URUGUAY ARGENTINE CHILI

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Carnet de route

Octobre Novembre Décembre 2011

 

Préambule:

Notre deuxième voyage avec Ch’ti Land débutera mi octobre et devrait nous emmener tout d’abord dans la péninsule de Valdés pour contempler pendant quelques jours les baleines franches australes et leurs nouveaux nés. Nous programmons une visite à la colonie de pingouins de Punta Tombo, puis route jusqu’à Ushuaia avec une petite incursion en territoire chilien pour dédouaner notre véhicule qui doit impérativement sortir d’Argentine tous les 240 jours. Nous remonterons ensuite par le route australe au Chili avec des détours par l’Argentine pour revisiter le glacier Perito Moreno, le parc Torres del Paine , el Chalten…

Pour les fêtes de fin d’année nos enfants et petits enfants viennent nous rejoindre et découvriront les joies de passer Noël à la plage; ils assisteront également au départ du rallye « Paris Dakar » qui cette année part de Mar del Plata

Mi janvier nous repartirons en direction du désert d’Atacama au Chili puis nous passerons en Bolivie et dans le sud du Pérou: visite du salar d’Uyuny, du sud Lipiez et du lac Titicaca ( entre autre) Retour sur le Vieux Continent prévu le 24 mars 2012 avec plein de photos et d’histoires à raconter…….

8 et 9 Octobre 2011 : Ca y est, c’est parti !!

On décolle de Roissy, escale et attente à Madrid, puis vol sans histoire jusqu’à Buenos Aires où Pepe et Françoise nous attendent. Le dimanche en début d’après midi nous retrouvons « notre » appartement que nous avions quitté début avril et qui entre temps a été entièrement  repeint .  Des amis comme ça, ça ne courre pas les rues….

Du 10 au 19 octobre 2011 : Le lundi 10 étant férié  ( en réalité c’est le mercredi qui est férié, mais le bon sens des argentins les amène à déplacer au lundi ou au vendredi les jours fériés tombant en cours de semaine) pour cause de commémoration de la découverte des Amériques par un certain Christophe Colomb….nous attendons le mardi pour récupérer Ch’ti Land . On le retrouve sous une bonne couche de terre car il vient de passer 6 mois dans un hangar où l’on manipule des pommes de terre à longueur de journée. Au premier coup de démarreur le moteur ronronne, il faut dire qu’il a été bien soigné par  Gustavo qui l’a consciencieusement fait tourner tous les 15 jours pour maintenir les batteries en charge. Après un bon passage chez « L’éléphant bleu «  local, il retrouve son éclat. Bonne surprise : presque pas de poussière à l’intérieur de la cellule ( sauf un peu dans la salle de bain) , ni dans le poste de conduite.

Premier asado "a la cruz"

On consacre quelques jours à faire des petits aménagements  préparés à la maison : conversion d’une étagère ouverte en coffre de rangement, pose de systèmes de verrouillage sur les portes qui avaient  tendance à s’ouvrir seules sur les cahots de la route, en particulier celle de l’armoire de toilette…On remplace également l’ancien auto radio par un neuf avec prise pour lecteur MP3, ainsi que l’antenne qui avait mal supporté un passage dans les branchages. Le 19 à midi, tout est bouclé : on prend la route.

Du 19 au 23 octobre : Nous avions initialement prévu de descendre de suite vers la péninsule de Valdés, puis vers Ushuaia pour passer la frontière chilienne avant la date fatidique du 6 novembre    ( la période d’importation temporaire du Land s’achevant à cette date), mais cela nous aurait obligé à descendre à toute vitesse vers le sud sans pouvoir profiter  de flâner  en route. Nous avons donc décidé de nous débarrasser de suite du problème douanier en commençant notre périple par une petite incursion en Uruguay.

Le 19 à midi nous mettons donc le cap vers Lujan ( à côté de Buenos Aires) et passons notre première nuit dans le complexe  de l’ACA  ( Automobile Club Argentin) à l’entrée de Lujan : nous sommes les seuls occupants .

 

Le lendemain nous allons visiter la Cathédrale Nuestra Senora de Lujan ( le Notre Dame argentin) qui a accueilli Jean Paul II lors du premier voyage papale en Amérique du Sud. On reprend la route vers Zarate et on passe les ponts  qui enjambent les divers bras du Rio Parana pour arriver à Gualeguaychu où nous passons la nuit au bord de la rivière du même nom. Vendredi  à 10 heures on passe la frontière, Ch’ti Land a quitté l’Argentine dans les délais impartis. La route entre Fray Bentos           ( poste frontière du côté uruguayen) et la ville de Colonia del Sacramento est agréable : des champs de blé à perte de vue, route en bon état et bas côtés entretenus ( grosse différence avec l’Argentine) Toutes les entrées des Estencias sont fraichement tondues, décorées de fleurs…Ca sent le propre !

        

Cathédrale Nuestra Senora de Lujan

 

Vieilles rues de Colonia

En milieu d’après midi nous sommes à Colonia, ville qui remonte au début de l’occupation par les portugais puis par les espagnols. On flâne dans les vieilles rues où stationnent de ci de là quelques vieilles voitures pour recréer l’atmosphère des années 30.     

Deux options se présentent à nous pour poursuivre notre chemin : refaire en sens inverse la route que nous avons fait depuis Buenos Aires ( soit au bas mot 2 jours de conduite + le carburant..) , soit prendre le bateau qui traverse le Rio de la Plata et relie Colonia à Buenos Aires.

Le choix est vite fait ; seul petit problème :l’Eladia Isabel, le seul bateau qui puisse embarquer Ch’ti Land du fait de sa hauteur quitte le port à 5h30 du matin…nous sommes donc debout à 3h30 pour être à l’heure à l’embarquement, et après 3 heures de navigation, nous abordons à Bs As où les formalités douanières sont vite expédiées : notre véhicule reçoit son nouveau formulaire de transit temporaire valable pour 240 jours.

Ch'tiland à bord de l'Eladia Isabel

Nous quittons Buenos Aires au plus vite et prenons la direction de Saladillo puis de San Carlos de Bolivar où nous arrivons en fin d’après midi.

  Traversée du Rio de la Plata

A San Carlos de Bolivar: charrette utilisée autrefois pour les transports de charges lourdes sur les pistes; elles étaient tirées par des attelages de mules ou de bœufs

 

Nous faisons un petit tour en ville et comme la journée a commencé de bonne heure, nous passons la nuit dans une rue calme à 100m de la place principale. Le dimanche 23 octobre est jour d’élections : les argentins élisent en même temps : le président de la république ( en l’occurrence une présidente : Cristina Fernandez de Kirschner), les députés provinciaux ( l’Argentine est un état fédéral comme les USA) et les maires de toutes les villes et villages. Le vote est obligatoire, les dispenses accordées avec beaucoup de parcimonie, et ceux qui ne votent pas écopent d’une amende.. Nous passons presque toute la matinée dans une station service qui dispose d’internet à parler avec les enfants sur Skype, à relever nos mails et à consulter les relevés de banque, tout cela en sirotant des « cortados » ( café avec un nuage de lait). Direction : Daireaux, petit détour par le très joli complexe touristique de Guamini sur les bords de la lagune Del Monte : c’est calme, propre, bien aménagé…

En tout début de soirée nous arrivons à Pigüe où nous nous installons au beau milieu de l’immense parc municipal, qui sert , entre autre, de camping gratuit, avec eau  froide et électricité à disposition..

Parc municipal de Pigüe

Lundi 24 octobre : Après le petit déjeuner dans le parc, nous partons faire un petit tour dans Pigüe, car c’est la ville la plus française d’Argentine…Le 4 décembre 1884, 162 personnes, soit  40 familles venant  de l’Aveyron sont venues s’installer là, à la recherche d’une nouvelle vie. Elles ont fait souche et les descendants sont toujours là…..ce qui fait que tous les ans au mois d’octobre il y a à Pigüe , en plein cœur de l’Argentine, une fête de l’aligot , et que cette petite ville est une des 5 villes au monde à participer de la confrérie des omelettes géantes : le premier dimanche de décembre toute la ville assiste à la confection d’une omelette de  15000 œufs ( vous avez bien lu : quinze mille œufs ) qui est ensuite consommée sur place par les habitants ( et les touristes venus pour l'occasion) .

  Pigüe

A la sortie de Bahia Blanca on tombe sur un contrôle phytosanitaire  chargé de détruire les fruits transportés par les particuliers pour éviter la propagation de la mouche des fruits dans les régions de production du Rio Negro : louable attention ; à ce titre nous payons 12$ pour une désinfection du véhicule…..qui n’a pas lieu, car il n’y a plus de produit….On poursuit la route jusqu’à Pedro Luro où on passe la nuit sur le parking de la station Shell ( c’est relativement calme , et c’est le seul endroit propice au stationnement)

Place du 7 mars à Carmen de Patagones

(y sont sympas les argentins de dédier une place pour célébrer mon anniversaire....)

Mardi 25 octobre: Nous continuons notre route jusqu’à  Carmen de Patagones, dernière ville de la Province de Buenos Aires , au delà commence le Province du Rio Negro . Nous retrouvons la mer au niveau du Balneario El Condor , petite station balnéaire qui doit être agréable pendant la saison, mais qui pour le moment est totalement déserte. La piste en ripio recouverte par endroits d’une bonne couche de sable amené par le vent nous emmène jusqu’à La Loberia : une plage surmontée de hautes falaises où vit une colonie de « lobos marinos de un pelo » ( lions de mer, ainsi appelés car les mâles portent une espèce de crinière) qui compte en permanence environ 2000 individus, mais qui monte à 6000 animaux en période de reproduction. Retour par le même chemin jusqu’à Viedma, où nous découvrons que le camping annoncé par le GPS n’existe pas …ou a disparu au profit d’un projet d’urbanisation….Nous posons donc nos roues pour la nuit dans un quartier chic, le long d’une promenade sur les rives du Rio Negro..

Mercredi 26 Octobre :  Après une nuit et un réveil frisquet nous prenons la direction de San Antonio Oeste, puis de Las Grutas, jolie station balnéaire réputée pour le courant chaud qui baigne ses plages ( on a même vu quelques téméraires qui se baignaient, mais cela ne nous a pas donné l’envie d’en faire autant..) On poursuit notre route et nous faisons doubler par un Def  110TDI qui nous salut au passage. On le retrouve arrêté un peu plus loin et faisons la connaissance de Martin Garcia, un guide touristique de la région  à qui nous faisons visiter notre logis à roulettes. Martin le photographie sous tous les angles et nous donne les coordonnées du garage Land Rover à Puerto Madryn. Le soir même il nous laissera un petit message sur notre site

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 Rencontre avec Martin Garcia

Au passage dans la Province du Chubut : contrôle de Gendarmerie couplé à un contrôle phyto. La gendarmette demande les papiers du véhicule, nous lui disons que les originaux sont dans la cellule et lui présentons les photocopies que nous avons dans la boite à gants. Elle hésite quelques secondes, puis rebutée par la liasse de papiers que nous lui présentons, et qui ne correspondent pas à ceux qu’elle a l’habitude de voir, elle nous fait signe de passer, l’employé du contrôle phyto en fait de même. En fin d’après midi nous arrivons au camping ACA de Puerto Madryn.

Journée de repos et bricolage au camping de l'ACA à Puerto Madryn

Jeudi 27 Octobre : Aujourd’hui : bricolage. Cela fait quelques jours qu’il y a une petite fuite d’eau à la chaudière Truma, le problème c’est que pour  accéder à cette maudite fuite, il faut tout démonter : l’étagère fixée au dessus de la chaudière puis il faut déconnecter tous les tuyaux d’eau, les raccords électriques et le boitier de gestion électronique…2 heures de boulot avant de pouvoir extirper la dite chaudière…et se rendre compte que c’est un raccord plastique spécifique de chez Truma, donc introuvable en Argentine qui est le responsable. Grattage de tête , puis départ pour la chasse au joint et raccord défaillant dans les différentes « ferreterias » de Puerto Madryn..A 21h le remontage est terminé, essai…et catastrophe, un collier a lâché et nous nous retrouvons avec quelques litres  d’eau qui bien sûr,  vont gentiment se répandre dans les caissons  abritant les provisions et les vêtements….Il faut vider les caissons, écoper puis sécher….On passe à table vers 23 h, et sans eau.. Je ne vous parle pas de l’humeur du bonhomme…….( vous comprendrez aisément pourquoi il n’y a pas de photo pour illustrer cette dernière partie de la journée..)

   Galerie photo du 27 octobre

Vendredi 28 Octobre : On reprend tout à zéro : démontage de la chaudière ( cette fois en 20 minutes) Au fil des ans, les colliers Serflex ont laissé leur empreinte dans le plastique des tuyaux d’eau, et un mauvais repositionnement d’un collier a laissé passer l’eau dans un endroit inaccessible. On se remet donc en campagne pour trouver le commerçant disposant du tuyau Tricoclair de bon diamètre, et après 4 tentatives qui nous mènent  aux 4 coins de la ville, on finit par trouver la perle rare : l’homme qui a les bons tuyaux, des colliers Serflex, et même les raccords 3 voies en laiton et les vannes  inox nécessaires au remplacement des raccords et vannes existantes qui eux sont en plastique. La précédente expérience m’incite à remplacer  le plastique ( qui a déjà 12 ans d’âge) par du solide. Retour au camping, remontage en changeant tous les tuyaux, en mettant des vannes de coupure en entrée et sortie de la chaudière…, essai….eurêka, ça marche, il n’y a plus de fuite. Deux jours pour une banale fuite d’eau…En guise de récompense, on s’offre une bonne « parrilla » au restaurant

Golfo Nuevo depuis Punta Ameghino

Samedi 29 Octobre : Sus à la baleine ! On part vers la plage El Doradillo située au nord de Puerto Madryn et du haut des falaises on aperçoit les baleines franches australes et leurs baleineaux  qui évoluent dans le golf, nous les observons à la jumelle, et en verrons 6 au cours de cette sortie qui par une piste en « ripio » nous emmène sur plusieurs plages  et autant de points d’observations perchés sur les falaises. Superbe journée : pas un nuage, mer bleue, et baleines en prime….

   Galerie Playa El Doradillo

Dimanche 30 Octobre : Après une longue pause passée dans  un café Internet de Puerto Madryn à discuter par Skype avec nos enfants et petits enfants, c’est le cœur léger que nous prenons la route de la Péninsule de Valdés et de Puerto Piramides , point de passage obligatoire pour voir les baleines de plus près. Petit coup de colère au péage pour entrer dans la réserve de la Péninsule : en tant que touristes étrangers nous payons chacun 70 pesos de droit d’entrée alors que les argentins ne payent que 20 pesos…

Mise à l'eau des bateaux à Puerto Piramides pour l'observation des baleines

On sa ballade un peu dans Puerto Piramides avant d’avaler un sandwich et de reprendre la piste pour faire le tour de la péninsule, car il faut revenir à Puerto Piramides pour y passer la nuit                ( interdiction de rester dans la réserve la nuit, sauf dans le petit port et à Punta Pardelas)  Le tour de la péninsule fait tout de même plus de 200km, et on roule entre 40 et 60km/h sur les cailloux. Sur la piste, beaucoup de guanacos que nous photographions , mais qui tournent le dos et s’éloignent rapidement dés que le véhicule ralentit. A Punta Norte  on observe de loin les éléphants de mer qui paressent sur la plage ( accès interdit) puis avons la chance de rencontrer un « peludo » ( plus connu sous le nom de tatou) qui fait son show sur le parking ; dur a photographier car cet animal , bien que court sur pattes se déplace à toute vitesse. Sur le parking nous faisons la connaissance de Chantal  et Georges, qui bourlinguent déjà depuis 2 ans ; ils ont commencé leur périple par le Canada et sont en route pour Ushuaia avant de remonter vers Lima pour prendre un bateau qui les emmènera en Australie ( et il y en a qui disent que les français ne sont pas des grands voyageurs..) On continue vers Caleta Valdes et Punta Cantor où nous arrivons un peu avant le coucher du soleil…et il nous reste 80 km à faire de nuit sur le « ripio », avec par 3 fois des guanacos qui nous coupent la route. Dans la lumière des phares et des longues portées c’est superbe, mais quand même un peu stressant car on a toujours peur de percuter un animal qui déboule devant  votre pare chocs sans qu’on l’ai vu venir.  Nous nous installons dans le camping municipal de Puerto Piramides pour la nuit.

   Peninsula Valdés

 

Lundi 31 octobre : nous achetons nos billets pour le tour en bateau qui permet d’approcher les baleines et flânons dans les quelques boutiques du village en attendant l’heure de l’embarquement fixé à 12:30h .  Dès que le bateau s’éloigne de la plage, le spectacle commence : baleines et baleineaux  sont au rendez vous : il y en a toujours plusieurs dans le champ de vision. Elles se laissent approcher de très près et sont même curieuses et viennent d’elle-même à côté du bateau.

 L'emblème de la Péninsule de Valdés

Une mère et son petit viennent s’ébattre à moins de 2 mètres de nous, se frottant l’une contre l’autre, frappant l’eau de leurs nageoires pectorales. Par moment elles plongent et nous offrent le spectacle de leur nageoire caudale entrant doucement dans l’eau. Nous n’en voyons malheureusement pas jaillir hors de l’eau et retomber de tout leur poids dans une grande gerbe d’écume. La ballade dure 1 heure et demi, mais on ne voit pas le temps passer tellement chacun d’entre nous est sous le charme. Ce sont des moments de grâce, de pur bonheur, simplement à regarder ce que la nature nous offre de plus beau : le spectacle de la vie. De retour à terre, après un repas rapidement avalé nous partons vers la plage de Punta Pardelas pour revoir , depuis la terre, le spectacle que nous venons de voir de près. Punta Pardelas est une plate forme surplombant la mer de quelques métres , mais qui s’enfonce directement de plusieurs métres sous les flots, ce qui permet aux baleines de s’approcher très près du rivage. Dans un chemin d’accès très étroit, on se trouve brusquement face à face avec un Land Rover 130, et au moment de se croiser, le chauffeur nous dit : » Je suis sûr que vous êtes Maurice et Evelyne « Nous sommes un peu interloqués, mais l’explication vient rapidement : Pierre et Marie Jo ont rencontré quelques jours plus tôt  sur la route, Martin Garcia , le guide touristique passionné de Land qui a également photographié leur véhicule équipé d’une cellule Tischer et leur a parlé de nous….Nous les retrouverons le soir même au camping. On arrive enfin à Punta Pardelas et là, nous trouvons sagement garé le camion des Chamaco, ils sont arrivés la veille, ont passé la nuit sur place et depuis le matin se remplissent les yeux du spectacle des baleines. Les enfants auront pour sûr, une bonne note quand ils devront faire  l’incontournable rédaction : » Racontez votre meilleur souvenir de vacances ». Nous restons plusieurs heures à regarder d’un peu plus loin cette fois les baleines évoluer  devant nous. L’une d’entre elles  attire comme un aimant tous les bateaux, car elle reste en immersion avec la queue sortant de l’eau. Les bateaux se succèdent sans la perturber le moins du monde. Nous rentrons au camping les yeux encore remplis du magnifique spectacle que nous avons vu tout au long de la journée, avec pour nous en souvenir près de 200 photos et plus d’une heure de film…

   La chasse (photographique ) à la baleine

Mardi 1 novembre : Nous faisons connaissance plus approfondie avec Pierre et Marie Jo, ainsi qu’avec  Loup et Michèle, des « voisins » belges de Tournai qui voyagent avec un camping car Frankia. Comme nous allons tous dans la même direction, on compare nos itinéraires et nos informations. Je leur indique les sites à voir dans la région de Mendoza et de Salta que nous connaissons déjà. Vers midi nous les quittons et reprenons la route vers Puerto Madryn. Arrivée au camping que nous connaissons bien maintenant et fin de la journée à bricoler et à faire un peu de ménage ( les pistes de la Péninsule de Valdés sont très poussiéreuses)

Mercredi 2 novembre :  Matinée consacrée à la douche et à la lessive…..puis  en début d’après midi on se met en route vers Trelew ( prononcez : tré les ou), ville d’origine galloise, célèbre pour ses maisons de thé. Au XIX ème siècle l’Argentine et le Chili ont cherché à asseoir leur souveraineté sur le maximum de territoires encore vierge d’habitants ( hormis les indiens), en occupant le terrain avec des colons qu’ils faisaient venir d’Europe ; c’est comme cela que des contingents de gallois ou de polonais ont débarqué en Argentine et s’y sont installés de façon durable. Les gallois ont gardé certaines de leurs traditions d’origine…dont le « five o’clock tea », et il y a à Trelew, Gaiman et environs plusieurs « casas de thé » qui vous servent le breuvage et les pâtisseries qui vont avec, avec le décorum et le style requis pour une telle institution.

A big tea pot

 Nous nous plions aux usages et nous  installons dans la casa de thé où est venue la Princesse  Diana en 1995 lors d’un voyage en Argentine pour mettre fin aux tensions qui existaient encore suite à la guerre des Malouines. Tout ici fait oublier que l’on est en Argentine : le décor, les meubles, les tenues des serveuses, et bien sur les incroyables gâteaux , et l’horrible cache théière tricoté main…..L’estomac bien calé nous poursuivons notre route vers Rawson et Playa Union où nous passons la nuit dans une rue calme parallèle à la plage.

Jeudi 3 novembre :  La journée commence par la visite du petit port de pêche de Puerto Rawson,

C'est marée basse dans l'estuaire du Rio Chubut

puis direction Punta Tombo pour voir « les pingouins ». En 1999 il n’y avait qu’une piste de prés de 200km entre Puerto Madryn et Punta Tombo, et de nombreux pare brises ont volés en éclats à cause des projections de cailloux ; aujourd’hui on peut approcher au plus près par la route n° 3 et ils ont crée une piste de liaison pour les 22 derniers kilomètres.

Nous sommes un peu déçus par ce que nous trouvons : ils ont construit un infâme centre d’information, genre bunker du Mur de l’Atlantique ( mais dont le contenu justifie la visite) ; malheureusement, vu le nombre croissant de visiteurs, ils ont été obligés  d’organiser le circuit des visiteurs, interdire l’accès à la plage  et aux rochers où autrefois l’on pouvait s’asseoir au milieu des pingouins de Magellan et les observer de très prés. C’est la rançon du développement touristique. Pour le moment le nombre des pingouins est estimé à environ 300 000, car les jeunes nés l’année dernière ne sont pas encore arrivés, et les poussins de cette année ne sont pas encore nés. En décembre ils seront environ 900 000 sur cette plage…..( pire qu’à St Trop , mais eux ne craignent pas les coups de soleil..) En sortant de la réserve on prend la piste  qui permet d’accéder au bout de 150 km au port de Camarones. Sur la piste on observe des chevaux en liberté, 2 peludos, une femelle nandu et ses 9 petits, des maras….et on ne croise ni ne se fait doubler par aucune voiture pendant tout le trajet…( heureusement qu’on a des réserves de carburant..) En cours de route nous avons traversé le « village » de Cabo Raso : 2 petites maison en fort mauvais état, un camping abritant 2 campings cars argentins (inaptes à tout déplacement routier) et 3 personnes venus là pour pêcher….c’est le bout du monde. Nuit dans le camping municipal de Camarones  ( bon niveau selon les standards argentins : eau chaude, toilettes non bouchés et dont 50% sont en état de fonctionner…le luxe)

Vendredi 4 novembre :  En sortie du village on prend la piste en direction de Cabo Dos Bahias, on suit l’océan qui est d’un beau bleu intense. On s’arrête de suite sur la belle plage d’Elola ( si on avait su, on serait venus prendre le petit déjeuner ici au lieu de le prendre au camping), une plage paradisiaque, déserte, superbe…mais l’eau est glacée. La piste jusqu’ à Cabo Dos Bahias est un enchantement, on en prend plein les yeux à chaque détour de la route. C’est de loin le plus joli bout de piste que nous ayons jamais fait. On entre dans la réserve naturelle ( 20 pesos par personne) et découvrons que nous sommes les seuls visiteurs à ce moment de la journée. Le site est moins grand qu’à Punta Tombo, moins visité, l’approche des animaux est beaucoup plus aisée pour autant que l’on respecte les règles de base : ici , on est chez eux et nous ne sommes pas là pour les perturber le moins du monde. Les pingouins couvent leurs œufs ou font le va et vient entre leurs nids et l’océan, les mouettes et les Skuas essaient de voler les œufs pour s’en régaler ( autant on craque devant un pingouin, qu’on prend vite en grippe les mouettes….)  Il y a profusion de guanacos et de nandus. Nous passons plus de 2 heures, seuls au milieu des animaux, le grand bonheur. En quittant la réserve, on décide de poursuivre par la piste sur 140 km supplémentaires jusqu’à Bahia Bustamente. Après 340 km de piste et 2 voitures croisées, on reprend la Ruta 3 pour les 155km qui nous séparent de Comodoro Rivadavia, où nous arrivons à la tombée de la nuit. On traverse la ville car on sait qu’il sera difficile de s’y garer et poussons jusqu’à Rada Tilly ( la plage de Rivadavia) Sur les 3 campings annoncés par le GPS, il n’en subsiste qu’un seul qui ne nous inspire pas confiance, on dormira donc sur l’avenue du front de mer, face à de jolies villas.

Samedi 5 novembre :  Au réveil, vue splendide sur la belle plage de Rada Tilly limitée à chaque extrémité par une falaise.

 Avoir ça devant sa fenêtre au réveil, avouez que vous en rêvez, non ?

Au sortir de Rada Tilly on retrouve le paysage défiguré par les industries pétrolières qui sont installées aux alentours de Comodoro Rivadavia. Ensuite la route vers Caleta Olivia se transforme et offre de jolis points de vue entre mer et montagnes. Au centre de Caleta Olivia trône  la statue en l’honneur du Travailleur de l’Industrie Pétrolière ( ça doit être la seule au monde, heureusement ) On repart  sur l’interminable Ruta 3 et faisons une pose à la station YPF de Fitz Roy pour boire un café  ( pas terrible d’ailleurs) et appeler les enfants par internet. Des camions font la queue devant la station car les cuves sont vides, et on attend l’arrivée du camion de ravitaillement… Pas de problème pour nous, nous avons fait le plein des 2 réservoirs à Caleta Olivia, et avec ça, on a prés de 1500km d’autonomie. Fitz Roy ne compte que quelques maisons, mais possède un bureau d’informations  touristiques…On se renseigne sur le Bosque Petrificado et sur Puerto Deseado, et optons pour nous rendre à Puerto Deseado où il serait éventuellement possible d’aller voir des pingouins à panache jaune. Petite anecdote : la jeune femme qui nous remet les prospectus et nous renseigne, m’avoue qu’elle n’a jamais mis les pieds au Bosque Petrificado ( distant (d’une cinquantaine de km), et que sa dernière visite à Puerto Deseado remonte à plus de 10 ans…L’Argentine a encore de gros progrès à faire dans le domaine du développement touristique. A Puerto Deseado nous nous posons au camping municipal, face à la mer. Rapide tour de ville puis dégustation d’une excellente « merluza austral » au restaurant Puerto Cristal.

   Rada Tilly et Caleta Oliva

Dimanche 6 novembre :  Repos et bricolages divers, multiples tentatives de connexion à internet pour parler avec les enfants, mais liaisons de très mauvaise qualité.

Lundi 7 novembre : L’agence de tourisme qui organise les sorties en bateau vers l’ile où nichent les pingouins  à panache jaune repousse de jour en jour l’excursion sous prétexte de manque de clients ; il faut être 8, alors qu’avec un couple de britanniques que nous avions déjà rencontrés à Puerto Madryn et qui sont également au camping nous ne sommes que 4…. On essaye de se rabattre sur l’informatique, mais ça ne passe toujours pas. On se rend dans un hôtel, ça va un peu mieux, mais toujours pas moyen d’accéder au site caretteland. Je commence à m’énerver sérieusement, mais ça n’arrange rien… Le soir nous allons manger d’excellentes pizzas dans l’ancienne gare désaffectée qui a été transformée en musée pizzeria…le concept est surprenant mais ça semble marcher .

Mardi 8 novembre : On se lève tôt, car c’est aujourd’hui qu’est programmée la sortie jusqu’à l’ile des pingouins. L’agence a promis la veille au soir de nous appeler à 7 heures du matin pour les derniers détails….à 7h30 toujours rien, j’appelle, pour m’entendre dire que la sortie est annulée……sans plus d’explications….Un tantinet en rogne, on décide de reprendre la route, mais au moment de refaire le plein d’eau : plus une seule goutte d’eau dans le camping, ni dans le reste de la ville….Explication : lundi soir il y a eu une coupure générale de courant qui a touché plus de la moitié de la province et a duré plus de 12 heures ; comme ici l’alimentation en eau des maisons n’est assurée que quelques heures tous les 3 jours, les citernes se sont vidées, et la compagnie chargée de la distribution de l’eau a commencé par alimenter les établissements prioritaires : hôpitaux, maisons de retraite, écoles …On reprend donc la route avec le réservoire d’eau quasiment vide… 150km de piste nous mènent jusqu’à Tres Cerros ou l’on refait les pleins dans une station service qui dispose en plus d’un internet qui fonctionne correctement : on appelle les enfants, tout va bien partout…

Sur le "Circuito Costanero"

En route vers Puerto San Julian, on emprunte le « circuito costanero » qui comme son nom l’indique suit la côte : paysage superbe.

Mercredi 9 novembre :  Le camping disposant de toilettes et douches en bon état ( et surveillés en permanence par la responsable du camping, ceci expliquant cela) je m’offre une bonne douche bien chaude  au réveil, mais au moment de sortir de la cabine se pose un petit problème : le verrou refuse de fonctionner et la porte reste désespérément  bloquée……heureusement j’entends que quelqu’un est présent dans les toilettes….je lui laisse le temps nécessaire, et après le bruit caractéristique de la chasse d’eau suivi de celui du remonté de pantalon, j’interpelle mon potentiel sauveur qui très gentiment essaye de pousser la porte depuis l’extérieur, d’abord  à coups du plat de la main, puis du coup d’épaule…rien y fait, la porte ne bronche pas….il faut appeler la responsable du camping qui part chercher un homme d’entretien…qui essaye aussi le coup d’épaule, puis en vient à la manière forte ( pour la porte, pas pour moi..) : marteau et burin pour enfin faire sauter le bâti de porte au niveau du verrou ; me voila libre !!!! la municipalité avait cru bien faire en installant des verrous encastrés au lieu des simples tirettes intérieures, mais l’humidité et la rouille avaient eu raison du mécanisme interne du verrou qui s’était bien fermé…pour ne plus jamais se rouvrir. Avant de quitter cette petite ville très coquette et bien entretenue, nous nous arrêtons quelques instants sur la place consacrée aux pilotes argentins, héros ( pour les argentins) de la guerre des Malouines, et où est exposé un Mirage , rescapé de cette triste épopée.

C'était la première fois que les pilotes argentins allaient au combat

Autre visite incontournable : celle de la réplique à taille réelle de la Nao Victoria, le plus petit des 5 bateaux de la flotte de Magellan qui a séjourné plusieurs mois à cet endroit avant de découvrir le détroit qui aujourd’hui porte son nom. On contourne la petite ville de Commandante Luis Piedra Buena et entrons  dans le Parc National de Monte Leon que nous ont chaudement recommandé nos amis Pat et Isa ( quand ils sont passés dans ce parc il y a juste 1 an, un campeur de la région de Mendoza qui était là , en vacances, était persuadé d’avoir reconnu en Patrick, l’acteur Jean Réno…). 26 km de piste séparent l’entrée du parc du bord de mer ; les gardes parcs viennent juste de rouvrir l’accès après 3 jours de fermeture car la piste tracée dans l’argile en de nombreux endroits est impraticable quand il pleut et un bon moment après les pluies. On croise de nombreux guanacos, ainsi que des nids de cormorans royaux, puis on passe un très agréable moment à discuter avec Alicia et David, les concessionnaires du camping.

   De Puerto San Jullian au Parque Monte Leon

Jeudi 10 novembre : Le parc est réputé pour renfermer plusieurs pumas, malheureusement nous n’en verrons pas.

Attention aux pumas

On reprend donc la route  n° 3 jusqu’à Rio Gallegos : route d’une infini monotonie où seul existe l’asphalte et les clôtures  qui entourent les estancias. Sur des centaines de kilomètres , pas une maison, ni même une cahute, pas de station service, pas 2 briques posées l’une sur l’autre…rien que de l’asphalte et du vent ( plus les camions qui nous doublent à toute vitesse en nous aspirant dangereusement) Petit arrêt en cours de route pour transférer du gas oil du réservoir supplémentaire vers le principal. Heureusement que nous avons installé ce réservoir supplémentaire, sinon nous étions bons pour la panne sèche. On ne trouve aucun endroit propice pour nous installer et passer la nuit à Rio Gallegos ; il y a bien un camping, mais il est situé dans un quartier plutôt « craignosse » et de plus il n’accepte que les tentes, le portail d’entrée étant trop étroit pour laisser passer une camionnette. On finit par apprendre qu’il existe un camping à Rio Chico, à quelques km de Rio Gallegos, on cherche,  on tourne en rond pendant près d’une heure, avant de découvrir qu’il s’agit en fait d’un terrain appartenant à la Mutuelle des employés de la banque du Santa Cruz ; ce n’est pas un camping, plutôt un terrain caché au fond  d’une zone industrielle, et qui abrite quelques tables et une petite salle pour organiser des asados pendant les fins de semaine. Le préposé nous accueille  fort gentiment et nous installe dans un petit verger, derrière les installations car le lieu est occupé par un groupe d’écoliers faisant une retraite spirituelle ??? Les installations sont des plus sommaires, mais il y a l’électricité, et nous partageons notre coin de verger avec 3 juments et 2 poulains, dont un né le matin même.

   Monte Leon et Rio Chico

Vendredi 11 novembre : On quitte nos chevaux et passons refaire un plein de provisions au supermarché à Rio Gallegos avant de prendre la piste, direction Cabo Virgenes, le mythique point de départ de la Ruta 40, la route la plus longue d’Argentine : 5080 km. La route 40 est une star ici ; elle relie Cabo Virgenes à La Quiaca à la frontière bolivienne , c’est la route qui suit la Cordillère des Andes ,elle monte jusqu ‘à 4895 m d’altitude à l’Abra del Acay( mieux vaut avoir un moteur bien réglé et des poumons en bon état..) . Aujourd’hui elle est en grande partie asphaltée, mais il y a encore de nombreuses sections en ripio, surtout dans les zones peu peuplées. Dans le nord ouest du pays elle est fréquemment coupée par des éboulements ou des chutes de pierres au printemps, lors de la fonte des neiges. Pour les argentins, c’est LA route, la parcourir sur toute sa longueur est un rêve, une aventure dont beaucoup rêvent. On attaque donc les 125 km de piste passablement défoncée qui commence peu après la sortie de la ville. Nous entrons de suite sur les terres de l’estancia El Condor, propriété de la famille Benetton ( les Benetton sont installés en Argentine depuis plus de 150 ans) et nous allons y rester pendant plus de 120 kilomètres...                

Un gaucho et ses chiens

De part et d’autre de la piste ( mais également sur la piste) : des moutons, des moutons et encore des moutons….Nous croisons également de nombreux guanacos, des nandus et beaucoup d’oies ; tous ces animaux vivent côte à côte, en parfaite harmonie. L’estancia est aussi couverte d’installations pétrolières, car on a découvert ici beaucoup de pétrole et de gaz ; tout cela est capté, pompé ou comprimé et part par oléoducs et gazoducs jusqu’au terminal pétrolier installé à côté de Cabo Virgenes. Il nous faut 3 heures et demi pour parcourir les 125 km du trajet aller, il en faudra presque autant pour le trajet de retour. Cabo Virgenes se résume à peu de choses : les bâtiments de la Préfecture Navale Argentine en charge du secteur, un petit musé ( fermé à l’heure de notre passage), le phare et ses bâtiments annexes, une confiteria, et, objets culte de tout ce périple : le panneau annonçant qu’ici commence la route 40,et le panneau kilomètre 0.

Le début de la mythique Ruta 40

Sept heures de tape cul pour 3 photos me direz vous, oui, c’est vrai que ça peut relever du masochisme, mais les photos sont belles, et les paysages pour arriver là et en revenir sont tout simplement magnifiques. C’est fatigués, mais contents que nous retrouvons notre petit coin de verger pour passer la nuit.

   Estancia El Condor , Cabo Virgenes et le début de la route 40

Samedi 12 novembre : 

 Nous prenons la route vers la frontière chilienne, mais faisons auparavant une petite halte à la Laguna Azul ; c’est un petit lac qui s’est formé dans le cratère d’un volcan aujourd’hui éteint. Les eaux sont d’un bleu intense, et le spectacle de ce lac et des roches déchiquetées qui l’entoure est superbe. Nous restons plus d’une heure à nous remplir les yeux, puis nous cachons soigneusement dans les coffres du Land les denrées alimentaires qui risquent d’être saisies au passage en douane, en prenant soin d’en laisser quelques unes ( 2 vieux oignons flétris et une poire dure comme du béton) dans le frigo pour que les employés chargés du contrôle aient quelque chose à saisir..En arrivant au poste de douane Punto de Integracion Austral, il y a foule ; il nous faut prés de 2 heures à faire la queue pour passer les différentes étapes : contrôle des passeports et tampon pour sortir d’Argentine, idem pour rentrer au Chili, dossier de sortie du véhicule d’Argentine, puis dossier d’entrée en transit temporaire du véhicule au Chili, puis enfin déclaration et contrôle des douanes chiliennes. Ce jour là, 2 heures d’attente, c’est court ; certains amis arrivés de bonne heure au poste frontière ont du attendre 4 heures pour boucler les formalités…. 30 km de route pour arriver au ferry qui permet de traverser le détroit de Magellan, et nouvelle attente de 45 minutes  avant d’embarquer pour une traversée d’une petite demi heure. Dans la file d’attente avant l’embarquement des véhicules, je remarque un camion SCAM/Iveco 4x4 avec cellule et portant le logo ARVI.fr ; ça me rappelle quelque chose , car c’est un site que j’ai consulté lorsque j’en étais au stade des recherches du véhicule de nos rêves. Sur le ferry nous faisons la connaissance de Solange et Michel ( message personnel: le mari de Solange est un type extraordinaire...), les heureux propriétaires de ce beau bébé, mais peu  après le débarquement nos routes se séparent. 130 km de piste nous séparent du poste de douane de San Sébastian où nous allons de nouveau entrer en territoire argentin ; la piste est en bon état, mais les croisements avec les camions sont assez stressants car la piste n’est pas très large et les bas côtés instables , heureusement chacun ralentit lors des croisements. Vers 19h30 nous croisons 2 cyclistes qui avancent avec le vent dans le nez ; on s’arrête pour leur demander si ils n’ont besoin de rien, et découvrons qu’il s’agit d’un jeune couple français Carole et Cédric…..accompagnés de leur fille de 3 ans Tessa ; ils ont quitté Ushuaia il y a 5 jours et espèrent aller en 1 an jusqu’en Equateur. On leur offre à chacun un grand verre de jus d’orange, ainsi qu’une bouteille d’eau qui leur permettra de faire cuire les pâtes tout à l’heure , au bivouac. Chapeau bas les jeunes, il faut une sacrée dose de courage et d’optimisme pour se lancer dans une telle aventure. ( voir leur site : cordillère-andes, ou taper  Equipe Tessa Carole et Cédric) On passe la douane chilienne sans aucun problème  puis quelques km plus loin la douane argentine ; il est 21 heures et le poste ferme à 22 h, les douaniers ne font pas de zèle, en 5 mn les formalités sont expédiées. On passe la frontière puis nous garons quelques centaines de mètres plus loin, a côté de la confiteria/bistrot et passons une nuit fort venteuse , on a l’impression de dormir dans un voilier..

 

 

 

Voir la galerie photos du 12 novembre

 

Dimanche 13 novembre:

On prend la route vers Rio Grande, et croisons une course cycliste qui rallie Tolhuin à Rio Grande. La course se déroule sur route ouverte à la circulation, alors des véhicules d'accompagnement ouvrent la route en roulant de front, tous phares allumés et forcent les véhicules venant en face à se garer sur le bas côté, heureusement qu'il n'y a pas beaucoup de circulation. On voit de plus en plus d'arbres morts , certains encore debout, d'autres couchés sur le sol. Nous en verrons des millions durant notre périple, aussi bien en Argentine qu'au Chili; il s'agit en fait de bosquets ou de forêts complètes qui ont été incendiées volontairement par les éleveurs de bétail entre les années 1930 et 1950 pour dégager des pâturages . Le résultat n'a pas été à la hauteur des espérances, car les arbres en tombant au sol dans tous les sens ont rendu la circulation des animaux presque impossible, et comme il n'y avait pas de main d'oeuvre pour dégager les troncs, ils sont restés et pourrissent lentement depuis bientôt un siècle. Un beau gâchis écologique, car ces arbres qui avaient mis des siècles à pousser, n'ont pas été remplacés. L'effet est encore plus visible au Chili où les pluies dans les zones de forêts pluviales qui dépassaient allégrement les 3000 mm par an sont passés à moins de 1500mm.

Nous déjeunons sur les bords du Lago Fagnano avant de rejoindre enfin Ushuaia. La ville a doublé de population depuis notre dernier passage il y a 10 ans, et ça se voit, les flancs des montagnes se sont couverts de maisons et la circulation a augmenté en proportion. Nous gagnons le camping " La Pista del Andino" situé au pied de la piste de ski. Nous y arrivons en même temps que Chantal et Georges GIRAUD que nous avions croisés dans la péninsule de Valdés. Fin de journée consacrée à envoyer nos mails et à appeler les enfants.

 

Lundi 14 novembre:

Ce matin la connexion internet est de meilleure qualité et nous avons la joie de voir notre petite fille Lina marcher et nous envoyer des baisers. Le restant de la matinée  est consacré au bricolage: remplacement de la cheminée de la hotte aspirante, qui avait mal supportée un passage sous branches basses. Après le repas on prend le bus pour descendre en ville faire un peu de shopping et trouver un café ayant un internet correct, car au camping il est un peu "faiblard". A notre retour on constate que Michel et Solange avec leur SCAM sont également arrivés.

Mardi 15 novembre:

On commence par déposer l'ordinateur dans un magasin d'informatique car depuis un moment, " il rame", puis on gagne le port de plaisance, car plusieurs voiliers français sont amarrés là, entre deux virées vers le Horn ou l'Antartique. La plus part des voiliers français qui traversent l'Atlantique en direction de l'Argentine font escale à Mar del Plata, et leurs skippers finissent par rencontrer notre ami Pepe qui possède un voilier: le Cruz Diablo. Cela se termine généralement devant un bon asado; même Olivier de Kersauson n'y a pas échappé. Pepe nous a donné la liste de ses connaissances; on trouve de suite le "Vaikere" et faisons connaissance avec Eric DUPUIS, le skipper, qui se prépare à partir en fin de semaine vers le Cap Horn et les canaux de Patagonie avec des clients qui vont arriver demain. "Valala" et "Lindel" sont en mer, et "Pic la lune" est au mouillage dans la baie.

Au moment de remonter dans le Land, un argentin qui se gare me fait signe; un de mes amortisseurs pend lamentablement sous le véhicule: tige cassée. Il n'a pas résisté aux cahots de la route; heureusement que chaque roue arrière est équipée de 2 amortisseurs!! On commence à chercher si il y a un concessionnaire Land Rover à Ushuaia car la majorité des agences de voyages organisant des sorties "aventure" utilisent des Lands....réponse: Non, pas de garage Land Rover. On fait le tour des vendeurs de pièces, la même réponse partout: pas d'amortisseurs pour Land disponible sur Ushuaia. Si on veut le commander à Buenos Aires il faut compter un délai variant de 20 à 25 jours.....Heureusement en faisant la queue chez le dernier vendeur de notre liste, je vois se garer un Def 130, et le propriétaire entre....pour commander 2 amortisseurs!!!On commence à discuter car il a vu Ch'tiLand garé devant le magasin. Je lui demande si il connaît un garage qui fait l'entretien des Lands; réponse: "oui, suivez moi, je vous y emmène" On le suit de l'autre côté de la ville, devant un petit garage qui ne paye pas de mine. On entre, notre guide discute avec le garagiste,  qui s'en va fouiller dans le tas de ferrailles qui s'amoncelle dans un coin du garage...et revient en brandissant ce qui parait bien être un amortisseur. Il n'est pas neuf mais parait en bon état. En moins de 20mn il est installé ( coût pièce et MO: 300 pesos , soit environ 45 euros) On repart l'esprit plus tranquille. promis, en rentrant à Mar del Plata j'achète deux amortisseurs, un pour remplacer celui que l'on vient d'installer, et un de "secours".. Après un nouveau passage par le port pour visiter " Vaikere" et faire la connaissance de l'épouse d'Eric et de ses deux filles, nous rentrons au camping où Fernando, le propriétaire a organisé un asado pour les 5 camping cars présents: Solange et Michel d'Arvi.fr, Chantal et Georges Giraud , nous, et deux couples suisse. Asado excellent et très agréable soirée.

Mercredi 16 novembre:

 

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Jeudi 1 décembre:

 

Nuit calme, sans vent et grand soleil au lever, la journée s'annonce belle. A peine partis, on croise une voiture qui fait des appels de phares....une jeune femme en sort paniquée et nous explique qu'elle se trouvait dans une voiture qui vient de faire des tonneaux, qu'elle a laissé "tres chicos" à côté de la voiture et qu'un automobiliste qui se rendait à la Cueva de las Manos l'a prise à bord pour aller prévenir les secours. On se dépêche et arrivons bientôt sur les lieux de l'accident; on pensait trouver 3 enfants....mais en réalité il s'agit de son père (+/- 60 ans) , et de deux jeunes gens d'environs 25 ans....C'est un des jeunes qui conduisait et en arrivant  trop vite dans un virage .a donné un coup de volant...et sur les cailloux, la voiture est partie en tonneaux: pas de blessés, mais 3 pneus éclatés, le coffre de toit enfoncé, et une belle perte d'huile au niveau du moteur. On s'assure que tout va bien; qu' ils ont de l'eau et des provisions, car l'attente de la dépanneuse risque d'être longue, la plus proche se trouvant à environs 110 km, dans la petite ville de Perito Moreno que nous atteignons peu avant midi. Arrêt à la station service pour refaire les pleins et rentrer les mails, puis traversée de la jolie localité de Los Antiguos ( côté argentin)

 avant d'arriver au poste frontière du Rio Jeinemeni. Formalités rapides du côté argentin, par contre du côté chilien la douane est "chiante": une fille retourne tout le contenu des armoires et des coffres pour saisir tout ce qui est d'origine végétale, tandis que dans la cabine du Land un de ses collègues démonte le siège passager, qu'il remonte n'importe comment en forçant pour que ça passe, puis il veut absolument démonter le siège chauffeur. Evelyne lui explique qu'il en a au moins pour 15mn à le démonter, et qu'il lui faudra plus d'une demi heure pour le remonter; il laisse tomber non sans avoir changé tous les réglages en appuyant sur tous les boutons.... On traverse Chile Chico et trouvons à nous arrêter sur les bords du lac, une douzaine de km après la sortie de la ville, au camping de Bahia Jara (électricité + eau froide )

 

Vendredi 2 décembre

Toujours en compagnie de Solange et Michel avec qui nous nous entendons à merveille on commence par suivre la rive sud du lac Général Carreras ( qui du côté argentin s'appelle Lago Buenos Aires) en direction de Puerto El Chaiten, où l'on rejoindra la fameuse "Carretera Austral" (également appelée Carretera General Augusto Pinochet, car c'est sous l'impulsion de ce sinistre dictateur que le Corps Militaire du Travail a entrepris la construction de cette route à travers la Cordillère des Andes)

 

Le paysage est très minéral, la route en ripio s'accroche aux flancs de la montagne, avec vue directe sur le lac...., certains passages sont étroits, mais la route est bien sécurisée. Pendant la pause casse croûte du midi , un "road hotel" allemand nous croise à vive allure...( il n'y a que les allemands pour inventer un truc pareil: un autobus qui accueille les passagers et les toilettes, tirant une remorque de taille équivalente à celle du bus, équipée de couchettes de type "cercueil", c'est du "tourisme aventure de masse"..., ça permet d'emmener un maximum de gens dans des coins reculés en un minimum de temps, ça fait plus penser à une bétaillère qu'à du tourisme....)

 

Arrêt dans la jolie petite ville de Puerto Guadal, le temps de faire quelques provisions au supermarché du coin, puis on pousse jusqu'à Puerto Tranquilo où l'on s'installe en camping libre sur le bord du lac . Un jeune américain vient planter sa tente juste a côté de nous, mais peu après les "Carabinieros " viennent lui dire qu'il est interdit de camper là, alors qu'ils ne nous disent rien; c'est vrai que nous ne campons pas, nous stationnons. Finalement il le laisse passer la nuit là, mais lui signifient qu'il doit quitter les lieux pour 6 h du matin...

Voir la galerie photos du 02 décembre

Samedi 3 décembre

La curiosité touristique de la zone constitue dans un affleurement de marbre qui occupe toute une montagne qui pénètre dans le lac. Les eaux un peu acides du lac ont creusé au fil des siècles des cavernes et modelé des formes plus ou moins tourmentées dans la roche tendre. Nous embarquons donc tous les 4 dans une barque à moteur qui nous emmène pour une ballade d'une heure et demi à la découverte des cavernes, de la "catedral de marmol" et de la "capilla"; le lac est parfaitement calme, pas une vague. Cette ballade est un vrai moment de détente. Avant de reprendre la route nous nous offrons un steak frite " a lo pobre" dans une petite "cocinera" face au lac. ( en Argentine et au Chili l'appellation " a lo pobre", en français: à la pauvre, consiste en fait à rajouter 1 ou 2 oeufs frits sur un plat déjà bien garni...). La physionomie de la route change: la roche et les maigres buissons laissent la place à de grands arbres très verts, aux branches couvertes de lichens ; nous entrons dans le domaine de la forêt pluviale. La route est souvent étroite et les croisements doivent se faire avec prudence, heureusement tout le monde ralenti. Vers 17h, nous tombons sur un camping de rêve ( camping "Los Nires", sector "el manso", à 10 km avant le village de Cerro Castillo ): une pâture au pied de la montagne, avec vaches, moutons et un groupe d'alpagas peu farouches qui se laissent photographier en prenant la pose.

 Les propriétaires sont charmants, il y a 2 salles de bain complètes et parfaitement propres et entretenues au lieu des traditionnelles toilettes On achète de la confiture de "nalca " et de "rubarbio" ( la nalca est cette plante qui ressemble fortement à la rhubarbe et qui borde la route sur des centaines de kilomètres) Avant le repas on fait découvrir à Solange et Michel l'apéritif traditionnel chilien qu'ils ne connaissaient pas: le Pisco Sour.

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Voir la galerie photos du 03 décembre

 

Dimanche 4 décembre :

La journée commence par une bonne douche chaude , mais il n'y a pas d'électricité, le groupe électrogène du lieu étant tombé en panne ( on aidera d'ailleurs le propriétaire du camping à le charger dans la benne de sa camionnette pour l'emmener chez le réparateur ). La propriétaire , en plus de la confection de confitures, file la laine des alpagas et vend le produit de son artisanat. On retrouve l'asphalte avant d'arriver à Coyhaique; le paysage change: ça devient plus vert, les montagnes sont moins hautes et présentent des formes plus arrondies, et il y a de plus en plus de bétail. On a beaucoup de mal à trouver un camping disposant d'internet, on finit par atterrir dans un hospedaje ( "Lo de Roco" ), Ch'tiland et son copain Arvi occupent la presque totalité du minuscule parking, mais il y a une bonne connexion. Michel commence sa formation: cela fait plusieurs années qu'il utilise Front Page , Paint Shop et File Zilla pour éditer son site; le gros avantage, c'est que tout peut être préparé à l'avance sur l'ordi; le texte, les photos incluses dans le texte, la mise en page et les galeries de photos, et on peut tout "balancer" vers le serveur quand on trouve une connexion internet, cela prend quelques minutes, dans le pire des cas, on peut copier les modifications sur une clé USB et tout envoyer depuis un cyber café.

 

Lundi 5 décembre:

Après le petit déjeuner, on met en application ce que Michel nous a appris la veille: mise en page, création d'une galerie de photos....Pause vers midi pour aller faire un petit tour dans la ville, histoire de s'aérer un peu les méninges. Dans un magasin d'électronique on achète des antennes amplificatrices de signal Wi Fi, car la réception est généralement d'assez mauvaise qualité. Ces antennes de 500mW sont assez performantes et permettent d'améliorer la qualité du signal. Après le repas, reprise de la formation, on commence à avoir mal au crane; je manipule, Evelyne prend des notes pour essayer de ne rien oublier car dans quelques jours Solange et Michel prendront la route de Chiloe, alors que nous entamerons notre retour vers Mar del Plata. Ce soir on s'offre un petit restau, juste en face de notre bivouac.

 

Mardi 6 décembre:

A voir le paysage que nous traversons , on pourrait se croire en Suisse ou en Autriche; il y a des lupins partout: sur le bord des routes, à flancs de montagnes, sur les bancs de cailloux au milieu des rivières...Le paysage est dominé par le Cerro Alto Nevado ( 2333m), qui comme son nom l'indique est couronné par les neiges éternelles. En cours d'après midi on arrive à proximité du Ventisquero Colgante, un glacier suspendu au dessus de la vallée dans le parc Queulat. On admire le glacier depuis un mirador car il faut environ 3 heures de marche pour arriver au pied du glacier. En arrivant à Puyuhuapi on fait le tour des quelques commerces car on a décidé de se faire un petit "asado" ce soir; seul problème, à Puyuhuapi il n'y a de la viande fraiche qu'un seul jour par semaine. La boucherie est bien là, mais pas le moindre morceau de viande; la seule chose que l'on peut acheter ce sont 4 côtelettes de porc congelées....En passant par l'office de tourisme pour s'informer sur les environs nous découvrons qu'il est tenu par une jeune femme " à forte poitrine" et au mini short moulant,....mais avec une pomme d'adam bien visible, et oui Michel, la belle pépé est un mec....mais qui s'acquitte très bien de sa tâche et nous renseigne sur l'état des routes et des passages frontaliers ouverts. On fait une quinzaine de kilomètres pour trouver un camping "agreste" caché dans la forêt pluviale, au milieu des arbres couverts de lichen. Le coin est sauvage mais bénéficie d'un aménagement peu courant: point d'eau potable sur chaque emplacement, barbecue en dur sous abri ( eh oui, ici il pleut souvent..et beaucoup ), poubelles .... Nous nous installons dans une des clairières aménagées et on attaque la cuisson de nos côtelettes surgelées...Indiana Jones n'a qu'à bien se tenir...C'est un peu humide, mais il fait bon, alors on en profite pour manger dehors et faire la vaisselle au grand air.

 

 Mercredi 7 décembre:

On repart pour Puyuhuapi et nous garons sur la place, car la connexion internet est correcte. Toute la journée est consacrée au site sous la supervision de Michel; Solange, stoïque prend son mal en patience et bouquine puis va se balader dans les rues du petit village ( qui n'est accessible par la route que depuis 1976..., avant il fallait venir par bateau , ou par avion de tourisme..). Les "carabinieros" viennent nous rendre visite, nous indiquent que normalement il n'est pas permis de passer la nuit là, mais que si les voisins ne se plaignent pas , nous pouvons rester ; que de changement dans l'attitude des forces de l'ordre depuis la fin de la période Pinochet...Vive la Démocratie!!

 Repas du soir dans un tout petit restaurant au bord du fjord; c'est la patronne qui cuisine, sert à table...et pour cause; elle est toute seule. On déguste une délicieuse "merluza austral " toute fraiche sortie de l'eau, avec des pommes de terre sautées, un régal..

 

Jeudi 8 décembre:

Nous quittons définitivement ce petit village tranquille, non sans nous arrêter quelques instants dans le cimetière situé à la sortie du village, les tombes sont couvertes de fleures (artificielles) parfois protégées par des espèces de serres en bâche plastique ??? Un peu plus loin sur la piste on charge un autochtone qui fait du stop pour rejoindre La Junta, notre destination. C'est dans la station service que se trouve la boucherie et le mini supermarché du village ( eh oui), on en profite pour acheter enfin 4 belles côtes de boeuf. En sortie du bourg on trouve un charmant petit camping rural où nous faisons enfin notre "asado", qu'on déguste sous un grand soleil..( bilan: le lendemain Evelyne découvre qu'elle s'est pris un bon coup de soleil sur les épaules...heureusement la Biafine fait des merveilles..) Le reste de la journée est consacrée une fois de plus au site, on commence à se débrouiller tous seuls. . Le cultivateur qui exploite le camping fait brûler un coin de forêt lui appartenant pour déboiser et installer des pâturages pour ses vaches. Heureusement tout est vert et le feu reste sous contrôle. Pendant qu'on bosse, Solange nous mitonne un risotto qu'on déguste dehors; il fait un temps superbe et nous, nous sommes restés cloîtrés dans le Land, scotchés devant l'ordinateur..( comme dirait Obélix: " Ils sont fous ces bourlingueurs

 

Vendredi 9 décembre:

C'est aujourd'hui que nos routes se séparent ( provisoirement) Solange et Michel vont remonter jusqu'à Chaiten pour prendre lundi le bateau hebdomadaire qui va les emmener sur l'ile de Chiloe, alors que nous allons entamer la longue route de retour vers Mar del Plata. Mais avant de se quitter Michel nous accompagne au village car nous allons essayer de nous connecter à Internet pour mettre sur le serveur le fruit de notre travail d'hier. On tourne dans le village, mais pas d'internet accessible. On se rabat sur la station service, et miracle, dans un coin du "supermarché" il y a un "cyber café", ou plutôt, un vieil ordinateur avec un clavier dont les touches sont presque toutes effacées ( de plus c'est un clavier QWERTY). On se connecte....et en moins de 3 minutes le transfert est fait et apparait de suite sur le site. Alleluhia !!!!!

On redépose Michel au camping, lui et Solange prévoient d'y rester une journée de plus avant de rejoindre Chaiten qui a été dévastée par une nuée de cendres il y a un peu plus d'un an. Les habitants ont du être évacués par bateau et le gouvernement chilien envisageait de raser la ville, mais les habitants ont passé outre l'interdiction de se réinstaller et aujourd'hui il y en a environ 400 qui sont venus reprendre possession de leurs maisons et ont commencé à dégager les montagnes de cendres volcaniques. La vie reprend peu à peu.

 Les adieux sont touchants....mais nous avons déjà convenu de nous retrouver fin janvier pour entamer ensemble ( avec vraisemblablement le renfort de Pierre et Marie Jo ) le circuit dans le désert d'Atacama puis le Salar d'Uyuni et le lac Titicaca. Nous remontons jusqu'à Villa Santa Lucia, où nous piquons plein Est pour traverser la Cordillère et rejoindre l'Argentine au poste frontière de Paso Encuentro. La route en ripio est bien entretenue, et les paysages sont superbes, très verts; les vallées s'élargissent, les vaches se font de plus en plus nombreuses. Les arbres morts sont tellement nombreux dans la zone que certains enclos pour le bétail sont réalisés à partir de troncs d'arbres accolés verticalement les uns aux autres. A partir de la jolie petite ville de Palena, le ripio cède la place à l'asphalte jusqu'à la frontière. Passage frontalier sans problème tant du côté chilien que du côté argentin. Le ripio à nouveau nous mène jusqu'à Tecka où nous passons la nuit sur le parking de la station YPF Nous avons fait 350 kilomètres de piste en cailloux sur la journée, j'en ai plein les bras....

 

Ici s'achève la première partie de notre second périple. Les 3 jours suivants vont être consacrés " à bouffer de la route" pour rejoindre au plus vite Mar del Plata où nous devons vider le Land , préparer l'appartement pour l'arrivée prochaine de nos enfants pour les fêtes de fin d'année, régler les derniers détails de notre excursion à Iguazu ( en avion cette fois), et consacrer un peu de temps à nos amis "marplatense".

Le samedi 10 nous relirons Tecka à Puerto Madryn par la route 25 ( 650 km au compteur), le dimanche , ça sera prés de 790km entre Madryn et Coronel Dorrego et lundi 350km entre Dorrego et Mar del Plata .

 Au cours de ces 55 jours de vadrouille nous avons parcourus 11225 kilomètres, vu des paysages magnifiques, des animaux sauvages s'ébattre en totale liberté, un nombre incalculable de moutons.., rencontré  des gens qui donnent vie à leurs rêves .

Un hommage tout  particulier à ces "Fous à Vélo" que même la perspective de passer plusieurs jours sous la pluie et dans le grand vent  avec pour seul abri une minuscule tente, n'effraye pas. Partout nous avons été accueillis avec le sourire, ce sésame qui ne coûte rien mais ouvre bien des portes.

 On se retrouve aux alentours du 22 janvier 2012 pour la seconde étape....

A bientôt , Joyeux  Noël et Bonne Année à tous