonnée pendant plusieurs siècles, avant d'être réoccupée par des tribus Mixtèques, qui se sont approprié les tombes pour y enterrer leurs propres dignitaires, mais en préservant les restes et les offrandes des précédents occupants.

 

Les bracelets étaient portés au niveau du haut du bras Elégant collier en or, fabriqué il y a 1300 ans...
Petit pectoral du VII ème siècle Plume et anneau en or portés sur le haut du crane
Pectoral en argent Bijoux en jade

 

     On a ainsi mis à jour des coupes en albâtre, en cristal de roche, un crane humain incrusté de turquoise et une centaine de bijoux en or  d'une exceptionnelle qualité.

 

     Lundi 13 mars: nous partons visiter le site de Monte Alban perché en haut d'une colline qui domine toute la vallée d'Oaxaca, vue magnifique. Là encore une immense esplanade délimitée par des plateformes , des palais et des temples.

 

Le terrain de jeu de pelote, parfaitement conservé Place centrale, au fond la Plateforme Sud, à droite, les batiments H,I et J
Au premier plan, l'édifice J: l'observatoire astronomique Edifice des "Danzantes"
Ce ne sont pas des danseurs, mais des prisonniers prêts à être sacrifiés Bâtiment du Monticule Nord Ouest

 

      Au milieu de l'esplanade un ensemble de bâtiments comprenant entre autre un observatoire. Le site dégage une sensation de puissance et de sérénité. En rentrant au camping, on apprendra qu'un nouveau site lié à Monte Alban a été mis à jour il y a peu et fait actuellement l'objet de fouilles, visitables par le public.

 

Mercredi 15 mars 2017: Après avoir pris congé de Bettina et Rolf, d'Odette et Dominique, et d'un jeune couple d'américains avec qui nous avions bien sympathisé la veille, nous prenons la route vers Puerto Angel sur la côte pacifique.

 

Réunion du G3: France, USA et Allemagne

    

     Premier arrêt dans la petite ville de Tule pour voir "l'Arbre de Tule". Face à l'église Santa Maria se dresse un des plus gros arbres du monde: un Ahuehuete ( Taxodium mucronatum pour les botanistes ), ce vénérable vieillard affiche des mensurations hors du commun: 58 m de périmètre pour 42 m de haut; un diamètre de tronc de 14 m, et un poids estimé de 636 tonnes; il faut dire qu'on pense qu'il a un peu plus de 2000 ans...

 

L'Arbre de Tule, ( rien de commun avec Tulle )plus volumineux que l'église... Eglise Santa Maria de Tule
Le tronc: 14m de diamètre Quelques " vieilles branches "

 

     Il n'a pas été planté devant l'église, c'est elle qui a été construite là, alors qu'il avait déjà au moins 1500 ans...Très belle route entre Oaxaca et Miahuatlan, on avance bien.  A partir de Miahuatlan, ça se complique un peu, on attaque la montagne et grimpons jusqu'à 2700m.   Je n'avais encore jamais vu une route aussi tortueuse: sur 150 km, il y a en moyenne 9 virages /km, soit environ 1300 virages sur le parcours.....dont beaucoup sont vraiment en "épingle à cheveux"; point positif: le revêtement est en excellent état,   Il faut jouer de la première et de la seconde, parfois une petite pointe en troisième, mais ça ne dure pas longtemps. Pour tout arranger , il y a de la brume et en fin d'après midi on se prend une bonne averse tropicale: trombes d'eau qui dévalent la route, chutes de branchages et de feuilles; on roule à 10km/h; heureusement ça ne dure qu'une vingtaine de minutes. On rejoint la plage de Zipolite juste à la tombée du jour.. On se pose sur le parking d'une location de cabanes de plage, à moins de 20m des rouleaux du Pacifique.

 

     Au matin, nous allons nous promener le long de la plage, un spot réputé dans le monde des surfeurs. Petits hôtels, locations de cabanes, bars et restaurants de plage s'alignent au coude à coude; heureusement, il y a encore pas mal de palmiers, et bon nombre de constructions sont précaires.

 

Cabanas sur la plage de Zipolite Surfeurs, nudistes et gays s'y donnent rendez-vous....
Vagues du Pacifique Villas nichées dans les rochers
Zut, j'ai mis trop d'Obao dans mon bain!!! Ch'ti Land irait bien piquer une tête

 

     On pique une tête dans une eau délicieusement chaude, mais il faut rester vigilant, le ressac est très fort et on se ferait vite embarquer. Nous allons ensuite visiter dans un village tout proche un centre de protection des tortues marines. 10 des 11 espèces de tortues marines viennent pondre sur les plages du Mexique ( la période de ponte s'est achevée fin janvier )

 

Barques de pêcheurs sur la plage de San Agustinillo Vendeuse de hamacs

 

     Le centre présente dans des bassins et aquariums ces différentes espèces ainsi que des tortues d'eau douce. En période d'éclosion il récupère  des jeunes tortues égarées ou trop faibles pour rejoindre l'océan, les soigne avant de les remettre à l'eau dans de bonnes conditions.

 

Tortue Jicotea Tortue luth mâle
Tortue blanche Tête de tortue carey

 

     En fin d'après midi, nouvelle balade le long de la plage de Zipolite au soleil couchant: très agréable.

 

     Vendredi 17 et samedi 18 mars 2017: Liaison entre Zipolite et San Cristobal de las Casas ( 600 km ), en passant par Salina Cruz, Tehuantepec, San Pedro Tapanatepec ( où nous passons la nuit dans les jardins de l'hôtel Posada San Rafael ), Arriaga, Tuxtla Gutierrez et San Cristobal . On se faufile dans les rues très étroites du centre de San Cristobal pour rejoindre le camping  " Rancho San Nicolas", ou nous retrouvons un couple allemand peu loquace que nous avions croisé à Oaxaca. Le lendemain matin Odette et Dominique nous rejoignent, et nous partons ensemble découvrir le centre historique de San Cristobal: jolie ville très vivante. Repas dans un excellent restaurant argentin où l'on se régale d'une tira de asado...ça nous remet des fatigues de la route des jours précédents.

 

Rue pentue de San Cristobal de las Casas Porte d'époque coloniale
Ca n'en a pas l'air, mais c'est un Burger King Musiciens de rue
Cathédrale de San Cristobal Ambiance colonialo automobile
 
Temple de la Guadalupe   Eglise Santa Lucia

    

     Lundi 20 mars: Nous partons vers Ocosingo pour aller visiter le site maya de Tonina. La route San Cristabal /Ocosingo /Palenque est réputée pour être peu sûre, car elle est souvent l'objet de "bloqueos" de la part des minorités locales délaissées par les autorités de l'état du Chiapas et par le gouvernement fédéral. Arrivée sans encombre à Tonina et on attaque la visite du site à 14h, en compagnie d'un jeune guide plein d'humour prénommé : Tobias. La pyramide a été découverte en 1992, et déblayée entre 1996 et 1998 par une équipe française.

 

Grande Acropole de Tonina La reine de Tonina se prépare à décapiter avec un couteau d'obsidienne, le vainqueur d'une partie de pelote....
Les portes du Palais de l'Inframonde Vue du site

 

     Une étude par satellite et photographie infrarouge, réalisée par l'Université du Texas a permis de localiser de nombreuses pyramides et bâtiments dans un rayon de 50 km autour du site; il faudra beaucoup de temps et énormément d'argent pour mettre à jour ces trésors. A ce jour, tout est au point mort.

 

Femmes et enfants assurent la corvée de bois Le fardeau est supporté par une sangle passant sur le front

 

     Le lendemain, nous traversons le marché de la ville d'Ocosingo, très coloré et animé...et en sortie de ville, nous tombons sur un "bloqueo". On se gare sur le bas côté, et assistons au scénario bien rodé des taxis et camionnettes de transport qui viennent chercher les passagers des bus et autres transports en commun , bloqués de l'autre côté du barrage. Les "bloqueurs" laissent passer les piétons, les motos et mobylettes, mais aucun véhicule. On se renseigne: ce sont des habitants d'un village voisin, mécontents de la non finition des travaux de réfection de la route qui dessert leur village; Ils ont appelé l'ingénieur en charge des travaux qui leur a raccroché au nez, d'où le bloqueo; ils envisagent de bloquer la sortie d'Ocosingo pendant 3 jours pleins......

 

Bloqueo: piètons et mobylettes peuvent passer, pas les autos Mieux vaut ne pas tenter de forcer le barrage

 

     Nous attendons pendant 5 heures, mais comme rien ne bouge, nous décidons de faire  demi-tour : retour à San Cristobal ( 95km) pour pouvoir prendre la seule route qui ramène à Palenque sans passer par Ocosingo....moyennant un détour de 340km..... La politique des autorités locales avec les "bloqueurs" est toujours la même: ne rien faire, laisser pourrir la situation. Pendant nos 5 heures d'attente, nous n'avons vu aucun fonctionnaire ou politique de la municipalité venir s'enquérir des requêtes des manifestants, pas un policier n'a pointé le bout de son nez, ni un seul militaire, alors que leurs pick-ups patrouillent en permanence en centre ville....

 

     Le mercredi 22 mars, la route pour rejoindre Palenque est longue: ça commence par une route de montagne défoncée, à certains endroits une partie même de la chaussée est partie dans le ravin, on passe en se serrant le plus possible contre la paroi...et en espérant que la chaussée côté ravin tienne bon......En traversant certains villages, on se rend compte du dénuement dans lequel vivent les autochtones: les femmes font la queue devant le seul robinet d'eau disponible sur la place du village et repartent avec un bidon de 30l sur le dos pour rejoindre leurs cabanes à flanc de montagne.

 

Paysannes du Chiapas Triste route
Taxi pour vaches Bananeraie

 

     En traversant un village, on voit que la technique du "bloqueo" est bien rodée: sous un hangar en tôle, sont rangés une dizaine de chevaux de frise en bois, garnis de barbelés...il n'y a plus qu'à les installer sur la route. Il nous aura fallu 3 heures pour faire 90km; la route ensuite s'améliore un peu quand on rejoint l'embranchement qui vient de Tuxtla. La route se poursuit, très sinueuse en passant par Tapilula et Pichucalco, puis on redescend dans la vallée et traversons des bananeraies à perte de vue aux environs de Villa Hermosa. Quand le soir tombe, nous nous arrêtons sur le parking d'une station Pemex; nous ne sommes plus qu'à 35km de Palenque, mais on veut éviter de rouler de nuit. ( 9h30 pour faire 340 km )

 

     Jeudi 23 mars 2017: Nous rejoignons l'entrée du site archéologique de Palenque, juste à l'ouverture. On s'acquitte d'abord d'un droit d'accès au parc naturel et embarquons un guide parlant français. On paye à nouveau pour entrer sur le site archéologique, et négocions la prestation de notre guide ( 1500 pesos pour la visite de 4 heures). Victor , 67 ans, a participé aux fouilles sur le site dans sa jeunesse, puis a pas mal étudié l'histoire et l'archéologie et s'est reconverti en guide touristique; il parle français, anglais, allemand et néerlandais. Mais le plus surprenant, c'est qu'au fil des ans, Victor s'est forgé une conviction qui dérange: celle que les Mayas n'ont jamais existé!!!!! Surprenant pour un guide officiel mexicain., non ?..Selon lui, se serait des populations venues par mer depuis l'Egypte, la Grèce, la Palestine, l'Inde et la Chine, qui se seraient successivement implantées et imposées aux peuplades locales, amenant avec elles leurs connaissances artistiques et architecturales, et également scientifiques. Et pour étayer ses dires, il fait ressortir tout au long de la visite les similitudes entre les constructions , statues et sculptures présentes sur le site et les ressemblances ( souvent frappantes, il faut l'admettre),  avec les caractéristiques des civilisations qu'il évoque.

 

Temple des Inscriptions, tombeau du roi Pakal Temple du Soleil et Temple XIV
El Palacio, vue depuis le sommet du Temple de la Croix Bas reliefs en stuc dans un des patios du Palacio
El Palacio était en réalité un édifice religieux, la tour, un observatoire solaire Temple de la Croix, construit par le roi Chan Bahlum

 

     Quelques exemples: sur toutes les peintures, les personnages sont présentés de profil, comme chez les égyptiens; sur certaines sculptures les dignitaires mayas arborent des croix égyptiennes ( la croix surmontée d'un "anneau" ovale), les palais "mayas" sont souvent décorés de la célèbre frise grecque, l'architecture maya est caractérisée par les voutes à faces plates, inclinées et fermées en haut par une plaque horizontale, or, à Palenque, par endroits, ces voutes sont traversées par des ouvertures en forme de voute maures ( arrondies), alors qu'aucun bâtiment d'époque maya n'a d'éléments arrondis....les représentations de Kukulkan, le serpent à plume, ressemblent à s'y méprendre à des dragons chinois....Selon lui, l'excellence des mayas en mathématiques et en astronomie leur viendrait des arabes...et la liste de ses arguments ne s'arrête pas là. Il ne nous a pas convaincu, mais a su créer un doute étayé..... Ceci mis à part, la visite du site est superbe. Palenque  s'est développé entre 300 et 600 après JC et a connu son apogée entre 600 et 700 après JC. C'est sous les règnes du roi Pakal et celui de son fils Chan-Bahlum que la ville a connu toute sa splendeur. Il faut dire que Pakal a régné pendant 68 ans et est mort centenaire, ce qui en a fait une presque divinité. La chambre funéraire de Pakal a été localisée en 1949, et il a fallu 3 ans pour en dégager l'accès qui avait été rempli de mortier de chaux sur plusieurs mètres. Le Temple des Inscriptions est la seule pyramide connue du monde maya ayant été construite pour servir de sépulture. Le sarcophage qui allait abriter le dépouille de Pakal, et son couvercle ont été installés dans la chambre funéraire lors de la construction du bâtiment. Le  musée du site abrite de belles  pièces trouvées sur place, mais le trésor de la tombe de Pakal est exposé au Musée d'Anthropologie de Mexico.

Figurine d'homme-oiseau ( VIII è siècle après JC ) Urne pour offrandes Masque funéraire de la Reine Rouge en malachite
Mascaron représentant une divinité Panneau de glyphes
Copie du sarcophage du roi Pakal Autre masque funéraire de la Reine Rouge, en jade

 

      Une récente campagne de topographie satellitaire et photos infrarouge a mis en évidence sur le site de Palenque la présence de plus de 1200 constructions ( dont plusieurs dizaines de pyramides ), grandes et petites, enfouies sous la terre et la végétation. Il reste du boulot pour les futures générations d'archéologues, mais une fois encore, aucune campagne de fouilles n'est envisagée par manque de crédits. Victor nous entraine pour une petite balade en sous bois, et nous fait découvrir l'emplacement de plusieurs terrasses accolées à un temple.

 

Fleur d'hawaiana Lianes contenant de grande quantité d'eau Fleur de tanaya ( nom scientifique: Heliconia)

 

      Nous nous installons pour la nuit au camping Mayabell, situé à quelques centaines de mètres du musée du site, et on pique une t^te dans la piscine, rien de tel pour se délasser après plus de 4 heures de marche et de montées d'escaliers sous un soleil accablant;

 

     Vendredi 24 mars 2017: Nous partons visiter, juste à côté de notre camping le refuge animalier "Aluxes Ecoparque" . Il s'agit d'une association privée qui recueille des animaux détenus  illégalement en captivité chez des particuliers, des animaux saisis chez des trafiquants, et des animaux blessés. Seuls les animaux blessés seront rendus à la liberté après complète guérison, ceux qui ont été élevés au contact des humains seraient incapables de survivre dans leur milieu d'origine.

Panthère tachetée Singe araignée
Toucan Ocelot
Raton laveur Cacomixtle

 

      Plus de 80 espèces sont présentes: panthère tachetée, panthère noire, ocelots, loutres, tapir, fourmiliers, pécaris, ratons laveurs, coatis, singes araignées (attelles) et une multitude de tortues et bien sûr d'oiseaux: perroquets, perruches, flamants roses....sans oublier les crocos et les serpents. Il y a même un lamantin retrouvé blessé et épuisé dans une mangrove et qui se refait une belle santé: une véritable Arche de Nöe. 

Nous prenons ensuite la route pour rejoindre les sites de Yaxchilan et Bonampak. Il y a 160 km entre Palenque et Yaxchilan...., mais notre GPS s'obstine à vouloir nous faire faire un petit détour de plus de 600 km, en passant par le Guatemala !!!!, alors qu'il suit parfaitement la route sur laquelle nous roulons. Heureusement, la carte papier et l'application Maps.me sur la tablette prennent le relais. Sur la route, à l'entrée d'un petit pont, dans un virage, nous croiserons les cadavres d'une dizaine de vaches, vraisemblablement tuées lors de l'accident du camion qui les transportaient. Les habitants des environs sont venus récupérer les pattes arrières et les morceaux nobles, et ont laissé le restant des carcasses sur la chaussée et les bas côtés et comme ici les services d'équarrissage n'existent pas.....Je vous laisse imaginer le spectacle, et l'odeur qui va avec.....

On arrive un peu avant 17h sur le grand parking de Frontera Corozal, village d'où partent les "lanchas" en direction de Yaxchilan. Un jeune couple anglo-allemand vient à notre rencontre; ils ont été repérer les tarifs des lanchas et ont obtenu comme meilleur tarif 1000 pesos pour eux deux. On descend donc en force  au bureau qui vend les passages, ça commence à 1700 pesos pour 6 personnes....et ça se termine à 1000 pesos pour les 6. Nos tourtereaux sont ravis de l'économie qu'ils viennent de faire, et nous aussi, bien évidemment. En regagnant nos véhicules on croise un groupe de singes hurleurs qui nous font profiter de leurs vocalises....impressionnant!

 

Singe hurleur

    

     Samedi 25 mars: Le site de Yaxchilan est perdu en pleine forêt vierge, dans un méandre du fleuve Usumacinta, en territoire Lacandon; on ne peut y accéder qu'en bateau: 40 minutes de pirogue à moteur à l'aller en descendant le courant , et 55mn au retour en remontant le courant. Nous embarquons sur la première lancha du jour, celle de 7h. Très agréable navigation à vitesse soutenue, mais notre matelot qui a l'oeil, repère de loin les crocos qui se prélassent sur les berges ou les rochers, et nous permet de les observer de près, sans les effaroucher.

 

Embarcadère des "lanchas" Edifice 19: le labyrinthe, voyage dans l'inframonde
Stèle n°1, réalisée en 766 après JC Statue décapitée du roi Oiseau-Jaguar Stèle
Grand Place, avec un autel pour les sacrifices Edifice 33, le plus beau du site, posé en haut d'un immense escalier

    

     Notre visite du site dure 2 heures....et nous sommes les seuls visiteurs. On se prendrait presque pour Indiana Jones en se faufilant dans les étroits couloirs sombres du bâtiment 19, censés représenter l'Inframonde maya. Les chauves souries accrochées aux plafonds nous regardent passer....Le site n' a été que partiellement restauré , et de grands arbres continuent de pousser au beau milieu de la Plaza Central et sur le grand escalier de l'édifice 33. Le site a également été un peu pillé par nos amis anglais qui ont emporté de magnifiques linteaux sculptés pour les exposer au British Museum, en détruisant une partie des bâtiments. ( oui, je sais ,la France a fait de même, mais nous,  c'était pour la bonne cause.....). Quand nous réembarquons à 10h, les premières lanchas commencent à débarquer des touristes....on a bien fait de venir tôt.

 

On rejoint Bonampak distant de 25km . Comme nous sommes en territoire Lacandon, il faut d'abord acquitter un droit d'entrée dans la communauté de 30 pesos par personne.....et 2km plus loin on nous dit que l'accès au site est interdit aux véhicules des visiteurs, il faut obligatoirement emprunter les taxis et combis appartenant à la communauté, et facturés100 pesos par personne!!! On monte donc dans un vieux combi tout délabré, sans suspension, et dont la portière latérale sort de son rail dés qu'on essaye de l'ouvrir... Piste défoncée sur 4km avant de rejoindre la parking. Le chauffeur , censé nous attendre sur place ( c'est prévu dans le prix du transport) , nous dit qu'il viendra nous rechercher à 16h, on refuse car la visite doit  durer une petite heure et nous devons ensuite rejoindre Palenque. Nous lui demandons donc d'être de retour à 15h. On règle le prix d'entrée sur le site et commençons notre visite. Le site est petit et son intérêt majeur réside dans les peintures qui habillent les murs et plafonds des 3 petites pièces du Temple des Peintures.

 

Le site de Binampak a eu son apogée entre 600 et 800 après JC Procession de dignitaires
Les visages ont été burinés vraisemblablement pour récupérer les pierres semi précieuses qui figuraient les yeux Les 3 salles sont recouvertes de peintures du sol au plafond

 

     Ce temple a été découvert en 1947, enfoui sous le végétation. Les peintures , telles une bande dessinée représentent des scènes de la vie de cour, des scènes de batailles et de danses et ont apporté de nombreuses informations aux historiens sur le mode de vie des mayas. Trois gardiens surveillent scrupuleusement chaque pièce lorsqu'un visiteur est à l'intérieur: interdiction de toucher les parois, de prendre des photos avec flash, et il faut enlever son chapeau ou casquette pour ne pas effleurer les dessous des linteaux recouverts de fines sculptures. A 14h45, nous sommes de retour sur le parking et attendons notre combi....qui ne vient pas. Finalement à 15h30 une petite voiture particulière  vient déposer 2 touristes et a pour mission de nous ramener.... notre combi a rendu l'âme sur la piste en venant nous chercher!!!!  Sur le chemin du retour vers Palenque nous passerons à nouveau à côté des vaches dont les estomacs ressemblent à des ballons de baudruche prêts à exploser: bien que les vitres soient fermées, l'odeur pestilentielle envahit l'habitacle, et il faudra un certain temps pour s'en débarrasser, vitres grandes ouvertes et ventilation à fond....

 

     Dimanche 26 mars 2017: Nous roulons jusqu'à Escarsega, et passons la nuit dans un " Conservatoire de la Vie Sylvestre"....grand mot pour une petite clairière située dans un bosquet de quelques centaines de mètres carrés....il y a bien quelques oiseaux, une biche  qui se balade dans le sous bois, et, parait il un crocodile dans la mare située au bout du parc. Pour être  rustique, c'est rustique: la seule prise de courant a bien du mal à alimenter le frigo et la lumière, et l'alimentation en eau est des plus "folklo"....

 

Douche écolo..... Et encore, vous ne voyez pas l'aménagement intérieur....

 

     Au milieu de la clairière trônent les douches ( voir photo ) , et les toilettes se résument à 2 wc, installés côte à côte dans le même réduit côté femmes, et 2 wc, côte à côte, au vue de tous pour les hommes ( pratique pour engager la conversation...).... En soirée: attaque massive de moustiques et autre coléoptères que l'on repousse efficacement avec notre Lampe Berger....

 

     Lundi 27 mars: On rejoint Campeche en passant par Champotan et Lerma. La recherche d'une place pour stationner relève de l'exploit. Nous croisons des voyageurs canadiens que nous avons déjà rencontré plusieurs fois, et qui eux aussi tournent en rond. On finit par se garer sur le grand boulevard, face à la mer. Les grands bureaux de l'office du tourisme..... ne fournissent pas d'informations touristiques, ils ne servent qu'à abriter des fonctionnaires dotés d'une climatisation très efficace. Il faut faire quelques centaines de mètres pour trouver le petit bureau d'info touristique....où un seul bougre se démène, avec pour seule documentation un plan succin de la ville.

 

Statue à l'entrée de Campeche Buildings sur le front de mer de Campeche
Front de mer Une rue du Centre Historique de Campeche
Mise en place de danseurs pour un film publicitaire Cimetière dans l'enceinte de la cahédrale

 

      Seule ville fortifiée du Mexique pour résister aux attaques des pirates, Campeche a joyeusement détruit une grande partie de ses murailles, avant de se raviser et de protéger celles qui restaient. Rapide visite du centre historique, où nous assistons à un enregistrement cinématographique d'un groupe de danseurs, probablement pour une pub sur la ville....ce qui nous confine pendant un bon quart d'heure dans la cathédrale....Repas d'un délicieux ceviche, puis je me mets en quête d'une "ferreteria" pour acheter les éléments nécessaires à la confection d'une lyre  pour pouvoir recharger mes bouteilles de gaz. La première que nous trouvons n'a pas la vanne  de raccordement en stock, mais le vendeur me dit de repasser dans une heure. Une heure plus tard, il a la  vanne , et en 10 minutes ma lyre est confectionnée. On reconnait bien là, la débrouillardise latino américaine. Nous rejoignons le site d'Uxmal, juste à la tombée du jour. 

 

     Mardi 28 mars 2017: Après une nuit calme sur un parking du site, nous sommes à 8h à la billetterie. Le site d'Uxmal est absolument superbe; c'est le grand concurrent de Chichen Itza, mais il est moins fréquenté. Dès le portail franchi, on débouche sur le Pyramide du Devin de 35m de haut. C'est la seule du Yucatan à posséder une base de forme ovoïde. Très belle restauration. Vient ensuite le "Quadrilatère des Nonnes" ( encore un nom donné par les espagnols, et qui n'a rien à voir avec les fonctions des bâtiments ). Il s'agit d'une grande cour entourée par 4 édifices, décorés dans le plus pur style "Puuc": frises géométriques, serpents à plumes, mascarons représentant le dieu Chac ( dieu de la pluie), le Tlaloc local. Dans cette région très chaude et très sèche, l'eau a toujours été un problème crucial: pas d'eau, pas de vie.  Les mayas ont donc développé tout un réseau de canalisations et de zones  de captage des eaux de pluie pour les diriger vers de grandes citernes souterraines appelées " Chultunes": murs maçonnés, recouverts de stuc imperméabilisé à la sève de nopal.

 

Le¨Palais du Gouverneur sur le site d'Uxmal

 

     Le superbe Palais du Gouverneur ( 100m de long ) est couvert de frises et de sculptures. Il nous faut 3 bonnes heures pour visiter le site, et "s'en mettre pleins les yeux "

 

 

Nous rejoignons ensuite la petite ile de Celestun, reliée au continent par une fine bande de terre et un pont. Ce lieu est réputé pour abriter une importante colonie de flamands roses.....mais depuis quelques jours, ils ont migré vers Puerto Lagartos. On se pose à l'hôtel camping Villas del Mar, une grande cour en béton qui se termine sur le sable et quelques cocotiers. Un gros camping car US cannibalise la faible puissance électrique disponible avec ses 2 climatisations, on se passera donc d'électricité...Le golfe du Mexique est à 50m, mais comme il y a du vent, l'eau est trouble et charrie beaucoup d'algues; on prendra juste un bain de pieds.

 

     Mercredi 29 mars: On rejoint Merida, la capitale de la province du Yucatan, et nous nous posons au Merida Campground. C'est un des campgrounds les mieux aménagés que nous ayons vu à ce jour au Mexique ( eau, électricité, vidange et petite terrasse sur chaque emplacement, des arbres pour se mettre à l'ombre, sanitaires anciens, mais très propres, et douches très chaudes..) ; malheureusement il va bientôt disparaitre, car la pression immobilière s'accroit tout autour: un grand centre commercial vient d'ouvrir juste en face., et la propriétaire nous confie que la fréquentation a beaucoup chuté depuis que les rumeurs infondées sur la violence au Mexique sont propagées par les médias. C'est vrai qu'il y a de la violence dans le nord du pays, liée au trafic de drogue et aux filières d'immigration illégale vers les USA, mais ici, nous sommes à plus de 2000 km de cette zone, les mexicains sont avant tout des gens accueillants, chaleureux et bons vivants. De mon point de vue, les USA sont beaucoup plus dangereux que le Mexique.

 

Triporteurs motorisés Camping car australien

 

Nous faisons la connaissance de Penelope et Ian, un couple australien qui voyage depuis 2 ans entre Canada, USA et Mexique. On risque de les revoir en fin de mois à Veracruz, car ils vont également embarquer leur camion pour rejoindre Carthagène en Colombie.

Nous restons 2 jours pour mettre le site à jour , faire laver le linge à la l"avanderia"  toute proche, se faire couper les cheveux,  et aller visiter le Grand Musée du Monde Maya: un séjour bien rempli.

 

     Samedi 1 avril 2017: Avant de quitter Merida, nous allons au centre commercial situé en face du camping et profitons de son excellent WiFi pour publier les mises à jour de notre site web. Très belle route ensuite jusqu'à Chichen Itza que nous atteignons en fin d'après midi, juste à temps pour piquer une tête dans la piscine de l'hôtel Dolores Alba, à 4km de l'entrée du site. On déguste ensuite un plat typique du Yucatan: le Poc Chuc: de fines tranches de porc marinées dans des herbes locales, bien grillées et servies avec des haricots noirs en purée et des lamelles d'oignons rouges conservés dans le vinaigre. Le tout arrosé bien sûr d'une "margarita": c'est très bon.

 

     Dimanche 2 avril 2017: A 8h30, nous sommes sur le parking du site de Chichen Itza. Il y a une interminable queue devant l'entrée, mais heureusement, il s'agit des groupes organisés venus en bus, et dont le flux est régulé pour éviter les embouteillages devant les premiers monuments. Pour nous qui venons seuls, l'entrée est immédiate. Le site est magnifique: dès que l'on passe le guichet, on tombe sur l'imposante pyramide " El Castillo ", ou pyramide de Kukulkan, avec ses 9 gradins, ses 4 escaliers de 91 marches chacun ( + une marche supplémentaire ): ce qui nous donne 365....Trois faces ont été restaurées, alors que la quatrième ne l'a été que partiellement, afin que l'on se rende compte dans quel état était le monument avant le début des travaux.

 

El Castillo: pyramide de Kukulkan à Chichen Itza

 

     Le jeu de pelote est le plus grand de toute la zone maya; il porte sur ses murs des bas reliefs représentant des joueurs de pelote, avec batte en main, et leur chaussure droite couvrant bien le pied laisse à penser qu'ici l'on pouvait jouer en utilisant le pied droit ( alors qu'ailleurs on ne pouvait toucher la balle qu'avec les hanches, les épaules et le torse ) Divers temples et plateformes entourent la plaza: le temple inférieur des Jaguars, le mur des crânes, la plateforme de Vénus...Le côté Est de la place est fermé par l'énorme Temple des Guerriers accolé au groupe des 1000 colonnes. Ce bâtiment d'inspiration toltèque est remarquable dans ses proportions, et la qualité des sculptures qui décorent chaque colonne de section carrée représentant un guerrier avec sa lance. Un chemin conduit au Cenote Sagrado, ce puit naturel où l'on adorait Chaac en lui faisant des offrandes et des sacrifices. Sur le côté sud de la place on trouve le temple du Grand Prêtre, l'observatoire "el Caracol" et l'Eglise.  L'observatoire a été construit pour pouvoir observer le soleil ou les étoiles importantes à des époques précises de l'année ( équinoxes, solstices..). L'Eglise ( qui n'en est pas une..) est un petit bâtiment à la décoration très chargée reprenant de nombreux motifs Puuc. On passe un peu moins de 3 heures pour faire tranquillement le tour du site sous un soleil torride. Seul bémol: toutes les allées reliant les principaux bâtiments sont bordées par des centaines de stands de vendeurs de souvenirs...Tous vendent le même "artisanat" de mauvais goût et ne cessent de vous interpeler lorsque vous passez. On préfère les sites où les "artisans" sont regroupés près de l'entrée, et où le site archéologique est entièrement dédié à l'observation des oeuvres et constructions des anciennes civilisations.

 

 

Nous traversons la petite ville de Valladolid, avant de rejoindre l'hôtel-camping Suytun Cenote à une dizaine de kilomètres du centre ville: des cabanas à louer, 3 emplacements pour des petits CC et une belle piscine pour se délasser avant de "buller" dans les hamacs installés sous la "palapa". Le camping abrite également un cénote, petite caverne souterraine qui renferme un plan d'eau alimenté par une rivière souterraine ou le ruissellement des eaux de pluie; on peut s'y baigner, mais l'eau est très fraîche.

 

Rue de Valladolid Cenote Suytun
Farniente L'eau est plus chaude que dans le cenote

 

      Le lundi , nous partageons notre temps entre la piscine et le site internet. En milieu de matinée Odette et Dominique nous rejoignent après leur excursion vers Rio Lagarto où ils ont pu voir de près les flamands roses.

 

     Mardi 4 avril: Nous partons pour le site d'Ek Balam ( le Jaguar Noir ) distant d'une trentaine de kilomètres. C'est un très beau site, assez peu fréquenté, car trop soumis à la concurrence de Chichen Itza , tant mieux, on préfère quand il n'y a pas foule. Ce site n'est fouillé que depuis 1994, et on y a découvert quelques superbes statues en stuc. La ville était entourée par une triple muraille de défense, et on y pénétrait par une des 4 portes d'accès. De chaque porte partait un "sacbé", ou "chemin blanc", ainsi nommé car les routes mayas étaient construites avec de la pierre calcaire mélangée à des coquillages concassés, ce qui fait qu'elles étaient de couleur blanche, et que sous la lune, elles paraissaient luminescentes .

 

Encore un escalier qu'il faut grimper....puis redescendre....le sport, c'est bon pour la santé...

 

     La montée en haut de l'Acropolis est sportive, mais la vue d'en haut est superbe, et à mi pente on accède à la chambre 35 qui porte sur sa devanture les fameuses statues en stuc d'une remarquable finesse. Nous sommes très agréablement surpris par ce site qui dépasse ce à quoi nous nous attendions.

 

 

     Après une nuit au Mecolco Trailer Park de Cancun, nous partons nous poser pour 3 nuits au Camping Cancun RV: petit havre de paix, impeccablement tenu par un canadien et son épouse mexicaine.

 

Aujourd'hui, c'est piscine.... Plage privée à Tulum

 

     Odette et Dominique rangent leur véhicule qu'ils vont laisser ici , le temps de leur retour en France; idem pour Jean Pierre et Evelyne, un couple rencontré il y a 2 jours, et nous nous préparons pour la suite de notre voyage vers le Belize et le Guatemala: repos et piscine....il faut bien profiter un peu des vacances.

 

 

    

     Samedi 8 avril 2017: Nous tentons d'apercevoir la mer des Caraïbes au niveau de la plage El Rey à Cancun, mais c'est bondé, et la plage est exigüe. On prend la direction de Tulum, et pendant 130 km, impossible d'approcher, ni même de voir la mer, cachée d'abord derrière les murs des innombrables hôtels qui sont au "touche touche" les uns des autres sur 25km, puis ensuite par les propriétés privées et autres terrains militaires.  Ici aussi, les politiques bien avertis ont acheté dans les années 1960 tout les terrains du front de mer qui appartenait à l'état à des prix dérisoires, avant de les revendre au prix fort aux chaînes hôtelières.....sans laisser la moindre plage publique, ni le moindre accès. Si vous voulez profiter de la plage de sable blanc sous les cocotiers, vous devez obligatoirement prendre pension dans un de ces hôtels "all inclusive". Bienvenue au pays du tourisme de masse!!!

Après avoir fait le tour de Tulum, sans trouver le moindre endroit où nous parquer décemment, nous allons passer la nuit sur le parking du site des ruines . Nuit au calme et en sécurité. Le lendemain dimanche, nous sommes parmi les premiers à pénétrer sur le site qui , encore une fois est totalement différent des autres. Nous avons visité des sites perdus dans la jungle, des petits, des grands et même des très grands, des connus et des moins connus...

Plage du site maya de Tulum

 

     Tulum a été un royaume qui avait une très importante activité économique et qui contrôlait le commerce du sel , des produits de la pêche et des coquillages très prisés pour les parures des notables; elle assurait le cabotage avec de grands canoës tout le long de la côte. La ville a été construite en bord de mer, en haut d'une falaise de 12m de haut. Les 3 côtés vers les terres étaient protégés par une haute et épaisse muraille percés de seulement 5 portes étroites faciles a défendre. Quelques temples de petite taille, des tours de gué et des bâtiments d'habitations occupaient le site réservé à la noblesse et aux prêtres; le petit peuple vivait à l'extérieur de la muraille. Le cadre est idyllique, la vue superbe, un véritable endroit de villégiature. Quand nous sortons, après 2 h de visite, la foule est arrivée, le parking est plein, et la zone artisanale en plein effervescence.

 

 

     Nous poursuivons notre route jusqu'à Chetumal, dernière ville mexicaine avant le passage au Belize. En passant au niveau de Bacalar, nous prenons " la costanera" pour essayer de voir la fameuse lagune de Bacalar, mélange d'eau douce et d'eau salée , réputée par ses magnifiques couleurs bleues ( on en compte 7 nuances ). La costanera est en fait une rue complètement défoncée, encombrée d'immondices, et on ne peut même pas entrevoir la lagune complètement bordée par des maisons, certaines superbes, d'autres en ruines.... La seule photo que nous pourrons prendre, sera à travers les mailles d'un grillage......

 

Lagune de Bacalar Camping Yax Ha Resort à Chetumal

 

     On rejoint le camping Yax Ha Resort en bord de mer à Chetumal et on y retrouve les deux couples canadiens déjà rencontrés plusieurs fois, le couple hollandais rencontré à Celestun, et on fait la connaissance d'un couple suisse dont nous avions vu le véhicule à Teotihuacan  ( eux étaient partis passer quelques jours à Mexico ). Les campings à peu près corrects étant monnaie rare au Mexique, tous les voyageurs s'y retrouvent. Myrta et Ueli reviennent d'une boucle à travers le Bélize et le Guatémala....on part à la chasse aux bonnes adresses...

 

Mardi 11 avril 2017: Le site étant à jour et publié, on passe au Walmart de Chetumal pour compléter le plein du frigo avant de passer au Belize. On arrive à la frontière vers 11h. Côté mexicain nous devons d'abord acquitter une taxe de sortie du territoire de 500 pesos par personne ( 25 euros, correspondant plus ou moins à la taxe d'aéroport, puisqu'on ne sort pas par voie aérienne, mais par la route....c'est incroyable ce que les fonctionnaires de tous les pays sont capables d'inventer pour vous piquer vos sous....)  Au bureau de Banjercito, on rend la vignette justifiant du paiement de la taxe de transit temporaire, on devrait être remboursés sur la carte de crédit le lendemain. Avec nos justificatifs de paiement, on peut enfin passer à la police des frontières et sortir du Mexique. Il y a un "no man"s land de 2 km entre le poste mexicain et le poste d'entrée au Bélize.

On commence par passer sous un auvent, sans s'arrêter, soit disant pour une fumigation......pas la moindre odeur, brouillard ou gouttelette...la fumigation est bidon, mais on paye quand même 15 dollars béliziens ( 7.5 US$ )  Contrôle des passeports, puis passage en douane pour l'importation temporaire du véhicule, c'est un peu long car certains papiers sont encore remplis à la main, mais ça ne pose aucun problème. En sortant du bureau on se fait alpaguer par un grand escogriffe qui parle fort et nous réclame 30 dollars béliziens au titre du contrôle du transit touristique!!!! ça sent encore l'arnaque d'état, mais sans son foutu reçu , pas moyen de passer à l'étape suivante....donc on paye, et on peut enfin passer par la barrière où il faut faire viser les passeports, le certificat de transit temporaire, et les reçus de fumigation et de contrôle touristique.....Dernier arrêt chez l'assureur dont les bureaux sont situés juste à la sortie de la douane: 29 dollars béliziens pour une assurance au tiers valable 7 jours. On peut enfin circuler au Belize.

 

Bienvenue au Belize

 

      Le Belize: 23 000 km2, et 360 000 habitants en tout et pour tout, fait partie du Commonwelth, et a la Queen comme chef d'état; langue officielle: l'anglais à la sauce créole, ce qui le rend très difficile à comprendre.  Routes défoncées, pleines de nids de poules ( ou plutôt de dindons, vu la taille des nids ), innombrables topes, les habitations se résument très souvent à de misérables cabanes à moitié pourries....manque d'infrastructures...mais "on est dans les Caraïbes, man !!! "

 

Principale activité agricole du Belize: la canne à sucre Maison bélizienne relativement cossue
Entrée dans Orange Walk, 2èmè ville du pays Camping Lamanai Riverside Retreat

 

     On rejoint la deuxième ville du pays: Orange Walk ( en Europe, on appellerait ça un gros village..), et on se pose au Lamanai Riverside Retreat, un ensemble de quelques "cabanas" posées sur une rive de la New River. Pour une fois qu'on arrive tôt, on sort les relax et on "bulle". Pour le lendemain, on a choisi d'aller visiter le site maya de Lamanai,  que l'on rejoindra en bateau à partir de notre camping.

 

Mercredi 12 avril 2017: A 9h, un bateau à moteur hors bord vient nous chercher au pied du Land ( garé au bord de l'eau comme il se doit ); on charge quelques autres passagers un peu plus loin, et nous entamons une remontée de la rivière sur près de 55km, ça prend près de 2 heures et demi, car le "capitaine-guide" n'hésite pas à s'arrêter pour nous faire découvrir la faune qui peuple les rives de cette rivière: martins pêcheurs, hérons, tuyuyu, tortues, crocodiles singes....On passe devant une sucrerie et une distillerie, puis devant des exploitations agricoles exploitées par des Mennonites.

 

La vitesse, ça décoiffe..... Sculpture toltèque sur un temple de Lamanai
d'après vous, laquelle des deux a la tête la plus dure  ?

 

     Le site maya de Lamanai est l'un de ceux qui ont connu la plus longue occupation humaine continue. La ville a été fondée vers 1500 avant JC, et les derniers habitants l'auraient abandonnée vers les années 1800... cette longévité serait , entre autre, due au fait qu'ici, les occupants n'ont jamais eu a subir les sécheresses qui furent à l'origine des rebellions entre les peuples mayas et leurs classes dirigeantes, et qui ont conduit à l'abandon des grands sites et à la disparition pure et simple de la civilisation maya. Plus de 340 temples et bâtiments ont été recensés, mais seulement 4 ont été partiellement fouillés et restaurés. Très agréable promenade dans un sous bois exubérant, sur un sentier en graviers.

On réembarque à 14h, et il nous faut à peine une heure et demi pour rentrer, manette des gaz à fond....

 

 

 

Jeudi 13 avril 2017: Les pleins faits, on part en direction de Belize City, autrefois capitale, mais aujourd'hui, c'est Belmopan qui fait fonction de capitale car plus à l'intérieur des terres, et donc mieux protégée des ouragans. La route entre Orange Walk et Belize City est dans un état plus que moyen, peu de circulation, des baraques déglinguées des deux côtés de la route, pas de cultures ni d'élevage, seulement des palmiers et des broussailles, on se demande de quoi vivent les gens. Aux approches de Bélize City, ça s'améliore un peu: un peu de cultures et d'élevages, mais à petite échelle. La ville présente peu d'intérêt, pas de bord de mer accessible, pas de plage...

 

Marina " Old Belize Harbour "  "Cucumba Beach " dans la marina

 

     Nous pensons passer la nuit sur la marina située à quelques kilomètres du centre ville. Endroit sympathique, bien aménagé , avec plage privée et très bon restaurant. On s'y régale d'un énorme "red snapper" accompagné de l'inévitable "rice n' beans"..

 

 

      Comme il est encore tôt, on décide de pousser jusqu'à San Ignacio.

 

Maison de campagne Route entre Belize City et San Ignacio
Maison en bord de route Pont d'accès à San Ignacio

 

     On s'y installe au Mana Kai Cabanas & Camping, sous un manguier, et y resterons 2 nuits , car vendredi, c'est Vendredi Saint, et tout est fermé. Emplacement très agréable: électricité assez forte pour supporter la clim, WiFi excellent et douches impeccables....un petit coin de paradis.

Vendredi matin, on part faire un petit tour à pied en ville: personne dans les rues, tous les magasins sont fermés. Le soleil cogne fort, et la rivière se révèle être le lieu de ralliement des familles locales qui viennent  s'y baigner. Pendant notre balade, un nouveau véhicule est arrivé, et nous faisons connaissance avec un jeune couple américain en provenance de l'Oregon ( www.runningfrommonday.com ), Ils ont vendu tout ce qu'ils possédaient aux USA, ont investi dans un gros Chevrolet Silverado, et une grande cellule à toit relevable, fort bien équipée et ont décidé de faire le tour du monde. On les retrouvera peut être plus tard en Amérique du Sud, car ils passent en juin de Vera Cruz à Carthagène par bateau.

 

     Samedi 15 avril 2017: Après un repas de crevettes bien épicées, on quitte le Belize pour entrer au Guatemala. Taxes de sortie du Belize: 80 dollars béliziens pour nous deux ( 40 US$ ) , puis longue queue pour faire tamponner les passeports ( de nombreux béliziens viennent faire leurs courses au Guatemala où les prix sont moins élevés ) , passage à la douane pour faire annuler le visa de transit temporaire; tout se passe sans aucun problème. Entrée au Guatemala: 37 quetzals de fumigation, réelle celle là: un employé asperge consciencieusement les roues et le bas du châssis. Comme on n'a pas encore de Quetzals, on paye en dollars du Belize ( 13$, et un superbe reçu, tout ce qu'il y a de plus officiel )  Coup de tampon sur les passeports, puis  il faut changer un peu de dollars contre des Quetzals à des vendeurs à la sauvette, car la taxe de transit temporaire n'est payable qu'en monnaie locale ( 160 quetzals, soit environ 24 US$ ) Une fois cette taxe payée, le douanier nous remet un autocollant à fixer sur le pare brise, on peut rouler pendant 3 mois. A la question de savoir où l'on peut souscrire une assurance auto, la réponse est: l'assurance n'est pas obligatoire au Guatemala, si vous en voulez vraiment une, il faut aller jusqu'à la ville de Flores où il y a des assureurs. On décide donc de rouler sans assurance pendant les quelques jours que durera notre séjour guatémaltèque. On remonte dans le Land; et dès qu'il nous voit démarrer, le préposé au plot de plastique qui sert de barrière nous ouvre grand le passage. Personne ne vérifiera les papiers, ni ne demandera à inspecter le contenu du véhicule.

 

Le drapeau guatémaltèque

 

     En sortie du pont qui enjambe la rivière qui marque la frontière, il y a une guérite de péage: aucun panneau n'indique le montant à payer en fonction du type de véhicule. L'employé me dit que c'est un péage municipal, et qu'il m'en coûtera 50 quetzals ( soit 8 US$ pour un vieux pont qui mesure à peine 40m de long : ils prennent vraiment les touristes pour des vaches à lait....)  Je demande à cette gentille dame, si elle me remettra un reçu  pour le montant de 50 quetzals si je règle cette somme, mais elle ne dispose que de reçus de 20 et 10 quetzals....Elle finit par reconnaitre qu'elle a la consigne de la part de la municipalité d'évaluer la "valeur" du véhicule qui emprunte le pont...et de fixer le montant du péage en relation.....On finit par transiger à 30 quetzals, et je repars avec 2 reçus: un de 20, et un de10......Le vieux policier municipal qui est avec elle dans la guérite n'intervient même pas.

       Dès les premiers kilomètres au Guatemala, on constate un net changement par rapport au Belize: même modestes, les maisons sont mieux entretenues, elles ne sont pas entourées d'immondices, et le long des routes les décharges sauvages ont disparu. Il y a bien deci-delà quelques bouteilles  et emballages vides jetés par les fenêtres des véhicules, mais ça reste du domaine du "normal".

 

Baignade familiale en ce dimanche de Pâques Bébé fait de la moto, une façon peu orthodoxe de le bercer....
Belle route guatémaltèque Il n'y a pas beaucoup de voitures sur les routes, mais certaines sont bien chargées

 

     On rejoint le site archéologique de Tikal en fin d'après-midi et on s'installe sur un petit coin d'herbe à l'hôtel Jaguar Inn. On est censé pouvoir profiter d'électricité entre 18 et 21 heures, mais à peine installés le groupe électrogène qui alimente plusieurs hôtels tombe en carafe.....Il fait très chaud et moite.

     Le réveil sonne à 4 heures 30, car le site ouvre à 6h, et on veut profiter de faire le maximum de la visite " à la fraîche". Il est même accessible à partir de 4 heures 30 pour des groupes, obligatoirement accompagnés de guides, et qui, moyennant extra, peuvent assister au lever du soleil depuis le haut du Temple IV, le plus haut du site ( 70 m), avec vue plongeante sur la canopée et tous les environs.

Comme on est dimanche de Pâques et que l'on craint un gros afflux de visiteurs, nous préférons attaquer la visite en sens inverse: on fonce vers le fond du site et l'on reviendra tranquillement vers l'entrée, ce qui laissera aux autres visiteurs, le temps de s'égailler sur l'ensemble du site, et de ne plus être tous regroupés devant les premiers monuments. On passe d'abord devant les groupes  Q et R, 2 anciennes places qui étaient chacune délimitée par 2 pyramides identiques, une à l'est, l'autre à l'ouest ( lever et coucher du soleil ), un bâtiment fermé et un patio qui abritait des stèles et des calendriers. Sur chacune de ces places, une seule pyramide a été dégagée et partiellement restaurée, sa jumelle est encore emprisonnée sous sa couche de terre , et recouverte de végétation. Viennent ensuite les ruines de la zone nord, puis les complexes P et H. Nous entamons alors une longue marche sur un chemin bien délimité, mais envahi par les racines des arbres. Superbe balade en forêt tropicale, au milieu des cris des animaux et chants des oiseaux.

 

C'est "Open Bar "pour les coatis Singe araignée en train de prendre son petit déjeuner
Au rayon oiseaux, lequel préférez vous ? le rouge..... .....ou le bleu ?
Un " carpintero " Singes hurleurs au repos

 

     A cette heure matinale beaucoup d'animaux sont encore en pleine activité, ce qui nous permet d'observer des coatis, des agoutis, de nombreux singes araignée qui sautent d'arbres en arbres à la recherche des fruits dont ils se gavent, sans parler des innombrables oiseaux. On entend au loin le cri rauque des singes hurleurs, mais nous n'en verrons qu' à la fin de notre parcours. Nous sommes seuls sur ce chemin...un vrai bonheur. On rejoint enfin, au bout d'une grosse heure de marche la base du temple IV, également appelé Temple du Serpent Bicéphale. La partie haute est en cours de restauration, et la façade principale n'est que partiellement dégagée. Un escalier en bois, situé sur une face latérale permet de gagner la base du temple situé en haut de la pyramide. Belle grimpette, mais la vue est à l'avenant; malheureusement  un léger voile de brume monte déjà de la forêt. On distingue, émergeant de la masse verte, les hauts des temples III, II et I.

Nous nous dirigeons ensuite vers " Le Monde Perdu ", le centre de la ville entre les IIIème et Vème siècles après JC, lors du règne de la dynastie  Patte de Jaguar. Passage devant le Palais des Chauves Souris ( encore appelé Palais des Fenêtres ), puis nous rejoignons la zone de la Gran Plaza avec ses 2 magnifiques pyramides en vis à vis.

 

Gran Plaza de Tikal, avec le Temple du " Gran Jaguar "

 

     Elles ont été construites sous le règne de Hasaw Chaan Kawil ( 682 - 734 après JC ), plus connu pour les intimes sous le nom de Ah Cacao.....C'est sous la pyramide du Temple I, nommé Temple du Grand Jaguar, que l'on a découvert la tombe de Ah Cacao, paré de ses magnifiques bijoux de jade ( + de 8 kg de masques, pectoraux...). Le temple II aurait été construit pour servir de tombe à l'épouse de Ah Cacao, morte jeune, mais on a pas encore découvert l'emplacement de la tombe. Un escalier en bois permet d'accéder à une passerelle qui fait le tour du Temple II et offre une superbe vue plongeante sur la Gran Plaza et son alignement de stèles et de calendriers circulaires. La vaste esplanade située entre ces deux temples est bordée par deux immenses Acropolis, zones résidentielles pour les nobles les prêtres, les astronomes.....On a retrouvé sur le site de Tikal, sous une stèle, un récipient contenant du mercure, qui servait de miroir aux astronomes pour observer sans devoir se tordre le cou , les astres et les étoiles.  On sort du site vers midi, épuisés, dégoulinants de sueur, mais ravis par ce superbe endroit.  Au fait, vous avez tous déjà survolé le site de Tikal: c'est ici que Georges Lucas a filmé les scènes de la base rebelle de l'épisode IV de Star Wars ...et ça commence par un survol en rase motte de la forêt d'où émergent les Temples I, II, III et IV.

 

 

      On rejoint Ch'ti Land, et on s'octroie une courte sieste, mais la chaleur est telle qu'on ne peut résister, il faut fuir !!!! On recherche sur guides et cartes un endroit susceptible de nous offrir un peu de fraîcheur, et c'est climatisation du Land à fond qu'on rejoint Poptun à 150 km de Tikal. On se pose à l'Hôtel Ecologique Finca Ixobel. Il y a foule au restaurant en ce jour férié, mais nous avons le terrain de camping pour nous tous seuls....

Le lendemain: tri de photos, lessive, mise à jour du site. On se balade dans la finca qui dispose d'une piscine naturelle: un petit étang à l'eau très claire, bords aménagés et quelques chaises longues.

 

Palapa à la Finca Ixobel de Poptun

Ambiance écolo pour Ch'ti Land

 

     Mardi 18 avril: On repasse par le centre ville de Poptun pour retirer de l'argent à un distributeur, et faire le plein du frigo  qui est totalement vide..Problème récurrent concernant les retraits d'argent: la banque la plus représentée au Guatemala est BanRural, ses distributeurs sont signalés par le logo "5B", et ceux ci prélèvent une commission forfaitaire de 32 quetzals par opération, quel que soit le montant retiré; jusqu'ici, rien d'anormal....ce qui l'est moins, c'est que dans les  villages ou petites villes, ainsi que dans les stations services, le retrait est limité à....300 quetzals, soit un peu moins de 40 euros ( si vous demandez plus, la machine vous répond que votre compte n'est pas suffisamment approvisionné..., par contre vous pouvez faire plusieurs retraits de suite..., cherchez l'erreur !!): 10% de commission + celle de votre propre banque en France.., ça commence à faire cher...... On a beau savoir que les banquiers ne sont pas des anges, là on flirt avec l'escroquerie.

 

 

     Nous poursuivons notre route jusqu'à la Marina RAM de Rio Dulce que nous rejoignons en tout début d'après midi. Le grand luxe pour un voyageur: entrée fermée et gardée jour et nuit, emplacements dédiés pour 3 ou 4 CC, avec électricité, eau, WiFi extra, laverie équipée  de machines pro ( Q20 pour le lavage , Q20 pour le séchage), douches hyper chaudes et impeccables, petite boutique sur place pour les achats courants...Du bonheur à 60 quetzals la nuit ( +/- 8 euros )  La route est très verdoyante, végétation luxuriante: bananiers, cocotiers, plantation d'hévéa en train d'être "saignées"....

 

Marina Ram à Rio Dulce

Route en quittant Rio Dulce

 

     Mercredi 19 avril: On part en direction de Guatémala City. Route dans l'ensemble correcte, avec bien sûr apparition de "tumulos " ( les "topes"  guatémaltèques ) à l'approche de chaque village. A environ 80km avant Guatemala City on traverse une zone de travaux; ils refont et élargissent la route pour faciliter l'accès à la capitale. Il nous faut une heure et demi pour faire les 10 km de la portion en travaux....Par moment les deux sens de circulation sont totalement arrêtés...plusieurs ambulances essayent de se frayer un passage à grands coups de sirènes, mais les chauffeurs du coin sont particulièrement obtus, pas un n'accepte de se serrer ou de faire la moindre manoeuvre pour faciliter le passage; les pires sont les chauffeurs de bus ou de combis qui veulent à tout prix forcer le passage.... Juste à la fin des travaux, on se pose dans la cour intérieure du petit restaurant " Donde Maquel " pour y manger et passer la nuit.

 

Etals de fruits en bord de route

 Ca bouchonne comme ça sur plus de 10 km

Quartiers pauvres en approche de Guatemala City

Guatemala City et ses embouteillages

 

     Jeudi 20 avril 2017:  Plus on approche de Guatemala City, plus le trafic s'intensifie et on tombe sur les inévitables bouchons. Il nous faut 2 heures dans les embouteillages pour enfin rejoindre le Musée d'Archéologie et d'Ethnologie. Beaucoup de très belles pièces, malheureusement assez mal mises en valeur: de nombreuses stèles finement gravées, quelques panneaux de bois sculptés parvenus intacts jusqu'à nos jours; le climat chaud et secs des zones montagneuses du Guatemala a permis une meilleur conservation que le climat humide du Yucatan. Dans une chambre forte dont la porte blindée ne ferme plus que par un vulgaire cadenas, sont exposées les plus belles pièces: colliers et masques en jade, en or, plats et vases polychromes, et la reproduction de la tombe de Ah Cacao avec ses colliers en jade.

 

Masque en jade de Hasaw Chaan Kawil ( 682-734 après JC )

 

      Dans le patio est exposée une pièce d'une incroyable beauté: le Trône 1 du site de Piedras Negras dans le Peten: 2 hauts dignitaires en pleine discussion figurent les yeux du monstre Tzotz....Surprenant et sublime à la fois.

 

Trône 1 du site de Piedras Negras

Discussion entre notables mayas

 

 

 

     En quittant le musée, nouveaux bouchons pour sortir de la ville, puis on rejoint l'ancienne capitale: Antigua, mainte fois détruite par des tremblements de terre. C'est une ancienne ville coloniale qui est restée dans son jus: maisons coloniales colorées, rues pavées, couvents et églises..... Comme les rues sont étroites, les camping-cars n'ont pas le droit d'y stationner....mais la police a eu une idée géniale: elle met à disposition des voyageurs une partie du vaste terrain qui abrite ses services: stationnement gratuit pendant 5 jours maximum, gardé jour et nuit, proche du centre historique, juste à côté du marché; bien sûr, il n'y a aucun service, il faut être de retour à son véhicule pour 22h, et il est interdit de consommer des boissons alcoolisées au vu des policiers. Brillante initiative.

 

Papotages en " nahuatl " sous les arcades de la Capitainerie Générale

 

     Le vendredi matin, nous partons explorer la vieille ville. Ici, la majorité des gens que nous croisons sont des indiens, vêtus aux couleurs respectives de leurs villages d'origine; les seuls qui dénotent dans le paysage , se sont les touristes.....et il y en a beaucoup.... Le Parque Central est le coeur de la ville, vaste place plantée d'arbres ( jacarandas et tulipiers ) et flanquée par les bâtiments les plus importants: la Capitainerie Générale, centre de l'Administration Coloniale Espagnole qui gouvernait toute l'Amérique Centrale et le Chiapas, la Municipalité et la Cathédrale. La place est noire de monde, mais sans agitation; ici on vit tranquille.....Toutes les rues sont encore pavées à l'ancienne, gros blocs plats pour délimiter  de grands rectangles, et remplissage en petites pierres assez inégales; c'est beau, mais mieux vaut marcher sur les trottoirs.... On déjeune d'un excellent tilapia aux câpres ( un vrai régal ) et on fait quelques emplettes avant de rejoindre notre véhicule et de prendre congé de nos hôtes policiers.

 

 

 

      En route vers Chimaltenango, la banlieue industrieuse d'Antigua: des centaines de vendeurs de voitures d'occasion, collés les uns aux autres, une circulation dingue et une route totalement défoncée, donc: interminables bouchons....On s'en extirpe enfin et retrouvons une route correcte jusqu'à l'embranchement qui part vers Patzun. Là on prend une route de montagne très pentue qui serpente entre les cultures , le terrain cultivable étant rare, il n'y a pas de place perdue. On enchaine les virages, et plus on avance,  plus la route se dégrade et devient étroite.

 

Les cultures sont soignées et parfaitement entretenues  On ne peut pas en dire autant de l'état des routes

 

     En débouchant enfin à Patzun, on retrouve un terrain à peu près plat, couvert de cultures tirées au cordeau, où tout est encore fait à la main, de la préparation des sols à la récolte.

Pas un tracteur en vue, et les traitements se font avec des pulvérisateurs à dos d'hommes.

En lisant I-Overlander, on s'était fait une certaine idée de l'hôtel " Villa Linda ".....bien loin de la réalité....La seule chose qui est parfaitement en ligne, c'est la gentillesse et la spontanéité de César le propriétaire des lieux. On se cale sur un coin du petit terrain attenant à " l'hôtel " et qui héberge un atelier de réparation de Tchuk Tchuk  ( en français: mototaxis ), pas d'eau, pas moyen de vidanger les toilettes,  peu d'électricité, mais un bon WiFi ( enfin, jusqu'à ce qu'un camion plus surchargé que les autres n'arrache le câble en passant..), et on part prendre un thé chez César avec qui le courant est tout de suite passé.  César sait qu'il est sur I-Overlander, mais n'a jamais vu ni lu ce qu'on disait de lui; je lui fait donc la traduction des différents avis qui sont tous unanimes et font les éloges de César et de son épouse Reina ( absente ce jour car elle accompagnait une sortie scolaire ). Il en est tout retourné, et ému. Nuit calme, mais mauvaise surprise au réveil: le pneu avant gauche est complètement à plat....Par chance, juste à côté de l'hôtel, il y a une "gomeria"; en quelque minutes le pneu est démonté et on détecte une petite déchirure entre 2 crampons; aucun signe apparent à l'intérieur du pneu. L'équipement de l'atelier est des plus rudimentaire; c'est encore la technique au démonte pneu manuel qui prévaut: le pneu est gros...et le mécano tout petit, mais il y met une telle vigueur, que c'est lui qui gagne....au prix d'une impressionnante suée. En un peu moins d'une heure, c'est réparé...pour l'équivalent de 10 euros.... Avant de partir, on demande à César si il veut visiter l'intérieur du Land: autant demander à un gosse si il veut des bonbons.....La visite dure plus d'une demi heure, et il nous remercie au moins 10 fois de l'avoir inviter "chez nous ", dans " notre maison " On finit par se quitter après force embrassades et un peu de buée dans les yeux. Une bien belle rencontre. Si vous passez un jour par Patzun au Guatemala, arrêtez vous à l'hôtel Villa Linda , vous y découvrirez 2 perles rares.

On part en direction du lac Atitlan, réputé comme un des plus beau lacs d'altitude au monde, entièrement encerclé par  des volcans. Route cauchemardesque en grande partie défoncée, nombreux virages en épingles à cheveux, avec des pentes impressionnantes. Comme le Land est lourd et que le turbo est parfois lent à se mettre en route et à monter en puissance, il ne reste que la solution " première courte ", ce qui déclenche une tension nerveuse très palpable chez Evelyne, surtout  quand il faut passer de première longue à courte et que pendant le passage entre les rapports, le land a tendance à partir un peu en marche arrière...

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Traversée de village C'est sensé être une grand route...

Rue commerçante de Panajachel

Lanchas sur les rives du lac Atitlan

 

     On finit par arriver à Panajachel, la station la plus réputée des bords du lac ( pour la petite histoire, quelques jours avant, la police y a arrêté le gouverneur mexicain de l'Etat de Veracruz, en fuite après un important détournement de fonds publics....Politiques tous pourris ? ). On se gare et partons nous balader dans la rue commerçante qui conduit aux rives du lac: enfilade d' étals de bric et de boc, vendant de tout et n'importe quoi, intercalés entre gargottes et restaurants un peu plus avenants....; Malheureusement pour nous, la vue sur les rives du lac est très limitée, la brume couvre tous les sommets et descend même jusqu'au niveau du lac sur la rive opposée. On repart en direction de Quetzaltenango, mais en montant en altitude vers 3000m, on tombe sur un brouillard à couper au couteau, par moments on roule au pas.....et ça dure pendant une bonne heure; heureusement, en redescendant, le brouillard se dissipe. On refait le plein du réservoir de gas oil supplémentaire, car c'est nettement moins cher au Guatemala qu'au Mexique ( 18 pesos mexicains le litre, soit env  0.9 euro/l, contre 18.5 Quetzals guatémaltèques le gallon, soit env 0.6 euro/l ) Quetzaltenango est une grande ville peu attractive; le seul endroit connu pour passer une nuit au calme est un terrain herbeux situé juste à côté d'un énorme Mc Donald's. On glisse la pièce aux 2 gardiens qui surveillent le parking du Mc Do, et ils surveillent notre maison à roulette pendant toute la nuit. Nuit super tranquille mais un peu fraîche car on est encore à 2400m.

 

     Dimanche 23 avril 2017: On se dirige vers la frontière pour retourner  au Mexique; en traversant le village de Zunil, on remarque dans les rues, des tapis de fleurs !! on va voir de quoi il s'agit. Dans 15 jours, ça sera la fête votive du village , et depuis 3 heures du matin, tout le village s'active pour créer un tapis de fleurs  sur près d'un kilomètre de long entre l'entrée du village et l'église, travail titanesque; certains coupent les fleurs dans les champs alentours, d'autres façonnent la base du tapis, avec du sable et des herbes et feuilles hachées ( chaque quartier a sa couleur de fond propre) , puis des femmes dessinent des motifs, essentiellement religieux avec des fleurs déposées une à une....

 

Chemin de croix réalisé en fleurs par les différents quartiers du village de Zunil au Guatemala
Travail de patience et de foi qu'il faudra garder intact pendant 2 semaines, jusqu'à la fête du village

 

     Ce  chemin de croix doit être fini avant la fin de la journée, et doit résister pendant 2 semaines, jusqu'à la fête du village. Au début les indiens nous regardent un peu de travers, mais en engageant la conversation, et en demandant la permission de prendre des photos,  ils se détendent et nous donnent toutes les explications voulues. Ils nous avouent qu'ils nous avaient pris pour des "gringos"...quand on part, ils nous font de grands signes de la main.

 

     Passage de la frontière: côté guatémaltèque, simple formalité, on rend le permis de transit temporaire  ( rien à payer ) et on fait tamponner les passeports. Côté mexicain , ça commence par la fumigation ( 95 pesos ); le contrôle des passeports ne pose aucun problème, par contre, une fois de plus, l'obtention du permis de transit temporaire auprès de Banjercito est une plaie. Une employée aimable comme une porte de prison, a qui il faut plus d'une heure et demi pour émettre le permis avec son hologramme, nous faire payer la caution de 200 US$ + 59US$ de frais et encaisser 500 pesos de droits de sortie du territoire mexicain , uniquement pour moi ( et que je n'aurais plus à payer avant de prendre l'avion pour le vol de retour en France); Evelyne, par contre devra payer sa taxe à l'embarquement....allez y comprendre quelque chose....

     Une fois la frontière passée on rejoint pour la nuit le " Restaurant With Alberca ", un petit restau familial avec 2 piscines en béton brut où les gens du coin viennent patauger en fin de semaine.  C'est bondé, bon enfant, et tout le monde se baigne tout habillé.... Ch'ti Land fait sensation et est pris en photos sous tous les angles.

 

     Lundi 24 avril 2017: On prend la route qui longe, de loin le Pacifique, enfin une belle route selon les normes mexicaines. Arrêt à Tapachula pour quelques courses alimentaires. En regagnant le Land, un homme s'approche et nous offre une tasse de café fumant, ainsi qu'une boîte de café moulu... C'est un producteur local qui fait ce jour une opération de promotion de sa production dans ce supermarché; il a vu le Land, et veut nous "féliciter pour notre esprit d'aventuriers ", et nous remercier de venir visiter son pays. Délicate attention !! On rejoint en milieu d'après midi le Jose's Camping Cabanas à Puerto Aristo, allons voir une dernière fois le Pacifique qui roule des vagues énormes, et dégustons un délicieux "Robalo a la veracruzana ". Le camping est planté de nombreux arbres offrant une ombre bien appréciée: cocotiers, manguiers et zapotiers. Qu'est ce que le zapotier me direz vous ? c'est l'arbre qui produit la noix de cajou; elle est accrochée sous un fruit bien rouge et très juteux. La noix contient une huile toxique, et il faut la griller pour extraire cette huile avant de la consommer.

 

Vagues du Pacifique à Puerto Aristo Le fruit du zapotier, et en dessous la noix de cajou

 

 

     Ici prend fin notre voyage à travers le Mexique, le Belize et le Guatemala. 

 

     Les jours suivants seront consacrés à "manger du kilomètre " pour rejoindre dans un premier temps Catemaco où nous nous posons dans un camping bénéficiant d'électricité, eau courante, WiFi, machine à laver...et piscine . On y est rejoint le lendemain par nos australiens Ian et Pénélope, rencontrés à Merida. On passe une petite semaine à nettoyer le Land, ranger, préparer les valises pour le retour... Le mardi 2 mai nous rejoignons Veracruz et laissons Ch'ti Land dans un entrepôt appartenant à Beristain. Victor Lau prépare les documents qui permettrons de passer le Land en octobre directement de Veracruz à Carthagène; toujours aussi efficace . Nous passons une dernière nuit à Veracruz, le mercredi nous prenons un vol jusqu'à Cancun, et le vendredi midi le vol de retour Cancun Bruxelles...

 

En 3 mois, nous avons parcouru 8660 km, sans aucun problème, aucun souci mécanique. Ch'ti Land s'est très bien comporté.et a bien supporté le climat, tout en évitant les chutes inopinées de noix de coco.

 

Ch'ti Land sous les cocotiers.....elle est pas belle la vie des Defenders ?

 

     Le Mexique est un pays magnifique, riche d'une histoire millénaire. Les gens sont accueillants, ouverts, souriants, toujours prêts à rendre service. C'est vrai que le Mexique est aussi à certains endroits un pays dangereux, surtout pour les mexicains qui résident dans ces zones où règne le trafic de drogue, le vol organisé de carburant sur les pipes lines de la Pemex, mais pour les voyageurs qui évitent de trainer dans ces zones, qui ont de très bonnes suspensions pour affronter les "topes", et qui ne roulent pas à la nuit tombée, il n'y a pratiquement aucun risque.

Pour faire court, pour une fois, vous l'aurez compris: nous, le Mexique, on a adoré !!!!!

 

 

Si tout se déroule comme prévu, on devrait reprendre la route fin octobre 2017 en Colombie.... A bientôt

 

 

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