CUBA

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Du 23 janvier au 6 février  2017  

 

 

Préambule   

 

Pendant que Ch'ti Land navigue sur le Hoegh Maputo à destination de Vera Cruz au Mexique où il devrait arriver le 7 février, nous allons passer 2 semaines à Cuba. Nous sommes passés par l'agence Evaneos pour organiser notre séjour, et c'est une agence de Montréal qui nous a fait l'offre que nous avons retenue.

 

Viva Cuba y el Cuba Libre

 

 

     Lundi 23 janvier, le réveil sonne à 3 h du matin, et un taxi vient nous chercher à 5h pour nous emmener à Orly. Gros bouchons sur le périph parisien, il nous faut 4h30 pour faire le trajet Locon - Orly. Vols sans problèmes entre Orly et Madrid puis entre Madrid et La Havane où nous arrivons à 20h..., soit 2h du matin en France.  Mauvaise surprise .....,contrairement à ce qui était prévu, personne ne nous attend à l'aéroport...on "poireaute" pendant 1h et demi, puis prenons finalement un taxi pour rejoindre notre "casa particular" dans une rue obscure du Vieux La Havane. Les cubains qui possèdent de grandes demeures familiales peuvent les convertir en "chambres d'hôtes", moyennant forte redevance gouvernementale.

Au réveil, le choc est brutal. Si notre résidence a été parfaitement restaurée et offre un niveau de confort plus qu'acceptable, nombre de ses voisines sont dans un état de délabrement très avancé. Certaines tiennent encore debout par on ne sait quel miracle. Après plus de 55 ans de pénurie totale due au blocus américain, et passée la phase "révolution socialiste", le développement  timide du tourisme a permis de lancer des travaux de restauration. La Havane est un immense chantier....mais avec un manque flagrant de moyens techniques et de financements.

 

Ancien Palais Présidentiel reconverti en "Museo de la Revolucion"

 

     Nous découvrons que notre habitation se situe en plein centre du Vieux Havane, à moins de 150m de l'ancien palais présidentiel ( du temps de Batista), aujourd'hui reconverti en "Museo de la Revolucion" . Nous visitons le centre du Vieux La Havane avec un jeune guide parlant parfaitement le français. C'est vrai qu'ici le temps s'est arrêté, nous sommes dans une ville coloniale espagnole du XVIème siècle où circulent de vieilles voitures américaines des années 1950, encore bien plus nombreuses que les véhicules récents. Nous disposons de 2 jours pleins pour découvrir un peu cette ville qui nous envoute immédiatement..

 

Construction du XVI ème siècle

Construction du XX ème siècle..après 50 ans d'embargo

Belle américaine des années 1950

Maison coloniale du XVI ème siècle...restaurée

 

     On commence par la partie coloniale: le Templete, le Palais des Capitaines Généraux, les forts qui bouclent l'entrée de la baie, les couvents reconvertis en hôtels ou restaurants, la cathédrale, l'église St François d'Assise ....Le soir , nous assistons à un spectacle de musique afro cubaine regroupant de jeunes musiciens et quelques transfuges âgés du Buena Vista Social Club dont l'icone demeure Cumpaï Segundo.... Très belle soirée, on en ressort la tête pleine de musique....

Le lendemain, nous déambulons à nouveau en ville et allons jusqu' au "Capitolio", la copie cubaine du Capitole de Washington DC.

 

Le Capitole, version cubaine

Voiture à peine plus jeune que ses occupants

Al Carette, parrain de la mafia loconnoise

Hotel Nacional, ancien casino de la mafia US

 

     L'après midi, comme tout bon touriste qui se respecte, nous nous offrons un tour de ville en vieille américaine: une Pontiac 1952 décapotable de couleur dorée ( bonjour la discrétion...)....cela permet d'accéder aux quartiers un peu plus excentrés et de voir le quartier de l'Université, le cimetière Christophe Colomb, et la Plaza de la Revolucion. Sur cette immense place, Batista avait fait édifier un. monument au héros cubain incontesté: José Marti qui dirigea la lutte contre les espagnols. Fidel Castro utilisait cette place pour prononcer ses interminables discours qui pouvaient durer entre 6 et 7 heures d'affilée ( sans notes écrites...; il faut dire qu'il était avocat de formation...) .

 

Pour ne pas être accusé de recourir au culte de la personnalité, l'ami Fidel a bien pris soin de ne pas avoir son portrait sur les murs des immeubles entourant la place, laissant ce privilège à 2 "commandantes" qui, curieusement, ont mal fini....: Ernesto "Che" Guevarra( tué par l'armée bolivienne sur ordre de la CIA avec l'aval de la Maison Blanche)  et Camilo Cienfuegos ( mort dans un accident d'avion militaire que certaines mauvaises langues disent avoir été commandité par Fidel himself....les gens sont méchants....)

 

 

          Ernesto "Che" Guevara de la Serna                                                                                                                                       Camilo Cienfuegos

 

Phare et Fort de los Tres Reyes del Morro

Le Malecon est fermé à la circulation

Une petite douche, ça vous dit ?

Castillo de San Salvador de la Punta

 

     Jeudi 26 janvier: le propriétaire de notre "casa particular" nous emmène dans sa Lada hors d'âge, jusqu'à l'agence de location où nous prenons possession d'une MG5, fabriquée en Chine et déjà pas mal égratignée malgré son faible kilométrage ( moins de 30 000 km au compteur )  Sortie sans problème de la ville, et nous prenons L'Autoroute n° 4 qui relie La Havane à Pinar del Rio.... L'autoroute ici se compose d'une 3 voies ( puis 2) , bien cabossée, où circulent les voitures, mais aussi les carioles tirées par un cheval, les tracteurs , et autres engins roulant plus ou moins hétéroclites. Il y a , bien sûr, des vendeurs à la sauvette sur les bas côtés, et chacun traverse les voies de circulation où bon lui semble....;Heureusement qu'on ne roule qu'à 100km/h grand maximum...Nous quittons l'autoroute à San Cristobal et prenons la route du nord qui traverse les montagnes pour rejoindre Vinales en passant par Bahia Honda et Puerto Esperenza. Paysages superbes de forêts équatoriales: cocotiers, palmiers, bananiers, grandes plantes arborescentes bordent la route: c'est vert et très touffu. On traverse quelques bourgades mortes où des gens attendent au bord de la route un bus ou un camion. Sur les conseils d'amis qui sont passés par ici courant de l'année dernière, nous entrons dans le village de Puerto Esperenza pour aller jeter un coup d'oeil à la mer des Caraîbes.

 

La langouste de Cuba

 

     On a pas le temps de faire le tour du minuscule rond point qu'un jeune homme souriant nous dit qu'il est pêcheur et que sa femme tient un restaurant où elle sert les produits de sa pêche. Ca tombe bien, il est 14:30h et on a faim. Il monte avec nous et nous conduit chez lui: on y savourera chacun une magnifique langouste pêchée le matin même. C'est pas de la langouste d'élevage, la bête est musclée et la chair a du goût. Prix très raisonnable: 24 CUC boissons comprises..... Rassasiés, nous rejoignons Vinales et notre "casa particular" pour 2 nuits.

 

Heureusement que c'est pour le repas du soir ! La rue de notre "Casa particular", chez Mabel et Julian
Dans les rues de Vinales Marché pour les touristes..

 

     Ce soir , repas chez l'habitant.....la table se couvre de plats: bananes frites, malanga frites (assez semblable à des chips de P de T), salade de tomates, de concombres, yuka frit, riz et haricots noirs, rôti de porc, et bien sur dessert: mangue et fromage.....Bonjour les kilos superflus....Nous nous couchons....et sommes réveillés en fanfare à 3:30h du matin par les cocoricos des multiples coqs de combats des maisons avoisinantes......Dur la vie à la campagne.....

Le vendredi, notre matinée est occupée par une visite guidée des plantations de tabac qui font la réputation de Vinales. Une jeune guide nous emmène dans une exploitation, et le cultivateur nous explique en détail la culture du tabac, la récolte des feuilles, le séchage dans les "casas de secado", puis il confectionne devant nous un cigare "roulé main" . Seules les feuilles des 3ème, 4ème et 5ème niveau du pied de tabac sont utilisées pour la fabrication des cigares, le reste part pour les cigarettes. Il confectionne une " poupée " de demi-feuilles après avoir ôté la nervure centrale. La poupée est roulée dans une feuille , comme on roule de la pâte à tarte, puis vient le moment le plus délicat, le cigare est recouvert par la cape, une feuille parfaite, sans aucun défaut ni trou, souple et élastique. Les "capes" viennent essentiellement de la région de Pinar del Rio; la cape représente à elle seule 70% du prix de revient du cigare..... Les producteurs cultivent le tabac, assurent la récolte des feuilles, le séchage pendant les 2 premiers mois, puis la mise en ballots dans des feuilles du palmier royal . A ce moment là, l'Etat achète la production en fonction de la qualité ( il fixe le prix et est le seul acheteur possible...ça aide ) et va assurer le reste du processus.  Nous visitons donc dans le village l'atelier d'état où sont stockés les ballots pendant encore quelques mois, suit une opération d'hydratation des feuilles avant la mise en fermentation. Pour finir, les feuilles sont triées une par une et classées en 5 qualités différentes, elles passent ensuite une heure dans un four à 65° avant d'être mise en ballots, pressées en balles enveloppées dans de la toile de jute, puis départ vers les manufactures de La Havane pour la fabrication des Cohinbas, Partagas , Montecristo et autres Roméo et Juliette....

 

Champ de tabac Feuilles en cours de séchage Tri par taille et qualité de feuille
"Torcedor" au travail Mise en presse pendant 2 heures Combustion régulière

    

    

      Nous effectuons une grande balade à pied entre les champs de tabac avant d'aller déjeuner dans une exploitation qui ne produit que des légumes biologiques. De toute notre vie , nous n'avons jamais vu une telle table; nous sommes 3, et il y a à manger pour au moins 12 personnes: bananes frites, malanga, yuka, patates douces, concombres cru et cuit, courgettes, poivrons, tomates, riz blanc, haricots noirs, radis, mangues, chou rapé, salade verte et salade de pâtes...; et pour ce qui est de la viande, il y a sur la table du poisson, du poulet et du porc cuit au four ( il fondait dans la bouche...); bien sûr, avant tout ça nous avions eu droit à une énorme assiette de soupe de légumes et un bon flan pour finir...Ah, j'oubliais: repas arrosé par l'apéro de bienvenue: une Pina Colada ( rien que du jus d'ananas, de la noix de coco, du lait et des plantes médicinales...), mais comme la maison ne veut pas que le client puisse se plaindre du manque de rhum dans le breuvage, il dépose une bouteille de rhum sur chaque table, service à discrétion.....( dommage, c'est moi qui conduisait...) Renseignement pris discrètement sur cette profusion de nourriture: le gouvernement cubain veut donner aux touristes l'impression que la population ne manque de rien et que la prospérité socialiste règne partout.....C'est dangereux l'utopie.....

Pour que l'histoire soit complète, il faut préciser que le soir même, notre logeuse nous a préparé  un des plats typiques de la cuisine cubaine: la ropa vieja, c'est délicieux, mais elle a fait dans le plantureux......heureusement, il n'y a pas de pèse personne dans les "casas particulares"...le verdict viendra plus tard.  Nous avons bien sympathisé avec Mabel et Julian, des gens accueillants, spontanés et chaleureux.

Le samedi, nous passons par le site de Las Terrazas, une zone que le déboisement avait ravagé, et que le gouvernement castriste a fait replanter d'espèces andémiques . Les arbres ont poussé, et le lieu est devenu une zone de loisirs avec des petits lacs pour faire du canotage, et des sentiers de randonnée. Nous poursuivons jusqu'à Soroa  où nous visitons un jardin regroupant plusieurs centaines de variétés d'orchidées

 

Tracteur cubain Orchidée
Aïe aïe Mojitos !!! Quand il pleut, on arrose les bas côtés....et les passants

 

     Le dimanche 29, nous devons rejoindre Playa Larga au fond de la Baie des Cochons: 255km d'autoroute, en passant par La Havane, mais comme nous avons le temps et qu'on n'aime pas les autoroutes, nous décidons de prendre les routes de traverse qui permettent de pénétrer au coeur du pays. Nous passons donc par Candelaria, Artemisa et Alquizar. La pluie s'est mise à tomber, et comme les routes  ne disposent d'aucun système d'évacuation ni de drainage, elles se transforment par endroits en mini rivières. Les traversées de villages deviennent folklo: là encore, aucun système de caniveaux et encore moins d'égouts, l'eau s'écoule vers les points bas, en l'occurance les croisements de rues au pavement complètement défoncé et on prie pour passer sans rien casser, et sans rester bloqués....Quand on voit ce qu'une simple pluie ( en saison sèche...) crée comme perturbations, on comprend facilement les catastrophes qui surviennent lors des typhons et ouragans qui passent régulièrement sur cette région du globe.

 

Bananiers sous la pluie Entrée du village d' Alquizar

 

     Les villages sont totalement dépourvus d'infrastructures, généralement, seule la route principale est asphaltée ( mais il faut voir dans quel état de dégradation elle est ), les rues sont en terre battue, par endroits, les gens vivent dans des ruines de bâtiments désaffectés: vieilles usines ou entrepôts. Dans les plantations de bananes, l'habitat se résume à des cabanes de bric et de broc recouvertes de vieilles tôles ondulées ou de morceaux de plastique.... La pluie ne cessant pas, et les routes ne s'améliorant pas, nous rejoignons l'autoroute pour finir notre parcours.

En arrivant à Playa Larga, on a l'impression qu'un tremblement de terre vient de se produire: rues défoncées, tas de gravas partout, mais non, ça construit.....mais dans l'anarchie la plus totale. Plus de la moitié des maisons sont en travaux, et chacun stocke sur la rue, devant chez lui ses gravats , son tas de sable et ses piles de parpaings. La casi totalité des maisons sont converties en "casa particulares" pour héberger les touristes qui se font de plus en plus nombreux. Après bien des recherches et un coup de téléphone salvateur, nous finissons par trouver notre gîte pour la nuit: c'est un petit "hôtel" de 6 chambres ( toutes occupées par des français ), auquel on accède par un étroit boyau de 3m de large coincé entre 2 maisons ( ici l'alignement des maisons...connait pas...): on était passés devant sans le voir.... Une fois passé le portail coulissant, surprise: c'est propre, moderne, et notre minuscule chambre ouvre directement sur la plage et la mer. Il faut dire qu'ils ont construit au ras de l'eau, la plage de sable blanc fait moins de 10m de large, coincée entre la terrasse et l'eau....C'est superbe, mais je ne voudrais pas être ici si un jour survient un tsunami ou même une forte tempête. Nous ne pouvons pas profiter de ce petit coin de paradis, car , à peine installés, des trombes d'eau s'abattent sur nous.

Le lendemain, au réveil, le soleil est revenu.

 

Vue depuis notre chambre L'eau est tiède à souhaits
Entrainement pour les barmen Le petit port de Playa Larga

 

      On va se tremper les pieds dans une eau délicieusement chaude et nous nous baladons sur l'étroite bande de sable fin, soigneusement ratissée par les employés des bars des "casas" et hôtels . Après avoir un peu trainé, nous prenons la route vers l'autre plage de la zone: Playa Giron, là où s'est effectué le plus gros du débarquement des anti castristes lors du fameux épisode de la Baie des Cochons. Visite du petit musée sur cette tentative avortée de renversement du régime castriste en avril 1961. La CIA et le Pentagone ont recruté, équipé et entrainé dans des bases du Nicaragua et du Guatemala , une brigade de 1500 cubains qui avaient fui le pays après la prise de pouvoir par Castro. Pour éviter tout risque de conflit avec l'URSS, aucun américain n'a pris part au débarquement. C'est une vrai petite armée avec aviation, marine, artillerie, blindés et infanterie équipée à profusion en munitions qui a débarqué, mais a été bloquée au bout de quelques kilomètres . Il faut dire que l'armée de Castro était également très bien pourvue en matériels made in URSS: chasseurs MIG, tanks T43, canons automoteurs de 100mm, mortiers lourds....Au bout de 6 heures de combats, tout était terminé: 87 morts du côté castriste, 1197 prisonniers et 200 morts du côté "envahisseurs". C'est Fidel  Castro qui a, lui même, dirigé ses troupes, en étant très proche du front ( ça c'est vrai ); il aurait, d'un magistral  coup de canon coulé l'un des bateaux de la flotte d'invasion: le Houston. ( c'est peut être un peu moins vrai...., mais bon, il faut entretenir la légende...)

 

On préfère vous montrer de l'eau bleue plutôt que des canons...

 

     Nous poursuivons jusqu'à Cienfuegos, jolie petite ville tranquille au passé colonial. De beaux immeubles entourent la place José Marti dont le fond est fermé par un arc de triomphe dédié à la France, en hommage à Jean Louis de Clouet, un colon français qui avait quitté la Louisiane après la vente de cette province aux Etats Unis par Napoléon. Il a  fondé la ville, en a établi le plan général , puis en est devenu gouverneur, après s'être mis au service de la couronne d'Espagne ( le traître...)

 

Palacio Ferrer Cathédrale de la Purissima Conception Place José Marti
Balcons en fer forgé Salle de classe Négrita, compagne velue du vendeur de bananes

 

     Mardi 31 janvier 2017: Avant de rejoindre Trinidad nous faisons un petit détour par le parc de Topes de Collantes, niché dans le massif de l'Escambray. Cette zone montagneuse est d'accès difficile: route très pentue et sinueuse; on roule souvent en première ou seconde....On comprend donc que notre ami Che soit venu s'installer dans le coin pendant la guerre révolutionnaire. Après la prise du pouvoir par Castro, ce sont des anti castristes qui sont, à leur tour, venu se  réfugier ici, mais ils n'ont pas résisté longtemps. Il fait très chaud, et nous ne nous sentons pas le courage de crapahuter sur les chemins de randonnée qui mènent à la cascade Caburni ( après Niagara et Iguazu, on est pas en manque de chutes d'eau...), nous allons donc visiter le Museo de Arte Cubano qui abrite une belle collection de peintures cubaines des années 1980: musée très bien agencé, la caissière se converti en guide et nous accompagne dans toutes les salles pour allumer et éteindre les lumières et donner le pédigrée de chaque artiste. C'est surprenant de trouver un musée d'une telle qualité dans un lieu aussi perdu, mais bon, le propre de la Culture c'est d'être là où l'on ne l'attend pas.

En rejoignant notre "casa particular" à Trinidad, nous sommes un peu décontenancés à la vue de la maison: façade de 4m de large, coincée entre 2 maisons beaucoup plus larges dans une rue très passante.....mais quand la porte s'ouvre on découvre d'abord 2 petites pièces fort bien meublées pour accueillir les visiteurs, puis un petit couloir qui débouche sur une cour desservant la maison des propriétaires et le corps de batiment pour les deux habitations. Tout est "nickel" et de très bonne qualité: le petit déjeuner se prend en terrasse, et le bruit de la rue ne parvient pas à nos oreilles.

Le lendemain, nous partons à la découverte de la ville avec une guide parlant français. Ca commence "moyen", car elle entreprend  de nous faire visiter les différents hôtels de la ville ( qui n'ont rien d'historiques ) en passant par les salles de réunions et les salons de coiffure.....On  lui fait gentiment comprendre que ce n'est pas ce qu'on attend, et les choses s'améliorent. Nous visitons quelques restaurants installés dans d'anciens palais ou d'anciennes demeures bourgeoises, des boutiques d'état où les cubains viennent chercher en début de mois, avec un "carnete" qui ressemble bigrement à un livret de rationnement, les denrées de première nécessité à bas prix, mais en quantité largement insuffisantes. Sont ainsi distribué du riz, des haricots noirs, de l'huile, du sucre....pas de viande ni de produit de toilette ou d'entretien ; pour cela il faut aller dans des magasins "libre" où les produits en vente disposent de beaucoup d'espace dans les rayons....et sont nettement plus chers.  Les hôtels, restaurants et toutes les activités qui relèvent du tourisme achètent des "kits" auprès d'un organisme d'état qui leur fourni ainsi le matériel, les vêtements de travail ( du portier au directeur de l'hôtel..), les produits d'entretien....

 

Dans certains restaurants, on mange dans la chambre à coucher... La guerrilla, ça conserve...
Bleu, jaune, marron, les couleurs de Trinidad Plaza Mayor

 

     Notre guide semble connaître beaucoup de monde, et ça nous ouvre des portes...nous faisons ainsi la connaissance d'Azucena Fernandez, une fringante mamy de 76 ans, ancienne guerillero, qui à l'âge de 17 ans portait des messages et du ravitaillement aux rebelles cachés dans les montagnes qui entourent Trinidad. Elle nous fait entrer chez elle: 3 grandes pièces délabrées, meublées avec 3 fois rien; quelques photos au mur: Fidel (avec des fleurs fraiches accrochées au cadre..) Raul et Che . Elle nous sert un excellent café sucré, puis nous montre sa collection de médailles remises par Fidel et Raul en personne. Elle nous dit que par 2 fois Fidel est venu lui rendre visite chez elle en reconnaissance de son engagement; elle en est encore toute bouleversée. Après la chute de Batista, elle a été chargée de "former" des prisonniers pour remplacer des "blancs" qui avaient fui vers les USA, et qui étaient employés dans des services tels que les télécommunications ( à l'époque, les standards téléphoniques étaient encore manuels...); sa grande fierté ( toujours selon elle ): avoir formé essentiellement des métis et des noirs pour remplacer des colons de race blanche...On sent une femme forte, pleine de malice et de vivacité, son regard pétille; une belle rencontre.

La dernière journée de notre escale à Trinidad, nous allons la passer sur la plage d'Ancon: sable blanc, cocotiers, chaises longues, eau un peu frisquette au début, mais bien agréable quand on est dedans. Une dure journée à la plage....

 

Playa Ancon

Plongée, hobby cat, farniente...au choix

 

     Vendredi 3 février 2017: Nous quittons Trinidad en direction de Sancti Spiritus distant de 70km  La route traverse la vallée de Los Ingenios, haut lieu de la culture de la canne à sucre au XIX ème siècle. Dans le village de Manacas Iznaca se dresse une tour de 43m de haut qui servait au négrier Alejo Iznaga devenu sucrier, pour surveiller ses esclaves au travail dans ses plantations

La petite ville de Sancti Spiritus respire la quiétude et la tranquillité. Une belle place centrale entourée de grands bâtisses coloniales entièrement restaurés, peints de couleurs pastel, des rues bien entretenues, sans "nids de poule" ( du moins en centre ville), et enfin une ville où l'on voit des magasins que nous n'avions pas encore vu depuis notre arrivée à Cuba: magasins de vêtements, de chaussures, et même une quincaillerie....( bon, c'est pas Casto, mais ça a le mérite d'exister, et en plus, le choix est facile, il n'y a qu'un seul modèle par type d'objet...)

 

 

 

Rue piétonnière

Sancti Spiritus Maisons colonniales sur la place principale de Sancti Spiritus
Rue piétonnière Rue piétonnière

    

      Samedi 4 février: En route pour notre avant dernière escale cubaine: Santa Clara. Installation à l'hostal Cordero, une superbe demeure d'époque coloniale, restaurée avec soins et goût par l'actuel propriétaire. Grande chambre avec plafond à plus de 4m de haut, s'ouvrant sur le patio intérieur, beaux meubles en bois massif, et profusion de plantes vertes. Dans la ville de Santa Clara a eu lieu le plus haut fait d'armes de la révolution cubaine: la prise du train blindé par la colonne de guerilleros dirigés par "El Che". Le 28 décembre 1958, la colonne commandée par Fidel Castro s'est déjà emparée de Santiago de Cuba, celle commandée par Raul Castro a pris Guantanamo, et celle commandée par Che Guevara attaque Santa Clara. Les troupes de Batista envoient un train blindé chargé d'hommes, d'armes et de munitions depuis La Havane en direction de Santiago pour essayer de libérer la ville. A l'aide d'explosifs et d'un bulldozer, les hommes de Che détruisent une portion de voie, bloquant le train. Après une heure et demi de combat, les soldats de Batista se rendent, fournissant ainsi aux rebelles tout l'armement qui leur manquait. Le soir même Batista s'enfuyait vers Saint Domingue, emportant bien sur dans ses valises, l'argent de la banque nationale de Cuba.....Le 2 janvier Guevara et Cienfuegos entraient dans La Havane, rejoints le 6 par Fidel.  Viva la Revolucion!!!!!!

 

El Tren Blindado Le bulldozer qui a permis d'arracher les rails
Mausolée de "Che" Guevara Coupeurs de canne à sucre rentrant du travail

 

     Quelques wagons du train sont restés en place, ainsi que le Caterpillar. Autre lieu incontournable de Santa Clara: la plaza de la Revolucion qui abrite le monument et le mausolée de Che Guevara : immense statue en bronze ( 7m de haut, 20 T) du héros, marchant, fusil à la main. Sur une stèle, juste à côté de la statue, reproduction en lettres de bronze de la totalité de la lettre que Guevara adressa à Fidel en 1966, juste avant son départ pour la Bolivie..

     Dimanche 5 février 2017: Route en direction de La Havane, nous nous installons dans notre "casa particular" juste à  côté de l'Université, avant d'aller rendre notre voiture de location, après un périple de 1784 km. Le soir, nous allons manger dans un restaurant proche de notre logement; La rue grouille de monde, surtout de jeunes étudiants; il y a un grand hôtel et des boutiques de (presque ) luxe, on avait pas encore vu ça à Cuba. Surprise: en entrant dans le restaurant situé en sous sol, on découvre que nous sommes les premiers clients....et nous resterons les seuls pendant toute la soirée, mais ce n'est pas le plus drôle.... A peine installés arrivent un pianiste et une chanteuse qui chantera fort bien durant toute la durée de notre repas...Ils ont connu la solitude de l'artiste qui se produit devant une salle vide ( ou presque), et moi l'opulence du nabab qui offre un spectacle privé à son épouse...

De plus, pour ne rien gâcher, le repas était excellent.

Le lundi matin , un taxi nous dépose à l'aéroport José Marti de La Havane d'où nous nous envolons d'abord pour Mexico, avant de poursuivre jusqu'à Vera Cruz où nous arrivons le soir même.....

 

 Hasta luego CUBA  y que viva MEXICO...

 

PS: pour des raisons de manque de temps ce récit ne comporte pas de galeries de photos, nous essayerons de les intégrer plus tard, lors de notre retour en France.

 

 

 

 

 

 

 

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